BD-Basiliensis

Cagliostro (les vies de)

série:	Mysticisme
éditeur:	Grasset
auteur:	Photiadès Constantin
classement:	biblio2B
année:	1932
format:	broché
état:	TBE
valeur:	10 €
critère:	*
remarques:	les vies du comte de Cagliostro arrivée en 1788 d'Alexandre de Cagliostro et de son épouse la comtesse Serafina à Rovereto (Venetie), c'est ici qu'un mystérieux Clementino Vanneti (1745-1795) écrivain italien suit l'ascension du Maître et de ses talents de guérisseur n.b. mystagogue = prêtre, personne qui initie aux mystères sacrés, à un savoir ésotérique histoire rétroactive de la vie de Cagliostro, en 1781 à Bâle, Cagiostro guérit l'épouse de Jacques Sarasin >> p. 33 les domiciles à Bâle de la maison bleue (Reichensteiner Hof) et de la maison blanche (Wendelstoerfer Hof) - en 1785 Cagliostro est mêlé avec le cardinal de Rohan dans l'affaire des colliers - Cagliostro du nom de Giuseppe Balsamo était né à Palerme le 2.6.1743, son père mourut tôt et Giuseppe fut recueilli par un parent du nom de Cagliostro dont il prit aussi le nom plus tard, il se passionna pour l'astrologie, l'alchimie, la cabale (occultisme) et la magie - il rencontre Lorenza Feliciani qui deviendra comtesse Serafina (1751-1810) avec qui il voyage d'abord sur les côtes méditerranéennes, on les retrouve à Londres en 1772, Cagliostro a alors 27 ans, puis à Paris en 1773, en 1777 il entre dans la confrérie des francs-maçons >> p. 150 tournée des loges en Allemagne >> p. 165 selon Cagliostro, le commerce avec les esprits ne représentaient pas une grâce si extraordinaire, chacun de nous peut l'obtenir au moyen des exercices spirituels >> p. 169 tout d'abord, Cagliostro posait en principe l'existence de l'être suprême et l'immortalité de l'âme, sa préférence allait aux philosophes Pythagore et Salomon - séjour à Petersbourg, puis il fonde une loge en 1780 à Varsovie, en septembre il retourne à Strasbourg où il passe la plupart de son temps avec des incursions à Bâle >> p. 193 à entendre les loges, Cagliostro possédait la véritable chimie et la médecine des anciens égyptiens ainsi que la pierre philosophale ( hypothétique substance alchimique avec trois propriétés essentielles: changer les métaux en or, guérir les maladies et prolonger la vie humaine au-delà de ses bornes naturelles >> p. 196 description du comte-thaumaturge (qui fait des miracles), à Strasbourg, l'un de ses plus grands admirateurs fut le cardinal de Rohan et la réputation de Cagliostro atteint même la cour royale à Versailles >> p. 221 l'épisode avec Madame de La Motte >> p. 225 les relations de Cagliostro avec la Suisse (lac Léman, canton de Berne les bâlois Sarasin, Wielandt, baron de Planta et avec le sieur Lavater) n.b. Johann Kaspar Lavater (1741-1801) était un théologien suisse et écrivain de langue allemande, membre de la franc-maconnerie, il s'est surtout fait connaître pour son ouvrage sur la physiognomonie: l'art de connaître les hommes par la physionomie, c'est un analogiste, souvent attiré par la théosophie (doctrine ésotérique du divin), toujours curieux de manifestations supranaturelles n.b. Emanuel Swedenborg (1688-1772) était un scientifique, théologien et philosophe suédois, dans la première partie de sa vie, Swedenborg est un scientifique et un inventeur prolifique, ce qui lui vaut alors dans certains cercles le surnom de Léonard de Vinci du Nord ou encore d’Aristote de Suède à l’âge de cinquante-six ans, il déclare être entré dans une phase spirituelle de sa vie et a des rêves et des visions mystiques dans lesquels il discute avec des anges et des esprits, voire avec Dieu et Jésus-Christ, et visite le paradis et l'enfer; en 1817, est fondée à Cambridge, Massachusetts, la Swedenborgian Church of North America >>p. 230 le Grand dieu "il Grande Iddio" (iddio = dieu) >> p. 232 la kyrielle des remèdes de Cagliostro >> p. 235 les nombreux pseudonymes du comte Cagliostro dont Giuseppe Balsamo et marquis Pellegrini >> p. 236 les oracles de Cagliostro >> p. 240 il est réputé comme faiseur d'or >> p. 251 instaurateur du rite égyptien, il est aussi nomme le Grand-Cophte - de 1783 à 1784, Cagliostro parcourt les loges de France, Bordeaux, Lyon où il fonde la loge surnommée "la sagesse triomphante", il est au pinacle de sa gloire - le 30.1.1785 le couple Cagliostro s'installe à Paris >> p. 270 Cagliostro avait prophétisé une bonne couche de la reine pour le duc de Normandie et une fois de plus, ses prédictions se réalisaient >> p. 275-277 la pratique du grand jeûne pour la régénération du corps n.b. selon l'auteur, l'histoire du collier de la reine, confectionné en esclavage = composé de plusieurs chainettes entremêlées par les joailliers Boehmer et Bassenge qui en demandaient 1,6 mio de livres; Marie-Antoinette aurait désiré acquérir ce collier, toutefois trop cher pour sa cassette, malgré la défense du roi, elle acheta le collier à crédit par une lettre de confirmation signée de sa main, cette transaction fut effectuée par l'entremise de Madame de La Motte et du cardinal de Rohan qui voulait se remettre en grâce auprès de la reine, mais les lettres de la reine adressées à Madame de La Motte furent fabriquées par un faussaire et le cardinal de Rohan tomba dans le piège, finalement, les joailliers se rendirent compte que le collier n'était pas chez la reine qui n'avait d'ailleurs jamais voulu vraiment l'acquérir, les joailliers etle cardinal avaient été dupés par Mme de La Motte et le cardinal berné dût payer le prix du collier, de plus, Mme de La Motte entraîna Cagliostro dans cette affaire en faisant croire que c'était lui qui détenait le collier; le 22 août 1785, le cardinal, Mme de La Motte et le couple Cagiostro furent arrêtés et retenus à la Bastille - un peu plus tard, Louis XVI, avec sa bénignité habituelle (bienveillance) revint sur sa décision fit au moins relâcher la comtesse >> p. 303 le procès de Cagliostro >> p. 285 les sept serments de la franc-maconnerie de Paris les principaux accusés étaient toutefois Retaux de Villette (le faussaire) et Madame de La Motte (la fraudeuse) le cardinal et Cagliostro furent finalement relâchés en juin 1786 n.b. Louis Marc Antoine Rétaux dit Rétaux de Villette (1741-1797) était un faussaire et aventurier français, il est connu pour être un des protagonistes de l'affaire du collier de la reine, Villette y joue le rôle de faussaire, écrivant des lettres imitant l'écriture et la signature de Marie-Antoinette, faisant ainsi croire que la reine souhaite se rapprocher du cardinal de Rohan pour acquérir un collier de diamant de grande valeur en cachette du roi, le faussaire commet à cette occasion une erreur, en signant Marie-Antoinette de France, alors que la reine signe simplement Marie-Antoinette, il confie les lettres à la comtesse de La Motte qui les présente à son tour au cardinal de Rohan, le persuadant d'acheter le collier pour le compte de la reine; pour conclure l'escroquerie, Villette se déguise en valet de pied portant la livrée de la reine, à qui la comtesse de La Motte confie le fameux collier que le cardinal vient de lui remettre, lors du procès devant le parlement de Paris, Villette témoigne contre ses complices le comte et la comtesse de La Motte, reconnu coupable, il est exilé hors de France et trouve refuge en Italie, il publie à Venise en 1790 un ouvrage intitulé mémoire historique des intrigues de la cour - toutefois, peu estimé par le roi, Cagliostro et Serafina gagnèrent l'Angleterre, mais l'ambiance anglaise ne leur fut pas très favorable et en septembre 1786, le comte de Cagliostro était déjà lentement passé de mode - en 1788, retour en Suisse et avec l'aide du banquier Sarasin de Bâle, Cagliostro et son