série: | Etude de BD |
dessinateur / scénariste: | François Edouard |
éditeur: | Serg EO 1974 |
genre: | Etude |
classement: | biblio1 |
date: | 1974 |
format: | broché |
état: | TBE/BE |
valeur: | 15 € |
critère: | ** |
remarques: | l'Age d'Or de la bande dessinée, album broché, noir&blanc, 134 pages, bien illustré, ouvrage reprenant en partie des articles de la revue Phénix 1/ Introduction - période qui va de 1934 (parution du Journal de Mickey) à 1942 (débarquement américain en Afrique du Nord ?) - le perfectionnement continuel du dessin, l'inspiraton venue du cinéma, l'introduction du réalisme sur une vaste échelle, la science-fiction, la modernisation des techniques narratives amèneront la bande dessinée américaine à un sommet de qualité qui fait de cette période le classicisme de cette forme d'expression - brève chronologie des étapes principales de cet âge d'or n.b. la période débutera toutefois déjà en 1929, mais 1934 reste la grande année 2) l'érotisme dans la bande dessinée des années trente - l'érotisme = suggestion considéré comme la culture des phantasmes intérieurs déclanchés par une vision limitée de tout ce qui touche à l'amour ou au sexe - avec les figures marquantes de Diana Palmer et de Sala dans la série the Phantom (le fantôme du Bengale) - deux aspects de cet érotisme a) le dévoilage = soit par la réduction quantitative et sélective du costume soit par le jeu des transparences des vêtements, soit par le moulage du corps par des vêtements collants, mimant la nudité b) un aspect plus subtil résidant dans des poses, des attitudes ou des scènes à caractère plus ou moins suggestif >> p. 15 des dessous affriolants >> p. 21 le fameux baiser du Phantom autres exemples: les belles cuisses, les poitrines (encore peu marquées), les tenues légères, les charmes de l'abandon (étreinte ou baiser) ou de la violence dans le mouvement n.b. pour les femmes dans la BD, voir l'excellent ouvrage de Sadoul: l'enfer des bulles 3) Brick Bradford ou Clarence Gray le mal-aimé - thème de l'aventure avec en particulier l'exloration, commencé en 1933 (en France 1935 dans Hurrah puis dans Robinson et Journal de Mickey) - Brick Bradford fut une excellente série qui prit le premier plan avant la série de Flash Gordon - un aspect caractéristique de Brick Bradford est son optimisme qui donne à la bande une atmosphère généralement de bonne humeur, qui ne se retrouve nulle part ailleurs et surtout pas dans le tragique d'Alex Raymond, les tourments de Hogarth ou l'époque impitoyable de Foster, - Brick Bradford est toujours de bonne humeur et détendu, résultant de la belle santé morale et physique du héros, un rien insouciant - le graphisme n'est pas génial mais plaisant avec de beaux paysages bien coloriés - ses meilleures aventures des années 30-40: voyage au centre de la terre, voyage à l'intérieur de l'atome, le voyage dans la pièce de monnaie 4) Raoul et Gaston (Tim Tyler's Luck) - bandes parus principalement dans Jumbo et Aventures avec Fang, la panthère noire de Raoul et Gaston - fascination sur l'Afrique, à noter l'atmosphère africaine dans les décors, la faune et la flore et une forêt vierge plutôt poétique 5) les humanités de Mongo - la diversité de la planète Mongo avec de nombreuses races et peuplades: a) les humains - de race jaune (les sujets de Ming, de la reine Desira = Tropica, du roi Barin = Arboria et les nomades du désert de Grundar - de race blanche (les sujets de la reine Frigia, les géants de Frigie du roi Brukka, les sujets de la reine Azura = genre de moines, les hommes des glaces du roi Naouk, les hommes des cavernes du roi Kira = tuskmen = longues-dents) - les pygmées (nains noirs des cavernes, nains bruns, nains bedonnants) - les hommes aquatiques de la reine Ondine (Coralia) b) les hominiens - les hommes-lions, les hommes bleus, les hommes-faucons ou hommesde feu du roi Vultan, les hommes-singes rouges de la jungle d'Arboria c) les humanoïdes - les hommes-lézards, les hommes-dragons 6) la planète Mongo - peuplement, société, évolution a) peuplement - la ville de Mongo = capitale de la planète, métropole ultra-moderne, n'est entourée pratiquement que par des contrées hostiles et sauvages, mise à part la cité aérienne du roi Vultan b) faune et flore - forêt géante d'Arboria, grand désert de sable, montagnes glaciales de Frigie, Coralia dans la redoutable mer des ténèbres, la faune se composant principalement de sauriens c) organisation sociale - les sociétés sont constituées de monarchies totalitaires ou de tribus sauvages dont Ming est l'autocrate le plus puissant, il semble que la population de Mongo soit d'origine mongole, seul le roi Barin fait figure de monarque