série: | Histoire (Renaissance) |
éditeur: | Poche |
auteur: | Goubert Pierre |
classement: | biblio2B |
année: | 1977 |
format: | broché |
état: | TBE/N |
valeur: | 6 € |
critère: | ** |
remarques: | Louis XIV et 20 millions de français la confrontation sans complaisance de Louis XIV avec son royaume prélude - Louis XIV a 22 ans en 1661 quand il prend le pouvoir et 76 ans en 1713, il assume alors la direction et la responsabilité de son royaume et gouverne avec ses ministres dont le grand Colbert prenant la place de Mazarin (la plus grand fortune de son temps) et de Fouquet - 3 fléaux durant son règne: peste, famine et guerre surtout dans les années 1662, 1694 et 1710, - 1/4 des nouveaux-nés n'atteignaient pas leur première année, la France était alors surtout peuplée de par la paysannerie - 18 millions de sujets, soit la population la plus forte du monde (après la Chine et les Indes), dont 15 millions de ruraux (plus qu'aujourd'hui), 30'000 villages, un peuple de paysans tondus par la triade vermoulue: noblesse, clergé et bourgeoisie - la période de stagnation en France en opposition à l'opulente Hollande (Provinces-Unies) mais la prospérité des grands financiers français appelés fermiers généraux qui rendaient toutefois service à l'état >> p. 27 les langues pratiquées en France, caractérisées par un provincialisme viscéral (les formes d'oc, le wallon-picard, le celtique, le flamand, le bas-allemand et le basque) >> p. 34 la religion en France - la situation en France à l'avènement de Louis XIV: 1/ signalement démographique l'espérance de vie moyenne était alors de 30 ans mais il naissait 40 enfants sur 1000 personnes (une naissance tous les 25 mois), en moyenne 5 enfants par ménage dont 2-3 atteignaient l'âge adulte 2/ signalement économique la bourse d'Amsterdam était alors le Wall Street de l'Europe, la flotte hollandaise (8000 navires) représentait la moitié de la flotte mondiale (Chine exceptée), Louis XIV et Colbert enviaient cette nation hollandaise très riche; la richesse de la France provenait de son terroir et du labeur multiple du paysan français, on exportait du blé, du sel, du vin et de la toilerie 3/ signalement social >> p. 62 l'énorme paysannerie, la masse la plus nombreuse qui subissait les droits seigneuriaux et qui ne conservait que la moitié de son revenu (après les taxes, impôts et autres charges); il y avait aussi une masse importante d'ouvriers urbains (le prolétariat); et en plus des trois classes: paysans, nobles et clergé, il y avait encore les bourgeois 4/ les cadres institutionnels qui rendaient possible l'existence de l'absolutisme royal, mais souvent les provinces avaient leur propre loi et autorité et nombres de cités avaient gardé leurs franchises (privilèges) et liberté (indépendance partielle), ils étaient les fidèles sujets du roi mais avec leurs privilèges et pas de justice uniforme >> p. 81 la vente des fonctions et offices deuxième partie: 1661-1679 le temps des hardiesses 1/ l'année 1661: le jeune roi à la recherche de la gloire >> p. 87 les mémoires du roi pour l'année 1661 (écrites en 1670 pour le dauphin) - Louis XIV était de petite taille (ce qui explique les hauts talons, la perruque et le maintien) mais d'une éclatante santé, infatigable, confiant et imbu de soi mais méfiant >> p. 91 la première tâche a été la refonte totale du gouvernement, il supprima complètement et définitivement la fonction de premier ministre il ne subsista que le Conseil d'En-Haut avec le roi et ses trois ministres (Le Tellier, marquis de Lionne et Fouquet, celui-ci remplacé peu après par Colbert) ainsi que le Conseil des Dépêches pour les nouvelles de province n.b. le Conseil d'En-Haut est le nom donné au Conseil d'État ou Conseil des Affaires, sous Louis XIV et Louis XV, il était appelé ainsi parce qu'il siégeait au premier étage du château de Versailles, à proximité de la chambre royale à l'origine, au Conseil d'En-Haut siègent les princes de sang, ducs et pairs, maréchaux de France, chancelier, contrôleur général des finances et ministres d'État Louis XIV en fait un conseil restreint où ne siègent qu'entre trois et six membres qui portent le titre de ministres d'État, l'accession au Conseil d'En-Haut est soumise à la décision royale; personne n'y entre de droit, les délibérations y sont secrètes et il n'est pas tenu de procès-verbal des réunions, le Conseil suit le roi dans tous ses déplacements sous le règne de Louis XIV, le Conseil d'En-Haut jouit d'une grande influence et généralement le roi se conforme aux avis qui y sont donnés >> p. 96 la répression par les armes de toute ombre de sédition était érigée dès la première année du règne grâce aux troupes que Louis XIV avait résolu d'entretenir en bon nombre malgré la paix en Europe, la préséance devait appartenir à la monarchie des lys, obsession de l'Espagne et sous-estimation de la riche Hollande >> p. 102 les