série: | 1ère guerre mondiale |
éditeur: | Presse Cité |
auteur: | Moorehead Alan |
classement: | biblio2B |
année: | 1958 |
format: | cartonné, avec jaquette |
état: | TBE |
valeur: | 5 € |
critère: | ** |
remarques: | Dardanelles (titre anglais Gallipoli, 1956) l'entreprise amphibie du débarquement sur la presqu'île turque des Dardanelles en 1915 petites traces de scotch sur la jaquette, intérieur en parfait état nomenclature - superfétatoire = qui s'ajoute inutilement (à une chose utile) - palinodie = changement d'opinion - embobeliner = duper, séduire - improuver = ne pas approuver, blâmer - août 1914, la Turquie affaiblie, on pensait qu'elle allait rester durant la guerre, néanmoins elle recherchait une alliance et comme l'Angleterre l'avait quelque peu éconduit, elle se tourna vers l'Allemagne >> p. 12 description du comité union et progrès des Jeunes Turcs qui gouvernait alors la Turquie (dont Enver Pacha, Talaat Bey et Mustapha Kemal) après avoir chassé le sultan Abdul >> p. 16 description et fonction des ambassadeurs à Istambul (qui est encore appelée Constantinople par l'auteur) - l'ambassadeur allemand Wangenheim avec le chef de la mission allemande, Liman von Sanders, réussirent à convaincre le nouveau comité de faire alliance avec l'empire allemand (début 1914) - deux navires de guerre devaient être livrés à la Turquie, mais au début de la guerre, Churchill stoppa cette livraison et pour les turcs humiliés, ce fut le prétexte à l'alliance avec les allemands, qui en outre leur promirent de remplacer ces deux navires par les croiseurs de bataille Goeben et Breslau >> p. 23 le calembour en vigueur: Deutschland über Allah - les plus exposées étaient les russes dont le trafic maritime devait passer par le Bosphore - la Turquie ferme les détroits le 30.10.1914 et la guerre est déclarée à la Turquie par les alliés - début 1915, une manoeuvre de détournement contre le Reich est envisagée dans les Balkans n.b. le détroit des Dardanelles est un long passage maritime de près de 90 km situé entre la presqu’île de Gallipoli et la côte d’Asie et reliant la mer Egée à la mer de Marmara continué par le Bosphore d'une longueur de 30 km - les détroits avaient été fortement renforcés lors de la guerre italo-turque de 1912 - et en février 1915, c'est une opération navale qui se forme pour forcer les Dardanelles et s'emparer de Constantinople >> p. 35 les membres du conseil britannique de la guerre, Kitchener dominait les délibérations et on ne pouvait guère le contrecarrer >> p. 38 description du comité de guerre et de l'amirauté: Asquith premier ministre, Churchill premier lord de l'amirauté, Kitchener chef de l'armée, Fisher lord de la mer, Lloyd George chancelier de l'Echiquier, sir Edward Grey aux affaires étrangères - le reproche fait à Churchill fut d'avoir embobeliné les amiraux, surtout Fisher qui à l'origine était contre l'opération navale des Dardanelles (appelées aussi Hellespont) - début de l'opération 19 février 1915, mais le 18 mars rien n'avait été obtenu malgré une offensive importante contre le goulet de Tchanak (large de 4 km et long de 8 km) - si la flotte alliée arrivait à franchir le goulet, tout était perdu pour les turcs - tout commença favorablement pour la flotte alliée qui progressait selon le plan d'attaque, mais le déminage ne put pas être complètement effectué, détruisant trois navires de guerre et le danger des mines non écarté, la flotte dut se replier - pourtant les turcs étaient non préparés contre une offensive de la flotte et tout le monde pensait que la flotte alliée arriverait sans problème devant Constantinople, la cité se vidait déjà - le repli de la flotte alliée fut une surprise car les troupes et l'artillerie turques étaient désorganisées eet manquaient maintenant de munition - les alliés décidèrent alors qu'il fallait une armée terrestre pour appuyer l'action de leur flotte, à cet effet Kitchener leva une troupe de 70'000 hommes, composée principalement de la ANZAC (Australia New Zealand Army Corps), mais l'opération prit du retard et organisée sans grande planification - la date de l'offensive fut alors fixée au 14 avril - le 18 mars pour les turcs fut une victoire sur la puissante