série: | Histoire (Renaissance) |
éditeur: | Martel |
auteur: | Gaillard Robert |
classement: | biblio2B |
année: | 1948 |
format: | broché, avec jaquette |
état: | TBE |
valeur: | 40 € |
critère: | *** |
remarques: | rare première édition Martel 1948, un gros livre de 960 pages en très bon état avec sa jaquette légèrement frottée mais complète et en bon état, couverture par Brantonne le premier tome de la série, roman historique sur l'épopée de la conquête française aux Antilles dans les années 1600 sous l'impulsion de Richelieu, l'histoire est romancée avec les aventures amoureuses de la belle Marie des Isles, mais un récit bien soutenu décrivant très bien la vie d'époque aux Antilles, le tout basé sur des faits historiques véridiques (Jacques Dyel du Parquet, neveu de Pierre Belain d'Esnambouc, un grand corsaire, fut effectivement gouverneur en 1636 de la Martinique), d'autres personnages comme ses fidèles compagnons le flibustier Yves le Cercueil qui deviendra le capitaine Yves Le Fort et un jésuite le père Favel sont bien sûr fictifs Terminologie - regrattier = sous l'Ancien Régime, marchand qui vendait au détail légumes, fruits, épices et surtout le sel des greniers royaux relent de sentine = mauvaise odeur provenant de la cale d'un navire où s'amassent les eaux - anspect = barre amovible servant de levier pour faire tourner un cabestan - croquer le marmot signifie "frapper à une porte", devant laquelle une personne peut patienter longuement (attendre avec impatience) n.b. au XVIème siècle, le marmot était le montant des portes qui possédait une cloche ou un heurtoir - savre = (pêche), filet spécifique pour la pêche au lançon - in partibus = qui a le titre et non la fonction - la part du diable, chez les flibustiers, c'est le pillage - flibustier, du néerlandais vrijbuiter, qui fait du butin librement, synonymes: aventuriert, boucanier, pirate - senaut = genre de brick, goélette - beaupré (bowsprit en anglais) est un mât dit majeur (clé de mâture) d'un voilier, il se trouve à la proue d'un navire, fortement incliné vers l'avant - le mât d'artimon (mizzen mast en anglais) est le plus petit mât à l'arrière d'un voilier Information 1/ Pierre Belain, sieur d’Esnambuc est un marin, un flibustier, un aventurier et un colon français (1585-1637), il fut l'instrument pour la mise en place de la première "collonye" vantée par Isaac de Razilly et ensuite voulue par le cardinal de Richelieu, au prix, longtemps occulté, du massacre des autochtones et de la déportation esclavagiste des africains, il occupe de 1625 à 1635 Saint-Christophe, la Martinique, la Tortue, la Guadeloupe, et Marie-Galante, il revient en 1635 à Saint-Christophe, où il meurt en 1637 Pierre d'Esnambuc obtient la création de la Compagnie des îles d'Amérique, le 12 février 1635 et, de Richelieu, le droit d'établir des colonies, la compagnie charge Jean du Plessis, sieur d'Ossonville et Charles Lénard, sieur de l'Olive, de coloniser la Guadeloupe, tous ces colonisateurs commencent à introduire sur l'île des esclaves noirs pour les cultures de tabac et de canne à sucre en septembre 1635, Pierre Belain d'Esnambuc débarque dans la rade de Saint-Pierre de la Martinique avec 150 colons français venant de l'île Saint-Christophe, prend possession de l'île et fonde le fort Saint-Pierre pour le compte de la couronne de France et de la compagnie des îles d'Amérique, quelques mois plus tard, après là encore avoir massacré la plus grande partie des autochtones, il donne le commandement du fort à Jacques Dupont (ou Du Pont) et regagne l'île Saint-Christophe, il prend possession de l'île de la Dominique en novembre 1635 où l'a conduit un capitaine de Dieppe, Pierre Baillardel, Jacques Dupont, après avoir résisté à une attaque des indiens Caraïbes, est fait prisonnier par les espagnols au cours d'un voyage qu'il effectuait vers Saint-Christophe pour rendre compte de sa gestion, Pierre d'Esnambuc a alors nommé son neveu, Jacques Dyel du Parquet, comme gouverneur de la Martinique, en septembre 1636 2/ Jacques Dyel du Parquet (1606-1658) est gouverneur et lieutenant général de la Martinique