série: | Tintin, albums l'univers d'Hergé |
dessinateur / scénariste: | Collectif |
éditeur: | Rombaldi EO 1988 |
genre: | Etude |
classement: | biblio526 |
date: | 1988 |
format: | cartonné |
état: | TBE/N |
valeur: | 100 € |
critère: | ** |
remarques: | reliure Rombaldi no 6 l'univers d'Hergé, projets et croquis Hergé à l'oeuvre des éléments Tintin basés sur trois ensembles exceptionnels, documents réunis et présentés par Benoît Peeters 1) les carnets de notes que tint Hergé à la fin des années 30 2) les scénarios mis en oeuvre juste après Coke en stock et qui se trouvèrent finalement abandonnés au profit de Tintin au Tibet 3) le dossier complet de l'histoire de l'aéroport envisagée entre les Picaros et Tintin et l'Alph-Art c'est un peu l'aventure de la création hergéenne qui ne le cède en rien aux aventures de Tintin a) éléments Tintin, l'imagination au travail dès le lotus bleu, Hergé commence à peaufiner ses scénarios en adoptant des carnets de notes pour coucher sur le papier les idées qui lui viennent à l'esprit avec quelques points de repère puis de laisser mûrir une histoire avant d'entreprendre de la réaliser à l'époque, l'imagination d'Hergé est d'ordre cellulaire: plutôt que les structures globales, ce sont les séquences qui sont privilégiées et c'est autour d'elles que le récit coagule eau à peu, un autre élément frappant est la variété de ces annotations les deux carnets présentés sont de 1937/1938 et 1939/1941, pour les années suivantes, on ne trouve plus trace du moindre carnet soit que ceux-ci ont été perdus soit, plus probablement, que les recherches narratives d'Hergé aient pris une autre forme le premier porte sur la couverture ces simples mots: Tintin, éléments et concerne principalement l'oreille cassée, sceptre d'Ottokar et l'île noire le deuxième carnet est moins dense et plus désordonné que le premier, davantage envahi par les notations publicitaires et commerciales, il recèle pourtant bien des perles dont la première moulure du crabe aux pinces d'or b) recherches et croquis certains des dessins ici présentés sont purement documentaires, mais pour la plupart de ces images, c'est un mouvement qu'elles cherchent à restituer, toutefois le dessinateur ne va pas tarder à s'en rendre compte: le mouvement n'est pas seulement spectaculaire, il réside aussi dans les gestes les pluls simples et les attitudes les plus courantes c) entre Coke et Tibet l'automne 1957 est pour Hergé une période de graves hésitations, sur le plan personnel d'abord: amoureux de Fanny Vlaminck, il est sur le point de quitter son épouse et d'entamer une nouvelle vie; en ce qui concerne Tintin, le trouble n'est pas moins fort, en l'espace de quelques mois, Hergé va se lancer sur plusieurs pistes narratives extrêmement différentes, ne parvenant pas à se décider un projet avorté avec Michel Greg: les pilules et le thermozéro >> p. 98 à 133 le scénario de Greg pour "les pilules" >> p. 135 à 166 le scénario de Greg pour "thermozéro" avec crayonnés d) la piste indienne >> p. 167-169 récit de la relation d'Hergé avec le père Gall de l'abbay cistercienne de Scourmont, surnommé Lakota Ishnala (le sioux solitaire), nom que lui a donné le chef indien Black Elk, ce sera la recherche d'un nouveau scénario pour affrondir les aventures de Tintin en Amérique et >> p. 170/171 la réponse du frère Gall sera quelque peu un résumé de l'histoire des peaux-rouges e) la piste tibétaine cette vingtième aventure de Tintin qui, dans sa forme achevée, est certainement le plus dépouillé des albums d'Hergé, fut sans nul doute celle qui connut le travail de gestation le plus complexe, ce n'est pas le moindre paradoxe de cet ouvrage admirable f) croquis et marges, la méthode et son envers la formation des studios en 1950 conduit bientôt Hergé à modifier sa façon de travailler et à systématiser sa méthode, dès 1954, les crayonnés sont réalisés sur des feuilles distinctes de la planche originale, puis reportés case après case au moyen de calques n.b. cette méthode fut exposée en détail par Hergé dans son livre "cinquante de travaux fort gais", texte reprise dans le musée imaginaire de Tintin >> p. 200/201 quelques croquis réalisés à l'époque de vol 714 g) un jour dans un aéroport à peine achevé Tintin et les Picaros, au début de 1976, Hergé se relance sur un nouveau thème: une action se déroulant dans un aéroport, mais dans le cas de l'aéroport, le déclic ne se produisit jamais et les pièces du puzzle ne parvinrent pas à s'assembler et cela finira par une ébauche de Tintin et l'Alph-Art épilogue le lecteur de ce volume n'aura pu manquer de s'en rendre compte: l'imagination d'Hergé n'a cessé d'évoluer au fil des ans, tant pour ce qui est des thèmes que de leur développement et sa façon d'aborder une histoire s'est radicalement transformée; cette évolution permanente est le signe le plus indubitable du vivant, elle prouve, si la chose est encore, nécessaire, que la création d'Hergé n'eut jamais rien de mécanique ou de simplement technique, la longue plongée dans son intimité créatrice que nous venons d'effectuer ne fait, somme toute, que rendre encore plus dense le mystère de son oeuvre >> un album toujours assez intéressant mais il y manque bien sûr les superbes illustrations que l'on est accoutumé à admirer dans les autres albums Rombaldi annexes - projets de scénario et de dessin - portrait du père Gall (Lakota Ishnala) - ébauche pour l'affaire Tournesol |
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