série: | Histoire (Empire) |
éditeur: | Nelson |
auteur: | De Ségur Philippe |
classement: | biblio2C |
année: | sd |
format: | cartonné |
état: | TBE/N |
valeur: | 6 € |
critère: | ** |
remarques: | la campagne de Russie mémoires du général comte de Ségur (aide de camp de Napoléon) exemplaire sans jaquette mais la copie de la jaquette 1er plat est présente dans la page de garde introduction par E.M. de Vogüé - l'enfance et l'adolescence du général comte de Ségur fut durement vécu durant la période de la révolution française, il est fils et petit-fils d'aristocrate mais devient un fervent admirateur de Bonaparte - description de la carrière du général Ségur, aide de camp de l'empereur, général à 30 ans, né en 1780, il meurt en 1873 à 93 ans! - membre de l'Académie française en 1830, il avait rédigé ses mémoires, notamment une histoire de Napoleon et de la Grande Armée durant l'année 1812 dont la campagne de Russie selon Vogüé, c'est l'oeuvre la plus représentative sur Napoleon, proche de Napoléon le comte de Ségur donne un portrait détaillé et lucide de l'empereur >> à comparer cette campagne de Russie avec l'oeuvre magistrale de Tolstoï "guerre et paix" - le comte de Ségur était parent de la comtesse de Ségur née Rostopchine, fille du gouverneur de Moscou exilé en France par le tsar pour avoir donné l'ordre d'incendier Moscou, la comtesse de Ségur, qui devint une célèbre romancière, avait épousé Eugène de Ségur, neveu du général/comte Philippe-Paul de Ségur prologue de général comte de Ségur "à mes compagnons", Ségur tient à retracer toutes les émotions éprouvées dans le cours de cette funeste guerre depuis 1807, l'intervalle entre le Rhin et le Niemen se trouvait franchi, mais le tsar ne pouvait par honneur et par intérêt, à cause du blocus continental, respecter très longtemps le traité de Tilsit, d'ailleurs la France s'était maintenant aliénée les peuples de par ses conquêtes et le peuple français redoutait cette expédition en Russie, elle n'y marchait qu'à contre-coeur l'Autriche et la Prusse durent livrer des contingents, en dédommagement l'Autriche reçut des provinces illyriennes, toutefois Napoléon negligea de reconnaître de suite la Pologne et de la débarrasser des armées ennemies qui contenaient le patriotisme polonais, ce qui aurait donné à Napoléon une base solide pour ses opérations Napoléon partit avec 650'000 hommes mais son erreur fut la précipitation pour atteindre son but, toutefois l'affaiblissement précoce de son état de santé lui avait en partie enlevé sa vigueur et sa patience, or la force de la Russie est son immensité et son climat, pour réduire le colosse, il aurait fallu l'alliance avec la Suède et la Turquie et celles-ci au contraire se rangèrent même du côté russe ou du moins adoptèrent une position neutre la première opération de Napoléon le conduisit à Dresde où se réunirent la plupart des monarques européens, une dernière entrevue par ambassade interposée pour essayer de sauvegarder la paix fut arrangée à Wilna mais tout échoua et la Russie était prête à tous les sacrifices pour faire traîner la guerre en longueur Napoléon quitte Dresde le 29 mars 1812 et se rend à Koenigsburg où se préparait le départ de sa ligne d'opération, une base avec d'immenses magasins mais la marche de la Grande Armée vers la Russie allait néanmoins souffrir d'un manque de logistique >> p. 19 première altercation entre Davout et Berthier qui se vouaient une haine terrible 1/ le passage du Niémen >> p. 22 l'harangue de Napoléon à ses soldats l'armée marchait maintenant de la Vistule au Niémen en trois masses séparées commandées par Davout, Murat et Oudinot au total 617'000 hommes, 1372 canons et des milliers de voitures accompagnés de troupeaux de boeufs, arrivée au Niémen le 23.6.1812 puis c'est la traversée de la Wilna près de Kowno, mais l'armée russe se dérobait et il fallait toujours se lancer à sa poursuite 2/ combat d'Ostrowno, prise de Vitebsk et Smolensk, combats de Valoutilia, de Polotsk et de Viazma premiers combats à Ostrowno le 25 juillet dans les défilés précédant Vitebsk où l'armée russe de Barclay avait pris possession mais durant la nuit, celle-ci faisait à nouveau retraite la Lithuanie conquise, le but de la guerre semblait atteint, toutefois l'armée russe demeurait intacte et la tentation de s'emparer de Moscou, la ville sainte à 80 jours de marche décide Napoléon à continuer sa marche et surtout il fallait maintenant