série: | Philosophie+Psychologie |
éditeur: | PUF |
auteur: | Granier Jean |
classement: | biblio2C |
année: | 1982 |
format: | broché |
état: | TBE/N |
valeur: | 5 € |
critère: | ** |
remarques: | Nietzsche PUF no 2012 1/ biographie de souche allemande, né en 1844, étude au collège de Pfata réputé pour la qualité de son enseignement en langue et littérature allemande ainsi que pour son esprit humaniste, puis Nietzsche passe à l'université de Bonn, devient membre de la société d'étudiants Franconia, sous l'influence du prof. Ritschl, il se voue à la philologie (= étude des langues fondée sur l'analyse critique des textes) durant laquelle il fait rupture avec le christianisme le thème qui préfigurait le nietzschéisme prend du relief: la lutte pour la vérité, en 1868 il occupe une chaire de langue et de littérature grecque à l'université de Bâle et obtient la citoyenneté suisse, il se prend d'amitié pour Richard Wagner, pour raison de santé, Nietzsche démissionne de l'université de Bâle en 1878, il reçoit une pension et séjourne en Engadine où il écrira en 1884 "ainsi parlait Zarathoustra", puis "l'Antéchrist" enfin "Ecce Homo", il meurt dans la folie en 1900 2/ l'oeuvre une oeuvre inachevée en présence d'un auteur foudroyé en plein esprit par la folie et influençé suite à de sinistres manigances familiales, surtout par sa soeur qui penchait de philosophie au national-socialisme dans le livre "une volonté de puissance" où on ne peut toutefois y voir ni une apologie de la brutalité ni à faire de Nietzsche un précurseur du nazisme, le point principal, c'est de savoir lire Nietzsche >> p. 23 mention du livre "philosophia naturalis" du physicien Boscovitch, consulté par Nietzsche >> p. 23 Nietzsche pense qu'à 24 ans, on a derrière soi la partie la plus importante de sa vie, même si ce qui donnera de la valeur à cette vie, ne vient au jour que plus tard; en effet c'est à cet âge qu'une jeune âme dégage l'essence caractéristique de tous les évènements et de toutes les expériences, elle se créé ainsi un monde de caractères typiques dont elle ne sortira plus 3/ la philosophie de Nietzsche a) le nihilisme nihilisme et décadence = l'essence de la crise mortelle dont le monde moderne est frappé = dévaluation universelle des valeurs qui plonge l'humanité dans l'angoisse de l'absurde en lui imposant la certitude désespérante que plus rien n'a de sens = la décadence qui se caractérise d'abord par le dérèglement des instincts la mort de Dieu, le nihilisme signifie que Dieu est mort et qu'il n'y a plus d'espérance puisqu'il n'y a plus de sens à la vie, toutefois ce que Nietzsche prévoit, c'est d'opérer la transmutation de toutes les valeurs afin de relayer l'humanité décadente par le surhomme (?) les étapes du nihilisme le nihilisme prélude avec le pessimisme et le pessimisme débouche sur le nihilisme incomplet (fanatisme, sectarisme, totalitarisme) deux foyers de purulence: - la lutte entre la tradition religieuse et les "libres penseurs" - les doctrines socialistes le nihilisme incomplet n'est qu'une transition, la poussée du néant est irrésistible et bientôt s'impose le nihilisme passif (toutes les anciennes valeurs sont englouties dans ce gouffre et au lieu de mobiliser la volonté pour crééer des valeurs nouvelles, l'homme démissionne; mais il y a aussi le nihilisme actif (terrorisme, fête de l'anéantissement), c'est à dire éteindre volontairement ce qui est dénué de sens et de but Nietzsche conclue qu'il faut régir l'humanité afin de l'obliger à se dépasser, obtenir qu'elle se dépasse au moyen de doctrines qui la feront périr à l'exception de ceux qui les supporteront l'approche du dernier homme quand Zarathoustra, porte-parole de Nietzsche se résout à quitter son ermitage pour s'adresser au peuple, il vise à provoquer un sursaut de volonté qui, par delà le nihilisme, permettra d'atteindre le surhomme; or, enseigne Zarathoustra, ce qu'il y a de plus méprisable au monde, c'est le dernier homme = l'homme avachi, avili et asservi qui choisit de croupir dans le marécage du bonheur parce qu'il préfère jouir plutôt que de combattre en héros, ce sera le dernier homme, celui qui vivra le plus longtemps, on reconnait là l'idéal de la moderne "société de consommation", la sacralisation du bonheur, l'idôlatrie du "standing" b) surmonter la métaphysique (= non sensible, au-delà de la nature de meta = au-delà et physis = nature) supplément informatif sur la métaphysique: 