Waterloo, le chant du départ

série: Histoire (Empire)
dessinateur / scénariste: Geminiani+Falba
éditeur: Glénat EO 2015
genre: Empire
classement: biblio131
date: 2015
format: cartonné
état: TBE/N
valeur: 10 €
critère: **
remarques: 1ère partie: la bande dessinée
la bataille de Waterloo racontée par Larrey et Blücher,
récit basé aussi sur les mémoires de Larrey 1812-1840
et que Napoléon a désigné comme l'homme
le plus vertueux qu'il ait rencontré


prologue: 19.6.1815 le dr. Larrey est sauvé du peloton
d'exécution et présenté au général Vorwärts = Blücher
les raisons du retour de l'Ogre depuis l'île d'Elbe
(>> p. 83 tentative d'assassinat, rumeur sur
une déportation plus lointaine, et refus
par Louis XVIII de verser la pension annuelle
à Napoléon, ce qui constituait un non-respect
des clauses du traité de Fontainebleau)
comme expliquées à Blücher par Larrey qui
défend son empereur et la suite des opérations:
débarquement au golfe Juan (le vol de l'Aigle),
la reprise du pouvoir sans effusion de sang,
la réconciliation avec le peuple français,
toutefois le retour de Napoleon terrifiait à nouveau
l'Europe entière et provoque une septième coalition

début juin, Larrey est mandé par Napoleon pour
accompagner l'armée, mais Larrey a déjà
un mauvais pressentiment
le 15.6. Napoleon entrait à Charleroi où
il est déjà trahi par le général Bourmont
qui passe à l'ennemi et plusieurs hauts
officiers de son entourage n'avaient plus
la foi du combat et auraient préférer
profiter de leur fortune,
de plus, Napoleon n'était plus en bonne santé
>> p. 22 Napoleon qui étudie toujours le terrain
sur lequel il va combattre


bataille de Ligny
défaite prussienne alors que Blücher voulait
venger Iena
>> p. 36 les ambulances volantes de Larrey
Blücher échappe de peu à une capture,
les prussiens sont battus, mais pas anéantis,
Ney n'ayant pas exécuté les ordres
prévues par Napoleon (s'emparer de suite
du carrefour des quatre bras et envelopper
la partie droite de l'armée de Blücher)

il manque le bon Berthier pour anticiper
les ordres de Napoleon et ainsi Blücher
peut réorganiser ses troupes


bataille de Waterloo
Wellington doit se retirer sur le Mont-St-Jean
(une bonne position défensive) en attendant
l'appui de Blücher, méfiance de Gneisenau
à l'égard de Wellington qui semble se battre
plus pour ses intérêts personnels que pour
la cause commune, toutefois Blücher veut
le soutenir et concentre son offensive
sur le flanc droit français
>> p. 48 les chevaux des commandants:
Copenhague pour Wellington et
Désirée pour Napoleon

à Waterloo, à cause du terrain détrempé,
le bataille ne s'engage qu'à 11.35 heures
(deux heures trop tard), la position de
Wellington a été bien choisie pour une
défense générale et le 18 juin au matin,
Wellington avait renforcé son flanc droit
avec le verrou de la ferme fortifiée de Hougoumont
négligée par le général Soult,
son assaut fut le drame de cette bataille
(Wellington renforce son aile droite car
il attend l'arrivée de Blücher sur son aile gauche)

Napoleon ordonne comme objectif principal de s'emparer
de la Haie Sainte au centre du dispositif de Wellington,
tandis que les prussiens commencent à arriver sur l'aile
droite de Napoleon sans que Grouchy puisse les inquiéter

en attendant Wellington contre-attaque d'abord
avec Picton et ses tirailleurs, puis avec
les dragons de lord Uxbridge et de Ponsoby
(les Scots Greys) qui seront refoulés
par les lanciers de Napoleon

Wellington execute une retraite tactique
pour se mettre hors de portée des canons
français, Ney y voit une retraite forcée
et ordonne une charge des cuirassiers de Milhaud,
il est 16.00 heures, les cuirassiers vont
se faire décimer par les 13 carrés de Wellington
disposés en échiquier
>> p. 73/74 la charge des cuirassiers

Napoleon fait donner la Garde qui sous
la mitraille anglaise meurtrière doit
se retirer pour la première fois dans
l'histoire de la Grande Armée,
c'est la déroute sur le front français
avec la percée des prussiens et durant
la retraite des ambulanciers, le baron
Larrey est blessé et fait prisonnier

Blücher aimerait nommer la victoire Belle-Alliance,
Wellington préférera Waterloo, Blücher
fait relâcher Larrey qui avait sauvé la vie
de son fils aîné quelques mois auparavant


2ème partie, le récit de la bataille
- une défaite qui est devenue un mythe
les clauses du traité de Fontainebleau
n'ayant pas été respectées, Napoleon
quitte l'île d'Elbe et débarque en France,
une nouvelle guerre se prépare