relations de Louis XIV avec Dieu >> p. 105 au début, la politique religieuse de Louis XIV est plutôt tolérante, il désire toutefois voir peu à peu les huguenots revenir à la vraie foi 2/ 1661-1672, douze années de grandeur monarchique a) splendeur - jusqu'en 1672, la cour est essentiellement nomade se déplacant d'un château à l'autre, ce ne sont pas encore de grands journées de travail mais de la chasse et des divertissements (Molière) - début des arrangements du palais de Versailles 1/ avec Lebrun = décorateur du château de Versailles et notamment de la galerie des glaces 2/ avec Lenôtre pour l'aménagement du parc et des jardins du château de Versaille avec surtout les fontaines >>> à voir le système hydraulique pour amener les eaux et faire fonctionner les fontaines 3/ Arnold de Ville, un liégois, qui inventa la machine à Marly pour l'alimentation en eau >>p. 109 toutefois Louis XIV pense que les bâtiments ne suffisent pas à sa gloire; comme au temps d'Auguste, il faut que tous les arts, les lettres, les sciences concourent à exalter sa personne et son règne et tout naturellement dans l'ordre et l'obéissance - les différentes académies régissent le royaume du Beau au service de sa majesté - Louis XIV est aussi passionné de musique et de danse, il engagera Lulli, le roi du violon, d'illustres artistes sont ainsi engagés au prix fort - ce fut vraiment l'époque de la splendeur royal avec le soleil comme emblème et la devise "nec pluribus impar" (supérieur à tous) - Le Tellier était le ministre principal et à la mort de Lionne, Chaville, fils de Le Tellier, qui sera appelé Louvois, prend la place de Lionne - Colbert, qui avait remplacé Fouquet, possédait une grande obstination et une énorme puissance de travail, il devient surintendant des Bâtiments et des Finances ainsi que de la Marine b) ordre et obéissance - l'influence des parlementaires fut considérablement abaissée tout comme les officiers qui avaient été mêlées de près ou de loin à la Fronde et même aussi le propre frère du roi >> p. 109 l'impôt du sang (donné par la noblesse lors des guerres) >> p. 122 nombreuses émotions populaires qui étaient jugulées avec la plus grande énergie, l'ordre et l'obéissance dépendaient de l'armée >> p. 124 censure, interdictions et saisies finirent par faire la réputation et la fortune des imprimeurs hollandais et des clandestins, le temps des mazarinades était bien terminé c) victoires - le roi seul décidait de la politique extérieure d) magnificence et manoeuvres - Louis XIV prétendait au titre de premier des rois et défenseur de la Chrétienté malgré ses disputes avec la papauté >> p. 132 le problème de la succession d'Espagne à la mort de Philippe IV en 1665, roi d'Espagne, des Deux-Siciles, Portugal et souverain des Pays-Bas, son fils Charles II prend sa succession >>> Charles II d'Espagne (ou Carlos II, 1661-1700), dit l’Ensorcelé, a été roi d’Espagne, des Indes, de Naples, de Sardaigne et de Sicile, duc de Bourgogne et de Milan et souverain des Pays-Bas, entre 1665 et 1700, après la mort de son père Philippe IV proclamé roi en 1665 à l'âge de quatre ans, placé sous la tutelle de sa mère Marie-Anne d'Autriche, il est sans cesse gouverné: par sa mère, puis par Juan José d'Autriche (fils bâtard de Philippe IV), par sa femme, Marie Louise d'Orléans et par ses ministres, la faiblesse de son pouvoir fut la cause de la décadence de la maison de Habsbourg en Espagne, son incapacité à avoir un héritier constitue la cause de graves conflits de succession dans les années qui précèdent et suivent sa mort qui met un terme définitif au règne de la maison de Habsbourg sur les couronnes d'Espagne deux familles souveraines, apparentées à la monarchie espagnole, prétendent avoir des droits à l'héritage espagnol: - les Bourbons de France: Louis XIV est le fils de la princesse espagnole Anne d'Autriche, née en 1601, sœur du roi Philippe IV et tante de Charles II, de plus, Louis XIV a épousé une autre princesse espagnole, sa cousine Marie-Thérèse d'Autriche, fille du premier mariage de Philippe IV, Louis XIV est donc le cousin germain et le beau-frère de Charles II qui est le demi-frère de la reine de France, Louis XIV a eu un garçon: Louis dit le Grand Dauphin - les Habsbourgs d'Autriche: l'empereur Léopold Ier est le fils de la princesse espagnole Marie-Anne d'Autriche, sœur de Philippe IV et tante de Charles II, Léopold est donc le cousin germain de Charles II, d'un premier mariage avec sa nièce Marguerite-Thérèse d'Autriche, il a eu une fille, Marie-Antoinette, qui est mariée à Maximilien-Emmanuel de Bavière et dont elle a un fils, Joseph-Ferdinand de Bavière (petit-neveu de Charles II) finalement, à la mort de Charles II, dernier souverain des Habsbourg d'Espagne, son légataire universel le duc d'Anjou est proclamé en 1700 roi d’Espagne sous le nom de Philippe V, l'opposition des Habsbourg d'Autriche et la