Paris brûle-t-il?

série: 2nd WW Europe
éditeur: Laffont
auteur: Lapierre+Collins
classement: biblio2B
année: 1964
format: broché
état: TBE
valeur: 6 €
critère: **
remarques: Paris brûle-t-il
histoire de la libération de Paris: 25 août 1944

petites marques de scotch sur la couverture,
intérieur en parfait état

Ière partie: la menace
- les allemands démontent les statues en bronze de Paris
pour en faire des canons!
>> p. 17 les rations alimentaires des parisiens

- mais contrairement à Varsovie, Paris était encore intact
et Eisenhower avait décidé de contourner Paris
qui ne serait pas libéré avant septembre, car en cas d'attaque,
Paris risquait de devenir un nouveau Stalingrad
>> p. 20/21 les autres raisons pour ne pas prendre Paris de suite
(dont entre autres son ravitaillement qui aurait immobilisé
sept divisions américaines)

- pour De Gaulle, il était impératif de délivrer Paris de suite
pour assurer son gouvernement, car Roosevelt ne voulait
pas reconnaître le CFLN de De Gaulle
(Comité Français de Libération Nationale),
pour De Gaulle il fallait aussi prendre les communistes de vitesse
et Paris ne devait pas s'insurger sans l'accord de De Gaulle
(Chaban-Dalmas était le représentant de De Gaulle
dans la France encore occupée)

- et pour Hitler, la perte de Paris
aurait été perdre la campagne de France
que suivrait inexorablement la campagne d'Allemagne
>> p. 38 description de la tanière du loup,
la Wolfsschanze à Rastenburg
où Hitler avait convoqué Von Choltitz

>> p. 41 Paris avait complètement "digéré"
la combativité des officiers allemands,
les années de guerre à Paris avaient été les meilleures de leur vie
>> p. 43 le miracle qui épargnait à Paris le sort
de Berlin, Hambourg, Munich, Cologne était en effet
la chose la plus incompréhensible qui fût
>> p. 45 la loi Sippenhaft élaborée par le Reichsleiter Robert Ley
signifiant arrestation et incarcération
des membres d'une famille d'officiers
qui n'avaient pas exécuté les ordres du Führer
>> p. 48 la valise du général Choltitz
contenant plusieurs costumes civils

- à Paris, le résistant Henry Tanguy nom de code Rol
avait déclaré lors de l'insurrection
que Paris libéré vaut bien 200'000 morts
et le fossé entre résistants gaullistes et communistes
ne cessait de s'élargir
>> p. 58 mention de Bobby (Emil Bender) un agent double allemand

- et perdre Paris pour Hitler n'était pas seulement
une question stratégique mais aurait aussi
des répercussions désastreuses sur le moral de la Wehrmacht

>> p. 69 description du mortier géant Karl

>> p. 111 les préparations allemandes pour miner la plupart
des monuments et usines de Paris n'étaient pas du bluff
n.b. le trinitrotoluène = explosif puissant, dérivé du toluène
= hydrocarbure benzénique, liquide incolore très inflammable
- les démolisseurs de Paris s'activaient

>> p. 118 le maréchal Model, surnommé le maréchal de l'impossible,
fidèle à Hitler, prend la succession du maréchal Von Kluge
- le 16.8. l'insurrection est décidée par les résistants communistes,
la police, cheminots et employés du métro sont déjà en grève,
tandis que De Gaulle s'envole secrètement pour Paris

IIème partie: la bataille
- samedi 19.8. 1518ème journée d'occupation,
les ennuis pour les allemands commencaient

>> synovie = liquide d'aspect filant
qui lubrifie les articulations mobiles,
épanchement de synovie = excès de synovie qui ne se résorbe pas
et qui fait enfler la capsule au point de la déformer
(généralement du genou)
paterne: qui montre ou affecte une bonhomie doucereuse

- les policiers en grève se rendent par convocation sur la place
du parvis de Notre-Dame de Paris (entrée de la cathédrale),
alors que la Préfecture de Police, occupée par les résistants gaullistes
allait être le berceau de l'insurrection,
les gaullistes avaient gagné le premier round!
tandis que les communistes affichaient l'ordre de mobilisation générale
avec le motto: à chacun son boche