1/ la critique du cogito - l'épreuve principale consiste à voir dans la conscience l'essence de l'homme et donc, en vertu de la croyance métaphysique à une harmonie préalable entre l'homme et l'être, un guide infaillible qui doit nous conduire jusqu'aux ultimes vérités de l'être selon Nietzsche, rien ne vient à notre conscience qui n'ait été au préalable complètement modifié, simplifié, schématisé, interprété, l'argumentation de Nietzsche préfigure celle de la psychanalyse et met en valeur la notion d'inconscient constitué par les pulsions et les instincts 2/ l'idéalisme - l'idéal est la fiction d'un monde qui répond à nos désirs et le critère de la vérité, c'est le plaisir, le bonheur, la satisfaction qui résulte de l'harmonie entre la réalité de l'être et le désir mais ceci est la vie faible et décadente dont l'idéologie est la morale 3/ la moralisation de Dieu - la morale aux couleurs de l'idéal se confond avec le dieu de la religion chrétienne, c'est la véracité de dieu qui nous garantit les jugements de nos sens et ces sens qui sont à l'origine de la religion chrétienne sont des instincts d'êtres en proie à l'angoisse et soumis à la morale; ils se souhaitent un maître absolu et un besoin religieux, né dans des âmes d'esclaves; la mort de dieu signfie que la conception morale de dieu est périmée et le "vrai" christianisme consisterait dans l'indifférence totale aux dogmes, au culte, aux prêtres, à l'église Nietzsche est séduit par certains aspects de la personnalité de Jesus et de son évangile, mais il cherche la solution du problème de l'existence dans une autre direction l'idéalisme "métaphysique" s'ingénue à méconnaître le "mélange", c'est à dire par quoi les divers constitutifs d'un être correspondent à des négations ou à des affirmations solidaires les unes des autres (les hautes valeurs se trouvent alors souillées par ce mélange avec des anti-valeurs), donc il faut concevoir une organisation où les éléments antagonistes sont dissociés et regroupés selon leurs vraies affinités, le dualisme moral: le bien s'oppose absolument au mal et il ne peut y avoir un bien mal ou un mal bien le mal = le négatif (souffrance, angoisse, mort), il faut alors dissocier les instincts, les passions et les désirs, mais selon Nietzsche le mal est le ferment de toute créature >> p. 38 il n'existe pas de substances étanches et inertes, mais tout est une perpétuelle métamorphose >> p. 39 la définition du phénomène.. (n.b. = la parfaite démonstration d'une explication philosophique faite pour ne rien y comprendre, note du lecteur) les trois déterminations majeures de l'être: il est évident, substantiel et transcendant aa) évident = le problème de la connaissance = pensée interprétative, le conflit radical entre l'optimisme logique et la conception tragique, le canon moral = primauté de la vérité, de la loi et de la raison bb) substantiel, définir l'être comme substance, c'est le penser sous les catégories de l'unité, de la permanence et de l'identité cc) la transcendance nous renseigne sur la fiction d'un autre monde doté de toutes les qualités que réclame le désir humain 3/ interprétation et vérité, le texte et le chaos notre monde, c'est bien l'incertain, le changeant, le variable peut'être aussi un monde dangereux, l'interprétation se structure donc selon deux concepts: - le texte et le chaos étroitement associés aux concepts de "perspectivisme" et de "valeur" et entre la réalité et l'illusion - l'âme de l'interprétation, c'est vouloir reconnaître les choses telles qu'elles sont et "rien ne se passe dans le réel qui corresponde rigoureusement à la logique", le caractère du monde est, Nietzsche dixit, - celui d'un chaos éternel qui marque l'échec de toute interprétation, le problème de l'interprétation est donc un problème d'accomodation - le perspectivisme la multiplicité des "points de vue" = le perspectivisme, dans le vocabulaire de Nietzsche, interdit la totalisation qui ferait triompher une interprétation unique - les valeurs ramener ce qu'on appelle l'instinct de la connaissance à un instinct d'appropriation et de conquête, comprendre, c'est évoluer et c'est organiser le monde selon le perspectivisme des valeurs; le point de vue de la valeur consiste à envisager des conditions de conservation et d'accroissement pour des êtres complexes, de durée relative à l'intérieur du devenir (?) - la méthode généalogique par la voie des valeurs, Nietzsche fraye les