à Napoléon une grande victoire; entretemps la Russie avait signé un traité de paix avec la Turquie, la Suède restait neutre et Napoléon ne voulait pas réitérer l'erreur de Charles XII, après une halte de 15 jours à Vitebsk, Napoléon marche sur Smolensk où Barclay et Bagration avaient rassemblé une armée de 120'000 hommes, mais à nouveau les russes font retraite >> p. 68 l'assaut sur Smolensk qui est en grande partie détruite par un incendie, allumé par l'armée russe avant d'être évacué >> p. 81 description des services de santé, des hôpitaux et des blessés souvent laissés à l'abandon, les russes procèdent maintenant à la tactique de la terre brûlée, Napoleon hésite entre deux capitales: Petersbourg ou Moscou mais c'est à Moscou, le coeur de la Russie, qu'il faut encore frapper, rivalité entre Davout et Murat mais la discorde règne aussi dans les camp des russes entre Barclay et Bagration, Koutousov prend alors le commandement et décide de livrer bataille 3/ la Moskowa 6.9.1812 >> p. 111 description de Koutousov la défense russe à Borodino consiste en de solides redoutes soutenues par une forte artillerie >> p. 124 la santé de Napoléon se détériorait notamment causée par la dysurie (= difficultée à uriner), la victoire sur la Moskowa reste à la Grande Armée, mais les russes s'étaient bien défendus, l'armée russe n'avait toutefois pas été anéantie et les pertes françaises (15'000 contre 30'000 russes) dont 43 généraux restaient importantes, il y avait en outre 20'000 blessés français de toute sorte dont plusieurs avec d'horribles blessures car les balles russes étaient plus grosses que les françaises! >> p. 149 déjà les douleurs-fantômes (douleurs de l'esprit) suite aux amputations 4/ Moscou >> p. 158 description de Moscou, la cité aux coupoles dorées le gouverneur Rostopchine projette d'incendier Moscou pour ne pas laisser le moindre asyle à l'ennemi, commencée à Smolensk, la tactique de la terre brulée finit à Moscou et au lieu de combattre à nouveau, Koutousov effectue une nouvelle retraite ce qui conduisit à Rostopchine à mettre son plan en application, il fait même enlever les pompes à eau et ordonne à la population de quitter Moscou, dès lors, à son arrivée à Moscou, Napoléon doit déchanter car il ne recevait qu'une cité pratiquement déserte et en partie détruite >> p. 175 Moscou où règnait alors l'inégalité des classes sociales l'incendie de Moscou obligera Napoléon à quitter le Kremlin et à s'installer au château impérial de Petrowsk (sud de Moscou), Napoléon est quelque peu éperdu et ne sait que faire >> p. 192 l'assemblage de luxe et de misère mélangé, le pillage jusque dans les ruines de Moscou Alexandre refuse toujours de faire la paix et un dernier engagement de cavalerie se déroule le 29.9. à Czérikowo entre Murat et Miloradowitch; Moscou avait brûlé du 14 au 20 septembre >> p. 201 la grande volonté de Napoléon qui surpasse l'imagination Napoleon pense marcher sur Saint-Petersbourg pour obliger le tsar à faire la paix, car Napoléon pense que le peuple russe pourrait bien essayer de détrôner son tsar, mais la situation de la Grande Armée et l'annonce de l'hiver rend la position de Napoléon de plus en plus exposée, des négotiations avec le tsar échouent à nouveau, les convois de ravitaillement sont continuellement interceptés par les cosaques, l'armée ennemie devient chaque jour plus entreprenante avec des actions isolées, les environs de Moscou étaient devenus des déserts, mais Napoléon s'accroche encore à Moscou, il pressent que de son premier mouvement rétrograde datera sa décroissance, le 19.10.1812 enfin la retraite commence après avoir fait sauter le Kremlin (>> p. 247) 5/ Malo-Iaroslavetz dès le début la cavalerie et l'artillerie se traînaient plutôt qu'elles marchaient avec env. 800 lieux = 2000 km devant eux, par ruse, Napoléon évite l'armée de Koutousov et arrive avec son armée sans grand problème à Malo-Iaroslavetz en empruntant la nouvelle route de Kalougha au lieu de l'ancienne, il ne s'agissait plus maintenant de conquérir mais de conserver, on marchait languissamment >> p. 221/222 description de la colonne en retraite, une horde de tartares (140'000 hommes, 50'000 chevaux, 550 canons, 2000 voitures plus les civils et le butin); et Koutousov ayant rattrapé l'armée en retraite lui inflige une première défaite Napoléon lui-même échappe de peu à une charge des cosaques de Platof dispute entre les généraux de Napoléon