série: | Blake et Mortimer Etude |
dessinateur / scénariste: | Jacobs Edgar-Pierre |
éditeur: | Gallimard EO 1981 |
genre: | Biographie |
classement: | biblio1 |
date: | 1981 |
format: | cartonné |
état: | TBE |
valeur: | 30 € |
critère: | ** |
remarques: | un opéra de papier ou les mémoires de Blake et Mortimer (mais plutôt les mémoires de l'auteur), livre N&B avec quelques pages couleur 1/ considérations personnelles - l'enfance de Jacobs né le 30.3.1904 à Bruxelles, d'abord partagé entre la musique et le dessin ainsi que le théâtre, très intéressé par les leçons d'histoire durant lesquelles se développent ses talents de dessinateurs, prend connaissance avec la bande dessinée en lisant les illustrés l'Epatant, l'Intrépide, le Petit Illustré, Semaine de Suzette (curieusement le Petit Vingtième n'est pas mentionné) avec ses dessinateurs favoris Benjamin, Rabier, Raffin, Le Rallic, Job et surtout George Omry dont Jacobs apprécie le côté historique - débuts d'amitié (déjà en 1916) avec son "vieil" ami: Jacques Melkebeke avec qui Jacobs partage ses passions, admirateur du théâtre lyrique avec Faust (féérie du spectacle), après quelques périodes comme dessinateur (de catalogue et du publicité), Jacobs fait l'apprentissage de chanteur d'opéra (baryton), - il découvre le mystère de Faust en jouant sur la scène, c'est pour cela qu'il sera surnommé "le dessinateur à voix" par Hergé - au début de la guerre en 1940, pour survivre, Jacobs abandonne son côté chanteur d'opéra pour commencer une carrière de dessinateur de bande dessinée, d'abord dans Bravo avec des illustrations de contes fantastiques et féériques, puis en reprenant la série de Flash Gordon (Gordon l'Intrépide), enfin en créant le récit du rayon U (1942) - rencontre avec Hergé et collaboration avec lui le 1.1.1944 pour remodeler les albums de Tintin et surtout pour leur coloriage dans lequel Jacobs excelle - 26.9.1946 parution du Journal Tintin belge avec le team Hergé, Laudy et Cuvelier à qui s'ajoutera un peu plus tard Le Rallic - Jacobs a 40 ans, originalement, Jacobs avait concocté un récit historique (Roland le Hardi), mais comme ses compères avaient déjà des scénarios historiques, Jacobs fut prié de créer une histoire contemporaine réaliste et ce fut le secret de l'espadon - impressions sur la création d'une série de bande dessinée: 1) à la base, il faut une idée (tirée d'un évènement ou d'une autre chose) 2/ le synopsis (bref résumé) 3) la documentation 4/ le scénario 5/ le titre du récit 6/ le découpage (nombre de pages, de cases, des phylactères, petc) avec a) l'ébauche et b) l'épuré 7/ le texte (commentaires, dialogues, onomatopées) 8/ les décors (avec souvent visite des lieux) 9/ brouillon grossier 10/ brouillon épuré 11/ original à "l'encre bleue" (planche de 30/40 cm) 12/ offset (à la grandeur de la page du journal) 13/ coloriage, généralement en trichromie = trois couleurs fondamentales (bleu, rouge, jaune) - la science-fiction pour Jacobs, c'est une préfiguration romancée des réalités scientifiques de demain, Jacobs ne veut pas faire du space-opera = western de science fiction (présent toutefois quelque peu dans l'énigme de l'Atlantide), ni de l'heroïc-fantasy, mais penche plutôt pour le roman scientifique ou mystérieux (genre H.G. Wells ou Jules Verne) 2/ les personnages - sir Philip-Edgar-Angus Mortimer Bart, sujet anglais d'origine écossaise avec sa mère lady Eileen-Hunter of Pitlochry, étude universitaire (B.S.C. bachelor of sciences = Baccalaureus Scientiae), professeur en physique nucléaire, spécialiste aussi en biologie moléculaire (structure fine de la matière), chercheur humaniste, homme d'action, jovial et sportif (pratique la boxe, le judo et le karate), franc, loyal mais impulsif, aime le whisky de malt (préférence Cardhu), fumeur de pipe, porte la barbe mais pas la moustache, - Mortimer = mortuo marii, analogie avec Mortemart (croisade) modèle = Jacques Melkebeke, vieil ami de Jacobs - colonel Francis-Percy Blake sujet anglais, né au pays de Galles, d'origine galloise et écossaise, capitaine de la R.A.F. actuellement en poste au services secrets britanniques, le MI5, Blake personnifie le flegme britannique, il est plus prudent et plus réfléchi que Mortimer, porte la moustache,mais sans la barbe - origine de Blake (peut'être du pirate Black Beard), en fait il est colonel mais on continue à l'appeler capitaine suite à ses origines, Blake est le complément de Mortimer, il est aussi fumeur de pipe et inspiré du dessinateur Jacques Laudy (grand admirateur de l'Ecosse) - colonel Olrik (origine voir aussi >> le bâton de Plutarque), peut'être d'origine allemande (Ulrich von Hohenstauffen) suite à l'aspect de son uniforme ou d'origine balte suite à son pseudonyme Olrik, mais sa vraie origine reste un mystère - n'a pas de surnom, dangereux aventurier, courageux, équivalent à Mortimer qu'il apprécie comme adversaire n'est