flotte britannique et elle renforca leur volonté de résister - la fureur turque se déclancha contre les arméniens qui furent considérés comme boucs émissaires >> p. 83 le génocide arménien comme décrit par Henry Morgenthau, ambassadeur américain - fin mars 1915, le commandement de toutes les troupes turques aux Dardanelles fut confié à Liman von Danders, celui-ci mit alors tout en oeuvre pour consolider la défense de la presqu'île de Gallipoli et surtout l'offensive alliée n'allait plus du tout les surprendre, car les services de renseignement était au courant de tous les préparatifs alliés pour le débarquement, de plus les turcs bénéficiairent d'une répit de cinq semaines avant le début des opérations alliées >> p. 91 du côté allié, l'expédition de Constantinople éveilla une véritable fièvre parmi les jeunes gens d'Angleterre, un mystérieux désir de guerre soufflait sur les hommes qui composent un peuple >> p. 94 description de Ian Hamilton, général chargé par Kitchener de commander l'expédition terrestre >> p. 100-102 un débarquement effectué sans surprise et sans grande planification, quelques reconnaissances aériennes eurent toutefois lieu et le spectacle du débarquement pouvait presque être assimilé à des régates - le débarquement s'effectua le 25 avril au matin, le point principal de l'opération était de s'emparer des hauteurs, celui qui contrôlait les hauteurs dominait la situation et ce fut Mustapha Kemal qui peut-on le dire fut à la hauteur des évènements en jetant ses bataillons et repoussant les anglais des hauteurs de Tchounouk Bair >> p. 119 l'assaut sur Seddul-Bahr ou cap Helles échoua complètement, à Tekke Bournou le débarquement eut un peu plus de succès, ces forces auraient pu alors contourner les lignes turques, mais sans ordre précis, les troupes restèrent sur place et sans autre coordination dans le commandement, la situation restait bloquée - l'offensive française sur la côte asiatique fut pleinement réalisée, toutefois les ordres de Kitchener ne prévoyaient pas de continuation mais uniquement une opération de diversion et les français réembarquèrent - toutefois à Gaba Tepe, la position des Anzac était désastreuse, les turc dominaient la plage de trois côtés, les Anzac commencèrent alors à creuser pour se mettre à l'abri ce qui leur donna le surnom de diggers - la première phase du débarquement était achevé, attaques, contre-attaques, arrêts et impasses se succédaient occasionnellement - toutefois à côté du front français en Europe, l'opération des Dardanelles paraissait bien lointaine - le 28.4. les tirs commencèrent à diminuer de part et d'autre - du 6 au 8 mai, une offensive alliée pour s'emparer de Achi-Baba se déroula sans résultat notoire - le 12 mai un torpilleur turc coula le vieux cuirassé britannique Goliath - crise à Londres, Fisher démissionne et Churchill est quelque peu rendu responsable de l'échec de l'opération bien qu'en fait il en était le moins responsable, mais le 26 mai il doit quitter le gouvernement - entretemps, les turcs lancent une offensive massive sur l'étroite tête de pont des Anzac, cet assaut fut brisé, il en résultat un grand carnage, mais il n'y eut plus d'offensives de ce genre sur les Anzac jusqu'à leur réembarquement >> p. 158 description des tranchées et de la vie dans les retranchements - à Constantinople, la panique d'une invasion par les alliés s'atténuait et >> p. 164 les allemands n'avaient plus aucune raison de nourrir des inquiétudes au sujet de la Turquie, le ravitaillement (surtout pour les munitions) n'était pas trop perturbé - Enver pacha prenait de l'assurance en annonçant prématurément une défaite des alliés - toutefois, le le 25 mai le sous-marin britannique E11 fit surface dans la Corne d'Or, il y coula quelques transporteurs turcss et sema quelque peu la panique à Constantinople, il fit retraite le 5 juin en croisant sans le savoir le sous-marin allemand U21 qui naviguait vers Constantinople après avoir causé de l'insécurité parmi les navires alliés >> p. 168 dissertation sur l'utilisation des sous-marins en 1915 >> p. 181 durant juin et juillet, ce fut un calme relatif sur tous les fronts, mais du 25 avril à fin juillet, les pertes étaient