- les insurgés attendaient maintenant vers la fin du jour
l'arrivée des troupes alliées qui avaient dépassé Chartres,
mais celles-ci n'avaient pas l'intention de pénétrer dans Paris,
en contournant Paris, Eisenhower voulait lancer ses troupes
à la poursuite des allemands sans leur laisser le temps de se ressaisir;
pour les troupes alliées, le ravitaillement en essence
était leur préoccupation principale
>> p. 169 l'affaire du cessez-le-feu

- dimanche, 25 août, fut une journée d'attente et de confusion,
la trêve profitait à Choltitz et aux résistants gaullistes, tandis que
De Gaulle atterrissait à Cherbourg et allait rencontrer Eisenhower,
quant à Rol, le chef des résistants communistes,
il n'y avait pour lui pas eu de trêve
et les combats devaient reprendre de plus belle

- de son côté, sur l'ordre de De Gaulle,
Leclerc avait passé outre les ordres de Eisenhower
et s'apprêtait à diriger une colonne de la 2ème D.B. vers Paris

>> p. 205 le PC de Rol, la forteresse Duroc,
située à 26 m de profondeur sous les rues de Paris
directement à la direction des eaux et égouts,
il disposait d'une ligne téléphonique indépendante
pour communiquer avec les points d'appui de ses troupes
>> p. 207 la construction des barricades
(il y en aurait plus de 400 à l'arrivée des alliés)
>> p. 208 l'opération prise de pouvoir à l'hôtel Matignon
par seulement deux résistants sans armes
pour y former un cabinet fantôme gaulliste
(un épisode un peu burlesque)

- de son côté, le capitaine Ebernach et ses troupes
avaient pratiquement terminé leur travail de mise en place des explosifs,
il n'y avait plus qu'à attendre l'ordre de Von Choltitz

>> p. 223 tandis que le journaliste Ernest Hemingway
cherchait à entrer dans Paris et faisait sa petite guerre à lui
>> p. 225 cependant que la trêve était rompue et que seule maintenant,
l'entrée des alliés pouvait sauver Paris
>> p. 231 l'opération Beggar effectuée par l'escadre
des carpet-baggers pour parachuter des armes aux résistants
de l'Europe occupée et cette fois ce serait au coeur de Paris,
toutefois l'opération pour Paris fut annulée
quand il fut décidé de marcher sur Paris

- le sort de Paris dépendait maintenant de Eisenhower tandis que De Gaulle
voulait entrer dans Paris seul et non sous la houlette des américains

lundi 21 aoùt
- à Matignon, les gaullistes commencent à former un nouveau ministère
et si les alliés n'entraient pas rapidement à Paris,
ce serait aussi la famine pour les parisiens

- Von Choltitz accorde un dernier délai à Nordling pour avertir
les alliés que actuellement la route vers Paris était ouverte!
>> p. 244 le mystérieux agent secret Erich Poch Pastor,
agent allemand double qui travaillait pour les américains

mercredi 21 août au soir, Leclerc reçoit enfin
l'autorisation de foncer sur Paris
>> p. 249 description de la 2ème D.B.
>> p. 254 l'épisode de la tapisserie de Bayeux
>> p. 257 la destruction du cirque Houcke au Grand Palais

mercredi 23 août, 4ème jour d'insurrection,
il y avait déjà 500 résistants tués,
mais les allemands avaient aussi subi de lourdes pertes

- Leclerc dans son char baptisé Tailly
(le nom de sa propriété en Picardie) menait le bal
>> p. 263 description de la colonne Leclerc vers Paris
n.b. les chasseurs de chars (ou tank destroyers en anglais)
qui étaient destinés à affronter les blindés ennemis
grâce à leur puissante pièce antichar

- avec la 4ème division blindée américaine
qui supportait la 2ème D.B., l'entrée à Paris était imminente,
et cette offensive était suivie par 4000 camions
avec de l'approvisionnement prioritaire pour Paris
et 350'000 litres d'essence seraient dépensées chaque jour
pour ravitailler Paris, ce qui allait conduire les chars de Patton
de tomber en panne d'essence à 150 km du Rhin,
ce qui leur manqua avait coûté la libération de Paris
et Patton n'atteindrait le Rhin que 7 mois plus tard le 22.3.1945

