série: | Tintin, albums EO |
dessinateur / scénariste: | Hergé |
éditeur: | Casterman EO 1943(1953) |
genre: | Aventure |
classement: | biblio1 |
date: | 1953 |
format: | cartonné, feuillage bleu |
état: | TBE |
valeur: | 200 € |
critère: | *** |
remarques: | édition B8 1953, dos rouge Ier plat titre en noir au feuillage bleu pages de garde: bleu foncé aux figurines page de titre: titre en noir, vignette au perroquet/fétiche 4ème plat: dernier titre objectif lune + au pays des lapinos épisode paru dans le Petit XXème, décembre 1935 à février 1937 premier album N&B 1937, Ier album couleur 1943 premier titre considéré: les nouvelles aventures de Tintin valeur BDM en BE = Euros 250.- résumé le fétiche Arumbaya est volé au musée d'ethnologie de Bruxelles, n.b. le fétiche = réplique d'une idole péruvienne (sculpture en bois précolombienne) les Dupond(t) enquêtent, je dirais même plus, ils enquêtent mais un peu plus tard, le fétiche dérobé est remplacé par un faux fétiche, mais toute la trame de l'histoire se fera autour d'un vrai et d'un faux fétiche >> p. 1 deuxième vignette, Hergé est dessiné comme visiteur >> p. 1 réminiscences au lotus bleu, Tintin en pyjama chinois, vase chinois et p. 3 dernière vignette: inscriptions chinoises >> p. 2 planche écourtée par rapport à l'édition N&B (le rêve de Tintin), Tintin enquête chez le sculpteur Balthazar >> p. 4 des fleurs qui paraissent rire et tout tourne maintenant autour du perroquet (gros plein d'soupe) l'adresse de Tintin: 26 rue du Labrador (référence à Milou?) n.b. il n'existe pas de rue du Labrador à Bruxelles, mais bien une rue de Terre-Neuve d'où la référence avec Labrador >> p. 10 une affaire de plaque minéralogique 160891 au lieu de 168091 à noter: le volant de la voiture p. 10 est à droite au lieu d'être à gauche (on est en Belgique), idem pour les autres voitures de cette aventure >> toutefois il pourrait s'agir pour cette voiture Hotchkiss 1906 d'une particularité liée à la marque >> p. 11 les deux complices: Ramon Bada y Alonzo Perez le meurtrier de Balthazar est retrouvé, c'est Rodriguo Tortilla >> p. 15 une histoire barbante et Tortilla = omelette arrivée à Las Dopicos, capitale du San Theodoros, Tintin est arrêté comme terroriste et va être fusillé mais il est délivré par la révolution menée par le général Alcazar (c'est un lascar) >> p. 21 l'apéritif à l'aguardiente avant l'exécution Tintin est nommé colonel aide-de-camp du général Alcazar et le colonel Diaz est rétrogradé caporal, il deviendra membre d'une conspiration contre Alcazar et en jouant aux échecs, Tintin fait échouer le premier attentat perpétué par Diaz, puis Tintin est enlevé par Ramon y Alonzo >> p. 27 sauvé par la foudre (thème des phénomènes paranormaux qui sera repris dans les 7 boules de cristal) mais lors d'un 3ème attentat, Alcazar attrape la jaunisse et Tintin le remplace les agissements peu scrupuleux de Chicklet, représentant de l'American Oil, pour acquérir le pétrole du Gran Chapo situé en partie sur le territoire du Nuevo Rico nouvel attentat par Pablo (appelé Paolino dans l'édition N&B) qui échoue et à qui Tintin pardonne, mais soupconné d'espionnage Tintin est à nouveau arrêté et délivré par un Pablo reconnaissant c'est alors que commence la grande course-poursuite sur la route de la mort (allusion à celle réelle en Bolivie) jusqu'à la frontière du Nuevo Rico, capitale Sanfacion (allusion à Asuncion, capitale du Paraguay) n.b. deux pays utopiques: a) le San Theodoros, capital Los Dopicos (= la Bolivie) b) le Nuevo Rico, capital Sanfacion (= le Paraguay) à ce stade des aventures, seule l'Australie n'a pas reçu la visite de Tintin et celui-ci ne s'y rendra jamais même dans vol 714 >> p. 33 les ventes d'armes par Bazaroff de la compagnie Vicking Arms (allusion à Zaharoff de la Vickers) >> p. 37, 39 et 41 = cases mémorables >> p. 41 le franchissement de la frontière qui déclanche une guerre entre San Theodoros et Nuevo Rico Tintin réussit à nouveau à s'évader, arrivée dans le pays des Arumbayas, rencontre avec l'explorateur Ridgewell mais aussi avec les Biberos, ennemis des Arumbayas >> p. 48 sarbacane avec fléchettes >> p. 50 les chasseurs-réducteurs de têtes >> p. 52 les Arumbayas qui apprennent à jouer au golf en rentrant au pays, Tintin est surpris par Ramon et Alonzo mais réussit à leur échapper en évitant aussi les féroces piranhas (appelés pirinos dans l'édition N&B) et ce sera la fin de la quête du fétiche authentique retrouvé chez le collectionneur milliardaire Samuel Goldwood mais le diamant qu'il contenait sera perdu et durant la bagarre qui s'en suit, Ramon y Alonzo trouveront la mort (cette scène sera réadaptée pour la parution dans Coeurs Vaillants) >> p. 57 la fabrication des fétiches postiches par le frère de Balthazar >> p. 61 le chemin de l'enfer pour Ramon y Alonzo >> pas de grands changements par rapport à l'édition N&B à part quelques cases non reprises >> voir archives tome 3 une bonne aventure de Tintin, scénario bien imaginé (Tintin détective, intrigue policière, chasse à l'objet, actualités politiques