voies à un nouveau type de recherche: la recherche généalogique = recherche pour apprécier la valeur des valeurs (!) = les tables de valeur = la morale Nietzsche dit "j'appelle morale un système de jugements de valeur qui est en relation avec les conditiosn d'existence d'un être" le nihilisme est une crise des valeurs de l'idéalisme et il faut passer par le nihilisme pour découvrir la valeur réelle de ces valeurs - la genèse de l'esprit et de la véracité, l'esprit constitué par transformation des instincts laquelle déclanche en des circonstances déterminées un phénomène morbide: la mauvaise conscience, un de ces phénomènes est l'intériorisation de l'homme, un refontement pulsonnel (comme l'expliquera Freud) qui ne peut s'extérioriser et ces instincts qui n'ont pas de débouché, retournent en dedans avec des besoins divers (vengeance, cruauté, etc); les instincts refoulés engendrent aussi un sentiment de culpabilité = la mauvaise conscience et l'homme devient malade de lui-même, mais pour que l'esprit puisse se développer, la mauvaise conscience ne doit pas être dégradée en conscience pécheresse et le péché représente le tour d'adresse le plus néfaste de l'interprétation religieuse et c'est le prêtre qui s'affirme seul qualifié pour soulager cette angoisse grâce aux drogues des illusions religieuses le pragmatisme vital de l'erreur utile sur les valeurs de la vie et la prétendue vérité de l'expérience du monde: "c'est une sorte d'erreur, faute de laquelle une certaine espèce d'êtres vivants ne pourraient vivre et ce qui décide en dernier ressort, c'est sa valeur pour la vie" >> p. 76 qu'un jugement soit faux, ce n'est pas une objection contre le jugement >> p. 77 il faut distinguer la vérité et l'acte de tenir pour vrai (= principe de la croyance) >> p. 78 l'évaluation de la vie au niveau proprement humain, le pragmatisme n'est ainsi rien d'autre qu'une entreprise collective d'humanisation de la nature sous la présidence de la technique le jeu de l'illusion et de la vérité, la passion de la connaissance est une puissance énorme >> p. 80 affranchi d'un bonheur servile, délivré des dieux et des cultes, sans peur, grand et solitaire, tel doit être le vouloir du véridique (Zarathoustra) = philosophie héroïque qui doit remplacer le nihilisme moderne par une époque plus virile et plus guerrière >> p. 81 être juste, c'est dire la vérité même si elle est redoutable; les grands problèmes exigent le grand amour et la qualité primordiale, c'est le courage; la sagesse étant une monstruosité contre nature, donc pas d'idéal consolateur ni de dieu paternel mais Nietzsche ne se veut pas exalté, il fait l'apologie de la mesure >> p. 85 le besoin immodéré du savoir est aussi barbare que la haine du savoir; la volonté de justice à tout prix aboutirait à l'injustice la plus ravageuse deux concepts pour la connaissance aa) le combat entre l'illusion et la vérité bb) le concept du voile (la vérité aime à se cacher parce qu'elle veut se réserver à l'exception "peut'être la nature est-elle une femme qui a ses raisons pour ne pas laisser voir ses raisons" dixit Nietzsche l'art, protecteur de la vie chez Nietzsche, l'art est une production ou une construction de formes (avec l'organique commence l'artistique) et l'art est le voile des apparences qui nous dissimulent le chaos, donc l'illusion protectrice de la vie elle-même, c'est donc un remède à la connaissance >> p. 89 ainsi nous avons l'art afin de ne pas mourir de la vérité la vérité et l'illusion, la connaissance et la vie, la justice et le pragmatisme des valeurs s'entrelacent pour constituer le jeu du monde (Weltspiel), qui se joue par delà le bien et le mal 4/ la volonté de puissance a) sagesse du corps selon Nietzsche, il faut cesser d'accorder crédit à la conscience et se tourner vers le corps car c'est le corps qui est seul en mesure de nous instruire sur la valeur de notre personnalité profonde (= la subjectivité corporelle), la conscience étant une simple fonction du corps parmi d'autres, on peut dès lors attribuer la pensée au corps lui-même et de là à juger que la pensée corporelle inconsciente est supérieure à la pensée consciente associée au moi et à l'intellect, les pensées inconscientes peuvent être déterminées comme les "instincts" (pulsions investies d'un certain quantum d'énergie vitale), de la vigueur de ces instincts et de la qualité de leur discernement dépendent les aptitudes de chaque personnalité et