tome 1 Adèle et la bête

série: Adèle Blanc-Sec
dessinateur / scénariste: Tardi Jacques
éditeur: Casterman EO 1976
genre: Fantastique
classement: biblio208
date: 1976
format: Cartonné
état: TBE
valeur: 50 €
critère: ***
remarques: avec une célèbre héroïne, cette BD
Jacques Tardi créée en 1976 dans "Sud Ouest"
mélange fantastique et policier
au début du XXème siècle, il y aura
une dizaine d'albums de 1976 à 2022

Adèle et la bête ou l'histoire du
ptérodactyle à Paris en 1911 au
musée du jardin des plantes où un oeuf
donne naissance à un ptérodactyle
qui s'échappe et commence à semer
la terreur dans la ville de Paris
>> p. 10 le monde politique de l'époque:
- Armand Fallières président de la République,
- Georges Clémenceau premier ministre,
- Lépine préfet de Paris
- Dugommier commissaire principal et
- Léon Caponi inspecteur de police
chargé de l'enquête sur le ptérodactyle
>> p. 9 le peintre italien Tardi

- la journaliste Adèle Blanc-Sec prend
l'identité de Edith Rabatjoie, en voulant
utiliser l'affaire du ptérodactyle pour
délivrer un condamné à mort
- Albert et Joseph complices d'Adèle Blanc-Sec
- Ménard conservateur du jardin des plantes
et son assistant Antoine Zborowsky
qui constatent la fuite du ptérodactyle
- Emile Jouflot, étudiant qui réussira
le premier à photographier le ptérodactyle
(mais c'est celui inventé par
le père d'Edith Rabatjoie)
- les savants Espérandieu et Boutardieu
qui est à l'origine de l'apparition
du premier ptérodactyle
- le chasseur Justin de Saint-Hubert
mandaté par le gouvernement pour tuer
le ptérodactyle

n.b. le pierrodactyle ou pétrodactyle
comme surnommé par l'inspecteur Caponi
qui ne progresse guère dans son enquête

mort d'Auguste Rabatjoie frère d'Edith,
Albert trahit Adèle et délivre Edith
confrontation d'Adéle et d'Edith
>> p. 24 mort du vrai ptérodactyle et
en même temps mort de Boutardieu
à Lyon qui grâce à ses dons surnaturels
fut à l'origine de l'éclosion de l'oeuf
du ptérodactyle

mort d'Eugène Lobel, meurtrier notoire
et complice du bandit Lucien Ripol
qui, condamné à la guillotine pour
avoir tué le banquier Mignonneau lors
d'un cambriolage, est sauvé par
Edith Rabatjoie grâce à son ptérodactyle
mécanique afin que celui-ci leur indique
où il a caché le magot dérobé
lors du cambriolage

final: Albert blessé réussit à
s'enfuir, Joseph s'empare du magot
et prend aussi la fuite après que
qu'Edith Rabatjoie et Albert aient
rencontré au jardin des plantes Adèle,
celle-ci ayant entretemps été contactée
par le détective Simon Flageolet,
tous deux décident de retrouver Joseph
et Albert pour s'emparer de la sacoche
qui contient un objet mystérieux


la suite au prochain album, entretemps
quelques questions restent non complètement
résolues:
- quelle était l'intention de la famille Rabatjoie
en construisant un ptérodactyle mécanique?
(Edith l'utilisera pour délivrer Ripol)
- quel but avait l'expérience de Boutardieu?

>> une histoire genre polar fantasmagorique
qui deviendra typique pour Tardi
et sera repris par d'autres auteurs de BD,
un scénario un peu compliqué à suivre,
mais bien imaginé avec un déroulement
captivant et une intrigue intéressante,
surtout un bon graphisme ainsi
qu'une jolie couverture d'album

début d'une genre totalement nouveau
et qui restera culte
on en fera même un film avec Adèle Blanc-Sec
film qui ne vaut pas pipette

>> voir aussi la critique des premiers albums
d'Adèle Blanc-Sec dans le CBD Jacobs no 30

annexes
- couverture et extraits de l'album
- nouvelle couverture d'album
dans l'édition 2007