1/ les forces en présence
a) France: l'armée du nord avec Soult,
Grouchy, Ney et Drouot, mais il manque
les meilleurs Murat, Davout, Berthier
et Ney n'est pas au mieux de sa forme
125'000 hommes, 370 canons

b) Angleterre: Wellington avec le Prince d'Orange,
une armée anglo-hollandaise disparate
(avec écossais, hanovriens et belges) dont
Wellington dira "an infamous army"
95'000 hommes, 186 canons

c) la Prusse: Blücher et Gneisenau qui
vouaient une haine féroce à Napoleon,
100'000 hommes, 300 canons

- Napoleon veut battre séparément
en Belgique les anglais et les prussiens,
la stratégie des alliés: rester sur
la défensive et attendre de prochains
renforts (russes et autrichiens)

2/ bataille de Ligny 16.6.
début sous de mauvaises augures:
- Bourmont passe à l'ennemi en révélant
peut'être les plans de Napoleon
- Ney omet de s'emparer de suite de
la position stratégique des Quatre Bras,
ce qui aurait pu empêcher la jonction
entre anglais et prussiens
- victoire française, mais l'armée de Blücher
n'est pas anéantie et peut encore opérer
sa jonction avec les anglais

17.6. début de Waterloo
tandis que Grouchy s'efforce de poursuivre
Blücher sans pouvoir le localiser
(il déjeûne avec des fraises) et sans
écouter les conseils du général Gérard,
donc son action restera sans suite
(mais Napoleon n'aurait pas dû donner
une troupe aussi importante à Grouchy)

- Napoleon apprend que Wellington a quitté
les Quatre-Bras et s'est retranché sur
la position défensive du Mont-St-Jean
en fortifiant son dispositif de défense
sous forme de redoutes:
à sa droite Hougoumont,
au centre la Haie-Sainte
et à sa gauche Papelotte

le champ de bataille est restreint
(4 km par rapport à Austerlitz = 11 km),
ce qui rend le feu plus meurtrier de par
l'entassement des combattants

18.6. bataille de Waterloo
à noter que Napoleon était pratiquement
sûr de sa victoire
- suite au sol détrempé, l'attaque prévue
pour 9.00 heures n'est déclanchée
qu'à 11.45 heures, un retard qui sera fatal
par ailleurs Napoleon omet de manoeuvrer
les anglais, ce sera principalement une
attaque de front dans laquelle les anglais
sont nettement avantagés,
l'aile gauche des anglais est la plus faible,
mais ce ce côté, Wellington attend
le soutien de Blücher

- Napoleon perd aussi son temps et ses hommes
à s'emparer sans préparation d'artillerie
Hougoumont bien fortifié,
à 13.00 heures on apprend l'arrivée imminente
des prussiens

- à 16.00 heures le 4ème corps de Bülow
avance vers Plancenoit sur les arrières
de Napoleon, néanmoins l'avance prussienne
sera contenue durant 4 heures par
le 6ème corps de Lobau
- les cuirassiers de Milhaud montent
à l'assaut de St-Jean, mais sans appui
ni de l'artillerie ni de l'infanterie,
les cavaliers sont décimés sur
les carrés anglais

- à 19.30 heures Napoleon fait donner la Garde
qui est à son tour décimée par les tirs
de salve des anglais qui attendait la Garde
suite à la trahison du capitaine du Barrail,
puis par le Ier corps prussien
de Zieten arrivé en renfort depuis Ohain,
le recul de la Garde provoque la panique
parmi les français, la défaite se transforme
en déroute
>> p. 89/90 la charge des cuirassiers
contre les carrés des Highlanders

Waterloo sera la bataille la plus meurtrière
des campagnes napoléoniennes (46'000 hommes)
après Leipzig (112'000 hommes durant trois jours)
et la Moskowa (90'000 hommes)


3/ pourquoi Napoleon a-t-il été battu?
- le mauvais état de santé de l'empereur
fut déterminant
(moins présent sur le champ de bataille)
- il a engagé la bataille deux heures trop tard
- il a été mal secondé:
Soult n'était pas Berthier et les hésitations
de Ney compromirent une victoire décisive
à Ligny, par la suite à Waterloo,
il ne put co-ordonner l'infanterie et
l'artillerie avec la charge de cavalerie,
il veut surtout mourir en brave au combat
(tentation suicidaire), en fait il sera
fusillé après Waterloo
- l'absence de Davout et Mortier se firent sentir

- mais c'est sur Grouchy qu'on fit retomber
la responsabilité de la défaite, il était
courageux, mais il exécutait les ordres
de Napoleon à la lettre et ne fit preuve
d'aucune initiative personnelle,
il ne donna non plus suite au conseil
du général Gérard qui lui demandait
de rejoindre de suite l'armée à Waterloo
suite au bruit du canon
(Grouchy aurait-il aussi trahi?)