de 57'000 hommes de part et d'autre - et pour avancer vraiment les alliés auraient dû disposer de chars blindés, toutefois l'usage de ces chars n'avaient pas encore cours en 1915 >> p. 184 parfois à 5000 m à la ronde, les narines commençaient à sentir une odeur de charogne, - la poussière couvrait tout et le vacarme était continu, le paysage changea de couleur, tout était brun et nu - en été, les positions devenaient des fours de 4 heures du matin à 8 heures du soir, les mouches constituaient un véritable fléau, puis la diarrhée dysentérique se répandit dans l'armée, les services médicaux furent souvent débordés et le ravitaillement se faisait de façon chaotique depuis les trois îles de Mytilène, Lemnos (avec Moudros comme quartier général) et Imbros >> p. 189 il existait une différence fantastique entre la vie des soldats à terre et celle des marins sur les navires de guerre, le carré d'un navire représentant une sorte de pays de merveilles - en juin, Londes accorda un renfort de cinq divisions avec un équipement plus moderne, qui seraient débarquées au nord de la zone Anzac dans la baie de Souvia - au début d'août, une nouvelle offensive en coordination avec un assaut des Anzac, fut lancée, c'était le coup de la dernière chance - le 6.8.1915 le débarquement s'effectue sans grand problème, mais l'avance des alliés ne progresse pas, les ordres donnés aux troupes sont continuellement changés et par la suite il y aura même pénurie d'eau - à la fin de la journée, trois collines étaient tombées aux mains des alliés : hill 10, chocolate hill et green hill - les troupes étaient bien installées sur les plages, mais les hauteurs principales n'avaient pas pu être occupées - les Anzac se lancèrent à l'assaut de Lone Pine, à nouveau sans grand succès, ce fut plutôt de l'alpinisme et aucun des grands objectifs n'avaient pu être ateints au soir du 8 août -les turcs étaient toutefois en plus mauvaise situation que les alliés, c'est alors que Mustapha Kemal, animé d'un grand fanatisme, montra sa capacité de chef et sous son commandement ses troupes rejetèrent la 32ème brigade britannique à la mer depuis Tekké-Tépé - c'était le dernier susrsaut de la lutte, le spasme final qui devait faire pencher la balance vers un camp ou vers l'autre - et le 10 août 1915 à midi, aucune hauteur d'importance n'était plus aux mains des britanniques - chez les alliés, des assauts sporadiques eurent encore lieu jusqu'à fin août, mais sans causer de modifications sensibles, un implacable ennui s'abattit sur l'armée, l'ancien panache s'était évanoui, tout le monde endurait les mêmes tourments - les alliés ne recevaient plus de renforts, toutefois début septembre, les français étaient prêts à vouloir envoyer une nouvelle armée, mais ces troupes fraîches n'arriveraient pas avant mi-novembre par ordre de Joffre après qu'une importante offensive ait été effectuée sur le front européen et finalement, la Bulgarie entrait en guerre au côté de l'axe, de nouvelles troupes durent être débarquées à Salonique, sur demande de la Grèce menacée par la Bulgarie - peu après, un projet d'évacuation fut proposé au général Hamilton, selon celui-ci cette évacuation causerait la perte de 40% de ses effectifs faisant alors des Dardanelles un sanglant désastre >> p. 255 l'article critique sur Hamilton par les journalistes le britannique Ashmead-Bartlett et l'australien Keith Murdoch dans leur livre "the uncensored Dardanelles" - Hamilton y était qualifié de mou et responsable des mauvais traitements subis par ses troupes - le 15.10.1915 Hamilton est remplacé par le général Charles Monro qui dès son arrivée sur le théâtre des opérations recommande l'évacuation immédiate >> p. 267 un dernier plan pour forcer le goulot des Dardanelles est proposé par l'amiral Keyes par la flotte, mais ce dernier projet ne vit pas le jour - par la suite, Monro est envoyé à Salonique , Keyes le remplace tandis que Kitchener ne pouvait pas se décider pour une évacuation, bref dans le haut commandement allié, c'était la pagaïe - de plus, une tempête effroyable se déclanche en novembre et détruit la plupart des appontements, suivi par une période de froid et de gel, la boue se change en glace - entretemps, le