racines

série: Société
éditeur: J'Ai Lu
auteur: Haley Alex
classement: biblio2B
année: 1976
format: broché
état: TBE/N
valeur: 12 €
critère: *
remarques: racines
le roman d'un esclave noir embarqué sur un navire-négrier
tomes 1 et 2

tome 1
1750, en Gambie, dans la tribu des Mandingues,
le jeune Kounta Kinté est enlevé et jeté dans la cale
d'un voilier en partance pour l'Amérique
>> p. 71 l'histoire du grand empire mandingue,
dans leur tradition, à l'exception de ceux qui avaient été condamnés pour un délit,
l'on ne pouvait vendre un esclave s'il n'acceptait pas
le nouveau maître qu'on lui destinait
>> p. 138 le royaume de l'antique Ghana où le roi Kanissaaï
possédait mille chevaux et à chacun d'eux étaient attachés trois serviteurs
et ces chevaux avaient leur urinoir de cuivre personnel
>> p. 139 l'empire du Mali avec la cité fabuleuse de Tombouctou,
premier centre culturel de l'Afrique
>> p. 140 Djoulou Kar Naïni, puissant roi d'or et d'argent,
que les toubabs (hommes blancs) appelaient Alexandre le Grand
>> p. 143 la cérémonie d'initiation pour la circoncision
>> p. 145 les toubabs et autres sauvages!>>
>> p. 169 l'exploitation de l'or au Ghana,
surnommé côte de l'or

et ce ne sera qu'à la page 200 que Kounta sera capturé
et qu'alors commencera son périple chez les négriers,
la moitié du tome 1 étant consacré au développement du jeune noir Kounta
jusqu'à son adolescence, son origine
et celle de sa tribu, une des plus célèbres d'Afrique

tome 2
le récit raconte dès 1788 les périples de Kounta dans des plantations
de Virginie et de Caroline du Nord ainsi que son épopée familiale,
c'est à ce moment que Kounta sait que jamais plus, il ne reverra son Afrique bien-aimée,
ni ne recouvrera la liberté, malgré ses nombreuses tentatives de suite
lors de laquelle on lui coupera même un pied comme punition
(peut'être un peu exagéré, il faut dire que la première tentative était sanctionnée
par des coups de fouet et un collier de fer rébarbatif,
la 2ème fois on pouvait couper le jarret et la 3ème fois, c'était la condamnsation à mort
bien qu'un esclave était quand même une pièce de valeur!)

Kounta, pour survivre et s'affirmer être un homme, va fonder sa lignée sur cette terre,
il épouse Bell, une servante du maître, avec qui il aura une fille nommée Kizzy
qui va perpétuer la lignée en sept générations de 1800 à 1967

Kizzy avec son nouveau maître Tom Lea aura
un fils: George Lea surnommé Chicken George
>> p. 170 les combats de coqs qui étaient élevés par Chicken George,
puis George épousera Matilda, ils eurent ensemble 8 enfants dont Tom
qui deviendra un forgeron attitré et reconnu,
la benjamine de Tom deviendra une journaliste bien connue
et c'est elle qui étudiera les origines de sa famille
>> p. 340 un des descendants aura même son propre commerce de bois
>> p. 349 à 355 résumé de l'arbre généalogique de la descendance de Kounta

ainsi s'écoulera l'épopée familiale de Kounta Kinté:
passions héroïques, viols, séparations déchirantes, humiliations
et pourtant passion de vitre et de donner la vie
pour que soit exaucé le voeu de l'ancêtre africain

>> un roman assez intéressant mais avec quelques passages un peu longuets

n.b. un feuilleton télévisé nommé racines a été tiré de ce livre,
il existe toutefois de nombreuses différences
entre la mini-série et le roman sur lequel elle repose

annexes
- couverture des deux tomes J'Ai Lu
et du livre sur la série TV avec le portrait de Kounta Kinté esclave

