série: | Société |
éditeur: | Ecole des Loisirs |
auteur: | Pluchon Pierre |
classement: | biblio2B |
année: | 1981 |
format: | broché |
état: | TBE/N |
valeur: | 6 € |
critère: | ** |
remarques: | les négriers, le commerce des esclaves africains Introduction - l'esclave remplaçant alors la machine - l'Afrique étant elle-même société esclavagiste, elle devint le réservoir d'esclaves pour les blancs - ce sera le bois d'ébène de l'Afrique - dès 1441, les portugais sont les premiers à s'adonner à la traite des noirs pour leurs plantations de canne à sucre >> p. 6 en quatre siècles, les européens transportent une quinzaine de millions d'africains vers les Ameriques - des mobiles économiques expliquent donc le commerce négrier (sucre, café, or, tabac, coton, indigo, etc) et on évoque des arguments religieux pour délivrer les noirs du mal et les convertir au christianisme - mais commençent aussi les condamnations le splus violentes sur l'esclavage par certains humanistes - il faudra attendre la fin du XIXème siècle pour abolir complète ment l'esclavage nota bene: africains déportés par les blancs en Amérique (1450 à 1870) chiffres en millions: - 4,0 mio par les portugais et brésiliens - 2,5 mio par les anglo-américains - 2,0 mio par les français - 2,0 mio par les espagnols - 1,0 mio par les néerlandais et danois en réalité, on peut toutefois ces déportations à 15 mio au total 1/ préparatifs d'une campagne négrière - en France, les plus grands négociants de Nantes, Bordeaux, La Rochelle et Le Havre sont mêlés à la traite des noirs qui nécessite des investissements importants >> p. 11 le commerce triangulaire (Europe >> Afrique >> Amérique >> Europe) >> p. 13 description des navires négriers pouvant contenir jusqu'à 500 captifs avec des équipages de 35 à 50 marins >> p. 18 dont le règlement est très tricte - l'équipage est divisé entre matelots et spécialistes = la maistrance 2/ la route de l'Afrique - la navigation manque encore d'exactitude (l'instrument pour mesure la longitude n'existera qu'à partir de 1765) nota bene a) latitude = position au nord et au sud de l'équateur - c'est une opération astronomique assez simple, cette mesure a d'abord été effectuée à l'aide du gnomon (cadran solaire) dès l'Antiquité grecque, puis les Arabes l'ont affinée par l'usage de l'astrolabe, en navigation, à la fin du 19ème siècle, on la mesurait à l'aide du sextant b) longitude = positionnement est-ouest d'un point sur terre, la longitude de référence est le méridien de Greenwich - c'est John Harrison, un horloger anglais, qui réussit à résoudre le problème en 1736, à l'aide de son chronomètre à longitude - l'itinéraire principal vers l'Afrique passait par les Canaries, les îles du Cap Vert et vers l'îlot de la Gorée (près de Dakar), on se rapproche alors de la côte africaine, le voyage durant env. trois mois >> p. 24 les meilleurs sites riches en captifs: Gambie, Sierra Leone, côte des graines (Liberia), côte des dents (Côte d'Ivoire), côte de l'or (Ghana), côte des esclaves (Togo, Benin, Nigeria), >>p. 27 témoignage d'un fameux négrier clandestin: Theodore Canot: des sociétés stupides, assujettis aux rois africains, idolâtres, paresseux dont le sort est souvent meilleur comme esclave en Amérique (esclavage doux des plantations?) que barbare en Afrique - les plaques tournantes du commerce des négriers: Cap Coast = côte d'or pour les anglais, Elmina pour les hollandais, l'île Gorée pour les français avec fort Juda au Benin 3/ l'achat des captifs - le Yavogan = le ministre du roi pour le commerce avec les blancs qui exige un protocole avant les véritables négotiations d'achat - le comptoir = la factorerie est alors ouvert pour les négotiations - les esclaves sont principalement des prisonniers provenant de guerres entre tribus >> p. 46 l'examen anatomique des corps nus qui sont examinés attentivement par les maquignons qui tentent de dépister le mieux possible les imperfections (maladies, ulcères, malformations, etc) 4/ la route de l'Amérique - le voyage dure de 40 à 60 jours, - seuls les hommes sont enchaînés - dans les bateaux, une atmosphère irrespirable et répugnante accompagne les nègres durant la traversée - il faut craindre les révoltes des captifs et le règlement impose donc un encadrement sévère - l'hygiène