épouse s'installent près de Bienne, mais Cagliostro se lassait de vivre entre un petit lac et les hautes montagnes suisses, dernière visite à Bâle chez les Sarasin, puis départ pour Turin, Gênes, Verone et enfin à Rovereto le 24.9.1788 >> p. 364 visite de Goethe en Sicile chez la mère et la soeur de Cagliostro - pour un temps, Cagliostro retrouva les fastes de Strasbourg en pratiquant ses dons de guérisseur à Trente - par la suite, il se rend à Rome où croyait-il, les ministres du pape n'avaient rien à lui reprocher, un capucin suisse, Hyacinthe-Antoine Roulier, originaire du Valais, lui servit de secrétaire - mais Serefina commençait à se repentir et divulgua au Saint-Office les relations de Cagliostro avec la franc-maconnerie et suite à l'enquête, menée par le pape Pie VI, celui-ci donna l'ordre d'appréhender le comte en janvier 1790 au château Saint-Ange - on accusait alors Cagliostro de fomenter des troubles à la révolution française et le pape refusait à prendre exemple sur la faiblesse de Louis XVI >> p. 404 les chefs d'accusation - il en résulta la sentence que Cagliostro serait détenu à perpétuité à la forteresse de San Leo >> p. 419 description de San Leo, une prison dans le ciel et le 23.8.1795, après cinq ans d'emprisonnement, Cagliostro meurt dans sa cellule suite à une déficience cardiaque >> un livre au récit en partie intéressant (pages 200 à 300), mais en tout cas bien détaillé Information, le comte de Cagliostro - mais quel est donc ce prophète dont les Grands du royaume parlent avec admiration et que les pauvres vénèrent tant il est généreux? quel est donc ce mage, instrument d'une implacable et secrète volonté? quel est donc ce médium, qui sait lire l'avenir dans une simple carafe d'eau? le comte Cagliostro a longtemps fasciné les imaginations, Alexandre Dumas, dans son Joseph Balsamo, lui a taillé une légende sur mesure, ses tours de magies et sa qualité de "grand Cophte" lui ont valu l'amitié des ésotéristes, on ne connaîtrait de lui que les ragots de l'époque si un de ses protégés, promu garçon de laboratoire du comte avant de devenir un des plus grands savants français du XIXème siècle, n'avait laissé un journal de note prises sur le moment après l'argent, les femmes, son mariage avec Lorenza Feliciani, en 1768, fait prendre un nouveau tour à ses escroqueries, intelligente et réaliste, Lorenza comprend que les trafics minables de son mari ne peuvent le mener qu'en prison, elle pousse Balsamo à utiliser au mieux la diversité de ses talents; elle sera son imprésario et, dans le lit des Grands de la terre, sa carte de visite, ayant tâté du proxénétisme, il admet parfaitement de voir sa jeune femme servir leurs intérêt communs dans ces mêmes lits Joseph Balsamo est devenu comte de Cagliostro, Lorenza se fait appeler Séraphina, ils ont quitté l'Italie, où il aurait été trop facile de les confondre ils passent ainsi en Espagne, en Angleterre et arrivent en France, on les revoit ensuite en Angleterre, on parle d'eux à Paris, ils sont à Cadix, on les revoit à Lisbonne, ils reviennent en Angleterre on prétend qu'il est capable, par la magie, de faire grossir des diamants, une lady, plus crédule que les autres, lui confie une rivière de diamants, hélas, l'expérience échoue et les diamants s'évaporent... pour se rematérialiser dans la malle du comte où on les retrouve après des recherches, le comte va donc perfectionner ses connaissances magiques sur la paille humide des cachots, Lorenza aidant, il n'y restera pas longtemps La tournée européenne se poursuit: Amsterdam, Bruxelles, Saint-Petersbourg c'est à cette époque-là que le comte délaisse un peu la magie pour l'ésotérisme, devant des auditoires éberlués par son aplomb et son ton de sincérité, il raconte son enfance et parle des forces mystérieuses qui ont guidé son éducation spirituelle, petit