tome 2 l'espoir assassiné

série: Cri du peuple (le)
dessinateur / scénariste: Tardi+Vautrin
éditeur: Casterman EO 2002
genre: Révolution
classement: biblio208
date: 2002
format: cartonné
état: TBE
valeur: 20 €
critère: *
remarques: album cartonné dans coffret, N&B, 80 pages

arrivé à son but, Tarpagnan retrouve
Gabriella Pucci alias Caf'Conc
>> p. 12 apparition de La Joncaille
mais Caf'Conc est récupérée par La Joncaille
qui la punit en la réléguant dans un bordel
de 3ème classe, quant à Tarpagnan il est
jeté dehors à la merci des tueurs
de la Joncaille, heureusement Tarpagnan
sera sauvé par deux alliés imprévus:
l'anarchiste Fil-de-Fer et le géant forain
Marbuche, protecteur de Caf'Conc et qui
avec Tarpagnan va maintenant tout entreprendre
pour sauver Caf'Conc des griffes de La Joncaille

tandis que Grondin se remet petit à petit grâce
aux bons soins de la vieille "la chouette"
>> p. 23 la fête foraine avec aux concours
de tir les effigies comme cibles de
Foutriquet (Thiers) et Badinguet (Napoleon III)
Tarpagnan a maintenant trouvé refuge
dans le cirque de Marbuche en
(allusion au film "freaks")

à Paris, on commence à édifier des
barricades (28.3.1871),
les versaillais (l'armée régulière établie
à Versailles où s'est réfugié le
gouvernement Thiers) se mettent en marche
pour soumettre les communards

en attendant Grondin est recherché par
le flicard Barthélémy (pour le compte
du commissaire Mespluchet) et
par La Joncaille

Thiers avec l'accord de Bismarck continue
à faire le siège de la Commune alors que
Tarpagnan et Marbuche font la tournée
des bordels pour retrouver la Caf'Conc
>> p. 61 description de la misère
du peuple par le flicard Grondin
qui a retourné sa casaque

puis La Joncaille rencontre Grondin et lui
propose de s'allier avec lui pour
éliminer Tarpagnan échappé à ses tueurs,
mais La Joncaille est abattu inopinément
par une vieille communarde
>> p. 73 les bannières des francs-maçons
parisiens: des falzars (= pantalons)

finalement la Caf'Conc est retrouvée à
la maison close "l'escalier de Vénus,
mais par dignité, elle demande à ne
plus revoir Tarpagnan
>> p. 86 à Paris, les communards déboulonnent
et renversent la colonne Vendôme, symbole
du pouvoir et insulte à la misère du peuple


>> le cri du peuple continue à retentir
dans ce récit, mais il se perd quelque peu
dans les dédales de Paris,
texte et graphisme ne subissant pas
de grands changements

n.b. les nombreux surnoms donnés à Thiers
tel que Foutriquet, Obus Ier,
Adolphe le petit, le nain aux lunettes d'or,
l'infâme vieillard, le petit Jean Foutre,
petite hyène, vieil asticot, etc


Information
(voir aussi les commentaires en tome 1)
mai 1871, les troupes "versaillaises"
du gouvernement Thiers commencent
à entrer dans la ville de Paris défendue
par les révolutionnaires de la Commune,
au milieu des combats et de la répression
sanglante des armées "bleu-blanc-rouge"
sur celles du drapeau rouge,

un homme est à la recherche d'un autre,
Bassicoussé, devenu Horace Grondin,
sous-chef de la Sureté, n'a toujours
qu'une idée: celle de venger la mort
de sa fille Jeanne qu'il croit
assassinée par Tarpagnan

du bruit, du sang et des larmes
pour cette série adaptée du roman
de Vautrin, Tardi ne nous épargne rien:
ni les massacres répressifs de
l'armée française sur le peuple,
ni les inutiles exécutions d'otages
par les communards, derniers sursauts
vengeurs d'hommes et de femmes
qui se savent perdus

la tâche n'est pas facile de faire
vivre des extraits de vie dans
la grande histoire, surtout quand
celle-ci est mal connue,
curieusement, la période de la Commune
de Paris est peu (voir pas du tout)
traitée dans la multitude de récits
historiques qu'on nous présente
un peu partout et dans ce
"cri du peuple", les auteurs nous
relatent les évènements tels qu'ils
se sont déroulés, mais aussi tels
qu'ils ont été vécus,
c'est de la rue que nous découvrons
les espoirs et les déceptions de celles
et ceux qui ont combattu jusqu'au bout,
n'ayant à perdre que la misère dans
laquelle ils étaient cloisonnés

qu'importe si le lecteur ne retient
que brièvement les noms des acteurs
historiques, dont on nous indique
à chaque fois en quelques mots leur rôle,
la véritable importance du récit n'est pas
dans ceux que le dictionnaire retiendra,
mais dans les évènements et les formidables
espoirs, révolutionnaires d'un côté,
réactionnaires de l'autre, qui se sont affrontés,

l'inconnu prend le pas sur l'homme célèbre,
et à mesure que le chaos s'intensifie,
on comprend que la plupart des combattants
n'ont pas la moindre idée des raisons pour
lesquelles ils font couler le sang,
le bourreau agissant par peur ou
par obéissance

Jean Vautrin et Jacques Tardi nous offrent
dans cette série une véritable leçon
sociale où se mêlent le rappel historique
et les portraits de personnages
à la fois cocasses et attachants
au langage imagé, plus qu'un roman
graphique, c'est un hommage à l'humanité

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