République (la)

série: Histoire (Grèce)
éditeur: Poche Classique
auteur: Platon
classement: biblio2A
année: 1995
format: poche
état: TBE
valeur: 6 €
critère: *
remarques: récit décrivant un gouvernement (république)
parfait
n.b. république = forme de gouvernement
où le chef de l'État (président) n'est pas seul
à détenir le pouvoir qui n'est pas héréditaire

ce livre n'est pas un livre ordinaire,
c'est un livre de philosophie grecque, ce qui veut déjà tout dire!
donc ardu à la lecture et à lire à l'état reposé
car il consiste en un nombre infini de dialogues mêlés de dissertations,
de suppositions, de contradictions,
bref montrant toutes les subtilités de la dialectique et de la rhétorique,
c'est pourquoi avant d'entamer les particularités du récit de Platon,
veuillez trouver ci-après un résumé succinct du récit

nota bene
- la dialectique (appelée aussi méthode ou art dialectique)
est une méthode de discussion, de raisonnement, de questionnement
et d'interprétation qui occupe depuis l'Antiquité une place importante
dans les philosophies occidentales et orientales,
le mot "dialectique" trouve son origine dans le monde grec antique
(le mot vient du grec dialegesthai: converser et dialegein: trier, distinguer,
legein signifiant parler,
elle aurait été inventée par le penseur présocratique Zénon d'Élée,
mais c'est surtout son emploi systématique dans les dialogues de Platon
qui a popularisé l'usage du terme

la dialectique s'enracine dans la pratique ordinaire du dialogue
entre deux interlocuteurs ayant des idées différentes
et cherchant à se convaincre mutuellement,
art du dialogue et de la discussion, elle se distingue de la rhétorique
(qui se rapporte plutôt aux formes du discours
de par le dénombrement de ses différentes figures),
car elle est conçue comme un moyen de chercher des connaissances
par l'examen successif de positions distinctes voire opposées
(même si l'on en trouve des usages détournés),
visant la persuasion plus que la vérité,

plus généralement, elle désigne un mouvement de la pensée,
qui se produit de manière discontinue, par l'opposition, la confrontation
ou la multiplicité de ce qui est en mouvement,
et qui permet d'atteindre un terme supérieur, comme une définition ou une vérité,
par comparaison la rhétorique est l'art ou la technique de persuader,
généralement au moyen du langage, la rhétorique fut rendue populaire
par des professeurs itinérants connus sous le nom de sophistes
employant le logos ou discours,
leur réputation de manipulateurs a été critiquée par Platon

résumé du livre "la république" de Platon
- la République est le livre le plus célèbre
et le plus influent de la philosophie de Platon,
mais en soi, la République n'existe pas, ni en théorie ni en pratique à son époque,
elle est donc inventée, construite par l'architecte Socrate,
toutefois le thème majeur de ce dialogue est celui de la justice
ou comment organiser la cité

- le récit est divisé en 10 livres distincts
dans lesquels Platon présente les différents aspects de sa cité idéale

livre I
deux définitions distinctes de la justice:
la première suggère que la justice consiste à "faire du bien à vos amis
et causer du mal à vos ennemis",
seulement dit Socrate comment peut-on savoir qui est un ami et qui est un ennemi?
les amis ne sont-ils pas capables de faire du mal? et qu'est-ce que faire du bien?

une deuxième définition est la suivante:
la justice est l'obéissance à l'intérêt du plus fort,
mais selon Socrate la justice est bonne à la fois dans ses moyens et dans sa fin
et ne peut donc exiger la soumission en tant que moyen,
selon Socrate, la justice est "l'excellence de l'âme"
et une vie juste est-elle plus gratifiante que la vie injuste?

livre II
nouvelle définition de la justice:
elle est un compromis conçu pour la protection mutuelle des citoyens d'un Etat,
en d'autres termes la justice est un artefact créé par l'Etat
pour empêcher les citoyens de se nuire les uns entre les autres,
mais Socrate n'aime pas l'idée que la justice soit non-naturelle ou instituée,
il affirme que l'Etat ne doit faire que réfléter la justice naturelle

livre III, les arts dans l'éducation
la poésie accusée de déformer le réel est la cible des critiques de Socrate;
en lieu et place de la poésie bannie de la Cité,
Socrate prône l'enseignement de la musique,
seule à même de développer les vertus chez les citoyens
= courage, sagesse, tempérance

