putain de guerre tome 1 1914-1916

série: 1ère guerre mondiale en BD
dessinateur / scénariste: Tardi+Verney
éditeur: Casterman EO 2008
genre: 1ère guerre
classement: biblio208
date: 2008
format: cartonné
état: TBE/N
valeur: 10 €
critère: ***
remarques: ces deux albums, tome 1 et tome 2,
sont l'intégral de six albums parus
sous le titre 1914,1915,1916,1917,
1918 et 1919 (2008 à 2009)
aux éditions Casterman


A) épisodes illustrés par Tardi
1914 les paroles de Poincaré,
président de la République
et d'Alfred Baudrillart, évêque
- la mobilisation avec la fleur au fusil
autant d'un côté que de l'autre
>> p. 10/11 les premiers affrontements
- les Tommies (dieu et mon droit) et
les Boches (dieu avec nous)

1915 les paroles du général Cherfils
et de Paul Bourget, poète
- les allemands sont arrêtés à la bataille
de la Marne, début des tranchées, on
s'installe vraiment dans une longue guerre
>> p. 30 début des combats aériens
- l'armement allemand est supérieur
à celui des français
- les français des tranchées sont
surnommés les "poilus"

1916 les paroles de Joffre à l'ordre du jour
du 29.12.1915 et celles de
Raymond Poincaré au 1.1.1916
- défense de Verdun, la voie sacrée,
mais aussi la voie du "Saigneur"
- l'industrialisation de la guerre
>> p. 43-45 l'artillerie lourde
- fort de Vaux, apparition des premiers tanks


B) récit explicatif de Jean-Pierre Verney

1914
- l'assassinat du prince héritier François-Ferdinand
sera le détonateur en juin 1914 de la Grande Guerre
- les trois souverains apparentés
(descendants de la défunte reine Victoria):
Guillaume II de Prusse, Georges V d'Angleterre
et Nicolas II de Russie
- la Triple Alliance (Allemagne, Autriche, Italie)
contre la Triple Entente (France, Angleterre, Russie)
- la Turquie avait été dépossédée d'une partie
de son territoire au profit de la Grèce
- course aux armements, développement
de l'Internationale ouvrière et
du socialisme avec Jaurès
- fin juillet, ultimatum de l'Autriche
à la Serbie, la Russie soutient la Serbie,
l'Allemagne soutient l'Autriche
- en août mobilisation de 10 millions d'hommes
- pour l'armée française, l'infanterie
est toujours la reine des batailles,
la baïonnette son flambeau et
le canon de 75 son métronome
- en septembre, les troupes de Joffre doivent
reculer, les allemands ne sont plus
qu'à 25 km de Paris, mais le général Gallieni d
éclanche une offensive (à la Marne)
sur le flanc allemand, ce qui arrête
l'avance de von Kluck, ce sera l'époque
des taxis de la Marne
et le début de la guerre des tranchées
- à l'est les russes sont écrasés
par Hindenburg au Tannenberg
- la guerre perdure, en France il faut
réorganiser les arrières:
les hôpitaux, la fourniture en armement,
le ravitaillement, etc
- la gangrène gazeuse apparaît chez les blessés
- l'armée britannique de métier est mieux équipée
- fin 1914, les troupes françaises recoivent
enfin les nouveaux uniformes
dont la couleur est appelée "bleu horizon"
et qui remplacent entre autre les
fameux pantalons rouges
- sur 800 km de front, les deux blocs
sont maintenant immobilisés
- 11 départements français vivent
sous l'occupation allemande

1915
- les alliés ouvrent un nouveau front en Orient,
batailles des Dardanelles et de Gallipoli,
c'est un échec, la retraite est ordonnée,
mais une partie des troupes sont débarquées
à Salonique en Grèce
- Joffre commence ses offensives à outrance
sur le front ouest avec d'énormes pertes
humaines façe à la supériorité de l'artillerie
lourde allemande et de leur stratégie défensive
- introduction des casques d'acier
français et allemands,
il y a un manque de fusils chez les français,
apparition du véritable mortier français
qui sera appelé le "crapouillot"
- nouvelles offensives meurtrières lancées
par Joffre en Champagne
- la censure empêche toute critique
contre l'armée et son état-major
- apparition des gaz de combat, des bombes
incendiaires et des lance-flammes
- à Vauquois c'est la guerre des mines
- en mai 1915, l'Italie après bien des
hésitations rejoint le camp des alliés
- introduction de la croix de guerre
"mort pour la patrie"
- en Orient les turcs font face:
a) aux britanniques au Moyen-Orient et
leur infligent une défaite en Mésopotamie
b) aux russes dans le Caucase,
début du génocide arménien

