BD-Basiliensis

tome 1 les fous de Kaboul

série:	Lester Cockney
dessinateur / scénariste:	Franz
éditeur:	Lombard EO 1982
genre:	Empire
classement:	biblio206
date:	1982
format:	cartonné
état:	TBE
valeur:	15 €
critère:	**
remarques:	c'est un peu la suite de Irish melody et de Shamrock song, Lester Cockney, orphelin de père et de mère, est un célibataire inconditionnel, anticonformiste, insolent, indiscipliné, un esprit libre Londres 1840, la politique coloniale anglaise aux Indes et en Afghanistan, Lester Cockney est impliqué dans un meurtre par accident et est embauché mystérieusement dans l'armée anglaise, puis embarqué sur le navire "Flying Squale" en route pour Karachi >> p. 14 l'arrogance militaire anglaise dans toute sa splendeur miss Pebbleton, soeur du soldat tué par Lester, est aussi en route pour Karachi et Lester sauve la vie de la miss en arrêtant son cheval emballé, Lester est engagé dans l'escadron de cavalerie du général Shannon qui lui aussi est irlandais, Lester recrute son vrai compagnon: le cheval hongre alezan qu'il nomme Piccadilly >> p. 16 le domptage de Picadilly en route pour Kaboul via Peshavar et Djellalabad, Lester déserte son escadron et est capturé par les rebelles afghans qui le soumettent au jeu cruel du "booz kazhi", délivré par un mystérieux chef afghan, Lester tombe sur miss Pebbleton qui, au courant de la vérité concernant son frère, tire sur Lester et le blesse grièvement >> p. 34 où Emma Pebbleton apprend la vérité sur Lester >> un récit dessiné et raconté par Franz avec aussi beaucoup de chevaux, les grands espaces et le cadre somptueux des colonies anglaises au XIXème siècle, Franz n'est non seulement un bon dessinateur, mais aussi un bon scénariste avec plein d'actions, parfois toutefois quelque peu désordonnées n.b. Franz se dessine dans cette aventure sous les traits d'un français originaire de Narbonne avec son compagnon Toulouse Information Lester Cockney, de son vrai nom Lester Mahoney, est irlandais de Killarney, à Londres au milieu du XIXème siècle autant dire que cela ne pèse pas lourd face à n'importe quel anglais, surtout si il porte l'uniforme, de provocations en bagarres, Lester se retrouve enrôlé de force dans l'armée anglaise pour rejoindre le corps expéditionnaire aux Indes, puis à Kaboul, en Afghanistan déjà, l'histoire n'est qu'un éternel recommencement grâce au général Shannon, qui se prend d'amitié pour lui, Lester va intégrer un régiment de cavalerie et ainsi retrouver le plaisir de côtoyer les chevaux qu'il préfère aux hommes, mais son périple ne s'arrêtera pas là, viendront ensuite le Penjab, Le Yemen, l'Egypte, l'Albanie et la Hongrie Lester Cockney est Franz ou Franz est Lester Cockney, c'est l'impression qui ressort de la lecture de cette série, tant l'auteur a mis de lui-même dans la création de son personnage, entre autre sa passion pour les chevaux, le dossier des premières pages, contenant les témoignages de quelques uns de ses collègues et amis (Derib, Dany), accrédite cette idée, trop peu connues, les aventures de Lester Cockney méritaient largement que le Lombard réédite les albums sous une forme attractive pour de nouveaux lecteurs de cette série qui mérite tout autant que ses grands frères, tels Blueberry ou Jerry Spring, de figurer au panthéon de la bande dessinée c'est sans conteste une œuvre humaniste créé par un auteur complet amoureux de la vie, Lester Cockney présente les qualités et les défauts de tout bon héros classique: mauvais caractère, têtu, fidèle en amitié, honnête et courageux, peu d'originalité sur ces aspects, l'essentiel est ailleurs, dans les pays traversés, les personnes hautes en couleurs et authentiques rencontrées et les compagnons de voyage, les femmes et les chevaux y prenant une part importante, au long de cette série, les aventures de l'irlandais offrent une vision prémonitoire des conséquences des colonisations successives de pays toujours en guerre ou en rébellion, près de deux siècles après le potentiel passage de son héros Franz était reconnu comme un génie du dessin par ses pairs, pour ses qualités graphiques et la profusion de travail fourni, forcené du labeur, il ne s'est jamais économisé sur la précision apportée aux détails des paysages et des décors et au dynamisme insufflé aux personnages par un trait vif et réaliste très proche de Hermann et Giraud, la série est née à la fin des années 70 dans le journal Tintin pour se terminer à titre posthume en 2005, elle peut sembler un peu datée graphiquement et moins "à la mode" que des séries plus actuelles, néanmoins elle reste incontournable dans le paysage franco-belge de ces trente dernières années
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