la deuxième partie de l'éducation est consacrée à l'éducation physique
= formation physique par rapport à la musique = formation intellectuelle

livre IV
ici il est question du bonheur des gardiens de la Cité,
la raison d'être de l'Etat est d'exister pour le bien du plus grand nombre
et non pour celui de quelques-uns,
la question de la défense et de la sécurité apparaît:
les guerriers seront les gardiens de la Cité
sur qui repose aussi la question de la justice,
les trois principes de l'âme qui est le moteur de l'être humain:
la raison, la passion et l'appétit (le désir),
lorsque ceux-ci existent en harmonie, la justice règne

livre V
comment éviter que la Cité disparaisse?
Socrate présente un plan très futuriste détaillant le contrôle de la population
et une forme élaborée d'eugénisme,
les forts devant se reproduire plus souvent que les plus faibles
et les enfants faibles seront éliminés ou cachés
et pour améliorer les Cités, Socrate propose que les philosophes deviennent rois,
ce seront les rois-philosophes, mais qu'est-ce qu'un philosophe?
le philosophe par la dialectique cherche et monte vers le vrai
(théorie des formes, idée que le réel n'est qu'une illusion
et le philosophe, grâce à la contemplation des idées, aura accès à la vérité)

livre VI l'autorité et le gouvernement de la Cité
la multitude selon Socrate ne sait pas ce qui est le mieux pour elle,
il faut des individus désintéressés et compétents pour les gouverner,
Socrate est obligé alors de développer la relation
entre les gardiens et la philosophie,
les gardiens cessent d'être des gardiens
quand ils abandonnent la philosophie

livre VII allégorie de la caverne
le philosophe qui, riche de la vérité,
va éclairer ceux qui vivent dans les ténèbres

livre VIII
analyse des différentes formes de régimes politiques
dont la timocratie, la démocratie, l'oligarchie, la tyrannie,
celle-ci étant le pire des régimes

livre IX
comparaison entre le tyran et le philosophe
Socrate émet l'idée que le philosophe doit toujours vivre
comme si il était réel à l'intérieur de lui

livre X
le dernier livre pose l'immortalité de l'âme
et traite de sa destinée après la mort,
bien que l'homme juste tire de grandes récompenses dans la vie mortelle,
c'est dans l'au-delà que sa vertu est le mieux reconnue,
les dieux recoivent l'homme juste, qui a cherché toute sa vie à les imiter,
sur un pied d'égalité (?)

Conclusion
la Cité idéale, fondée sur la justice,
inspirera l'ensemble de la philosophie politique après Platon

n.b. mais ce résumé n'est qu'une ébauche de l'oeuvre de Platon
qui peut encore être interprétée (selon la méthode de la dialectique)
de différentes façons, en tout cas pas facile à assimiler!!

points principaux mentionnés dans le livre (textes choisis):
1/- introduction et notes by Jacques Cazeaux,
le récit de Platon (constitué de 10 livres) façe aux temps modernes,
ouvrage didactique de la dialectique =

a) chez Platon: démarche permettant de remonter jusqu'au vrai, aux idées;
l'art de bien conduire le dialogue

b) chez Aristote: raisonnement à partir d'opinions communes

c) processus de développement de la pensée et de l'être (thèse et antithèse)

d) suite de raisonnements destinés à emporter l'adhésion de l'interlocuteur,
sophisme = raisonnement qui n'est logiquement correct qu'en apparence
et qui est conçu avec l'intention d'induire en erreur
sophiste = maître de rhétorique
qui enseignait l'art de défendre ses intérêts par le sophisme

sens du livre de Platon: la fondation imaginaire d'une cité idéale,
recherche du bonheur, exercice mental et moral,
le tout sur la base de la justice

cadre: Grèce antique, Athènes, Le Pirée avec trois classes de société:
le citoyen, le métèque et l'esclave
démocratie = pouvoir du peuple selon la réforme de Clisthène (510 BC)

