tome 1 ciel en ruine

série: Ciel en ruine
dessinateur / scénariste: Dauger+Pinard
éditeur: Paquet 2007
genre: Aviation
classement: biblio523
date: 2007
format: cartonné
état: TBE/N
valeur: 10 €
critère: **
remarques: marqué 3ème édition (mais l'originale
date aussi de 2007)
page de garde: les différents avions
de la 2ème guerre mondiale avec
la silhouette raffinée et superbe du M 262

Allemagne, début 1945; Nikolaus Wedekind,
18 ans, est le frère cadet d'un as
de la Luftwaffe, disparu au combat,
engagé volontaire dans la Luftwaffe avec
plusieurs camarades étudiants, Nikolaus
est hâtivement formé sur le chasseur à réaction
Messerschmitt Me 262 dans un dernier effort
désespéré de la Luftwaffe pour reprendre
la supériorité aérienne au-dessus de l'Allemagne
sur les anglo-américains, cent fois plus nombreux,
mais ne disposant que d'avions à hélice,

les camarades de combat de son frère aîné,
vétérans du front de l'Est, le prennent
sous leur aile et lui inculquent
les conseils et les réflexes qui lui
permettront de survivre dans le ciel
devenu un enfer et en ruine,

un à un, ses jeunes camarades disparaissent,
mais Nikolaus, toujours épargné, découvre
qu'une force surnaturelle veille sur lui


fin juillet 1944, en Bavière sur l'aéroport
de Lechfeld où les derniers élèves-pilotes
rejoignent leur unité de M 262 dans sa
version chasseur, encore en période d'essai
mais qui se révèlent déjà très efficaces,

suite à sa forme aérodynamique, le M 262
était appelé die Schwalbe (l'hirondelle)
et suite aux tergiversations de Hitler
qui voulait en faire un bombardier,
les chasseurs M 262 ne furent opérationnels
que dès octobre 1944, trop tard pour
changer le cours de la guerre

première page: la page avec Mickey tâchée
de sang lors d'une attaque aérienne

à Munich arrestation du groupe antinazi
"la rose blanche" dont Sophie, la soeur
du pilote Nikolaus Wedekind, est arrêtée
par la Gestapo

n.b. la rose blanche (en allemand
die Weiße Rose) est le nom d'un groupe
de résistants allemands, fondé en juin 1942
et composé de quelques étudiants
et de leurs proches,
ce nom aurait été choisi par Hans Scholl
en référence à la romance de Clemens Brentano
(les romances du rosaire, 1852)
ou au roman de B. Traven la rose blanche (1929),
ce groupe a été arrêté en février 1943
par la Gestapo et ses membres ont été exécutés

avec env. 150 km/h plus rapide que le meilleur
chasseur allié, le M 262 était intouchable
avec ses quatre canons 30 mm
(sauf au décollage et à l'atterrissage),
mais il est délicat et pas facile à manoeuvrer,
c'était comme chevaucher un mustang
non domestiqué
>> p. 22/23 description technique du M 262
bien détaillée
>> p. 32-37 le Malin veille sous la forme
du chien Fisto qui accompagne le pilote
Nikolaus Wedekind
n.b. le diable sous la forme du chien Fisto
(genre de Faust) qui conseille Niklaus


>> un bon début de série, un graphisme
appréciable genre Buck Danny
au style Jacobs avec un scénario
plutôt intéressant en ce qui concerne
surtout les combats aériens avec le M 262,

le texte toutefois est rempli de fautes
en vocabulaire allemand tel que Fürher
au lieu de Führer

Information
A) les Gloster Meteor Mk.I furent utilisés
contre les bombes volantes allemandes V1,
les deux premières victoires furent obtenues
le 4 août 1944 et un total de quatorze V1
furent abattus avant l'arrêt des tirs allemands,
les Gloster Meteor Mk.III furent déployés
aux Pays-Bas début 1945,
ils n'effectuèrent que des missions
d'attaque au sol et avaient reçu l'ordre
de ne pas survoler les territoires contrôlés
par les allemands afin d'éviter que ceux-ci
ne s'emparent d'éventuels avions
abattus ou accidentés,
les Gloster Meteor n'eurent jamais l'occasion
de combattre leurs équivalents allemands,
les chasseurs biréacteurs Messerschmitt 262

B) janvier 1945, l'Allemagne dévastée sacrifie
ses derniers pilotes aux commandes du chasseur
à réaction le plus performant, mais aussi l'un
des plus instables, de la 2ème guerre mondiale:
le Messerschmitt M 262,
Nikolaus Wedekind est un de ces pilotes,
hâtivement formé et voué à une mort certaine,
les statistiques sont en sa défaveur,
la survie sur ce type d'appareil n'excédant
pas trois missions, mais le diable veille

les amoureux de prouesses aériennes et de
belles mécaniques volantes vont être ravis,
ciel en ruine est à l'image des autres séries
de la collection Cockpit:
bourré de voltiges et de beaux avions,
extrêmement détaillées, les spécialistes
de l'aviation apprécieront, les descriptions
ne s'arrêtent pas au tableau de bord, mais
à l'ensemble des manœuvres nécessaires
pour décoller, atterrir ou plus prosaïquement
éviter de s'écraser,
pour le "simple" amateur de bande dessinée,
cela tend néanmoins à ralentir le rythme du récit,
l'ensemble laisse penser par moments à une
revue technique ou un manuel de pilotage,
petit bémol vite oublié face à l'intérêt
apporté par la fin d'un conflit majeur
vu du coté du perdant qui, en plus,
se trouve être le méchant de l'histoire:
découvrir ce que peuvent être les derniers
moments d'un peuple (ciel) en ruine
au travers de sa jeunesse envoyée à l'abattoir,
si on oublie la forme prise par le diable
et l'utilité de sa présence qui laissent perplexe

pour cet album, la ligne claire est tirée
à quatre épingles, grand admirateur du genre,
notamment de Jacobs et de Chaland,
Olivier Dauger parvient à restituer avec
fidélité une ambiance digne de ses maîtres,
avec son lot de traits précis et nets,
ses ambiances épurées, mais si détaillées
dès qu'il s'agit de technique ou d'être
fidèle à la réalité,
la recherche documentaire est sans aucun doute
l'un des passe-temps du dessinateur
et ses dossiers doivent être d'une épaisseur
honorable, les admirateurs en ont pour
leur argent avec cette atmosphère qui rappelle
sans équivoque les meilleurs moments
de Blake et Mortimer,
une touche de psychodrame en plus

couvertures:
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