la détermination de son destin; il n'y a d'acte parfait que l'acte instinctif (Nietzsche dixit), le décadent est la personnalité, dont les instincts sont débilités = infirme de l'instinct, qui essaie de compenser ses manques par une hypertrophie de la logique et de la conscience du pur devoir bb) la volonté de puissance, essence de l'être thème central de la philosophie nietzschéenne (Wille zur Macht), le phénomène du corps comme manifestation de la volonté de puissance, trois notions à analyser: 1) notion de la vie (à ne pas confondre avec le "struggle for life" de Darwin = lutte pour la prééminence mais la lutte entre force et faiblesse 2) notion de pouvoir, Nietzsche l'associe à la psychologie du "sentiment de puissance" exaltant la domination sur soi = héroïsme de la connaissance, sublimation des instincts au détriment de la violence barbare et Nietzsche de citer le brahmanisme comme exemple d'un pouvoir noble, fondé sur la maîtrise du sentiment de la puissance 3/ notion de force dont Nietzsche dit "j'ai trouvé la force où on ne la cherche pas chez des hommes simples, doux et obligeants, sans le moindre penchant à la domination et inversement le goût de dominer m'est souvent apparu comme un signe de faiblesse intime, les natures puissantes règnant sans avoir besoin même de lever le doigt" cc) compétition et construction une des oeuvres majeures où le thème de la compétition est élaboré est celle de la "compétition homérique" (Homers Wettkampf), car au niveau des instincts, la présence de la lutte est révélée comme principe de tout organisation vitale et donc comme expression de la vitalité de puissance ce thème est expliqué par Nietzsche dans le sens qu'il ne saurait avoir de culture sans un capital d'instincts puissants toujours à l'affût des occasions de se décharger sur le monde extérieur afin de le transfigurer, mais des instincts que l'on a appris à dominer et à rendre créateurs (= spiritualisation de la lutte primitive) et à ce titre peut garantir la libre expression de l'aggressivité laquelle au lieu de saper les assises de la sociabilité devient facteur de progrès et d'harmonie d'où la compétition qui est art et jeu la volonté de puissance est donc une compétition et une construction = transformation dd) l'acte de se surmonter soi-même (Selbstüberwindung), occasionné par le phénomène de "l'intériorisation" qui se présente comme un acte de dépassement (de métamorphose où l'on s'élève de l'inférieur au supérieur) " la décision au sujet de ce qui éveillera le plaisir ou la douleur dépend du degré de puissance " (Nietzsche dixit) >> p. 102 la douleur est le sentiment d'un obstacle, mais comme la puissance ne prend conscience d'elle-même que par l'obstacle, la douleur est partie intégrante de tout activité, il faut ramener l'instinct de la connaissance à un instinct d'appropriation et de conquête (combat et passage à une forme supérieure) >>>>> la vie n'étant qu'un moyen en vue d'autre chose (!) ee) force et faiblesse tout être travaille à se surmonter constamment avec une double polarité: - décadence (volonté de vengeance = le mal = répressive) et - la vie ascendante (affirmative, épanouir la vie) = le bien = créative = la vraie puissance, d'où une opposition entre "volonté du néant" et "volonté de vivre" d'où la conclusion que chaque individu peut'être estimé suivant qu'il représente la ligne ascendante ou descendante de la vie ff) le retour éternel celui-ci brise la croyance idéaliste selon laquelle le cours du monde est régi par un plan providentiel visant à instaurer le règne de la Morale (au contraire du finalisme); selon Nietzsche: l'existence telle qu'elle est, n'ayant ni sens ni fin, mais revenant inélectablement sans aboutir au néant, c'est le retour éternel >> p. 109 Dieu = une espèce d'araignée d'impératif et de finalité qui se cache derrière la grande toile détrôner Dieu et refuser d'admettre une volonté créatrice originaire et responsable du devenir, c'est du même coup dévoiler l'inanité du concept de "force finie" que Nietzsche explique comme suit: une force finie et constante se déployant dans un espace fini et selon un devenir où tout se répète, donc un cycle perpétuel (l'Eternel retour du Même), mais c'est aussi une perpétuelle et fervente invocation à l'exigence du dépassement de soi et à une constante création de transformation et au service de la vérité, seul obstacle: le temps ne peut revenir en arrière, c'est le fait