2) prologue I - II justice - injustice
Socrate = le maître de Platon
>> p. XXII Socrate accusé de saper les fondements de la cité
par impiété religieuse et critique incivisme de la démocratie
>> p. XXIII description de la tyrannie en Grèce antique
= pouvoir quasi total exercé par un aristocrate mais non encore abus de pouvoir
>> p. XXV le rôle de l'argent dans la justice: rendre à chacun ce qui lui est dû

définition de la justice: rendre le bien aux amis et le mal aux ennemis
mais l'ami peut aussi être l'ennemi,
Socrate invoque la notion d'une valeur de l'âme humaine = la justice
= la grandeur d'âme, le courage intellectuel et le désir du meilleur
la racine du mal: désir d'être et d'avoir plus,
il faut rechercher la justice dans l'âme: connais-toi toi-même

l'éducation est la base de la justice,
elle est responsable de l'opinion et des habitudes,
elle est influencée par le groupe ou la société,
l'opinion doit se faire par le dialogue,
la nature humaine est commandée par le désir et non par la justice

A) - premier tableau: le modèle de la cité
- contrôlée par les Gardiens, au service de la cité, selon le modèle d'Achille,
exemple typique: Périclès
- la pratique des arts: la musique (l'âme) précédant le gymnase (le corps)
>> la construction de la cité idéale fait le gros du récit de la République

B) - deuxième tableau: le statut des Gardiens, chiens de la cité
>> p. LIII les gardiens-philosophes et les philosophes-rois,
établissement d'un programme d'éducation non unique
>> p. LVII l'autochtonie: l'avantage aux vrais habitants = autochtones

2ème étape de la cité: le choix de l'autorité limitée par les lois et la justice,
les 4 vertus de la cité: sagesse, courage, maîtrise de soi et justice,
tous les quatre devant être en harmonie et équilibre
- comparaison avec les sociétés animales (abeilles, fourmis)
- contrôle des naissances (limitation, eugénisme)
- discussions sur le sens communautaire de la société
- organisation de la cité: les privilégiés et les classes inférieures

C) - troisième tableau: le gouvernement des philosophes
>> p. LXXVII le portrait idéal du philosophe
l'art de la dialectique,
la connaissance du Bien représenté par le soleil = la lumière

D) - quatrième tableau: la méthode des résidus
la cité idéale se corromp nécessairement,
le cycle: timocratie >> oligarchie >> démocratie >> tyrannie = un éternel retour
>> p. XCII analyse du régime tyrannique

E) - Epilogue
le mythe de Er, le Pamphylien >> voir annexe

repères biographiques
A) Platon
né en 427 BC, durant la guerre entre Sparte et Athènes,
mort de Socrate en 399 qui devient son maître,
voyages de Platon en Egypte, Cyrène et Italie du sud,
en 387 Platon fonde l'Académie,
il résidera beaucoup à Syracuse mais meurt à Athènes en 347 BC

B) les dialogues
>> l'apologie de Socrate: le Criton,
les ouvrages de Platon:
- les Lois (sur la cité), le Théétète (sur la science), le Sophiste (sur l'être),
- le Politique, la République (sur la justice)
- le Timée (sur l'homme dans l'univers), le Criton (sur le devoir)
- le Gorgias (sur l'art oratoire), le Menexène (sur l'éloge funèbre),
- le Critias (sur l'Atlantide, choc de 2 régimes politiques extrêmes,
mais aussi sur les dialogues = psychologie littéraire
= philosophie qui sera continuée par Aristote

>> bibliographie dont entre autres:
- republic of Plato by Bloom
- la cité et l'homme by Strauss
- Platon, introduction à la vie de l'esprit by Véron

POLITEIA, la cité ou la justice

1) prologue, préambule livres I - II
à la recherche de la justice avec Céphalos,
Polémarque, Thrasymaque et Socrate;
discussions entre Socrate (Moi), Polémarque , Glaucon,
Adimante (frère de Glaucon), Nicératos de Chalcédoine
et surtout avec Thrasymaque, professeur de rhétorique
>> p. 329 discussions sur la vieillesse qui donne paix et liberté,
les riches la supportant mieux que les pauvres
scène 1:
- description de la justice = rendre à chacun son dû,
le bien pour les amis et le mal pour les ennemis,
- distinction entre l'apparence et la réalité,
l'injustice cause les troubles, la justice donne l'équilibre
- l'âme est le principe qui fait vivre
>> p. 358 nature et origine de la justice: l'âme est foncièrement juste
mais le désir cause l'injustice qui est plus rentable que la justice
et le fin du fin de l'injustice est d'avoir l'apparence du juste sans être juste