clément - la société de Mongo révèle bien la nostalgie américaine pour le vieux Moyen-Age européen (avec les nobles, leur cour et leurs cérémonies, pas de bourgeoisie mais des sujets/esclaves), - enfin les résistants ou hors-la-loi qui seront menés par Flash Gordon pour renverser la tyrannie de Ming le tout sur des aventures de space-opera tournant en science-fiction satirique 7) le paradis retrouvé ou Pim Pam Poum à l'île Bongo - l'action se déroule dans un cercle familial où les héros ont tous un âge déterminé (l'éternelle jeunesse) - un concert de farces, de mystifications, d'espiègleries et de mauvais tours avec Hans et Fritz (Pam et Poum), mama Katzenjammer (tante Pim), le capitaine balourd et l'astronome distrait un peu plus tard, Knerr y ajoutera la petite Léna, la chouchou abhorrée, sa gouvernante miss Twiddle (miss Ross), et Rollo (Adolphe) un gamin insupportable de méchanceté sans oublier les apparitions du Giff-Wiff, un animal fantastique - atmosphère européenne où les femmes font tout le travail ménager, tante Pim faisant toutefois figure de matriarcat 8) Krazy Kat de George Herriman au départ un chat au sexe indéterminé, avec Ignatz, une souris malfaisant et fourbe, acharnée à lancer une brique à la tête de son amoureuse qui accueille ces projectiles comme des marques d'amour, et enfin un chien trapu "Offissa Pupp", amoureux transi et ingoré de Krazy, attentif à lui assurer une protection qu'il (elle) ne réclame pas >> c'est l'éternel triangle racinien d'amoureux sans espoir - le graphisme est curieux pas très élaboré et le scénario désordonné, composé plutôt de gags, c'est surtout le cadre de l'histoire qui retient l'attention, se déroulant dans l'Arizona au pays des indiens navajos avec le Grand Canyon et Monument Valley = paysage aride avec une inquiétante variabilité (jamais le même paysage), dégageant une impression de malaise et de surréalisme, le "non sense" américain - c'est un peu un univers d'aliénés et une jonglerie verbale, la bande ne put plus être continuée à la mort d'Herriman, le scénario étant trop personnel + p. 64 biographie de George Herriman (1880-1944), mort de sclérose en plaques, Herriman fut toujours fasciné par le désert 9) le mythe des terres lointaines dans la bande dessinée américaine contrairement aux forêts et savanes plutôt paisibles de Lyman Young, Hogarth a préféré dessiiner une forêt pus hostile, plus mystérieuse et plus spectaculaire >> p. 73 en ces années 30-40, l'Afrique récèle encore des portions de territoire mal ou pas connues avec une pénétration et implantation insuffisantes de la part du Blanc, rebuté par sa faiblesse numérique, par les excès du climat, par l'inexistence de voies de communication et par l'immensité d'un continent, ces lacunes géographiques permettant à l'imagination de vagabonder et de créer des régions inconnues peuplées de populations différentes, souvent représentées par des chinois, des amazones, des vikings, des civilisations disparues et par les fameux Ononoes 10) le Père Lacloche = Pete the tramp (clochard) par C.D. Russel parait dans le premier numéro du journal de Mickey en 1934, c'est un homme d'un âge indéterminé, pas très jeune toutefois, de silhouette trapue, vêtu d'un pull rouge à col roulé, d'un pantalon bleu "pattes d'éléphant" et d'un manteau trois-quart noir en loques, un feutre brun informe coiffe sa tête dont le visage est encadré d'un collier de barbe raide et hirsute quoique assez courte, ce n'est toutefois pas le type même de clochard parisien mais plutôt d'un charlot bienveillant et inoffensif, faisant preuve parfois d'esprit d'initiative , démêlés avec un policier sur lequel il butete continuellement - Lacloche est accompagné de son chien Toufou (qui ressemble beaucoup à Milou) et d'un autre clochard - le graphisme est campé d'un coup de crayon très alerte et le scénario n'est pas à dédaigner, + biographie de C.D. Russel mort en 1971 >> p. 84 à 90 une bande sur Pete the tramp n.b. le personnage de Pete the tramp est à l'opposé même de ce que l'auteur a été dans sa vie d'homme rangé, mais il représente ce qu'il aurait aimé être 11) biographie d'Alfred Andriola - dessinateurs de Kerry Drake et Charlie Chan (1943), travaille d'abord avec Milton Caniff en 1938, la bande de Kerry Drake reflètera fidèlement la réalité quotidienne de la vie américaine dans les années 40 12) Red Barry par Will Gould - bande au graphisme extraordinaire malgré le caractère éphémère de la parution, crée en 1934 rappelant les romans d'Edgar Wallace, - le personnage central de ces aventures policières est Red Barry, personnage un peu gauche, un "undercover" man, un policier officiel mais qui agit comme