série: | Tintin, étude |
dessinateur / scénariste: | Mouchart Benoit |
éditeur: | Vertige Graphic 2002 |
genre: | Etude |
classement: | biblio1 |
date: | 2002 |
format: | broché |
état: | TBE/N |
valeur: | 20 € |
critère: | ** |
remarques: | Jacques Van Melkebeke, le clandestin de la bande dessinée - "avez-vous lu mon nom?, un peu long, un peu difficile à prononcer, n'est-ce pas? eh bien appelez-moi Jacques, l'ami Jacques tout bonnement! entendu?" - ainsi se présentait Van Melkebeke (van Melk pour les intimes) aux jeunes lecteurs du quotidien bruxellois Le Soir le 20 juin 1940 n.b. la traduction de Melkebeke en français est "petite rivière de lait"! - ami de Jacobs et Hergé, peintre prolifique, il a aussi signé de nombreux articles pour la presse collaborationniste belge sous l'Occupation, à la Libération, contraint à l'anonymat, il fut le premier rédacteur en chef du journal Tintin et le scénariste de Paul Cuvelier comme de Jacques Laudy, certains le prétendent même à l'origine des meilleurs scénarios de Tintin et Blake+Mortimer; d'autres lui prêtent un foule de faits et méfaits - la réalité est à la foi plus complexe et plus romanesque, première biographie du "clandestin" de l'école belge, ce livre est une passionnante contribution à l'histoire de la bande dessinée introduction - par certains aspects, le nom de J. Van Melkebeke est longtemps resté une ombre dans les biographies et les oeuvres d'Hergé et de Jacobs: d'une part parce que le passé d'"incivique" de l'ami Jacques rejaillit forcément sur ces deux auteurs, d'autre part parce que l'existence même de van Melkebeke remet en cause le mythe de l'auteur unique qui a dominé l'appréhension de la bande dessinée franco-belge jusqu'à nos jours, les aventures de Tintin et de Blake+Mortimer, si souvent montrées en exemple comme étant les archétypes de la bande dessinée jaillissant de l'esprit d'un seul auteur, apparaissent de plus en plus comme des créations collectives et à ce titre, van Melkebeke peut être considéré comme un chaînon manquant n.b. salué au moins par Yves Chaland dans un épisode d'Al Memory, publié en janvier 1981 dans Métal Hurlant, qui avait choisi de baptiser du nom de Van Melkebeek un auteur maudit poursuivi par le guignon et exploité par les éditeurs 1/ un ketje autodidacte (1904-1914) - trisomique = mongolien - l'enfance de Van Melk au coeur du quartier bruxellois des Marolle - avec déjà l'amour des livres et des romans 2/ l'ami Edgar (1914-1920) - connaissance de Jacobs avec qui Van Melk partage la découverte de l'opéra et du cinéma >> p. 19 les prussiens à Bruxelles en 1914 (pour certains pas si barbares qu'on le disait) 3/ le virus de l'art (1920-1928) tous deux visitent les cours de l'académie des beaux arts, un jeune excentrique, admirateur de l'Ecosse, Jacques Laudy, assiste aussi aux cours, puis Van Melk rejoint les rangs de l'armée en 1925 où il exécute quelques tableaux paysagers destinés à décorer le mess des officiers 4/ en route vers la gloire? (1928-1940) - création avec Jacobs d'une pièce de théâtre inédite "la malédiction" - problèmes avec Ninie, la petite amie de Jacobs en 1936, Van Melk rencontre aussi sa petite amie, Ginette Duchesne, qu'il épouse la même année et il gagne sa vie en peignant à nouveau quelques tableaux 5/ dans l'antre du Soir volée... (1940-1943) - début de la guerre, Van Melk par l'intermédiaire d'une amie, Suzanne Duchaîne, est engagé au journal Le Soir pour la rubrique jeunesse - il interpelle ses jeunes lecteurs en se surnommant "l'ami Jacques" - Le Soir est alors dirigé par Raymond de Becker, sympathisant déclaré de l'Ordre Nouveau - celui-ci avait créé en 1939 le périodique "l'Ouest", financé