premier tableau: la simulation ou la cité, miroir agrandi de la conscience livre III
scène 1:
- la justice à l'échelle d'une cité
- la genèse de la cité c'est la communauté,
la cité est faite de besoins et l'individu seul ne peut se suffir à soi-même
- le premier besoin: la nourriture et à chacun son travail selon ses dons naturels,
à côté des artisans, il faut des commerçants, ce sera le marché ou lieu d'échange
- les gardiens de la cité = l'élite dirigeante
- problème de la nature agressive et de l'être sociable
et pour rendre l'être sociable, il faut l'éducation
- plus l'être est jeune, plus il est malléable
- l'introduction de la censure dans l'éducation
- Dieu comme synonyme du bien
- la perfection d'un être lui assure le minimum de changement
- le vrai mensonge et le faux mensonge (>> qui peut avoir son utilité)
- le vocabulaire effrayant doit être banni de l'éducation
afin d'éviter la peur de la mort
- il faut enseigner la maîtrise de soi
- les trois styles de la poésie: récit ou pure imitation, tragédie et comédie
- les gardiens = artisans de l'indépendance de la cité,
ils doivent montrer du courage, de la maîtrise de soi et de l'intégrité
- dissertation sur les arts dont la musique est le plus important étant dictée par le rythme
- l'harmonie des contraires est le moteur de la didactique
- la beauté attire davantage l'amour
- description du gymnase pour l'éducation du corps,
le gymnase a comme fonction d'entraîner le corps
et de réveiller l'agressivité naturelle (le courage)
alors que la musique conduit à la philosophie
- l'âme doit communiquer sa perfection au corps
- le mode de nourriture est important pour garder la forme
- la débauche = fille de la variété
- discussion sur la médecine et ses remèdes
- le choix des gouvernants (gardiens), ils devront oeuvrer pour le bien de la cité,
les anciens ayant l'autorité et les jeunes l'obéissance
- le rôle des gardiens dans la cité,
eux-mêmes soumis à un style de vie austère et de bonne morale
- l'unité et l'austérité font la force et pour réglementer la vie dans la cité,
il faut des frontières, ce seront les lois

deuxième tableau: le statut des gardiens, chiens de la cité livres IV et V
les gardiens doivent montrer une doctrine saine (sagesse)
et avoir du courage (courage physique et civique),
deux autres critères pour la cité: la maîtrise de soi et la justice
(la justice étant le plus important des 4 critères)
>> p. 431 description de la maîtrise de soi semblable à un accord musical

AA) la justice dans l'individu
le système des contraires (le désir et le désintérêt)
autres système: le raisonnement (la lutte intérieure entre le coeur
= agressivité et la lucidité = raisonnement)
>> p. 444 le métier de corroyeur

n.b. corroyage
1/ ensemble des opérations par lesquelles le cuir tanné est amené à l'état de cuir
2/ action de déformer à chaud un métal
3/ dégrossissage d'une pièce de bois sciée

BB) l'injustice dans l'individu
l'injustice = perversion = confusion

CC) la communauté des femmes et des enfants
1) l'indifférence des emplois
- les gardiens seront en principe des hommes, comparaison avec les chiens de garde
- la part de la femme dans les emplois, à nature différente attributs différents
- la femme plus faible que l'homme,
mais Socrate met néanmoins la femme sur le même pied d'égalité que l'homme
- toutefois pour la reproduction, il faut pour les gardiens (l'autorité)
des qualités supérieures:
aa) - principe de la sélection
bb) - séparation des progénitures (les parfaits et ceux de moindre valeur)
cc) - procréation: pour la femme de 10 à 40 ans, pour l'homme jusqu'à 50 ans

2) mise en commun des plaisirs et des souffrances (solidarité)
- les anciens auront autorité sur les jeunes
- les gardiens devront être débarrassés des soucis d'argent
- l'éducation des enfants des gardiens
- la conduite du gardien dans la guerre
et l'attitude des guerriers à adopter envers leurs ennemis
- distinction entre dissenssion (intérieur = désaccord entre parents et grecs)
et entre guerre (extérieur, contre les barbares);
envers les grecs, il faut se conduire avec retenue
(pas d'esclavage, restriction du pillage, etc)
- l'honneur aux morts et aux guerriers (les héros valeureux)