pour trouver le meilleur chemin de la retraite, animosité à nouveau entre Davout et Murat mais l'atmosphère n'était pas meilleures entre Koutousov et Wilson, son allié et conseiller anglais, le 26.10 la retraite était vraiment engagée, Davout formant l'arrière-garde 6/ Viazma le 28.10 l'hiver commençait déjà, la retraite se déroulait difficilement mais n'était pas encore trop harassée par l'ennemi, toutefois elle s'effectuait de façon désordonnée >> p. 254 souvent les blessés étaient abandonnés à la générosité des russes! et l'armée russe attendait à nouveau les français à Viazma, env. 50 lieux avant Smolensk >> p. 257 le passage sur le champ de bataille de Borodino où gisaient 30'000 cadavres à demi dévorés >> p. 260/261 des actions atroces: les vivandiers qui déchargent les blessés de leurs carrioles pour garder le fruit de leur pillage, des prisonniers russes étaient massacrés faute de pouvoir les nourrir, partout la cruauté règnait et la retraite devenait fuite >> p. 265 les canons légers russes montés sur des traineaux Miloradowitch, le Murat russe, harcelait les flancs de l'armée avec ses cosaques tandis que Platof amenaient 20'000 fantassins à sa suite, Viazma qui avait été réoccupée par les russes doit être reconquise, le 6.11. la neige tombe sans discontinuer, on marche sans savoir où l'on est et la neige sera la sépulture de nombreux soldats avec en plus des nuits de 16 heures près de Smolensk (même pas encore à mi-chemin de Koenigsbourg), Napoléon apprend la conjuration de Malet ce qui jette le trouble dans l'armée bien que le plan de Malet avait échoué; Napoléon comprit alors qu'il allait devoir sacrifier l'armée partie par partie en commençant par les extrémités pour en sauver la tête, sacrifier les plus faibles pour garder les plus forts >> p. 282/283 le courage du maréchal Ney dans l'adversité et le désespoir les sauvages cosaques dépouillent leurs prisonniers et les laissent nus dans la neige et le froid, enfin le 9.11. on atteint Smolensk, mais la cité n'est plus que ruines, aucun abri, aucune vivre au nord Polotsk à l'ouest de Vitebsk avait été occupée par les troupes de Wittgenstein qui avec les troupes de Tchitchakov descendaient au sud pour bloquer le passage de la Bérésina et de son côté Koutousov harcèle l'armée française en la devançant à nouveau au devant de Krasnoé, alors que le corps autrichien de Schwarzenberg façe à Wittgenstein montre des signes de défaillance, l'empereur d'Autriche semblait livrer son gendre à la Russie! 7/ Krasnoé, le maréchal Ney est cru perdu la tactique des russes: toujours se placer au-devant de l'armée en retraite, Napoléon décide de rester 5 jours à Smolensk pour permettre aux civils et aux blessés de prendre la route de Minsk protégés par l'arrière-garde, la cavalerie forte de 37'000 cavaliers n'était plus constituée que de 1800 hommes à cheval, le 14.11. le reste de la grande armée, soit 36'000 combattants, se met en marche (il fallait 22 heures pour parcourir 5 lieux = env. 20 km) et Koutousov avec 80'000 hommes les attendaient déjà à Krasnoé >> p. 307 le courage du général Exelmans qui dans l'action de défense fut tout: général, officier, soldat et même artilleur, les cosaques réussissent à séparer de l'armée les corps de Ney et de Davout restés en arrière-garde et de Smolensk à Krasnoé, ce n'était plus qu'une seule bataille arrivée à Dombrowna, une ville de bois, on franchit maintenant la frontière de la vieille Russie mais Napoléon y apprend que Minsk était tombée aux mains des russes et avant de rejoindre Minsk, il fallait encore traverser la Bérésina à Borizof et même Davout commença à se sentir découragé, heureusement à Orcha, on trouva quelques établissements de vivres; c'est alors que Napoléon proposa d'éviter Minsk et de contourner la Bérésina par ses sources, mais le général suisse Jomini combattit ce projet en prétendant qu'un changement de route aussi considérable achèverait de perdre l'armée en s'égarant au milieu de forêts stériles et marécageuses, il soutint que seule la grande route pouvait conserver à l'armée quelque ensemble, toutefois, en 5 jours, la situation s'aggrava, l'arrière-garde était harcelée, la droite de l'armée menacée par Wittgenstein, sa gauche par Koutousov alors que l'avant-garde française se voyait interdire le passage du pont sur la Bérésina à Borizov, le 20.11. Napoléon quitte Orcha et reçoit l'heureuse nouvelle que le corps de Ney avait