série: | Tintin, albums EO |
dessinateur / scénariste: | Hergé |
éditeur: | Casterman EO 1950 |
genre: | Aventure |
classement: | biblio1 |
date: | 1950 |
format: | cartonné |
état: | TBE/N |
valeur: | 700 € |
critère: | *** |
remarques: | première édition couleur, B4, 1950, dos jaune page de titre, titre en noir pages de garde bleu foncé 4ème plat, au pays de l'or noir prépublication en N&B dans le Petit XXème du 28 septembre 1939 au 9 mai 1940 (le récit est interrompu à la page 56 du Petit XXème, correspondant à la planche 26 de l'album lors de la lutte entre Tintin et le dr Müller alias Smith dans l'oasis), le journal cessera de paraître suite à l'occupation allemande, l'épisode ne sera pas continué, les aventures de Tintin reparaissant avec un autre épisode (le crabe aux pinces d'or) dans le Soir Jeunesse du 17.10.1940 au 3.9.1941, par manque de papier le Soir Jeunesse cesse de paraître le 23.9.1941 et Hergé continue de dessiner ses strips dans le Soir avec l'étoile mystérieuse du 20.10.1941 au 22.5.1942 disparaît et Hergé passe alors au Soir normal, les derniers strips finissant le 18.10.1941, puis ce sera l'étoile mystérieuse du 20.10.1941 au 22.5.1942 au pays de l'or sera remanié et paraîtra dans le journal Tintin du 16.9.1948 au 23.2.1950 après la fin du temple du soleil, l'album sera publié en 1950, ce sera la 2ème version, la 3ème version paraissant modifiée en 1971 résumé >> p. 1 début avec les deux Dupond(t) et la chanson "quand votre moteur fait boum, la dépanneuse Simoun viendra en vitesse vers vous, boum boum" (tiré de la chanson de Trenet) >> p. 2 les Dupond(t) fument des cigarettes >> p. 3 tension de guerre, Haddock est rappelé dans la marine l'épidémie des moteurs qui explosent, les Dupond(t) soupconnent la société Simoun n.b. c'est souvent Dupont avec un T qui est appelé >> p. 4 la dépanneuse est en panne >> p. 5 Tintin enquête auprès de la Speedol >> p. 6 déboire des Dupond(t): l'accident de la dépanneuse dû au verglas (un 18 août) puis c'est le gonflage des pneus qui éclatent pour les besoins de l'enquête, Tintin et les Dupond(t) embarquent sur le Speedol Star en route pour Haïfa Milou est reconnu par un matelot que Tintin avait trouvé suspect >> p. 7 les Dupond(t) habillés en matelots >> p. 13 les Dupond(t) s'organisent pour un éventuel naufrage arrivée à destination, l'équipage est contrôlé par la Royal Navy, Tintin est arrêté pour espionnage >> p. 15 les soldats anglais en kilt pris pour le partisan juif, Salomon Goldstein, Tintin est délivré par les membres de l'Irgoun puis capturé par les arabes de Bab El Ehr >> p. 17 les Dupond(t) sont innocentés et partent en jeep à la recherche de Tintin durant la poursuite, les Dupond(t) ont fort à faire avec les vrais et les faux mirages >> p. 19 l'attaque du camp de Bab el Ehr par un Spitfire anglais Tintin est abandonné par Bab el Ehr dans le désert >> p. 22 une action difficilement acceptable pour un musulman >> p. 23 pour les Dupond(t), le virage avant le mirage conduit au rivage >> p. 25 sabotage du pipe-line, Tintin réussit à s'infiltrer parmi les saboteurs; rencontre avec le prof. Smith alias le dr Müller de l'île noire après son combat avec Müller, Tintin se retrouve à nouveau seul dans le désert, pris dans le khamsin (une tempête de sable), rencontre avec les Dupond(t) qui tournent en rond avec leur jeep dans le désert, ceux-ci s'endorment au volant et font une entrée fracassante dans une cité arabe entrée en scène de l'émir Mohammed Ben Kalish Ezab et d'Abdallah, son petit agneau de fils l'émir décline l'offre du prof. Smith , représentant de la compagnie américaine, concurrente de la Speedol à la suite de laquelle, Abdallah est enlevé par Smith >> p. 27 un propos quelque peu raciste de l'émir: "tu mens comme tous ceux de ta race" conseil de guerre avec le chef de l'armée Youssouf Ben Moulfrid (moule frite en bruxellois?) Tintin