qu'il rachète en 1651 après avoir été gouverneur de l’île pour le compte de la Compagnie des îles d’Amérique en 1647, il épouse Marie Bonnard avec laquelle il a plusieurs enfants dont deux survivent; en 1650, la compagnie des îles d’Amérique est ruinée, le 22 septembre 1650, du Parquet lui rachète les îles de la Martinique, de Sainte-Lucie, de Grenade et des Grenadines pour 41 500 livres en août 1651, lors d'un séjour en France, du Parquet obtient du roi une commission de gouverneur général pour les îles dont il est propriétaire et pour lesquelles il devient donc le représentant du monarque il meurt en 1658, Marie Bonnard, sa veuve demande l'arbitrage du roi pour faire valoir les droits de ses enfants mineurs à la succession de leur père, le 15.9.1658, le roi nomme Adrien Dyel de Vaudroques, gouverneur avec sa belle-sœur, Marie-Bonnard jusqu'à la majorité de l'aîné de ses fils. les colons reprochent aux Caraïbes d'accueillir les esclaves en fuite, le massacre de plusieurs colons qui s'étaient aventurés sur le territoire réservé des amérindiens en capesterre est l'élément déclencheur de la guerre de 1658 contre les Indiens caraïbes cette guerre se conclut par l'expulsion d'une grande partie des Caraïbes de la Martinique, certains s'enfuient vers la Dominique ou Saint-Vincent où les Français les acceptent, d'autres se suicident en se jetant du haut d'un promontoire, en mars 1660, un nouveau traité de paix, pour l'ensemble des îles, sera signé à Basse-Terre en Guadeloupe entre les Français représentés par Charles Houël et les Caraibes 3/ Pierre Fouquet, marquis de Belle-Isle est le père du célèbre Nicolas Fouquet, ministre des finances sous Louis XIV (on ne retient pas son nom dans l'encyclopédie)) n.b. le roman a été filmé en 1959 avec comme acteurs principaux: Belinda Lee, Folco Lulli, Dario Moreno et Magali Noël - Antille française - située entre la Guadeloupe et la Martinique, Saint-Christophe est le berceau de la colonisation des Antilles par la France et l'Angleterre, voire des Pays-Bas, lorsque le flibustier Pierre Belain d'Esnambuc se voit dans l'obligation de se retirer à Saint-Christophe en 1625, il rencontre sur place une communauté de planteurs huguenots français qui le secourent, ceux-ci partagent l'île avec des anglais sous la gouverne de Thomas Warner, un traité de partition de l'île est ratifié avant que Belain d'Esnambuc ne retourne en France afin de solliciter l'attention de la monarchie française, l'île est donc divisée en trois: les deux extrémités sont françaises alors que la section au milieu est anglaise, pendant l'occupation binationale de l'île, les uns les autres doivent constamment passer d'un quartier à l'autre pour se déplacer puisque le milieu, montagneux et couvert d'une dense forêt tropicale est inaccessible; la France cède Saint-Christophe à la Grande-Bretagne par le traité d'Utrecht en 1713 qui met fin à la guerre de Succession d'Espagne, en janvier 1782 l'île est attaquée par les Français, l'escadre de Grasse débarque une forte troupe qui contraint la garnison anglaise à la capitulation malgré une contre-attaque de la Royal Navy - De Poincy il est nommé lieutenant-général des îles d'Amériques pour le roi de France, en remplacement de M. d'Esnambuc, il quitte la France à bord de La Petite Europe le 12 janvier 1639 pour Saint-Christophe et s’établit à Saint-Barthélemy, dans une partie de Saint-Martin et à Sainte-Croix (1639-1660), confronté à la surproduction de tabac, l'une de ses premières décisions, le 26 mai 1639, est de signer avec l'autre gouverneur de l'île Saint-Christophe, le capitaine Thomas Warner un décret ordonnant la destruction de tous les plants de tabac et interdisant d'en planter de nouveaux pendant 18 mois car le marché européen du tabac est submergé et les prix ne sont plus assez rémunérateurs, en 1640, il envoie François Levasseur prendre possession de l'île de la Tortue, le 1er mai 1641, la Compagnie des îles d'Amérique le confirme dans le grade de Gouverneur de Saint-Christophe et Lieutenant Général des Iles de l'Amérique pour trois ans, à commencer de janvier 1642; installé à