1/ chevalerie, part 1

série: Armes et Costumes
dessinateur / scénariste: Funcken Fred et Liliane
éditeur: Casterman EO 1977
genre: Moyen-Age
classement: biblio131
date: 1977
format: Cartonné
état: TBE
valeur: 100 €
critère: ***
remarques: titre complet: costumes, armures
et armes au temps de la chevalerie,
part 1, du 8ème au 15ème siècle

prologue: documentation tirée de
vieux ouvrages tel que
- dictionnaire d'architecture
by Viollet-le-Duc
- costumes by Hottenroth
- guide des amateurs d'armes
by Demmin

les sources:
- l'anglais Samuel Meyrick
(line of kings, 1800)
- Lacombe (armes et armures)
- Ritter (châteaux, donjons
et places fortes)
- Maindron (armes anciennes)
toutefois beaucoup d'erreurs surtout
de datation

illustrations:
- troupes carolingiennes (Charlemagne)
et capétiennes
- l'armure au XIème siècle
- la maille (cotte d'arme)


première partie: mailles et casques

a) la broigne = vêtement militaire (armure)
aa) broigne simple = avec mailles pleines
bb) broigne treslie (cotte de maille)
= avec mailles annulaires en fer entrelacées
(broigne plus légère mais plus coûteuse)

>> p. 26 source intéressante:
la tapisserie de Bayeux

b) le heaume et son évolution jusqu'à
sa disparition an XVème siècle,
de l'allemand "Helm", posé le plus
souvent sur un petit casque (bacinet)
reposant lui-même sur le haubert
= chaperon couvrant la tête et les épaules

genres et variations:
aa) le bacinet utilisé en complément
au heaume ou en défense complète
avec visière mobile, de différentes formes
dont celle dite du "museau à chien"
bb) l'armet (ou grand bacinet)
= petit heaume,
succéda au bacinet avec le mézail
(pour la vision) et la bavière
(pour le menton et la gorge)
cc) la salade,** de l'allemand "Schale",
ne protégeait pas toujours suffisamment
les joues et la nuque,
à l'allemande avec couvre-nuque
dd) la barbute, ** appelée aussi
salade italienne, variation de
la salade, surtout utilisée en Italie
ee) le chapel de fer, **
= chapeau d'armes à bords larges
faisant office de bouclier,
efficace contre les attaques de haut
en bas par les cavaliers
** surtout utilisés par les fantassins

>> p. 42 description d'une armure allemande
au XVème siècle, une merveille de composition,
construite sur mesure, pesant env. 25 kg


deuxième partie: châteaux forts et artillerie

le donjon apparait au Xème siècle
comme premier château
(le donjon désigne tout d'abord
la motte qui portait la tour),
le donjon était entouré d'une palissade
appelée plessis ou haie
au XIème siècle apparurent les premiers
vrais châteaux avec le donjon
comme forteresse militaire et le logis du seigneur
(Carcassonne en sera le véritable archétype
et le château de Coucy, détruit en 1917,
le modèle du château au XIIème siècle)
>> p. 46/47 description d'un château fort
et de quelques donjons

n.b. les escaliers en spirale tournaient
la plupart du temps dans le sens des aiguilles
d'une montre pour permettre une meilleure défense

A) ouvrages défensifs
pont-levis, mâchicoulis, créneaux, archères,
volets, meurtrières
le hourdage (perfectionnement des mâchicoulis),
fixe ou démontable, en bois ou en pierre,
monté en surplomb sur les tours et/ou
murailles pour une meilleure défense

B) machines de siège
- le grand trébuchet = énorme fronde
- la grande arbalète avec son épieu
de 5 m de long = garrot
- le mangonneau = catapulte géante ou perrière,
pour lancer des boulets, des matières
incendiaires et autres projectiles
de différentes sortes dont le scorpion
(moins puissant mais plus léger et
plus facile à monter sur place)

C) la poliorcétique = l'art des sièges
jusqu'au XVème siècle, la défense reste
supérieure à l'attaque et ce ne sera
qu'avec l'artillerie que la défense
s'inclinera devant l'attaque

les techniques de sape et de mine
(devenue plus efficace avec l'apparition
de la poudre à canon) ainsi que les engins
balistiques et l'artillerie
aa) la sape consistait à creuser
à la base des murailles pour y percer
une brèche ou pour faire effondrer
la muraille en y allumant des bûchers
on la pratiquait aussi avec le bélier
dont le mouvement de balancier
était redoutable ou avec le trépan
= genre de vis pour perforer la muraille
bb) la mine = même tactique que la sape,
mais la mine s'effectuait en profondeur
et restait souvent ignorée par l'assiégé,
arrivé sous la muraille, on brûlait
les étaux et la muraille s'effondrait
en comblant par la même occasion le fossé
avec la mine, on pouvait aussi faire
irruption à l'intérieur du château
pour détecter les mines, l'assiégé
surveillait un baquet rempli d'eau,
l'activité des mineurs faisait rider
l'eau à la surface