- la question était aussi: aurait-il pu
intervenir à temps sur le champ de bataille d
e Waterloo s'il avait été averti par des
estafettes qui n'ont pas pu l'atteindre?

tout aura été fatal dans cette bataille
que Napoleon pensait pouvoir remporter
facilement, mais comme l'avait écrit Hugo:
"Dieu avait abandonné Napoleon"

- rentré à Paris, Napoléon voulut à nouveau
organiser la résistance, mais Fouché
et la chambre des députés s'y opposèrent,
Napoleon abdiqua et partit le 29.6.
à Rochefort, il veut se rendre en Amérique,
mais bloqué par la flotte anglaise, il choisit
de se rendre aux anglais sur le Bellerophon

la légende transforma Waterloo en glorieuse défaite
Waterloo, la bataille de la morne plaine restera
la bataille des légendes et cette bataille
a été celle des batailles de Napoleon
la plus analysée et étudiée


4/ liste des personnes ayant participé à Waterloo
dont Grouchy (qui se réfugie peu après en Amérique)
et Cambronne (fait prisonnier par les anglais
et qui maria plus tard une anglaise),
Ney fera partie des quelques officiers fusillés
après Waterloo

n.b. plusieurs généraux de Napoleon partirent
en exil aux Amériques


5/ bibliographie

a) 15 principales études (parmi tant d'autres)
b) iconographie: innombrables sont les
représentations (surtout des tableaux)
sur la bataille de Waterloo sans compter
les caricatures, surtout anglaises
c) filmographie, films de fiction et
films documentaires dont vanity fair,
the Iron duke, les misérables
et le Waterloo by Sergueï Bondartchouk (1970)
= probablement le meilleur film
d) ainsi qu'une sculpture fameuse sur piédestal:
le lion colossal élevé dans la plaine
de Waterloo en 1826



>> un volume tout à fait intéressant,
le graphisme n'est pas aussi détaillé
que celui des Funcken, mais les textes
et récits documentaires sont bien
présentés et bien expliqués



Information
A/ Louis Auguste Victor de Ghaisne,
comte de Bourmont (1773-1846)

- dans la nuit du 14 au 15 juin, à la veille
de la bataille de Ligny, trois jours
avant Waterloo, Bourmont abandonne
son commandement et déserte, avec
son état-major et quatre hommes,
dans une lettre au général Gérard,
son supérieur, qui avait insisté pour
obtenir de Napoléon sa nomination,
il donne les raisons de sa conduite:
je ne veux pas contribuer à établir
en France un despotisme sanglant
qui perdrait mon pays et il m'est démontré
que ce despotisme serait le résultat
certain des succès que nous pourrions obtenir

bien qu'ayant promis à son chef une simple
désertion, il trahit immédiatement en
dévoilant au colonel Schutter qui l’accueille
que Napoléon s’apprête à attaquer Charleroi,
puis au général von Zieten que l’armée française a
cent vingt-quatre mille hommes,
Blücher lui adresse à peine la parole,
indigné qu'un général puisse déserter
au dernier instant, à la veille d'une bataille,
quand on lui fait remarquer que Bourmont
porte la cocarde blanche, le général prussien
s'emporte: qu'importe la cocarde,
un jean-foutre sera toujours un jean-foutre

cependant Wellington a affirmé, vingt ans plus tard,
qu'il n'avait reçu aucune information de Bourmont
et dans sa biographie de 1926, Gustave Gautherot
s'attache à démontrer que son héros n'a trahi
aucun des secrets militaires qu'il connaissait
depuis la veille de sa désertion

après la bataille de Waterloo, Bourmont
se rend auprès du roi qui lui donne
le commandement de la frontière du Nord


B/ capitaine Charles du Barrail (1785-1843)

du Barrail est parfois considéré comme
l'un des responsables de l'échec de l'attaque
de la Vieille Garde et accusé d'avoir
trahi en indiquant les plans français
aux forces opposées,
cependant, son rôle à la bataille de Waterloo
fait l'objet de spéculations et des doutes
subsistent à cet égard

il est parfois identifié comme le traître
de Waterloo, toutefois les témoignages
de l'époque sont contradictoires,
ainsi, certaines sources décrivent un cuirassier,
comme le colonel Colborne, tandis
que d'autres mentionnent un cavalier hussard

Baguenier-Desormaux, historien des guerres de Vendée,
affirme qu'il s'agit de Charles du Barrail,
les carabiniers de l'Empire étant vêtus de blanc,
ce qui se remarque de loin sur le champ de bataille,
il est étonnant que personne n'ait vu de manière
incontestable à quel régiment appartenait le traître,
ce qui viendrait réfuter la thèse selon laquelle
Du Barrail aurait trahi l'Empire,
dans ses Souvenirs, son fils, ne fait pas
d'allusion au comportement de son père à Waterloo

- certains récits indiquent que le 18 juin 1815,
aux alentours de 18 heures 30, alors que la bataille
semblait perdue du côté français, Napoléon,
qui gardait un espoir de renverser le cours
de l'affrontement, décida d'engager
neuf bataillons de la Vieille Garde,
un cavalier français aurait alors traversé
les lignes pour prévenir le colonel
britannique Colborne du déploiement français,
ces récits indiquent que la trahison
du cavalier aurait permis à Wellington de renforcer
son centre et ainsi de vaincre la Garde impériale
malgré un début de contre-offensive prometteur,
l'élan de la Garde étant brisé net par l'artillerie
et les tirailleurs du duc de Wellington
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