Information
les aventures extraordinaires d’Adèle Blanc-Sec
est une série de bandes dessinées créée
par l'auteur Jacques Tardi, d'abord publiée
directement en albums cartonnés en 1976
pour les deux premiers épisodes par
l'éditeur Casterman et ensuite, publiée
notamment dans (À suivre) dès 1980

la neuvième aventure d'Adèle Blanc-Sec
a été prépubliée en 2007 par le magazine
Télérama, qui annonce également un retour,
après neuf ans d'absence,
à l'exception de l'album le secret
de la Salamandre où sa présence est
anecdotique, le personnage central
de l'histoire est Adèle Blanc-Sec,
ses aventures se déroulent entre 1911 et 1922,
Adèle "disparaît" toutefois entre 1913
et le 11 novembre 1918 et n'assiste pas
à la Grande Guerre de 1914 à 1918,
l'ensemble de ces péripéties se déroule à Paris
ou dans la proche banlieue parisienne

bien que surveillée par la police,
Adèle échappe aux poursuites
grâce aux révélations qu'elle pourrait livrer
sur des affaires ayant été étouffées,
elle est particulièrement détestée
par des policiers idiots ou violents, des
notables plus ou moins fous et mégalomanes,
sa simple présence semble réveiller des
monstres venus de la préhistoire, des sectes
ayant traversé l'histoire et, d'une manière
générale, des personnages illustrant
la bêtise humaine;

Adèle échappe régulièrement à des attentats
plus insensés les uns que les autres:
blessée à plusieurs reprises, elle est même
assassinée, mais ramenée à la vie
par des méthodes scientifiques

Adèle Blanc-Sec est jolie et plaît
beaucoup aux hommes qui le lui disent,
en revanche, les femmes la haïssent
et la jalousent, jeune femme indépendante
à l'esprit sceptique et investigateur,
faisant preuve d'une perpétuelle curiosité
et ne résistant jamais à un rendez-vous,
même (et surtout) bizarre,

Adèle Blanc-Sec attire les ennuis,
voire la haine de ses contemporains,
pour ce qui est de ses propres attirances,
elle préfère les garçons aventureux,
marginalisés par la société comme
le malfrat Lucien Ripol, son amant
assassiné en 1911, aux tâcherons du quotidien
même bienveillants comme le paléontologue
Zborowski, l'un des deux scientifiques
qui l'aiment sans oser se déclarer,
l'autre est Mouginot, un spécialiste
de la cryptobiose
(comme chez les tardigrades)
qui meurt également assassiné,
en lui sauvant la vie

elle ne dédaigne pas boire (sec) un verre
et n'hésite pas à soigner une rage de dents
au "pisco máximo, un alcool titrant 50°9,
Adèle a mauvais caractère, elle ne se prive
pas d'insulter, de brailler, et devient
même parfois violente lorsque
quelque chose la dérange,
elle est solitaire et indépendante
et n'aime pas être appelée au téléphone,
elle est d'une grande intelligence
ce qui lui permet de trouver des solutions
et des explications aux mésaventures
qu'elle affronte,
toujours élégante, Adèle a des cheveux longs
qu'elle fera couper le 11.11.1918

sans que Tardi les revendique, des similitudes
peuvent être observées entre certains
des personnages de la série et
des personnes réelles;
par plusieurs côtés, la personnalité d'Adèle,
émancipée en avance sur son temps,
rappelle celle de sa contemporaine plus âgée,
Caroline Rémy, dite Séverine,
comme celle-ci, Adèle est toujours bien habillée
et porte systématiquement des chapeaux
à la mode de la belle époque,
jugés parfois ridicules par certains,

le nom de Clara Benhardt rappelle celui
de l'actrice Sarah Bernhardt,
le peintre Jules-Emile Peissonier rappelle
Georges Antoine Rochegrosse
pour les influences picturales
et Jean-Louis Ernest Meissonier
pour le patronyme,
le docteur Jullien du secret de la salamandre
est le portrait du taxidermiste
Franz Jullien du Muséum de Paris
qui ouvrit à Tardi les coulisses
de cet établissement et qui apparaît
également dans une autre bande dessinée:
les chroniques anachroniques,
sous le nom de Frantz le professeur;

le commissaire Laumanne rappelle
le commissaire Lohmann, protagoniste
du film de Fritz Lang:
le testament du docteur Mabuse (1932)

Jules Vallès en personne apparaît dans
la débauche et dans le cri du peuple

nombreux personnages divers dans
cette série dont:
le pofesseur Dieudonné: collègue de Ménard,
Espérandieu et Dieuleveult,
on le voit peu car il n'est présent
que dans le tome 3
les patronymes d'Espérandieu, Dieuleveult
et Dieudonné rappellent ceux de l'époque
des guerres de religion en France
et selon Christophe Quillien,
le préfixe "dieu" souligne que ce sont
des savants fous qui se prennent
pour des dieux

n.b. non mentionné dans la galerie des personnages:
le mystérieux Boutardieu qui est à l'origine
de l'éclosion de l'oeuf du ptérodactyle,
mais figure récurrente souvent introduisant
des chapitres dans les oeuvres de Tardi
(Tardi lui-même?)

couvertures:
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