débarquement à Salonique n'avait pas non plus été un succès, les troupes stagnaient et n'avait pas pu apporter leur soutien à la Serbie attaquée par l'Autriche et la Bulgarie - début décembre 1915, un temps favorable et une tranquillité relative s'étaientt installés aux Dardanelles, les conditions de la troupe s'améliorèrent et aucun camp n'essaya de prendre l'offensive - il y avait maintenant sur les plages d'Anzach et de Souvia 83'000 hommes à évacuer sous la menace turque, alors que ceux du cap de Helles continueraient à résister - le 12 décembre, deux conditionnements influenceraient l'opération d'évacuation: le secret et l'état du temps - le 18.12. 40'000 hommes avaient été secrètement évacuées durant deux nuits en bon ordre >> p. 291 les ruses utilisées pour camoufler le réembarquement et le 20.12. les deux armées d'Anzac et de Souvia s'étaient échappées pratiquement sans pertes humaines - restait la retraite du cap Helles (env. 35'000 hommes), après un dernier assaut turc repoussé, là aussi le réembarquement s'effectua sans problème majeur, tous les hommes furent évacués sans pertes EPILOGUE - le 30.10.1918, 12 jours avant l'Allemagne, les turcs signèrent l'armistice et Constantinople connut alors l'occupation par les alliés, mais Mustapha Kemal même vaincu reçut le titre de sauveur des Dardanelles - une commission britannique réunit à Londres en août 1916 conclua que les probabilités d'échec aux Dardanalles dépassaient les probabilités de succès - les chiffres de la bataille se montèrent comme suit: a) alliés: 252'000 pertes sur 490'000 engagés b) turcs: 251'000 pertes sur 500'000 engagés (tués, blessés ou disparus) - avant la chute de l'empire ottoman, 750'000 soldats débarquèrent à Salonique et 280'000 remontèrent à travers le désert vers Jérusalem et Damas - mort sur le croiseur Hampshire qui avait sauté sur une mine dans l'Atlantique, Kitchener, célèbre pour son affiche Britain wants you, ne perdit rien de son auréole - il en fut de même pour Churchill, en partie responsable du désastre des Dardanelles, qui survécut et refit le chemin perdu - toutefois le fantôme de Fisher, mort entretemps, continuait de répéter "maudites soient les Dardanelles" - et avec un peu plus de coordination dans le commandement, l'offensive d'août 1915 aurait pu aboutir, car les turcs étaient aussi à bout de force et de munition, mais l'intervention de Mustapha Kemal fut déterminante - ce fut néanmoins la plus grande opération amphibie que le monde eût connu, ce fut aussi la base de l'opération Overlord le 6.6.1944 - l'histoire des Dardaneles fut assez correctement écrite par Churchill dans son livre "the world crisis" >> p. 311 quant à la tactique employée, pas un historien sérieux ne met en doute la sagesse de la décision qui conduisit au débarquement des Dardanelles >>> un livre absolument intéressant, bien détaillé, bien écrit et avec de nombreuses illustrations annexes - couverture du livre - trois cartes des Dardanelles - carte en relief - plan de l'opération 1/ britannique sur le cap Suvia 2/ Anzac Cove à Ari Burnu et Gaba Tépé 3/ franco-britannique sur le cap Helles - carte de la 1ère bataille navale - la plage d'Anzac en relief - plage de débarquement Anzac - plage de débarquement au cap Helles - les positions Anzac - un canon britannique - un obusier turc - l'affiche des Dardanelles - l'affiche de Kitchener - caricature sur la 1ère guerre mondiale Information - pour conclure, la campagne des Dardanelles fut bien un désastre militaire dont la seule opération vraiment réussie consista en l’évacuation des hommes et du matériel, de nuit, sans alerter les turcs, cette défaite fut toutefois le résultat d’une conception initiale fragile, d’un suivi des opérations défaillant, en particulier en termes de planification, le tout fondé sur une analyse faussée et extrêmement condescendante à propos de la capacité de résistance des forces turques, ces dernières, à l’inverse, se révélèrent très combatives sous les ordres de Mustapha Kemal, mais également très bien retranchées dans les fortifications de la péninsule sous la supervision du général allemand Liman von Sanders |
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