mène sa propre enquête chez le prof. Smith à Wadesdah rencontre avec Oliveira da Figueira, une ancienne connaissance de Tintin lors des cigares du pharaon, qui aide Tintin à pénétrer dans la villa de Smith >> p. 43 l'histoire épouvantable d'Alvaro, racontée par Oliveira lutte de Tintin avec Smith entre deux éternuements Tintin retrouve le garnement Abdallah dans les souterrains de la villa de Smioth, démêlés avec Abdallah et où une bonne correction arrange bien les choses Tintin soutient un siège dans les souterrains, arrivée d'Haddock avec les soldats de l'émir, feux d'artifice sur Wedesdah Abdallah est libéré puis recapturé par Smith, poursuite en voiture dans le désert par les cavaliers de l'émir, par les deux Dupont(d) et par Tintin+Haddock les voitures engagées: la jeep Willys des Dupond(t), la Lancia Aprilia de l'émir piloté par Tintin et la Buick Roadmaster piloté par Smith >> p. 55 explications sur l'arrivée d'Haddock: "c'est à la fois très simple et très compliqué" >> p. 57 Smith est arrêté grâce à la poudre à gratter d'Abdallah, >> p. 59 suicide manqué de Smith, car il utilise le pistolet-jouet d'Abdallah qui tire de l'encre, Smith est capturé n.b. première mention de suicide (wolff sera le 2ème suicide) explications sur les comprimés N14 que les Dupond(t) ont engurgité pour essayer de soigner un mal de tête >> p. 60 la maladie des Dupond(t), entre autre une croissance super-rapide de leurs cheveux qu'il faut couper toutes les demi-heures le prof. Smith était un agent secret d'une puissance étrangère, genre de 5ème colonne pour saboter les véhicules à essence Tournesol dans son laboratoire analyse les comprimés N14 et détruit en même temps par explosion une partie de Moulinsart >> p. 62 les toutes dernières farces d'Abdallah qui a le mot de la fin >> un album des plus intéressant, l'un des plus intégrés à la réalité historique avec les rumeurs de guerre, l'album aurait d'ailleurs dû prendre la relève du "sceptre d'Ottokar" prépublication en N&B dans le Petit Vingtième du 28.9.1939 au 9.5.1940, puis dans le journal Tintin du 16.9.1948 au 23.2.1950 (après le temple du soleil) d'où l'absence du capitaine Haddock qui n'apparait vraiment qu'à la fin de l'album avec l'explication qu'il essaie de raconter: "c'est à la fois très simple et très compliqué" par contre les Dupond (t) sont omniprésents et font une unique apparition sur la couverture de l'album un album qui contient aussi de jolies voitures: - la Lancia Aprilia (1948) de l'émir - la Buick Roadmaster (1948) de Smith - la Citroën 5 HP (1922) et la Jeep Willys (1945) des Dupondt) n.b. la chanson "boum, votre moteur fait boum" est tiré de Charles Trenet scénario prémonitoire parlant déjà de la guerre du pétrole au Moyen-Orient l'album sera toutefois partiellement redessiné en 1971 à la demande de l'éditeur anglais (l'armée anglaise, la Royal Navy, lutte entre arabes et juifs) actualité internationale, avant-goût de la crise du pétrole apparition de l'émir Ben Kalish Ezab et de son fils Abdallah ainsi que réapparition du dr. Müller de l'île noire >> un album en état irréprochable, pratiquement neuf côté au BDM en BE Euros 650.- annexes - Ier et 2ème plat de l'album B4 - 4 cases mémorables - couverture du Petit XXème 5.10.1939 Information Tintin au pays de l’or noir est le quinzième album de bande dessinée des aventures de Tintin, prépublié en noir et blanc et en couleurs du 28 9.1939 au 9 mai 1940 dans les pages du Petit Vingtième, ainsi que dans l'hebdomadaire Cœurs vaillants, en noir et blanc puis en couleurs, il parut à nouveau en couleur du 16 septembre 1948 au 23 février 1950 dans les pages du journal Tintin l'album connut trois versions distinctes: la première fut arrêtée sur ses données de base (Petit XXème), la seconde fut réalisée et publiée dans le journal Tintin de 1948 à 1950, c'était la première version complète, largement