Information
- racines (titre original: roots, the saga of an American black family)
est un roman de Alex Haley publié en 1976
sur l'histoire d'une famille afro-américaine en Amérique du Nord,
de l'époque de l'esclavage à l'époque contemporaine,
l'auteur a remporté le prix Pulitzer 1977 pour cet ouvrage

ce roman a été décrit à l'origine comme "fiction", mais vendu en librairie
dans le rayon des ouvrages non romanesques,
l’auteur consacre le dernier chapitre du livre
à décrire ses recherches dans les archives et les bibliothèques
pour soutenir avec des documents écrits la tradition orale de sa famille,
cependant, les historiens et les généalogistes
ont relevé des erreurs critiques dans ces recherches,
la majeure partie du roman n'est pas étayée, voire contredite, par les preuves disponibles

ce roman raconte l'histoire, sur plusieurs générations,
d'une famille d'esclaves afro-américains,
leur quotidien y est dépeint sans concession:
travail forcé, viols, vente et séparation des membres d'une même famille, ségrégation

depuis la publication de racines, de nombreuses informations
discréditant sa création ont été publiées,
pour qualifier son roman, Haley a inventé le terme de faction,
terme combinant fact (fait) et fiction
et il a reconnu que la plupart des dialogues et des incidents étaient fictifs,
il a néanmoins affirmé avoir réussi à remonter sa lignée familiale à Kunta Kinte,
un africain capturé dans le village de Juffureh, dans l’actuelle Gambie,
il a également suggéré que son portrait de la vie et des personnages
parmi les esclaves et les maîtres en Virginie et en Caroline du Nord
était basé sur des faits qu’il avait confirmés par des documents historiques

néanmoins, les graves erreurs, dans les antécédents familiaux
et les descriptions historiques de Haley,
sur la période précédant la guerre de Sécession,
relevées par les historiens et les généalogistes
les ont conduits à suggérer que Haley est loin de s’être appuyé
aussi largement qu’il l’a affirmé sur des preuves factuelles

en Afrique, l’unique confirmation africaine de l’histoire de la famille de Haley
émane d’un habitant de Juffureh du nom de Kebba Kanga Fofana,
qui disait être un griot, et qui aurait décrit le clan Kinte
comme une famille dans laquelle les hommes étaient des forgerons,
issus d’un marabout nommé Kairaba Kunta Kinte, originaire de Mauritanie,
selon Haley, Fofana lui aurait dit: "à peu près au moment où les soldats du roi sont venus,
l’aîné de ces quatre fils, Kunta, a quitté ce village pour couper du bois
et n’a jamais été revu, or, Fofana n’était nullement un griot,
et le directeur des archives nationales de Gambie a même écrit à Alex Haley
pour lui faire part de ses doutes sur la fiabilité de Fofana,
lors de répétitions répétées de l’histoire, ce dernier a changé les détails clés
sur lesquels s’était basé Haley pour son identification

l’historien de la traite négrière en Afrique de l’Ouest, Donald R. Wright,
a constaté que les anciens et les griots de Gambie ne pouvaient pas fournir
d’informations détaillées sur les personnes ayant vécu avant le milieu du XIXème siècle,
pourtant, tout le monde avait entendu parler de Kunta Kinte,
parce que Haley avait raconté son histoire à tant de gens, que son histoire
avait fini par être assimilée aux traditions orales de la Gambie,
générant une référence circulaire, où il n’entendait, en réalité,
que l’écho de ses propres propos au lieu d’une confirmation indépendante
de l’histoire de Kunta Kinte

le roman montre Juffureh comme un village qui n’a entendu parler
de rumeurs d’hommes blancs qu’en 1767,
or ce village ne se trouve qu’à 3 km de l’important centre commercial
de l’île James occupé par les britanniques en 1661,
le roi de Barra avait permis aux britanniques d’établir un fort sur l’île,
à condition qu’aucun de ses sujets ne soit asservi sans sa permission,
Haley a admis avoir choisi l’année 1767 pour que
"le moment où les soldats du roi sont venus" corresponde à ses recherches américaines

en Virginie et en Caroline du Nord, l’historien Gary B. Mills
et la généalogiste Elizabeth Shown Mills, spécialistes de l’histoire afro-américaine et du Sud,
ont conclu, après avoir suivi les traces de Haley dans les recensements,
les registres de titres et les testaments:
non seulement les mêmes registres de plantation, testaments et recensements
cités par M. Haley ne permettent pas de documenter son histoire,
mais ils contredisent tous les énoncés de la lignée afro-américaine de Racines
d’avant la guerre de Sécession