accompli, le roc qu'on ne peut déplacer 5/ le surhomme aa) la sélection jusqu'alors à l'intérieur du groupe humain ne s'est constitué aucune élite durable qui marquerait un progrès par rapport aux masses; au contraire il y a peut'être même régression si on compare l'humanité avec les héros de la civilisation grecque; l'histoire universelle est un "pêle-mêle d'ordures" la doctrine de la sélection = pédagogie destinée à produire l'être souverain dont l'existence serait la consécration du retour éternel bb) l'éducation dionysiaque deux caractères essentiels: - faire exploser en quelque sorte la décadence moderne - rendre le surhomme inébranlable en façe des vérités les plus horribles (acte de se surmonter soi-même) = la doctrine du "marteau" qui opère la sélection des plus aptes à la vie >> p. 117 la domestication de l'homme est une invention sacerdotale; sa technique est la répression des instincts et la culpabilisation par l'angoisse du péché la sélection nietzschéenne cherche à sublimer, à spiritualiser les instincts, le but: perfectionnement du corps entier et non seulement du cerveau, le surhomme résultant de l'auto-dépassement par lequel la volonté de puissance humaine réalise sa véritable destination (c'est l'homme qui se change et non une instance extérieure qui se substituerait à lui) >> p. 118 "j'aime ceux qui ne savent vivre qu'à condition de périr car en périssant, ils se dépassent" dixit Nietzsche cc) le héros affirmateur dont les traits seraient les suivants: 1/ l'aptitude à l'affirmation dionysiaque (énergie luxuriante de Dionysos, un esprit libéré avec la foi qu'il n'y a rien de condamnable que ce qui existe isolément et que dans l'ensemble tout se résout et s'affirme 2/ - la nécessité de la collaboration entre le bien et le mal dans l'impétuosité d'un vrai créateur telle qu'elle est illlustrée par le dionysme 3/ - développement de la belle individualité avec le culte de la différence au détriment de la morale du troupeau où tous sont très égaux, très petits, très conciliants et très ennuyeux dd) la grande politique = la prise en charge consciente et résolue de tout l'avenir humain préparant le règne du surhomme en s'opposant à la providence divine, la croyance la plus paralysante qui soit >> p. 122 les doctrines socialistes sont particulièrement malmenées par Nietzsche (qui n'a pas pu lire Marx), qui leur reproche leur optimisme philosophique, héritage du moralisme rationaliste de Socrate (foi au bonheur terrestre); Nietzsche n'a que sarcasme pour ce bonheur de masse standardisé >> p. 124 une libération n'a de sens et de valeur que par le but qu'elle se fixe et non par le simple fait qu'elle supprime une contrainte (Nietzsche dixit) le but est de former une caste dominante qui réunisse les âmes les plus vastes, aptes aux tâches les plus diverses du gouvernement de l'univers, éducation axée sur l'idéal du surhomme Bibliographie 1/ traductions d'oeuvres de Nietzsche: a) par G. Bianquis: - la naissance de la tragédie - ainsi parlait Zarathoustra - par delà le bien et le mal - la volonté de puissance b) par A. Vialatte: - Ecce homo 2/ études sur la philosophie de Nietzsche: - le cinquième évangile by E. Blondel - introduction à la philosophie de Nietzsche by K. Jaspers - Nietzsche et la critique du christianisme by P. Valadier conclusion - un livre difficile et ardu à la lecture mais qui devient quelque peu plus explicite dès que l'on se plonge dans l'univers nietzschéen, il ne faut toutefois pas prendre la parole de Zarathoustra pour meilleure que celle de Dieu!, Nietzsche essaie d'expliquer ses vues sur l'existence à sa façon et la philosophie de Nietzsche n'est au fond elle-même qu'une philosophie d'utopie mais en tant que philosophe, Nietzsche est un très bon exemple de philosophe inspiré de philosophie grecque (qu'il a d'ailleurs bien étudié) - philosophie entre la croyance et le néant, quelques idées intéressantes à développer, mais pas très concrètes et surtout souvent contradictoires, c'est surtout aussi un prélude à la psychanalyse - à lire les idées de Nietzsche, on comprend pourquoi le nazisme s'est quelque peu inspiré des idées de Nietzsche (racisme, surhomme, Wille zur Macht) etc) bien que déformé et bien que les idées de Nietzsche dépassent bien sûr les doctrines brutales et rudimentaires du nazisme >> une philosophie marquée peut'être déjà par la folie de Nietzsche |
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