3) institution des rois-philosophes
- description du philosophe = ami de la sagesse
= ceux qui aiment le spectacle de la vérité,
mais il y a aussi les semblants de philosophe = les amateurs de spectacle
- la science est faite pour connaître l'existence de ce qui existe
alors que l'opinion est là pour apprécier l'apparence, donc ce qui n'existe pas
- l'opinion = position intermédiaire entre la science et l'ignorance

troisième tableau: rêverie du promeneur solitaire,
le gouvernement des philosophes,

livres VI et VII
1) le profil idéal du philosophe
- passion de la vérité, rejet du mensonge
(mais pas du mensonge médicinal!),
maîtrise de soi, être dénué de cupidité, aptitude à apprendre
- les facteurs de perversion (dont l'apparat, l'orgueil, la corruption)
et pour les éviter, l'éducation est primordiale
d'où le choix important du pédagogue
- le fond naturel du philosophe: mémoire, courage et générosité
- on devient philosophe par les discussions raisonnées
- la foule n'est pas philosophe, les philosophes sont une élite
- le philosophe doit convaincre la foule
par des analyses rigoureuses et une persuasion authentique
>> p. 500 dissertation sur la foule = la masse
- pour que l'ordre soit respecté,
la place du philosophe doit être à la tête de la cité,
il devra aussi être un créateur
>> p. 502 la manière d'établir les lois

2) la nécessaire connaissance du bien
- Socrate suppose que tout un chacun possède naturellement l'aptitude
ou une sorte de désir inné du bien et qu'il suffit de l'éveiller ou de l'orienter,
cela est la tâche du philosophe
- discussion sur la lumière qui est nécessaire pour la vue
et la vérité est la lumière de l'âme

3) les paraboles
deux segments:
- l'ordre visible = images, ombres (les reflets = illusions)
- l'ordre spirituelle = le domaine de la raison par sa capacité dialectique
(= le principe originel avec 4 segments:
l'activité spirituelle, la pensée, la conviction et l'imagination
conduisant tous les quatre à la vérité)

n.b. originel
a/ qui remonte à l'origine, premier
b/ se dit d'un élément naturel,
vierge du contact avec les êtres humains (forêt originelle)
à différencier avec original
a/ qui émane de l'auteur
b/ qui est singulier, nouveau (idée originale)
c/qui est excentrique
d/ comme nom = modèle, oeuvre ou document primitif

4) la parabole de la caverne (la conversion au bien)
- le chemin de l'ombre à la lumière
- la grotte comme monde sensible
- 2 troubles affectent les yeux:
a) le passage de la lumière à l'obscurité
b) le passage de l'obscurité à la lumière
et la même chose s'applique à l'âme,
c'est l'éducation et c'est la tâche du philosophe
- la loi ne fournit pas le bonheur mais le moyen d'accéder au bonheur
- la méthode pour faire monter les êtres de l'ombre
dans le domaine de la lumière = la vérité

5) application à l'éducation
a) l'arithmétique
en plus du gymnase (corps) et de la musique (âme),
il faut encore une troisième discipline: la science du calcul et des nombres
qui engendrent les raisons (philosophie des nombres)
b)la géométrie
ce qui est permanent est l'objet même de la connaissance par la géométrie
(= la science des surfaces à combiner)

n.b. géométrie: science qui étudie les relations
entre points, droites, courbes, surfaces et volumes de l'espace
c) la stéréométrie = mesure des caractéristiques géométriques des solides
d) l'astronomie = science qui étudie la position, les mouvements,
la structure et l'évolution des corps célestes
e) le bon usage de l'harmonie
l'astronomie est la finalité de l'oeil et l'harmonie celle de l'oreille (la musique)
f) la synthèse par la dialectique
l'usage de la discussion logique qui assure la révélation
>> p. 535 discussion sur la discussion opinion, appréhension, raisonnement),
l'apprentissage de l'homme libre ne doit pas s'accomoder
de l'esclavage, donc pas par la force
- le gros effort et le sommeil sont les ennemis de l'étude (?),
les examens désigneront les plus aptes
g) la perversion possible de la dialectique
= déséquilibre de l'harmonie,
la dialectique ne devant pas être considérée comme un jeu
- ceux qui maîtrisent la philosophie pourront accéder à l'autorité,
ils mépriseront les honneurs et seront aptes à administrer la justice,
ce sera l'aboutissement pour les gardiens de la cité

quatrième tableau: l'injustice dans les cités et chez les individus,
les mauvais régimes politiques dont surtout la tyrannie livre VIII
- les formes de gouvernement (5):
l'aristocratie, la timocratie, l'oligarchie, la démocratie et la tyrannie