la famille Waller possédait déjà l’esclave Toby en 1762,
cinq ans avant que le Lord Ligonier ne débarque Kunta Kinte à Annapolis,
Haley avait simplement succombé à un recherche biaisée d’information
dans sa recherche de références à Toby après 1767,
le Dr Waller n’avait pas de plantation à lui ou de cuisinier nommé Bell,
car il était handicapé et vivait avec son frère John,
Toby semble également être mort avant 1782, huit ans avant la naissance de sa fille Kizzy,
missy Anne n’aurait pu être la camarade de jeu d’enfance de Kizzy,
car à cette époque, Ann Murray était une femme adulte et déjà mariée,
en fait, il n’existe aucune trace d’une Kizzy ayant appartenu à l’un des Wallers,


après avoir découvert le registre de titres, Haley aurait ensuite découvert
la liste du recensement de 1870 du foyer de Tom Murray,
il existe, par conséquent, une lacune de plus de 90 ans
avec l’histoire orale de la famille Haley,
G. et E. Mills ont enquêté sur l’histoire orale
et n’ont trouvé aucune preuve corroborante dans le dossier historique,
loin d’être né dans une famille pauvre, Tom Lea venait, au contraire,
d’une famille aisée de planteurs,
les registres ne mentionnent aucune Kizzy ou George parmi les esclaves de Tom Lea,
il n’y a également aucune trace d’un mulâtre George Lea marié à une Mathilde,
Haley a décrit George Lea comme un habile dresseur de poulets envoyé en Angleterre
lorsque Tom Lea a connu des difficultés financières dans les années 1850,
or Tom Lea est mort au cours de l’hiver 1844-45

Haley a commencé par concéder avoir pu être égaré par ses recherches en Afrique
et admis avoir pensé à appeler racines un roman historique,
mais que ce n’était tout de même pas de sa faute si Fofana n’était pas fiable,
il a également reproché à ses détracteurs de trop se fier aux documents écrits
pour le réfuter, dans la mesure où ceux-ci sont sporadiques et souvent inexacts
en ce qui concerne des données telles que les naissances d’esclaves
et les transactions immobilières,
selon lui, l’histoire orale soigneusement préservée est sans conteste
la meilleure source de généalogie afro-américaine,
pourtant, G. et E. Mills semblent avoir découvert dans les documents écrits
de bien meilleurs éléments que l’histoire orale de Haley:
le père du docteur William Waller était le colonel William Waller
qui possédait un esclave nommé Hopping George
dont la description est compatible avec une blessure au pied,
le colonel Waller possédait également un esclave nommé Isbell
qui pourrait correspondre au Bell de la légende de la famille Haley,
le père de Tom Lea vivait dans le comté de Spotsylvania, en Virginie,
et il a peut-être acheté des ancêtres de Haley aux Wallers,
lorsque la famille Lea s’est installée en Caroline du Nord,
ils auraient emmené leurs esclaves avec eux,
les Lea vivaient à proximité des Murray et des Holt,
et il y a trois Kizzy associées aux familles Lea et Murray
dans les archives d’après la guerre de Sécession

l’historien Henry Louis Gates, ami de Haley, a reconnu, bien des années après sa mort,
avoir des doutes quant aux affirmations d’Haley:
la plupart d’entre nous pense qu’il est très improbable
qu’Alex ait trouvé le village d’où sont issus ses ancêtres,
racines est un travail d’imagination plutôt qu’une étude historique stricte

au printemps de 1977, alors que Racines avait atteint la célébrité à l’échelle nationale,
l’auteur américain Harold Courlander s’est aperçu que la partie décrivant
la vie de Kunta Kinte était en réalité tirée du plus célèbre de ses romans l'Africain,
publié en 1967, relatant l’histoire du jeune africain Hwesuhunu,
sa capture comme esclave en Afrique, ses expériences à bord d’un navire négrier
et sa lutte pour conserver sa culture natale dans un nouveau monde hostile

en 1978, Courlander intente une action devant le tribunal de district sud de New York,
accusant Alex Haley, l’auteur de Racines, d’avoir copié 81 passages de son roman,
la note préparatoire au procès de Courlander dans le procès
pour violation du droit d’auteur affirmait que
l’accusé Haley avait accès à et copié de manière substantielle
le roman l’Africain de Courlander,
sans l’Africain, Racines aurait été un roman très différent et moins réussi,
et il est douteux que M. Haley ait pu écrire Racines sans l’Africain,
M. Haley a copié le langage, les pensées, les attitudes, les incidents,
les situations, l’intrigue et le caractère du personnage



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