remaniée et nouvellement créée pour plus de la moitié du récit, une troisième version fut réalisé en 1971 à la demande de l'éditeur anglais qui estimait les références à l'occupation anglaise au Proche-Orient trop datées, cette troisième version parait dans un pays devenu imaginaire dans ce même Proche-Orient à noter la première et unique apparition des Dupond(t) sur une couverture d'album, l’album est différencié de la publication hebdomadaire dans le Journal de Tintin, car Tintin ne débarque plus à Caiffa mais à Haifa dans ce qui serait la Palestine, alors sous mandat britannique il est arrêté par les Anglais, puis enlevé par des militants de l’organisation juive Irgoun (mentionnée dans l’album mais pas dans la version journal) qui l’ont confondu avec un certain Goldstein (Finkelstein dans la version journal), agent sioniste qui doit venir d’Europe, il est ensuite enlevé par des Arabes, qui le conduisent auprès de leur chef Bab El Ehr, Tintin retrouve plus tard le docteur Müller, lequel travaille désormais pour le compte d’une compagnie qui tente par des moyens illicites de prendre le contrôle des puits de pétrole, Müller enlève ainsi le jeune prince Abdallah, le fils de l’émir Ben Kalish Ezab, pour obliger ce dernier à chasser de son territoire les concurrents anglais, la fin de l’album est la même. Tintin au pays de l’or noir est un album à part dans les aventures de Tintin, l'un des plus exceptionnellement intégrés à la réalité historique, car il s'inscrit, dans sa première version, dans la toute fin de l'entre-deux-guerres, émaillée alors de rumeurs de guerre, il se place d'ailleurs dans la continuité de l'album le sceptre d’Ottokar, le thème du sabotage de l’essence évoquent comme les deux précédentes aventures de Tintin, les manœuvres pour déstabiliser les démocraties (par injection de fausse monnaie dans L’Île Noire) par une tentative d’annexion dirigée par un dénommé Mustler, contraction évidente de Mussolini et Hitler, dans le sceptre d’Ottokar) tandis que la menace de la guerre s'y fait sentir tout au long des pages, mais finalement, les pays finissent par trouver une solution et le conflit semble évité, cette atmosphère pesante fait d'ailleurs étonnamment penser aux tensions de l'année 1938, durant laquelle Hitler réalisait l'Anschluss et manifestait ses revendications sur la région des Sudètes, en menaçant de prononcer l'annexion unilatéralement, quitte à violer les conventions internationales, la crise fut finalement résolue par les accords de Munich (30.9.1938) or justement, la chronologie de l'album est cohérente avec l'histoire, puisqu'un calendrier affiche la date du jeudi 18 août lorsque Dupond et Dupont espionnent la société de dépannage Simoun; date qui est conforme au calendrier de 1939 et qui rend crédible la durée du déroulement de l'intrigue avec la réalité historique enfin, la consonance allemande du nom du Dr Müller est sans équivoque en ce qui concerne la mystérieuse "puissance étrangère" qui cherchait à priver de carburants ses adversaires en cas de conflit, la guerre éclata vraiment, interrompant le travail d’Hergé; ce n’est qu’en 1948 qu’il reprit ce récit, publié d’abord dans le Journal de Tintin, la première version en couleurs sortit donc sous forme d’album en 1950; en 1971, à la demande de ses éditeurs anglais, Hergé modifia certains éléments de l’histoire trop près de l’actualité de 1948 (guerre de Palestine de 1948) ainsi, les combats entre terroristes juifs (l'Irgoun nommément cité) et arabes pour le contrôle de la Palestine se transforment en lutte de pouvoir entre tribus locales, les policiers anglais sont arabisés et Haïfa devient la plus discrète Khemkhâh… dans la première version de l’album, Tintin passerait-il par la Palestine telle qu’elle était avant la création de l’État d’Israël? en fait le bateau Speedol Star, sur lequel il travaille momentanément comme