- de son côté, Aulock, le général de Choltitz avait reçu des renforts
et préparait sa défense à l'entrée de Paris
en façe des deux divisions alliés dont l'une était arrivée
à Rambouillet (40 km de Paris),
mais personne chez les allemands n'était au courant
de la ruée des deux divisions alliées sur Paris

jeudi 24.8.
- pour la dernière fois le général Choltitz prenait
son bain et son petit déjeûner à l'hôtel Meurice
- au début de l'après-midi, le premier char Sherman
pouvait apercevoir d'une colline la tour Eiffel

- à Rambouillet, De Gaulle devait toutefois attendre
encore une nuit avant de faire son entrée à Paris le vendredi 25.8.
(avec son fils Philippe De Gaulle commandant d'un tank destroyer)

- malgré la résistance allemande et avec des pertes sévères,
au soir du 24.8. la route pour le centre de Paris
était toutefois ouverte aux chars de Leclerc

>> p. 326 le dîner d'adieu de von Choltitz à l'hôtel Meurice
>> p. 329 la vaisselle au chiffre de la Wehrmacht,
avec sur chaque assiette les monuments de Paris peints à la main

- le capitaine Dronne dans sa jeep portant la mention "mort aux cons"
fut le premier officier français à entrer dans Paris
par la Porte d'Italie au soir du jeudi 24.8.,
il arriva exactement à 21.22 heures devant l'hôtel de ville;
de toutes les fenêtres on l'accueillait en chantant la Marseillaise
et les cloches sonnèrent à toute volée,
elles avaient été muettes durant quare années

>> à noter que 372 ans plus tôt,
la Sainte-Barthélémy avait eu lieu un 24 août


IIIème partie: la délivrance

- vendredi 25.8., fête de St-Louis, patron de France,
allait être une journée avec un ciel bleu immaculé,
une immense vague de reconnaissance enveloppèrent les libérateurs,
jamais dans l'histoire du monde, des soldats ne furent accueillis
par toute une ville comme Paris accueillit ses libérateurs

- à midi, le drapeau tricolore flottait sur la tour Eiffel
- à 14.30 heures, le premier point d'appui allemand
à l'hôtel Continental avait capitulé
et à 15.00 heures,le général von Choltit se rendait
au lieutenant Henri Karcher de la 2ème D.B.

>> p. 400 les 20 pièces d'or camouflées
dans la semelle d'un pied arraché par un éclat d'obus

- à 16.30 heures, De Gaulle arrive dans une Hotchkiss noire décapotable,
son premier arrêt est pour le ministère de la guerre
et non à l'hôtel de ville où on l'attendait,
il finira aussi par serrer la main au résistant colonel Rol
- et pour son défilée du samedi 26.8. pour Charles De Gaulle
ce sera l'apothéose dans la vlle-lumière

- Paris avait été libéré quinze jours avant la date inscrite
dans les plans de l'état-major allié,
devançant les prévisions des alliés, les espoirs de ses partisans,
les craintes de ses adversaires, De Gaulle avait été à l'heure
à son rendez-vous avec l'histoire

>> un récit bien documenté, pas trop sur le consul suédois Nordling,
décédé en 1962 âgé de 79 ans à Neully,
par contre l'agent double de l'Abwehr, Emil Bender est bien mentionné
et vivait toujours en 1964
alors que De Gaulle allait décéder en 1970 à l'âge de 80 ans
>> un récit aussi bien rédigé et très intéressant
surtout pour les deux premières parties
n.b. les héros furent naturellement le général Leclerc et sa 2ème D.B.

Information

-à voir le film de René Clément tourné en 1966
reprenant fidèlement le récit de Lapierre-Collins,
surtout avec sa pléthore d'acteurs internationaux;
par contre le film "diplomatie" (fiction historique)
ne reprend pas véritablement le développement des évènements
et le général Choltitz tout comme le consul Nordling
ne sont pas convaincants

- Poch Pastor n'est pas mentionné dans les documents officiels,
son nom n'est mentionné que dans les mémoires de Charles de Gaulle

- idem pour Bender alias Bobby qui n'est mentionné
que comme traducteur dans l'administration allemande
- idem pour von Aulock, il n'y est mentionné
qu'un colonel Andreas von Aulock, commandant de St-Malo qui capitule le 17.8.44

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