>> p. 62/63 le siège d'un château
- l'approche vers la muraille du château
se faisait à l'aide de "chats"
= galerie couverte protégeant les sapeurs
- l'assaut par escalade avec échelle
dit échelade
- le corbeau de rempart = crochet
pour renverser les échelles et détruire
les béliers
- la tour d'assaut dite beffroi

cc) les engins balistiques
catapulte, trébuchet = fronde géante
appelée aussi perrière,
le ribaudequin = genre de char d'assaut,
la baliste

dd) l'artillerie (grâce à la poudre
à canon, poudre explosive)

1) - canon à main = genre de tube manié
par un fantassin
- canon à main à serpentin
= genre de bazooka
- couleuvrine
- canon-orgue à 10 tubes

2) serpentin et couleuvrine =
ancêtre de l'arquebuse, certains déjà
munis d'une détente à ressort

3) canon (première utilisation vers 1326)
- bombarde en fer forgé à tourillons,
d'après la version de Marco Polo
= genre de mortier
- veuglaire = canon allongé
- bombarde sur affût-caisse avec
poudre d'amorce
- bombarde sur affût à roue
- bombardes géantes
(appelé Mons Meg en Angleterre)
avec des boulets d'acier de 50 à 350 kg
il existait aussi certains mortiers
de la taille d'un homme debout
tirant des boulets de 700 kg
>> p. 75 la fabrication des fûts de canon
qui pouvaient être démontés pour
faciliter le transport


troisième partie: tournois et
blasons de la chevalerie

Charlemagne avec ses paladins
(officiers du palais) créa la chevalerie
avec le seigneur (senior) et ses vassaux (vassi)
ce qui conduisit au régime féodal avec
le seigneur possesseur d'un fief (terre)
et qui ne devait obéissance qu'à son seul suzerain,
mais la véritable chevalerie était la chevalerie
d'affiliation = l'ordre sacramental et ne
devait pas être confondue avec
la chevalerie féodale

l'église voulut humaniser la guerre
(trêve de Dieu le dimanche)
et en bénissant les expéditions
contre les infidèles (croisades),
elle offrait une soupape au besoin
d'actions des chevaliers, mais à côté
de la chevalerie d'affiliation indépendante
avec ses nombreux ordres (templier,
teutonique, saint-sépulcre, etc)
se développa le caractère héréditaire
de la chevalerie fieffée au XIIème siècle
qui créa son propre ordre, tel
l'ordre de la Toison d'or, créé en 1429
par Philippe le Bon, duc de Bourgogne
et père de Charles le Téméraire

>> p. 79 les croix: croix rouge pour
les français, croix noire pour les allemands,
croix blanche pour les anglais,
croix verte pour les flamands,
croix jaune pour les italiens
>> p. 83 la bataille de Woeringen (1288)
entre Jean Ier de Brabant et Siegfried
de Westeburg, archevêque de Cologne,
pour le domaine du Limbourg, gagnée par Jean Ier

l'adoubement = cérémonie lors de la nomination
d'un chevalier avec la collée (2 ou 3 coups
de plat d'épée sur l'épaule)
la dégradation = cérémonie inverse
(chevalier accusé de crime)
l'apparition des armes à feu fit lentement
disparaître les chevaliers au profit des fantassins


A) structures militaires et leurs enseignes

1) la lance = unité tactique (env. 30 chevaliers),
plusieurs lances = une bannière,
plusieurs bannières = une bataille
(env. 1000 chevaliers)
l'ost = armée royale (service militaire
dû au suzerain)

2) hiérarchie des chevaliers
- le banneret, chevalier commandeur portant
haubert et double cotte de mailles
- chevalier bachelier servant sous
la bannière du chevalier
- bachelier = aspirant chevalier
- écuyer = compagnon du chevalier
- page = serviteur du chevalier

n.b. cent lances formaient une compagnie
commandée par un capitaine ou conducteur
ou condottieri

3) enseignes
- le pennon ou fanon (de l'allemand Fahne)
garnissait la lance du chevalier
- la bannière (de forme carrée) distinguait
le banneret
- l'oriflamme ou bannière royale
(en soie rouge fixée à une hampe dorée)
>> p. 91 étendards et oriflammes

B) le cheval et la lance
aa) le destrier = cheval de guerre,
le palefroi = cheval de joute et de parade,
les chevaliers ne montaient toutefois
que des chevaux mâles
bb) la lance = arme d'hast (arme dont
le fer est monté sur la hampe)
= arme essentielle pour le chevalier,
la lance pouvait mesurer jusqu'à 5.- m de long

C) joutes et tournois
la joute = combat à la lance entre
deux cavaliers et au XVème siècle,
la joute était devenue un véritable sport,
les joutes précédaient ou cloturaient
les tournois

le tournoi = fête guerrière était
un affrontement brutal entre deux partis
ou tournoyeurs (appelant et défendant)
qui s'affrontaient à cheval, les vainqueurs
devenaient des champions, mais il y avait
aussi beaucoup de victimes
(souvent piétinés par les chevaux),