toutefois pas un gentleman, fier, intelligent, désinvolte, dénué de tout scrupule, dominateur, souverain, mépris de la société qui l'entoure, personnification de la lutte entre le bien et le mal, fume un porte-cigarette de luxe, inspiré souvent des traits de Jacobs lui-même et peut'être aussi de l'acteur Eric von Stroheim - autres personnages (>> voir aussi CBD no 30 Jacobs) les gentils: Ahmed Nasir, cheikh Abdel Razek, prince Icare, le prof Grossgrabenstein (seul personnage humoristique dans les aventures de Blake et Mortimer), Ahmed Rassim Bey, dr Focas, prof. Akira Sato, commissaires Pradier, Kendall et Kamal, les chauffeurs de taxi Dick et Ernest, le professeur Labrousse les méchants: Basam Damdu, Abdul le pleutre, Razul le Bezendjas, dr Sun Fo, le capitaine Li, Sharkey (brute bête par excellence), Sadi et son chien, Magon le traître, Tlolac empereur des barbares, Duranton le joaillier, Krishma le suprême, le coréen Kim, le seigneur Guy de la Roche, les docteurs Jonathan Septimus et Miloch Georgevitch (la science au service du mal) >> à noter que les méchants sont plus nombreux que les gentils (15 contre 13), seule femme de la saga: Agnès de la Roche 3/ les albums de Blake et Mortimer (assez bonne description des albums par l'auteur) a) le secret de l'espadon 26.9.1946 (albums: 1950 et 1953), thème de la libération mondiale lors d'une 3ème guerre mondiale, 4 projets d'arme secrète: un avion supersonique, un sous-marin porteur de missiles, une base secrète sous-marine et des fusées télécommandées, finalement ce fut l'espadon, un engin triphibie: sous l'eau, sur l'eau et dans les airs (ressemblance avec le Douglas X3 (spearfish) de 1956, la base secrète située en Belouchistan (ancienne Gédrosie) dans le Ras Musandam (détroit d'Ormuz) b) le mystère de la grande pyramide 24.3.1950 (1954 et 1955) archéologie-fiction, histoire de Aménophis IV dit Akhnaton, le roi hérétique du culte monothéiste d'Aton le papyrus de Manéthon, la pierre de Maspéro (qui n'a jamais existé hors de la bande dessinée) le fameux hotel "Mena House Hotel" (cobra à tous les étages) n.b. on a toutefois reproché à Jacobs d'avoir été un peu trop didactique dans ce récit c) la marque jaune 6.8.1953 (1956) thème de l'expérience sur les manipulations du cerveau, création du télécéphaloscope et de l'onde Mega, l'atmosphère particulière de Londres en 1952, le récit a été jugé un peu morbide et critique dans ce sens par la censure, notamment concernant la séquence de l'autocritique (mea culpa) du professeur Vernay, du rédacteur Macomber et du juge Calvin à noter: petite critique de la danseuse sur la couverture d'un illustré lu par Septimus dans le train n.b. la conférence de Liège en 1977 "essai d'analyse sémiotique (signes ou marques) du concept folie dans la bande dessinée d'Hergé et de Jacobs d) l'énigme de l'Atlantide 19.10.1955 (1957) thème typique de science fiction avec quelque effet de space-opera, situé dans l'archipel des Açores, analogie avec les monuments mexicains et égyptiens, comportant le métal précieux de l'orichalque, des plantes carnivores et quelques autres gags techniques tels les planos, les chars volants, l'aérotrain et les fusées spatiales - lutte du bien (les atlantes) contre le mal (les barbares de Tlolac) >> à noter p. 140 la censure sur la vignette montrant des prérodactyles en gros plan e) S.O.S. météores 8.1.1958 (1959) thème sur la modification et l'utilisation des forces naturelles comme instruments de guerre (invasion venue de l'est: l'URSS?) à noter: le choix et la description du décor après visite personnelle sur place f) le piège diabolique 22.9.1960 (1962) le thème du voyage dans le temps dans le passé, le présent et le futur dont la séquence du futur un peu pessimiste et frappée par la censure française en raison des nombreuses violences et de la hideur des images (?!) - site de la Roche-Guyon (mais la Bove est tout aussi irréelle que la pierre de Maspéro) g) l'affaire du collier 23.3.1965 (1967) - thème policier banal et quelque peu timide (police-fiction), ceci dû principalement aux difficultées rencontrées lors de la parution en France du piège diabolique, réapparition d'Olrik, réclamé à cor et à cri, mais devenu un simple chef de bande h) les trois formules du prof. Sato, 1ère partie 24.4.1967/1974 (1977), retour au fantastique, science-fiction cybernétique avec art et culture japonais, réflexion de Jacobs sur lui-même et sur son oeuvre transfiguré dans la lutte Mortimer contre Mortimer - la 2ème partie verra le jour sous la plume de Bob de Moor en 1990 >> des considérations bien personnelles mais bien présentées, surtout en deuxième partie (étude de l'oeuvre), la première partie étant la biographie de Jacobs - un album surtout richement illustré annexes - couverture de l'album - personnification du bien et du mal - étude de personnages |
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