- les colonies allemandes d'Afrique
sont occupées entièrement
- en décembre, Joffre est nommé
commandant en chef et questionné sur
la situation au front, il déclare
qu'il grignote les forces allemandes
(avec 350'000 morts français en 1915)
- les allemands choisissent Verdun
comme objectif principal

1916
- Joffre est commandant en chef,
Foch commandant du groupe d'armée du Nord
et Haig chef de l'armée britannique
- de nouvelles offensives sont planifiées
dont celles de la Somme, mais auparavant
il faut s'occuper de Verdun menaçée
par les allemands
- Falkenhayn a remplacé Von Kluck et prépare
aussi son offensive
- le 21.2.1916 offensive générale menée
par le Kronprinz sur Verdun,
baptisée opération "jugement dernier",
Verdun est un pilier stratégique sur
le front allié et les allemands ont besoin
d'une victoire,
la bataille de Verdun durera 300 jours
- Pétain est chargé de défendre Verdun et
entreprend de renforçer le ravitaillement
en développant de nouvelles voies
de communication (la voie sacrée)
et les français réussissent à tenir aux
assauts allemands au prix d'énormes pertes
- en avril Pétain est remplacé par
le général Nivelle
- l'aviation de combat se développe
- mi-1916, des tentatives de négotiation
pour la paix échouent
- à Verdun on piétine mais les allemands
avancent petit à petit
- 23.6.1916 début de l'offensive sur la Somme
- Hindenburg et Ludendorff remplacent
Falkenhayn après sa dernière offensive
sur Verdun qui résistera grâce à
l'offensive alliée de la Somme où
les allemands ont dû concentrer
la majorité de leurs troupes
- apparition à la bataille de la Somme
des premiers chars d'assaut, l'offensive
s'enlise à son tour mais elle aura épuisé
les forces allemandes
- changement au gouvernement français:
Lyautey devient ministre de la guerre,
Joffre est écarté et devient
conseiller militaire,
Nivelle le remplace comme commandant en chef
- fin 1916 les fronts n'ont pas beaucoup évolué


>> un album à nouveau très intéressant,
toutefois l'épisode dessiné par Tardi
n'apporte rien de très nouveau à part
la couleur et ne parvient pas à égaler
le premier volume de ce genre
"c'était la guerre des tranchées"
qui reste l'album par excellence de l'horreur
de la première guerre
par contre l'épisode historique conté par Verney
est très très bien rédigé donnant une aperçu
de derrière les coulisses sur l'actualité
de la guerre

n.b. en fin de volume: le vocabulaire
des tranchées dont entre autre:
alboche = allemand, artiflot = artilleur,
bourguignotte = casque d'acier français,
cogne = gendarme, filocher = paresser,
les gaspards = les rats,
machine à coudre = mitrailleuse,
poilu = soldat français aguerri,
sapin = taxi, prusco = soldat prussien,
ribouldingue = faire la fête,
tourniquet = conseil de guerre


Information
il y aurait à dire sur les commémorations,
la tombe du soldat inconnu, sur la sémiologie
des monuments aux morts, sur le refoulement
du pouvoir létal (mortel) de l’Etat,
comment un pays a-t-il pu conduire à
l’abattoir autant de ses jeunes?
voici longtemps que la question hante
les travaux de Jacques Tardi

de rumeurs sur le Rouergue à Varlot soldat
en passant par adieu Brindavoine,
la véritable histoire du soldat inconnu,
mais aussi c’était la guerre des tranchées
ou le Der des ders adapté du roman de
Daeninckx, Tardi désespère d’obtenir
des réponses, aussi, accompagné de
Jean-Pierre Verney, arpente-t-il
à nouveau le chemin des Dames
tant la période le fascine et l'obsède,
la charge est puissante, le récit édifiant,
tant de cruauté, de bêtise et d’horreur
donnent le tournis,
une putain de guerre assurément

en cette année de commémoration
du 90e anniversaire de la fin
de la Grande Guerre, et alors
que le dernier poilu vient de disparaître,
Tardi renoue avec la mémoire de 14-18
à travers son nouveau projet:
une évocation en bande dessinée
du premier conflit mondial
et de la place qu'y ont occupée,
au quotidien, les hommes qui s'y sont
affrontés et entretués,
un récit de fiction, mais où le souci
de véracité et la rigueur de la
reconstitution historique occupent
une place primordiale,
ce nouveau projet, dans la forme,
reprend le découpage en trois strips
par page déjà utilisé dans l'album
c'était la guerre des tranchées,
le récit débute en couleurs, mais,
au fil de sa progression chronologique
et à mesure que la guerre s'enkyste,
s'étend et s'approfondit, adopte
les tonalités de plus en plus monochromes
de la boue et de la grisaille


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