n.b. aristocrate = personne qui possède perfection et justice selon Socrate (?),
les gouvernements subissent toutefois des modifications (décadences)
>> p. 546/547 le monde des nombres

a) la timocratie ou timarchie
personnages qui aiment les honneurs, deviennent ambitieux et manquent d'harmonie,
culte de l'honneur, gouvernement se situant entre aristocratie et oligarchie

b) l'oligarchie = gouvernement du petit nombre,
ce sont les riches qui ont les postes d'autorité (ploutocratie),
les pauvres sont délaissés, c'est l'absence d'unité
>> p. 553 la théorie du bourdon

n.b. l'origine du mal est dans l'absence de
l'éducation
>> p. 554 discussion sur l'argent (ploutos = richesse),
un vaurien est riche, un honnête homme généralement pauvre

c) passaqe à la démocratie
causé par la loi à la valeur morale, révolution des pauvres,
partage égal mais extrême diversité, liberté des opinions,
engendre toutefois le vide de tout acquisition intellectuelle
et provoque les désirs en manquant de vérité et de sagesse

d) la tyrannie
c'est la perle des régimes politiques,
la démocratie se transforme en tyrannie par une débauche de liberté
(l'impéralisme de la liberté) conduisant à l'anarchie
- un excès entraîne régulièrement un changement en sens contraire,
un excès de liberté conduisant à un excès de servitude,
c'est alors qu'un leader émerge de la masse, il se montre d'abord bienveillant,
puis il élimine ses adversaires
et forme une garde personnelle qui deviendra son camp retranché
- la tyrannie = l'autorité absolue
>> p. 572 un secteur redoutable et sauvage règne en chaque individu
>> p. 575 la patrie et la matrie (en Crète)

e) conclusion triomphante: valeur morale et bonheur du juste livre IX
- la cité sous un tyran est au comble du malheur, de la misère et de la peur
et naturellement de l'injustice
- mais le tyran doit de plus en plus soigner et flatter son entourage immédiat,
il devient lui-même un esclave réduit aux gestes de la séduction
>> p. 582 les trois arbitres du jugement sain:
l'expérience, la réflexion et le raisonnement
- la chose la plus agréable: la santé (!)
- l'amour de la sagesse sert de guide à l'âme

DD) Epilogue: retour décidé à la justice de l'individu livres IX et X

a) la justice procure le bien de l'individu et l'éducation relève du seul philosophe
- la poésie relève de l'imitation et il faut l'exclure de l'éducation
- Dieu est l'artisan originel
>> p. 601 discussion sur les imitations et les simulacres,
le simulateur ne sait rien de valable sur ce qu'il imite
- l'usage des chiffres et des nombres (la science) rétablit l'équilibre

b) les arts d'imitation n'éduquent pas
aa) l'imitation, simulacre du réel
bb) l'imitation, une épreuve pour les purs
- critique de la poésie = imitation
de par la tentation qu'elle véhicule sur les nobles esprits (?)

cc) l'éternité ou l'absolu de l'âme
- le point fort de la justice est l'argument fixe et solide,
la justice s'épanouit en plaisir suprême dans l'éternité
- mais toute chose possède un compagnon originel, le mal accompagnant le bien
- l'âme est immortelle et l'éternité de l'âme est nécessaire à l'absolu de la justice

dd) l'épreuve de l'au-delà (récit du pamphylien Er)
- description de l'au-delà par Socrate,
le jugement final et le châtiment des injustes
>> p. 616/617 description du cercle des étoiles par Socrate
- les Parques (divinités du destin) auprès de qui les âmes vont se rendre tout d'abord,
puis les âmes doivent s'attendre à un jugement sans appel
selon leur excellence morale, et les philosophes seront les mieux placés!
>> p. 620 les étapes du voyage dans l'au-delà:
Tient-les-sorts (= destinées ou les Parques), Fait-la-Trame,
Sans-Retour, trône de Nécessité et Plaine d'Oubli

>> fin du dixième livre sans tambour ni trompette,
620 pages pour une théorie ou discussion philosophique
que l'on pourrait résumer en une dizaine de pages

un des livres les plus ardus à la lecture,
peut'être intéressant pour philosophes et dialecticiens avertis
mais qui ne contient pas vraiment de faits concrets ni d'explications plausibles,
c'est surtout de la haute acrobatie philosophique et une éloge des philosophes

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