en partie par l'ambassade d'Allemagne, hebdomadaire qui publiait des articles de Baudoin Van den Branden (futur secrétaire d'Hergé 1953-1978), de Marcel Dehaye (d'abord secrétaire d'Hergé de 1944 à 1953, puis rédacteur de Tintin de 1958 à 1965) ainsi que des dessins de Paul Jamin (caricatures antisémites) et d'Hergé que Becker connaissait dès 1932 via la Jeunesse indépendante catholique - Van Melk produira entre autre dans Le Soir en 1940 les nouvelles aventures du baron de Crac n.b. selon l'auteur, Van Melk travaillait au Soir plus pour nourrir sa famille que par idéologie - Jacobs ne partage toutefois pas les idées de son Jacques et lui ne s'engagera pas dans Le Soir (il travaillera quelque temps pour Bravo) - toutefois après avoir tenté de rejoindre la résistance, Jacobs trouve un travail au théâtre de la Bourse sous le pseudonyme de Dalmas et quand Jacobs lit Le Soir, il est heureux de constater que Van Melkebeke ne se mêle jamais de politique, se contentant de divertir les jeunes lecteurs - mais pour vraiment attirer l'attention des lecteurs, le rédacteur Becker du Soir engage rapidement Hergé (qu'il connait bien) pour continuer les aventures de Tintin interrompues lors de la liquidation du Petit XXème - Van Melkebeke, Jamin et Hergé sont alors associés pour la création du Soir Jeunesse qui ne durera toutefois pas plus d'une année suite à la pénurie de papier - en 1941, Hergé et Van Melk produisent une pièce de théâtre: Tintin aux Indes ou le mystère du diamant bleu, ce sera pour Hergé l'occasion de rencontrer Jacobs par l'intermédiaire de l'ami Jacques puis en 1942, une deuxième pièce voit le jour: Monsieur Boullock a disparu >> p. 66/67 description des deux pièces de théâtre - c'est une période d'activité intense, Van Melk produit plusieurs récits illustrés dont Gargantua, Hans le Rude et les hommes du travail, mais en travaillant pour Le Soir, Van Melk s'engage un peu plus qu'Hergé dans la politique de collaboration (voyages en Allemagne et en Autriche, articles sur Berlin = cité virile) - Van Melk est alors rédacteur pigiste (personne rétribuée à la quantité de texte rédigé), Raymond de Becker, directeur du Soir, veut se débarrasser des pigistes et donc de Van Melkebeke et ce ne sera que grâce à l'intervention de Hergé que Van Melkebeke gardera sa place comme rédacteur fixe - en 1942 avec ses tableaux, Van Melk organise une exposition Van Melkebeke et la porté de ses actes semble lui échapper complètement si bien qu'en 1944, il sera compromis aux yeux de certains résistants 6/ un critique en colère (1943-1944) - en 1943, Van Melkebeke trouve une nouvelle place dans la rubrique beaux-arts du "Nouveau Journal" qui est aussi contrôlé par l'occupant - Van Melk y devient un critique acerbe de la peinture et des galeristes bourgeois et amateurs de cet époque dont René Magritte, le maître du surréalisme belge -- si il salue les oeuvres de Van Gogh, il présente moins d'intérêt pour Picasso, considéré comme un peintre peu talentueux! >> p. 85 en novembre 1943, Van Melk a l'occasion de mesurer l'étendue des dégâts que sa franchise est en train de lui causer et le coup fatal viendra de son article en juillet 1944 sur la condamnation à mort de 10 terroristes (résistants), article signé de ses initiales dans lequel Van Melk semble considérer les condamnés comme de dangereux bandits 7/ le syndrome de Nestor (1944-1949) >> p. 91 figure symbolique, Nestor est d'abord engagé par les frères Loiseau, deux antiquaires aux trafics suspects, Nestor est donc soumis à leur service, bien plus qu'un simple élément de décor, ce butler est sans doute l'un des personnages les plus complexes et ambigus de