s'il Létait un justicier secret, autour de lui gravitent plusieurs personnages permanents, outre les gangsters périodiques dont - l'inspecteur Scott (Scotty pour les amis), le type même du flic honnête et incorruptible - le commissaire Trent, supérieur hiérarchique de Red Barry, représentant le flic-politicard craignant pour son poste ainsi que - Ouchy Mugouchy, un gosse des rues qui forme avec ses deux copains la bande des "terrific three" et qui apporte souvent des renseignements appréciables à Red Barry - le style graphisme est nerveux, avec angles vifs, créant une bonne atmosphère et très personnalisé par Will Gould 13) The Phantom (le fantôme du Bengale) - un des plus durables et des plus célèbres mythes de la bande dessinée, the Phantom est un justicier masqué à l'état pur en marge de la loi qui n'est mû par aucun autre motif que le bon droit et la justice, possédant soi-disant l'immortalité (car ses descendants existent depuis plus de 400 ans) avec le secret de l'inaccessibilité et de l'ubiquité ainsi que des pouvoirs surnaturels qui reposent plus sur la peur et la suggestion psychologique, - the Phantom est surnommé "l'esprit qui marche" et il est aidé dans sa tâche par ses fidèles alliés: les pygmées Bandar, - the Phantom porte un costume particulier (collant avec cagoule et masque) et il est accompagné d'un loup apprivoisé du nom de Satan, - the Phantom est un personnage rusé, jouant sur les faiblesses humaines, c'est aussi un séducteur involontaire qui attire les femmes, mais il aimera surtout Diana Palmer - à la différence de Flash Gordon d'une tendresse froide avec Dale, the Phantom manifeste chaudement son amour pour Diana (baiser) et le graphisme est bien érotique (les cuisses de Diana), du moins avec Ray Moore - tous les scénarios ont été écrits par Lee Falk et dessiné d'abord par Ray Moore jusqu'à son accident en 1942, puis par Wilson Mac Coy et à la mort de celui-ci en 1961, Sy Barry reprit la série a) Ray Moore, créa le personnage, le dessin est enlevé sans être fouillé, accidenté en 1942, Moore dut se décharger de son travail sur son assistant: b) Wilson Mac Coy avec qui malheureusement le dessin devint grossier, c) avec Sy Barry qui après la mort de Mac Coy reprit la série, le dessin se relève de la décadence graphique de Mac Coy mais s'éloigne aussi de son style initial, manquant surtout de personnalité, léché et pas nerveux, Barry est un bon dessinateur mais pas un "talent" n.b. à la différence du Phantom, les dessinateurs ne bénéficièrent pas de l'immortalité! - l'évolution désolante du graphisme est semblable à celle du scénario, passant d'un thème d'aventuriers avec personnalité à des récits désordonnés, bêtifiants, moins violents et trop recherchés - aucune bande dessinée ne vit sa bande dégénérer à un tel point que le Phantom, devenant vers la fin flic privé d'un président africain, on aurait eu mieux fait de laisser mourir the Phantom en son temps au lieu de continuer des histoires dénuées de tout sens n.b. une critique extrêmement mauvaise par François Edouard, la série ne serait donc intéressante que dessinée par Moore de 1936 à 1942 14) le mythe des terres lointaines: l'Extrême Orient - en plus de l'Afrique, les pays comme la Chine, l'Inde et la Malaisie ont toujours fasciné les occidentaux (mystères, sectes, religions, nourriture étrange) - les aventures de Jungle Jim, the Phantom et Terry and the pirates se passent surtout en Extrême-Orient, bandes caractérisées surtout par le piratisme, toutefois dans ces aventures asiatiques, la flore et la faune ne sont pas aussi élaborées que dans les aventures africaines, ce sont surtout les hommes qui font l'atmosphère - dans Terry and the pirates, le contenu est même fortement politisé, - avec la fin de la guerre et l'indépendance, ce mythe de l'aventure disparaît peu à peu 15) Brick Bradford (Luc Bradefer) - bandes parues en France d'abord dans Hurrah, puis dans le Journal de Mickey et dans Robinson - aventures de science-fiction mêlées au fantastique dont l'épisode aztèque en est le sommet de par la beauté des couleurs, autres bons épisodes: - le robot géant, voyage au coeur de la terre, le voyage dans la pièce de monnaie, l'exploration d'un atome, la machine à explorer le temps (la chronosphère, le 70ème siècle) sont un plaisir des yeux et de l'esprit >> un album plutôt intéressant sur l'âge d'or , un album d'étude donnant l'accent sur des sujets précis annexes - couverture de l'album - portrait de Mickey Mouse - détail de vignette (Prince Valiant) - couverture du périodique Hurrah - deux couvertures d'ouvrages sur l'âge d'or de la bande dessinée |
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