d'époque, corruption, trafic d'armes, etc) ainsi qu'un excellent graphisme couleur avec plusieurs cases mémorables, un bel exemple est la 9ème vignette de la page 37 toutefois, le graphisme de l'oreille cassée est différent de celui du lotus bleu >> voir p. 52 sans aucun décor quant au lettrage et surtout concernant la colorisation, mais le lotus bleu était vraiment un petit chef d'oeuvre l'oreille cassée s'inspire fortement de la guerre du Gran Chaco qui a opposé la Bolivie et le Paraguay de 1932 à 1935 invention de nouveaux pays qui sera reprise dans le sceptre d'Ottokar thème aussi de la gémellité avec les deux Balthazar, Ramon y Alonzo, les généraux Alcazar et Tapioca, Nuevo Rico et San Theodoros c'est aussi le seul album où l'on voit mourir (ermportés aux enfers) deux des protagonistes le fétiche est au centre de l'intrigue avec son oreille cassée qui inspire le titre de l'album à noter que les questions posées aux lecteurs dans l'édition N&B ne seront plus reprises dans la version couleur, il reste toutefois une question inexpliquée: comment le fétiche est-il entré au musée ethnologique et comment est-il parvenu dans les mains du peintre Balthazar à noter aussi que c'est un des albums de Tintin où Hergé n'a pas apposé sa signature sur la dernière case de la dernière page de l'album annexes - 1er et 4ème plat de l'album au feuillage bleu avec pull Haddock même couleur (non B1) - 3 cases mémorables Information - avec l'album précédent, le lotus bleu, Hergé avait découvert le réalisme grâce à la présence de Zhang Chongren, jeune étudiant chinois qui avait accompagné l'auteur dans la préparation de l'album en l'instruisant sur la réalité du monde asiatique, ainsi, l'album, par son réalisme, géopolitique notamment, contrastait fort avec la fantaisie qui caractérisait les volets précédents, mais ce réalisme poussé à son extrême avait eu pour désavantage de mécontenter des ambassadeurs, japonais surtout, qui étaient venus se plaindre du jugement qui était infligé à leur pays dans l'histoire d'Hergé; ce dernier, pour éviter de nouveaux ennuis de ce genre, ne délaissa pas le réalisme, mais le traita différemment, notamment en le détournant - Benoît Peeters, grand spécialiste de l'univers d'Hergé, s'est servi de cet album pour souligner la présence d'un aspect particulier de la série: l'omniprésence de la gémellité, avec des nombreux personnages et éléments "dédoublés", l'oreille cassée regorge d'exemples de ces jumeaux, on peut ainsi noter la présence de deux frères: les Balthazar, de deux pays rivaux: le Nuevo Rico et le San Theodoros, deux rivaux au sein de ce dernier pays: Tapioca et Alcazar, deux compagnies pétrolières s'affrontent, et enfin, deux tribus ennemies se combattent: les Arumbayas et les Bibaros - Peeters note aussi que, "entre le fétiche qu'on reproduit et le perroquet qui répète", les affinités sont évidentes, il existe aussi de nombreux "jumeaux" dans les autres albums, dont Benoît Peeters fait une liste non exhaustive: la Syldavie et la Bordurie, les deux vaisseaux à la recherche de l'étoile mystérieuse dans l'album éponyme, Nestor et Alfred Halambique (le sceptre d'Ottokar), les frères Loiseau (le secret de la Licorne) et les Dupondt - cette aventure de Tintin sortit en album en 1937 et fut mise en couleurs en 1943, avec Tintin au pays des Soviets, c'est le seul qui ne soit pas redessiné pour être modernisé et ressembler aux albums plus récents (le lotus bleu n'avait que ses premières pages de redessinées) comme dans les autres aventures produites avant-guerre, on note l'influence d'événements historiques (la guerre du Chaco pour les champs pétroliers en Amérique du Sud, avec le rôle ambigu de la Standard Oil) et de personnages existants tel Basil Zaharoff un marchand d'armes (dont le nom est à peine modifié) qui a fait fortune par la vente de matériels à chacun des belligérants en présence c'est aussi le seul album où l'on voit mourir (emportés aux enfers) des protagonistes; pourtant, l'oreille cassée innove par l'apparition du premier véritable élément récurrent suffisamment porteur pour assurer une véritable unité: le fétiche arumbaya; il est au centre de l'intrigue, à tel point que sa caractéristique, il possède une oreille cassée, inspire le titre de l'album, celui-ci apparaît à la première page du récit, disparaît aussitôt et réapparaît à la page 60 (sur 62) de l'édition en couleur, ayant été l'objet d'une longue traque par plusieurs personnes aux intérêts plus ou moins nobles; il est également le but du voyage de Tintin, ce dernier étant bien décidé à percer à jour son secret et la raison de sa présence au cœur de tant d'intrigues; avec le fétiche arumbaya, Hergé intègre le principe du "fil conducteur" et n'hésitera pas à mettre de nouveau, dans certains récits, la quête d'un objet disparu ou d'une personne chère, on peut ainsi citer le sceptre d'Ottokar dans l'album éponyme, le professeur Tournesol dans le temple du Soleil et l'affaire Tournesol, Tchang dans Tintin au Tibet, etc |
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