l'oeuvre d'Hergé - il sera considéré comme honnête par Haddock qui prendra sa défense en affirmant que cet homme est innocent - en 1958, Hergé avait même projeté d'écrire un album avec Nestor comme personnage principal >> p. 92 effacé et discret, le personnage de Nestor révèle une idée profondément ancrée dans la vision du monde d'Hergé: un individu, s'il n'est pas directement responsable des actes commis par l'autorité dont il dépend, est innocent, toute sa vie, Hergé se réfugiera derrière ce système de défense pour évoquer ses activités sous l'occupation - et aux yeux d'Hergé, van Melkebeke est atteint du syndrome (comportement) de Nestor - le fait de publier une bande dessinée, des dessins ou des articles dans un quotidien contrôlé par l'occupant ne constituant pas pour le dessinateur des actes de collaboration directe - malgré qu'il échappe au sort de ses anciens collègues, Hergé a mauvaise conscience et il ne tournera pas le dos à ses connaissances compromis, il les soutiendra financièrement, les aidera à rechercher du travail ou les engagera lui-même - 1946, création du journal Tintin par Raymond Leblanc, un ancien résistant, maintenant homme d'affaires >> p. 94 description de Raymond Leblanc - Leblanc offre à Hergé le poste de directeur artistique et Hergé en profitera pour intégrer dans l'équipe: Jacobs, Laudy, Cuvelier et également Van Melk comme rédacteur en chef - le lancement du journal Tintin est un grand succès, mais contre tout attente, c'est le "secret de l'espadon" qui suscite l'engouement des lecteurs, de par son nouveau genre de science-fiction réaliste (Mortimer est inspiré de Van Melkebeke, Blake de Laudy et Olrik de Jacobs) - mais fin 1946, les antécédents de Van Melk le rattrapent et il est obligé de démissionner de son poste de rédacteur, il continuera tout de même à travailler pour Hergé et pour le journal Tintin mais dans un complet anonymat (il sera probablement le scénariste de la plupart des récits de Jacobs, Laudy, Cuvelier et peut'être même d'Hergé) - novembre 1946, van Melkebeke est condamné à 4 ans de prison et à 10 ans d'interdiction de publier, il entre en clandestinité et se réfugie souvent chez l'ami Jacobs - toutefois en octobre 1947 il est arrêté et passe deux ans en prison, il sera remplacé au journal Tintin par André Fernez (avec qui Hergé ne sympathisera pas) jusqu'en 1958, date à laquelle Fernez entre aux éditions Marabout et est remplacé par le fidèle Marcel Dehaye - de sa prison, aidé financièrement par Hergé, surtout pour son épouse Ginette et sa fille Chantal, van Melkebeke continue de travailler pour le journal Tintin, notamment pour les scénarios complets de Corentin (Cuvelier) et Hassan+Kaddour (Laudy) - il sera libéré en 1949 mais sa carrière restera brisée - 1950 création des studios Hergé qui engageront discrètement van Melkebeke 8/ inspirateur ou scénariste d'Hergé (1942-1952) - Hergé disait qu'il ne pouvait pas travailler avec un scénariste, car il était habitué à découvrir ses histoires au fur et à mesure qu'il les dessinait (du moins au début), un exemple en fut la tentative avortée avec Greg en 1960 pour le thème choisi de "Tintin et le thermozéro" - avant l'occupation, Hergé trouvait ses idées dans l'actualité - durant l'occupation, Van Melk sera le véritable référent culturel (surtout littéraire) d'Hergé, son apport restant celui d'un partenaire, co-scénariste, (genre gagman) - Hergé prenait souvent conseil auprès d'un interlocuteur et dans cette optique, Van Melk sera le référent culturel d'Hergé, son apport restant celui d'un partenaire >> p. 114 tout comme Jacobs, Van Melkebeke auront été deux monstres de complicité pour Hergé les