à petit, la légende de Cagliostro prend corps, il peaufine son personnage que peut-il bien raconter pour produire un tel effet sur les aristocrates de ce XVIIIème siècle? si l'on en croit Goethe, qui, dans son voyage en Italie, fit d'assez grandes recherches sur Cagliostro en vue de son drame le Grand Cophte, Joseph Balsamo aurait pris d'abord à Naples l'habit des frères de la Miséricorde, voués au soulagement des malades, puis se serait fait recevoir dans l'ordre des médecins d'où il aurait été chassé pour sa mauvaise conduite, c'est alors, et à la suite de son affaire avec l'orfèvre Marano qu'il aurait adapté la vie d'aventures et de tromperies qui a rendu son nom célèbre sa vie était celle d'un charlatan procurant un prétendu élixir de longue vie, des remèdes qui devaient rendre toujours la santé, évoquant les morts avec lesquels il se vantait de mettre ses adeptes en communication, prédisant l'avenir, le montrant dans l'eau d'une carafe où seule une jeune fille entièrement pure, qu'il appelait la Colombe, pouvait lire, il se vantait aussi de posséder la science hermétique, de faire de l'or et du diamant, partout, du reste, il semait l'or sur son chemin, avait des banquiers attitrés: Sarasin à Bâle, Hans Costard à Lyon, l'on a supposé, avec quelque vraisemblance, qu'il était affilié à des sociétés secrètes dont il était l'agent richement payé (franc-maconnerie) à partir de 1786, l'obscurité se fait de nouveau sur l'existence de Cagliostro, après un séjour de deux ans à Londres, il se rendit à Bâle, à Bienne, à Aix-les-Bains en Savoie, à Turin, à Gênes, à Vérone, enfin à Rome, où, le 23.12.1789, la police de l'inquisition le fit saisir et emprisonner avec sa femme au château Saint-Ange, le 7 avril 1791, un arrêt le condamna à mort, comme pratiquant la franc-maçonnerie, la peine fut commuée en prison perpétuelle, qu'il subit au château de Léon, sa femme, condamnée également à une réclusion perpétuelle, fut enfermée au couvent de Sainte-Appoline note spéciale la sépulture de Cagliostro n’a pas été retrouvée, un fait particulier s'est produit en 17978, lors de la prise de la Rocca de San Leo par un contingent polonais sous les ordres du général Jean Henri Dombrowski, le général remit les prisonniers restants en liberté, ceux-ci accompagnés par divers soldats déterrèrent les restes de Cagliostro et prirent son crâne pour y trinquer à la liberté retrouvée cet épisode macabre fut rapporté par un témoin oculaire, Marco Perazzoni, décédé en 1882, à l'âge de 96 ans, au prélat Oreglia di S. Stefano, quand le comte mourut, j'avais 7 ans, je me souviens très bien de son enterrement, son corps, habillé, déposé sur un battant de porte en bois, fut transporté à épaule par quatre hommes, lesquels, une fois sortis de la forteresse, descendirent vers l'esplanade, ceux-ci étaient fatigués et transpiraient beaucoup (c'était le mois d'août), afin de se reposer, ils posèrent la dépouille sur le parapet d'un petit puits qui existe encore, et ils allèrent boire un verre de vin, ensuite ils récupérèrent le cadavre et le conduisirent au lieu de la sépulture, moi, tenu par la main par un de ma parenté, je suivais le triste et misérable convoi, comme il n'y avait aucun curé, ce convoi avait un aspect diabolique, à sa vue, les rares passants s'enfuyaient en faisant le signe de croix, une fois la fosse creusée, le cadavre fut descendu au fond, sous sa tête, ils mirent un gros caillou, sur son visage un vieux mouchoir, ensuite ils couvrirent de terre, quelques années après arrivèrent les polonais qui prirent la forteresse, ceux-ci remirent en liberté les condamnés qui aidés par des soldats se mirent à creuser la sépulture, 'emparèrent du crâne de Cagliostro et y burent du vin, ceci dans les cantines du comte Nardini de San Leo
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