radiotélégraphiste, s’arrête à "Caïffa" dans l’édition du Petit Vingtième en 1939, puis dans la reprise dans le Journal de Tintin en 1949, toujours au port de Caiffa qui n’est peut-être pas sur la fenêtre méditerranéenne mais en mer Rouge, le nom sera changé en Haïfa et il sera ajouté la mention du mouvement armé sioniste de l’Irgoun uniquement dans la première version en album parue ultérieurement, ensuite, dans la dernière version à ce jour, toute la partie faisant référence à la présence militaire anglaise a disparu et le navire arrive au port de Khemkhâh au Khemed, qui lui est incontestablement en mer Rouge, entre Wadesdah et Jeddah Hergé faisant référence au mandat britannique et à la lutte entre Juifs et Arabes, il semble évident que la première version de l’album se passe dans la Palestine de la proche après-guerre, plus tard dans cette version de l’album, Tintin, après une traversée du désert (au sens littéral), arrive dans la ville de Wadesdah, où vit l’émir Ben Kalish Ezab; or, dans coke en stock, paru en 1958, on apprend à la page 14 que Ben Kalish Ezab est l’émir du Khemed, cela veut dire que dans la première version de Tintin au pays de l’or noir, Tintin arrive au Khemed en passant par la Palestine, on sait que le Khemed était lui aussi, sous mandat britannique comme l’ensemble du Moyen-Orient: dans la lettre qu’il envoie à l’émir après avoir enlevé Abdallah (à la page 37 de l’album), Müller lui demande de chasser les Anglais de son territoire s’il tient à revoir son fils vivant, Abdallah a été inspiré à Hergé par une photo du jeune roi Fayçal II, en définitive, le "pays de l'or noir" (Khemed) peut correspondre à l'actuelle Arabie saoudite ou au Yémen à l’origine, cette histoire devait se placer après le sceptre d’Ottokar, à cause de la guerre, la version noir et blanc d’au pays de l'or noir a été interrompue, notamment parce qu'elle était trop chargée politiquement par rapport à l’actualité, Hergé ne reprendra cette histoire que dix années plus tard, le capitaine Haddock et le professeur Tournesol que Tintin ne connaissait pas dans la version originale, ont fait l'objet ensuite de l'insertion de quelques cases pour expliquer leur absence; ainsi pour justifier l’arrivée imprévue du capitaine Haddock dans les dernières pages de l’album, Hergé eut recours à une astuce: le capitaine va essayer de raconter le motif "à la fois très simple et très compliqué" de son absence, interrompu de multiples fois, il finit par renoncer dans l’énervement; l’absence de Tournesol, elle, sera résolue par une lettre du professeur mentionnant les recherches qu’il effectue sur le mystérieux produit (à l’avant-dernière page), et par une photo du château de Moulinsart à moitié en ruines après les premières expériences (à la dernière page) la chanson Boum! de Charles Trenet, sortie en 1938, est pastichée dans une publicité fictive pour les dépanneurs Simoun, citée dans les premières pages de l'album, le comprimé N14 fait référence à l’azote (symbole N et nombre du nucléons 14) à la base de la fabrication des explosifs, l’avion qui apparait planche 18 est inspiré du Spitfire, les Dupond(t) conduisent une Citroën 5 Hp de 1922 au début de l’album et une Jeep Willys de 1945 dans le désert, lors de la course-poursuite dans le désert, le dr Müller est au volant d'une Buick Roadmaster tandis que Tintin conduit une Lancia Aprilia, voiture techniquement très évoluée à l'époque l’histoire fut prépubliée dans le Journal de Tintin du 16 septembre 1948 au 23 février 1950, avec une interruption du 28 juillet au 27 octobre 1949, en raison de la dépression d’Hergé; l'annonce de la reprise de la série fut faite par la couverture du no 43 (édition belge) du 27 octobre 1949 où on voit Hergé menotté et encadré par les Dupond(t), mais ce n'est qu'au no 44 que recommencera l'histoire |
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