références à Jules Verne dont Hergé s'inspirera (l'exemple typique sera probablement l'étoile mystérieuse) et pour la réalisation de ses histoires, Hergé suivra le même chemin qu'Alfred Hitchock appelait un "MacGuffin", c'est à dire le prétexte d'un secret ou objet quelconque comme fil conducteur >> p. 113 Tintin s'impose album après album comme une figure positive, mais suffisamment indéfinie pour permettre au lecteur d'investir sa propre subjectivité dans l'histoire qui se déroule sous ses yeux, Tintin est un masque que tout le monde peut porter - néanmoins, par la suite, Hergé devra mieux préparer la progression de ses récits et ce sera "le secret de la licorne", premier grand diptyque (= oeuvre littéraire en 2 parties) de la série qui marque une fin et un commencement dans l'oeuvre d'Hergé >> p. 119 on peut être un excellent dessinateur et être capable de mener tambour battant une histoire dessinée, mais il semble nécessaire que certains dessinateurs soient épaulés d'un scénariste avisé et imaginatif qui trouvera un synopsis à leur taille, d'où l'importance du scénario dans la bande dessinée - en 1944, pour les 7 boules de cristal, le tandem Hergé/Van Melk est rejoint par E.-P. Jacobs qui apportera des scènes théâtrales au récit - et quand Jacobs quitte Hergé en 1947 pour se consacrer entièrement à son Blake et Mortimer, Hergé, avec Van Melk, prendra les services de Bernard Heuvelmans, ancien chroniqueur du Soir volé pour imaginer en septembre 1947 l'aventure de Tintin sur la lune >> p. 117 le premier scénario conçu pour l'épisode lunaire - Hergé adoptera quelques idées de ses interlocuteurs, mais les modifiera à sa guise en reprenant les grandes lignes; il n'a toutefois jamais aimé qu'on sache qu'il avait eu recours à des "nègres" tel Van Melk et Heuvelmans qui se seront jamais plus que des fournisseurs! - à cet effet, Hergé engage janvier 1950 Albert Weinberg et le 6.3.1951 Bob de Moor, suivra après coup le 2.2.1954 Jacques Martin, car car depuis la libération de Van Melkebeke, la relation Hergé/Van Melk s'est refroidit, Van Melk agacé peut'être par la réussiste d'Hergé pour laquelle Van Melk croit que Hergé lui en est quelque peu redevable et les destins de Georges Remi et de Jacques Van Melkebeke se sépareront aux alentours de 1953, celui-ci se tournant dès lors vers E.P. Jacobs - désormais Hergé gère Tintin comme une entreprise familiale, De Moor remplacant Jacobs principalement pour les décors, ne sera pas un confrère mais un employé 9/ le modèle de Mortimer (1946-1983) >> p. 129 l'implication de Van Melkebeke, rédacteur du journal Tintin en 1946, sera primordial et à l'origine de l'orientation Blake+Mortimer par Jacobs dans le sillon, à l'époque encore relativement neuf pour la BD belge, de la science-fiction et pour donner vie au tandem de Blake et Mortimer, Jacobs adresse un clin d'oeil à ses amis Laudy et Van Melkebeke en s'inspirant de leur physique (Blake pour l'un et Mortimer pour l'autre, Olrik étant inspiré de Jacobs lui-même) >> p. 130 les différences de technique graphique entre Hergé et Jacobs et van Melk sera, au début des aventures de Blake+Mortimer, impliqué dans la mise à encre que Jacobs détestait faire >> p. 131 car Jacobs, cet artiste si souvent rangé dans le tiroir de la ligne claire, ne s'est pas épanoui dans un style uniforme: chacun de ses albums révèle au contraire différents styles qui gardent, le temps d'un album, leur autonomie propre - la contribution de Van Melkebeke aux scénarios de Jacobs est indéniable, intervenant à la manière d'un script-doctor (conseiller général pour les idées et les décors); le cheik Abdel Razek, par exemple, est une invention de Van Melk