la tête dans le sac

série: Société
dessinateur / scénariste: Lauzier Gérard
éditeur: Dargaud EO 1980
genre: Humour Noir
classement: biblio208
date: 1980
format: cartonné
état: TBE
valeur: 10 €
critère: **
remarques: tranche de vie d'un jeune quinquagénaire
(Jean Bulle, patron d'une société
de publicité)

dans son milieu social et économique
(= le chef des chimpanzés) et qui se
sent bien dans sa peau avec Vera, sa maîtresse,
mais la rencontre avec Eva la blonde mystérieuse
dont il tombe amoureux, va bouleverser sa vie
>> p. 11/12 la drague (un bon texte)
>> p. 13 le self-control mal étudié
>> p. 15 le cul d'une fille noire en train
de danser,
c'est la preuve que Dieu existe

Jean devient fou d'Eva et doit subir
tous ses caprices
>> p. 20-25 une soirée-partouze peu ordinaire
avec pédés, femmes schizophréniques et
une femme-karaté sadochiste
>> p. 27/28 une discussion d'homme à homme,
business-business
crise de jalousie pour Jean causée
par les rapports d'Eva et de Dany Lombaire
>> p. 32 bel exemple d'hypocrisie
entre Jean et Vera
>> p. 36 minet Jean ne dort plus comme un bébé
>> p. 42 Sonia, la femme commando
>> p. 45 la tête est vraiment dans le sac

épilogue:
>> p. 55 Eva quitte Jean car elle est
en fait lesbienne
>> p. 61 Saïd, valet de chambre de Jean,
le quitte pour rejoindre le jeune
pédé Patrick
>> p. 62 Jean devra continuer de se contenter
de Vera si encore possible et prendra
un valet de chambre cambodgien pour
remplacer Saïd mais surtout il pourra
à nouveau dormir comme un bébé
>> p. 62 les cambodgiens, des gens
méticuleux, il n'y a qu'à voir
comment ils ont fait leur révolution

>> un très bon album genre tranche de vie,
scénario bien imaginé mêlé d'humour
et de cynisme à la perfection
avec un graphisme approprié au récit,
un des meilleurs albums de la série

n.b. il est courant de comparer Brétecher
à Gérard Lauzier et si chez Brétécher,
la cible est plutôt précise, chez
Lauzier la cible est sans limite


Information
Jean Bulle a 50 ans, il est patron
d'une agence de publicité,
tout lui réussit, il est élégant,
possède un bel appartement
habillé par de beaux meubles, il multiplie
les conquêtes féminines, sa compagne
actuelle, Véra, est la dernière
d’une longue lignée, elle est gentille,
lui fout la paix, n’est pas jalouse pour un sou
et lui répète qu’elle ne veut pas se marier,
pratique, après 3 divorces qui ont coûté
à Jean les yeux de la tête, d’ailleurs,
Jean se rend avec elle à une soirée
où il croise une vieille connaissance
qui lui parle de Jackie Lombaire,
ah! Jackie Lombaire et toute sa bande,
ca ne rajeunit pas Jean
qui suivait le sillage de ces énergumènes,

à l’époque, ils débarquaient dans les soirées
comme des cosaques, insolents, agressifs
et insupportables, ils draguaient les femmes
sous le nez de leurs maris, ils étaient
convaincus d’avoir une classe folle,
Jean rôdait et fondait sur ses proies féminines…
aujourd’hui, c’est loin de Jean,
cette époque, quoique, il aperçoit au loin,
une jeunette de 20 ans, tout au plus

1980 est une année charnière dans
la carrière de Gérard Lauzier,
il signe le scénario de l’adaptation
cinématographique de la course du rat
(sous le titre je vais craquer, avec
Christian Clavier à l’affiche),
il écrit la pièce de théâtre
"le garçon d’appartement" avec
Daniel Auteuil à la mise en scène,

pour le compte du 9ème art, il se lance
dans la tête dans le sac, où il se penche
sur la situation d’un homme de 50 ans
qui maîtrise sa vie sur le bout des doigts,
jusqu’à sa rencontre avec une jeune fille
de 20 ans, cette dernière va lui tourner
la tête (qu’elle finira par lui mettre
dans le sac?),
Lauzier trouve ici un terrain de jeu idéal
pour exprimer son verbe prolifique,
les dialogues sont directs et crus,
les situations légères, glissant souvent
vers le caricatural, mais c’est pour mieux
dévoiler l’âme masculine dans toute sa splendeur,
le discours a un peu vieilli, avec un machisme
que Lauzier s'amuse à dézinguer, mais
cela reste purement jouissif,
comme si l’on regardait un film des années 80,
ostentatoire par moment et dénué
de tout filtre moral, le dessin
de Lauzier a gagné en souplesse graphique
par rapport à son précédent album,
la course du rat, mais il reste cantonné
à la représentation des visages et des corps,
à noter que la tête dans le sac a fait
aussi l’objet d’un film réalisé par
Gérard Lauzier lui-même, avec Guy Marchand
(dans le rôle de Jean Bulle), Marisa Berenson
et… Patrick Bruel qui commençait à se faire
un nom et un prénom dans le 7ème art

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