et le chirurgien de bord jouent un rôle important - deux fois par jour, la cargaison est douchée et les crânes sont rasés pour éviter la vermine dans la chevelure frisée - la nourriture est la plupart du temps constitué d'un gruau de fèves assaisonné de piment, huile de palme et de citron - le principal souci, c'est l'eau douce qu'il faut renouveler souvent et surveiller étroitement pour pallier les méfaits du croupissment - on s'efforce aussi de distraire les captifs dans la mesure du possible (avec des chants et de la musique de tam tam) >> p. 78 le scorbut, affection mortelle conséquente à une alimentation insuffisante en vivre frais, particulièrement en légumes et en fruits, frappe tous les navires au long cours, elle est donc la maladie la plus à craindre tout comme les épidémies provoquées par la chaleur et la saleté règnant dans les cales, tels que dysenterie, fièvre contagieuse, etc - le taux de mortalité durant la traversée est d'environ 15 % -à l'arrivée, les noirs sont encore soignés et enduits d'huile de palme pour rendre les peaux souples et lustrées, puis une campagne de publicité pour la vente est souvent mise en branle 5/ la vente des esclaves - les Antilles françaises dont la plus riche colonie était Saint-Domingue ne comptait pas moins de 1 million d'esclaves - et suite à la demande incessante, les prix pour les nègres augmentaient sans cesse - ceux-ci commencaient leur travail dans les plantations après une semaine de soins et repos >> p. 86 les africains en ont terminé avec l'aventure négrière, devant eux s'ouvre maintenant la carrière douloureuse et meurtrière de l'esclavage américain - et pour l'équipage des négriers, le retour vers la mère patrie n'est pas toujours de tout repos (tempêtes, pluies, etc) ce qui fait vite détériorer la cargaison ramenée d'Amérique Conclusion - malgré les risques (mais dès le XVIIIème siècle, on commence en partie à pouvoir s'assurer à Paris et à Londres avec les Lloyd's), la traite des noirs est plutôt lucrative et occupe nombre d'industries et de mains-d'oeuvre - mais cette déportation massive engendrera le problème explosif des communautés noires en Amérique, elle apportera toutefois aussi un legs culturel avec entre autres le jazz et les negro spirituals - un livre donnant un résumé assez intéressant des conditions de la traite des noirs n.b. le mot négrier désignant conjointement celui qui fait la traite des noirs et les bateaux les transportant Information Saint-Domingue, située sur la partie occidentale de l'île d'Hispaniola, est une colonie française de 1626 à 1804, date à laquelle elle devient indépendante sous le nom d’Haïti, Jean-Jacques Dessalines, collaborateur du général Toussaint Louverture jusqu'à la déportation de ce dernier en Espagne par le corps expéditionnaire de Napoléon Bonaparte, devient le premier chef de l'État d'Haïti sous le nom de Jacques Ier, empereur d'Haïti de 1804 à 1806 jusqu'au début des années 1680, Saint-Domingue est surtout un repère de flibustiers, venus vers 1660 de l'île de la Tortue, toute proche de sa côte nord-ouest, ou de l'Île-à-Vache, sur la côte sud-ouest, les boucaniers y chassaient le bœuf sauvage depuis longtemps, profitant de la présence très épisodique des espagnols, les gouverneurs français vont désarmer ces flibustiers, entre 1678 et 1700, pour développer une économie de plantation à partir de 1720, Saint-Domingue est le premier producteur mondial de canne à sucre, au milieu du XVIIIème siècle, l'île exporte à elle seule autant de sucre que toutes les îles anglaises réunies et devient la principale destination des traites négrières via le commerce triangulaire, ainsi, jusqu'en 1791, plus de 860 000 esclaves y furent importés, soit près de 45 % de la totalité des esclaves importés par la France dans ses colonies (environ 2 millions) avant la Révolution, les produits coloniaux de Saint-Domingue représentent un tiers des exportations françaises la révolution du café de Saint-Domingue, dans la deuxième partie du siècle, voit l'île devenir le premier producteur mondial, avec le défrichage des hautes terres de l'est de la colonie et l'importation à un rythme encore plus rapide d'esclaves dans la dernière décennie avant la révolution |
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