n.b. l'auteur fétiche de Van Melkebeke était Jules Verne d'où certaines référence à Jules Verne dans l'oeuvre hergéenne >> p. 133 contrairement au récit hergéen qui puise directement sa source dans le réel, la fiction jacobsienne n'hésite pas à emprunter les meilleurs éléments de la mythologie populaire, tel le cabinet du docteur Cagliari >> p. 138 la condition des scénaristes dans les années 50 qui dépendaient souvent du bon vouloir des dessinateurs, ce ne sera qu'avec Goscinny que le statut de scénariste prendra de l'importance, tel fut le cas de Modeste et Pompon dans lequel Franquin a co-signé ses illustrations avec Goscinny 10/ les énigmes de la survivance (1950-1983) - pour survivre, van Melkebeke dessine des histoires en 1951 dans le "Ons Volkske", supplément jeunesse d'Ons Volk, magazine populaire du groupe de presse néerlandais Standaard - il illustre aussi les mésaventures comiques de Charles Quint, c'est la première fois que Van Melk aborde seul la réalisation d'une vraie bande dessinée - Van Melk continue de préparer des scénarios pour Hassan+Kaddour et de ce fait accentue la rupture avec Hergé qui n'appréciait guère les oeuvres de Laudy, leur trouvant une désinvolture trop fantaisiste, Hergé insistera pour que cette série disparaisse du journal Tintin dès 1953 (mais elle y réapparaîtra en 1960) - en outre, Van Melkebeke continue de peindre et organise encore quelques expositions de ses oeuvres par la suite, il devient le fournisseur comme scénariste de l'I.F.S. (International Feature Service) - lors du tournage du premier film réaliste sur Tintin, ce sera Chantal, fille de Van Melk qui dénichera l'acteur Jean-Pierre Talbot qui incarnera Tintin n.b. Hergé entretenait de bonne relation avec Chantal Melkebeke qui pour l'occasion prendra le nom de Chantal Rivière = traduction française de Melkebeke (petite rivière de lait) - en 1960, Van Melkebeke publiera aussi une série de 118 lithographies inspirées de la Bible >> p. 154 description des 118 lithographies - plus tard, van Melkebeke publie sept séries de science-fiction intitulées Bi-Bip (1967-1969) qui paraîtront dans diverses revues européennes dont entre autre l'Illustré, périodique suisse - puis ce sera encore Klip et Klop (1971) dans le mensuel Safari des éditions Aventures et Voyages ainsi que Johnny Cougar alias Puma noir dans le mensuel captain Swing - ce sera aussi une série érotique avec Sérafine, une femme homoncule et dotée d'une irrésistible aura de séduction (éditions Skorpioen) (homoncule = petit être vivant au pouvoir surnaturel) - Van Melkebeke participe à la parution de la série "univers secrets" aux éditions Marabout et publie un livre fastidieux "les énigmes de la survivance" au sujet de la vie après la mort - 33 ans après, réédition de "imageries bruxelloises" (1976) = souvenirs de sa jeunesse ainsi que le récit "sans blague" = ses mémoires qui ne sera pas publié - en 1977, Didier et Daniel Pasamonik projettent avec Laudy de publier, pour la première fois en album, les aventures de Hassan+Kaddour (voleur de Bagdad, miroir magique ainsi que les mameluks de Bonaparte et les émeraudes du conquistador (malheureusement ces deux derniers titres seulement en noir&blanc, ce qui leur enlève tout leur charme) et pour certains de ces albums, van Melkebeke co-signera avec Laudy sous le pseudonyme de Jacques Alexander n.b. prolixité = état d'être bavard - victime d'une thrombose, van Melkebeke décède en juin 1983, 3 mois après Hergé et son épouse Ginette le suivra en 1989 sources bibliographiques dont entre autres: - Assouline (Pierre), Hergé 1996 - Benoit-Jeannin (Maxime), le mythe Hergé 2001 - Goddin (Philippe), chronologie d'une oeuvre 2000 - Jacobs (P.