à partir du XVème siècle, les tournois
se transformèrent entre fête mi-galante,
mi-sportive
le bouclier lors des joutes était appelé
la targe dont la targe futée qui éclatait
en 8 pièces sous le choc

les hérauts proclamaient les vainqueurs
lors des joutes et tournois,
ils recensaient aussi la noblesse
et pratiquaient la science du blason
et des armoiries (héraldique)

D) l'héraldique (science du blason)
permettait l'identification des chevaliers,
le blason était opposé soit sur le bouclier
ou sur les cimiers des heaumes

couleurs principales: gueule (rouge), pourpre,
azur, sinople (vert), sable (noir) et orangé
ainsi que or et argent
principales partitions (figures):
>>> voir aussi pages 102-104-106
parti, coupé, tranché, taillé, écartelé,
gironné, tiercé, etc
mais aussi lion rampant, lion passant,
léopard, aigle, griffon, dragon, licorne,
dauphin, tête de maure, etc

E) les armes blanches
- marteaux d'armes tel le corbeau, le corbin,
le maillet, le picois surtout utilisés
par les fantassins et parfois montés
sur de longs manches
- masses d'armes, de taille réduite,
mais très efficaces pour défoncer
les meilleures armures, utilisés surtout
par les cavaliers
- fléaux d'armes ou étrier d'armes
- faux de guerre ou fauchard
- guisarme = hallebarde à crochet
- vouge = ancêtre de l'hallebarde
- hallebarde
- piques, épieux et corsèques
= ancêtres de la pertuisane
>> p. 115 les communiers flamands avec
le goedendag = genre de pique
- fourches de guerre
- haches longues de fantassin (piéton)
- haches de cavalier


quatrième partie: arcs et arbalètes

l'arc est connu déjà depuis l'Antiquité,
les plus fameux furent les "long bow"
que les anglais perfectionnèrent et
qui étaient adaptés à la morphologie
de son utilisateur,
chaque citoyen pratiquait le tir à la cible,
l'arc était principalement construit
en bois d'if
la flèche (ou darde, barbelle, flesse, eslingue)
était fabriquée avec le plus grand soin,
surtout concernant l'empennage du talon
de la flèche et en utilisant le bois
de pin ou de bouleau

l'archer anglais se tailla une réputation redoutable
(Crécy 1346, Poitiers 1356 et Azincourt 1415),
l'archer pouvait tirer 6 flèches ajustées
en une minute à une distance efficace de 200 m,
une flèche pouvait peser 800 gr pour
une longueur de 90 cm et traverser
une pièce de chêne de 2,5 cm à 200 m
>> p. 122 le tir dit à la volée
(tombant à la vertical avec une grande
force de pénétration)
>> p. 125 les différentes pointes de flèches

l'arbalète (du latin arcubalista) apparut
dès le XVème siècle, en 1139 elle elle fut
qualifiée "d'artem mortiferam"
= art mortel par l'Eglise,
en 1575 Charles IX la remplace par l'arquebuse

l'arbalète avait l'avantage de ne pas nécessiter
une force physique spéciale et un long entraînement,
son désavantage était son poids et son
faible rythme de tir (2 flèches à la minute)
mais la flèche (appelée carreau)
pouvait percer une cuirasse à 100 m

l'arbalète permettait toutefois d'ajuster
longuement sans fatigue et était surtout
utilisée lors de la guerre de siège
alors que l'arc qui pouvait tirer plus rapidement
était surtout utilisé lors de guerre en rase campagne

4 types d'arbalète:
- arbalète simple
- arbalète à poulie
- arbalète à pied de biche
- arbalète à cric
l'archer et l'arbalétier se protégeaient
derrière un pavois ou mantelet


cinquième partie: l'armure

- le haubert = vêtement qui protégeait
la tête et le sommet du buste,
il était porté avec le casque ou heaume
et disparut lors de l'adoption du bacinet
- le haubergon = petit haubert
= vêtement qui descendait jusqu'aux genoux

l'armure complète atteignit le summum
de la perfection au milieu du XVème siècle
et sa confection demandait une grande habilité
qui coûtait cher (env. 10'000 de francs lourds),
les centres de fabrication d'Augsburg et
de Milan (Plattner et maestri armaoli)
étaient les plus réputés
(armures dites "gothiques")

les armures faisaient bien sûr fonction
de protection mais aussi de parade et de prestige
>> p. 139 une armure complète du XVème siècle
(elle était portée sur la cotte de maille)
>> p. 153 armures allemandes et italiennes
d'un chevalier en 1450 avec le cheval
protégé par les bardes



>> un superbe album bien présenté avec
moult détails, mais surtout avec de fortes
jolies illustrations

n.b. les séries "costumes et armes"
par L.+F. Funcken ne sont pas
mentionnées dans la bédéthèque
couvertures:
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