Saint-Christophe, il y deviendra le champion de la cause des Jésuites, en 1642, après avoir maté une petite sédition, il perd l'affection d'une grande partie des colons antillais par ses taxes et prohibitions concernant le commerce avec les Hollandais, remplacé à son poste par Noël Patrocle de Thoisy le 20 février 1645, il s'oppose au débarquement de son successeur parvenu à Saint-Christophe après avoir séjourné à la Martinique et la Guadeloupe, il refuse de reconnaître le sieur de Thoisy que lui avait donné comme successeur la Reine régente, il en résulte de graves troubles politiques dans les Antilles, une expédition contre Saint-Christophe est organisée depuis la Guadeloupe, les opérations sont menées par Du Parquet à partir du 18.1.1946 Du Parquet enlève les deux neveux de Poincy, puis est défait, réfugié auprès du commandant de la partie anglaise de l'île, il est trahi par ce dernier qui le livre à Poincy Poincy aurait ensuite fomenté des soulèvements contre la Compagnie à la Martinique, par un certain Boutain, puis un certain Beaufort, Marie Bonnard, épouse secrète de Du Parquet réussit avec l'aide de Le Fort, à amener le commandant en second de la Martinique, La Pierrière, à mettre fin à la sédition en assassinant Beaufort et en proposant l'échange de Du Parquet contre les neveux du commandeur de Poincy, finalement, Du Parquet est échangé contre Patrocle de Thoisy lui-même à la suite d'un complot auquel participent les lieutenants de Poincy dont La Vernade, et Le Fort et La Pierrière, Poincy expédie son prisonnier en France où il arrive le 17.5.1647, Du Parquet avait quitté St-Christophe le 6.2.1647 après une année entière de captivité Poincy, commandeur de l'ordre de Saint-Jean de Jérusalem, jouit de l'appui des puissants chevaliers de l'Ordre auprès de la Cour, il doit néanmoins payer 90 000 livres pour dédommager Patrocle de Thoisy, il reste sur l'île de Saint-Christophe que l'ordre de Saint-Jean de Jérusalem achète pour 120 000 livres à la Compagnie pour son compte Poincy y est confirmé comme gouverneur avec le titre de bailli, mais l'Ordre envoie Charles Jacques Huault de Montmagny pour le remplacer, selon Jean-Baptiste Du Tertre, étant donné le sort réservé au précédent remplaçant par Poincy, Montmagny décida de se faire discret et de s'établir à Cayonne (maintenant Cayon), un hameau de Saint-Christophe, en attendant la mort de celui qu'il devait remplacer, Montmagny décéda finalement le premier, son neveu Robert de Longvilliers de Poincy lui succède - Thomas Warner en 1624, le capitaine Thomas Warner s'établit à Saint-Christophe où il noue des relations d’amitiés avec le chef indien caraïbe: Kalinago, l'Ouboutou (grand chef) "Tegremante", quelques mois plus tard, ils sont rejoints par une expédition menée par le français Pierre Belain d'Esnambuc qui cherche un refuge pour réparer son navire après un combat contre des vaisseaux espagnols - capitaine Yves Le Fort alias Yves le Cercueil aurait existé dans les Antilles lors du gouvernement de Du Parquet, mais il n'est pas cité dans l'histoire encyclopédique - Particelli d'Emery Michel Particelli d'Émery o(1596-1650), fils d'un banquier de Lyon, d'une famille originaire de Lucques en Italie, fut conseiller de Richelieu et de Mazarin dans le siècle de Louis XIV, Voltaire le décrit comme un surintendant dont l’âme était plus basse que la naissance et dont le faste et les débauches indignaient la nation, cet homme inventait des ressources onéreuses et ridicules, il créa des charges de contrôleurs de fagots, de jurés vendeurs de foin, de conseillers du roi crieurs de vin; il vendait des lettres de noblesse, etc il est aisé de juger combien les esprits furent soulevés contre ces deux italiens (Mazarin et d'Emery), venus tous deux en France sans fortune, enrichis aux dépens de la nation et qui donnaient tant de prise sur eux, le parlement de Paris, les maîtres des requêtes, les autres cours, les rentiers s’ameutèrent, en vain Mazarin ôta la surintendance à son confident Émery et le relégua dans une de ses terres: on s’indignait encore que cet homme eût des terres en France... |
couvertures: |