-Edgar), un opéra de papier 1981 - Peeters (Benoit), le monde d'Hergé 1983 - Smolderen+Sterckx, Hergé 1989 - Van Hamme (Jean), introduction à la BD belge 1968 >> il était temps de rehausser la vie et l'activité de Jacques van Melbeke qui a été longtemps un scénariste méconnu pour Hergé, Jacobs, Laudy et Cuvelier et qui a aussi oeuvré lors de la création du journal Tintin >> une étude détaillée et inédite, surtout intéressante pour les années 1940 à 1950 ainsi que la dernière partie du livre - quelque admiration avec réhabilitation pour Van Melkebeke - quelque critique pour Hergé et surtout des détails non explorés jusqu'alors et non mentionnés dans d'autres études sur le destin et la carrière de Jacques Van Melkebeke annexes - couverture du livre - le trio Jacobs, Melkebeke et Hergé - couverture d'un numéro de Soir Jeunesse - une planche du baron de Crac par Van Melk - affiche pour la pièce Mr Boullock a disparu - portrait de Van Melkebeke par Jacobs - portrait d'Hergé, de Jacobs et de Laudy par Van Melkebeke - caricature sur Blake et Mortimer (Laudy et Van Melkebeke) Information - Jacques Van Melkebeke (1904-1983) est un peintre, journaliste, écrivain, et scénariste de bande dessinée belge, ami d'Hergé, il participa de manière officieuse à l'élaboration de certains scénarios des aventures de Tintin, ajoutant nombre de références culturelles, notamment pour la période entre les albums le secret de la licorne et le temple du soleil, - on lui doit la co-écriture avec Hergé des pièces de théâtre Monsieur Boullock a disparu et Tintin aux Indes (ou le mystère du diamant bleu) - c'est à l'issue d'une représentation de cette dernière pièce, qu'il présente à Hergé son ami Edgar P.Jacobs, rencontre qui permettra la collaboration des deux dessinateurs pour les aventures de Tintin, Van Melkebe aurait également contribué à certains albums d'Edgar P. Jacobs, bien que ce dernier ait contesté ce fait, il encre les premières planches du secret de l'espadon pour leur parution en 1946 dans le journal Tintin, mais Edgar P. Jacobs redessinera celles-ci pour la parution en album en 1950 - sa personnalité aurait été l'une des sources d'inspiration de Philip Mortimer, il collabore aussi avec Paul Cuvelier pour la série Corentin - durant l'Occupation, Jacques Van Melkebeke est responsable éditorial pour Le Soir Jeunesse, supplément du quotidien Le Soir, un article publié dans Le Nouveau journal lui vaut une condamnation pour collaboration en 1945 (bien qu'il ait essentiellement publié des articles culturels) et une incarcération entre 1947 et 1949, selon Benoit Mouchard et François Rivière, il s'agit d'une chronique judiciaire parue en juillet 1944, pour cette même raison, Jacques Van Melkebeke ne put conserver les fonctions de rédacteur en chef du Journal de Tintin que Hergé lui avait confiées: ce soupçon d'incivisme l'empêcha de poursuivre une carrière régulière dans le journalisme (il prend alors le pseudonyme de plume de Jacques Alexander) - Jacques Van Melkebeke est considéré comme l'homme de l'ombre de la bande dessinée franco-belge, aussi méconnu que son influence fut grande à une certaine époque - Hergé a représenté Jacques Van Melkebeke en première page de la réédition de l'album Tintin au Congo, parmi les journalistes recueillant les déclarations de Tintin, d'autres représentations par Hergé se trouvent page 59 de l'album le sceptre d'Ottokar (parmi les courtisans), au premier plan de la case D2 de la page 2 de l'album le secret de la Licorne et au second plan de la case A2 de la page 57 de l'album les sept boules de cristal |
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