échappé à l'encerclement, mais après avoir laissé 5000 hommes malades ou blessés à la discrétion de l'ennemi >> p. 345 Ney, l'homme de feu dans la neige, proclamé le vrai héros de la retraite de Russie et la retraite vers la Bérésina fut rendu possible par l'hésitation de Koutousov à attaquer audacieusement >> p. 35 à 358 les péripéties de la retraite effectuée par Ney et chacun redoutait maintenant la défaite qui avait frappé Charles XII en Ukraine 8/ la Bérésina arrivée à Borizof, Napoléon apprend que le pont sur la Bérésina a été détruit par les russes qui tiennent le bord opposé rendant ainsi le passage impossible, alors apparaît le génie de Napoléon, grâce à un paysan russe, l'armée découvre un passage plus ou moins à gué au nord de Borizof (env. 10 km) où l'ennemi ne les attend pas encore, Napoléon fait croire qu'il va reconstruire le pont de Borizof en y laissant des troupes importantes et réussit à tromper les russes de Wittgenstein et de Tchitchakov qui font converger leurs troupes vers le sud, Studzianska est choisi comme lieu de passage, ce sera le gué du salut et les pontinniers se sacrifièrent pour sauver l'armée en y établissant deux ponts de fortune, l'un pour les fantassins, l'autre pour les carioles et l'artillerie, ayant trompé les russes, Napoléon envoie les corps de Davout, Junot et Eugène occuper la rive gauche et tenir fermement les débouchés des ponts, de son côté Napoléon refuse de quitter l'armée et organise la défense d'arrière-garde sur la rive droite avec les corps de Victor et d'Oudinot; l'étoile de Napoléon recommençait à briller le 27.11. Napoléon avec 6000 hommes franchit la Bérésina, mais tout le corps de Partonneaux laissé à Borizof pour leurrer l'ennemi, fut encerclé et décimé et le 28.11. les russes de Wittgenstein et de Tchitchakov, ayant réalisé leur erreur se lancent maintenant sur Studzianska; ce fut alors pour les trainards et le reste de la grande armée une cohue générale pour traverser la Bérésina et ce ne fut qu'au courage des troupes de Victor que Wittgenstein ne put s'emparer de l'entrée du pont de la rive droite tandis que sur la rive gauche, on tenait ferme contre les russes de Tchitchakov, venus depuis la rive gauche pour bloquer le pont >> p. 398 le flot des misérables qui roulaient les uns sur les autres sur le dernier pont resté en état mais toujours exposé aux tirs des canons russes; le 29.11. le général Eblé sur la rive gauche voyant les russes de Wittgenstein prêts à s'engager sur le pont met le feu à celui-ci abandonnant sur la rive droite quelques milliers de traînards, le désastre était arrivé à son terme, 60'000 hommes réussirent toutefois à rejoindre Wilna par la route de Zembin qui rejoignait le grand chemini de Minsk à Wilna le 3.12. Napoléon arrivait à Malodeczno, c'était le dernier pont sur lequel Tchitchakov aurait pu le prévenir et c'est de là que Napoléon résolut de quitter son armée pour regagner seul la France et il fallait encore pour Napoléon traverser seul 400 lieux (env. 1500 km) à travers des pays alliés mais pas toujours sûrs, son départ fut préparé en grand secret, il laissa Berthier et Murat commander le reste de la grande armée, Ney s'occupant toujours de l'arrière-garde 9/ l'armée sans Napoléon le 5.12 Napoléon part de Smorgony avec Caulaincourt, Duroc, Lobau et son mamelouk Rostand, une escorte de 600 hommes l'accompagnait, une bagarre se déroula à Osmiana avant Wilna et il s'en fallut d'une heure que Napoléon ne tombât dans cette échaffourée, le 10 il était à Varsovie et le 19 décembre à Paris mais sans la présence de Napoléon, la grande armée tomba dans un désordre encore plus grand, ce fut un "sauve-qui-peut" presque général aggravé par la violence de l'hiver (des températures chutant jusqu'à - 27°), le 9.12. l'armée atteignait enfin Wilna qui fut aussi attaqué par l'avant-garde de Koutousov, après avoir quitté Wilna, il y eut encore la catastrophe du défilé de Ponari près de Kowno, mais le 3.1.1813 Koenigsbourg était atteint et les offensives russes se ralentissaient, la nature avait vaincu Napoléon >> un terrible et horrible récit raconté sur le vif par un auteur qui a assisté à la tragédie du début à la fin, le style est clair, bien tourné sans être trop exagéré et malgré les erreurs commises par le commandement durant cette campagne, Ségur garde toujours encore une certaine admiration pour son empereur |
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