crainte de l'Europe de voir le royaume de France assurer sa suprématie en s'emparant de l'empire espagnol, entraînent l'année suivante la guerre de Succession d'Espagne, à l'issue de laquelle Philippe V conserve son trône mais doit, par le traité d'Utrecht, renoncer à ses droits sur la couronne de France, faisant échouer les projets d'union de Louis XIV d) la première guerre 1667-1668 - campagne de Flandre, 70'000 hommes, 1800 canons dirigée par Turenne, Condé et Vauban, paix d'Aix-la-Chapelle en 1668 lors de laquelle la Flandre, possession espagnole, devient française, y compris plusieurs villes dont Lille est la plus importante, les Provinces-Unies (hollandaises) s'inquiètent de la progression de la France dans leur direction, - les droits de la reine avaient été reconnus, selon Colbert, une affaire extraordinaire (peu de pertes humaines et financières) - mais la Triple-Alliance (Angleterre, Suède et Hollande) sous la tutelle de la Hollande indisposait grandement Louis XIV e) l'obsession hollandaise 1668-1672 - les diplomates français parviennent à démanteler la Triple Alliance >> p. 148 biographie et critique de Colbert et du colbertisme: Colbert réussit à diminuer les charges de l'état et à innover le commerce et les manufactures, ce qui lui permettra d'augmenter les recettes et de pouvoir financer la guerre contre la Hollande avec comme but de s'emparer du riche commerce maritime hollandais 3/ le premier tournant 1672-1679 a) l'attaque de la Hollande (1672) - l'avance de l'armée française fut rapide, les hollandais ouvrirent alors leurs digues et la Hollande devint impossible à occuper sauf par mer, mais la flotte de Ruyter avait battu la flotte française, puis les hollandais se ressaisirent et Guillaume d'Orange allait incarner la défense nationale b) la première coalition (1672-1679) - façe aux alliés de la Hollande, la guerre traînat encore trois ans jusqu'aux négotiations de paix en 1679 où la France y acquit de nouveaux territoires: Franche-Comté, reste de l'Artois et une partie de la Flandre et du Hainaut la Hollande n'avait toutefois perdu aucun pouce de territoire mais pour Louis XIV ce fut l'apogée du grand règne c) le dehors contre le dedans (1672-1679) - suite à l'augmentation des taxes et autres charges, des émeutes éclatent à travers tout le pays qui seront rapidement réprimées par l'armée, mais les économies flamboyantes développées par Colbert sont en dégradation alors que le commerce maritime hollandais ne cesse de se développer 3ème partie le temps du mépris grandes options et grands changements 1679-1683 1/ le despotisme religieux a) problèmes avec le jansénisme n.b. Le jansénisme est une doctrine théologique à l'origine d'un mouvement religieux, puis politique et philosophique, qui se développe aux XVIIème et XVIIIème siècles, principalement en France, en réaction à certaines évolutions de l'Église catholique et à l'absolutisme royal b) la querelle gallicane n.b. le gallicanisme est une doctrine religieuse et politique française qui cherche à organiser l'Église catholique de façon autonome par rapport au pape, il s'oppose à l'ultramontanisme (pouvoir du pape) >> p. 187/188 l'affaire de la Régale = l'attribution au roi des revenus et des nominations religieuses, principalement pour les évêchés, qui opposa Louis XIV à la papauté c) le protestantisme extirpé - sous l'influence aussi de Mme de Maintenon, des projets iréniques (compréhension mutuelle) et les tendances de conversion pour l'unité religieuse du royaume n'aboutissent pas et le roi décrète la fameuse Révocation de l'Edit de Nantes (octobre 1685), ce qui causera à Louis XIV l'animosité des nations protestantes et une émigration massive des huguenots (200'000 sur 1 million) qui représentaient en France une grande puissance économique 2/ de la paix armée à la coalition générale 2679-1688 - après 10 ans de paix, renouveau de la guerre sous le ministre Louvois, ce furent d'abord de nombreuses annexions sur la frontière-est, en 1681 annexion de Strasbourg, ville importante, qui déclanche les hostilités, en 1683 200'000 turcs assiègent Vienne ce qui laisse le champ libre à Louis XIV, mais peu après, grande victoire à Kahlenberg des troupes polonaises et impériales dirigées par Sobieski n.b. Jean III Sobieski, 1629-1696, roi de Pologne de 1674 à 1696 et grand-duc de Lituanie, est un héros national polonais, notamment en raison de sa victoire sur les Turcs devant Vienne en 1683 - nouvelle agression française dont l'affaire du Palatinat qui fait dresser contre Louis XIV la ligue d'Augsburg, la France restait seule devant la menace de l'Empire et de ses alliés >> p. 208 la réponse de Louis XIV à une plainte du pape Innocent XI "Dieu, assura Louis XIV, m'a établi pour donner l'exemple aux autres et non pour le recevoir" 3/ le roi et le royaume avant la grande épreuve (1688) a) Versailles où le roi s'était installé dès mai 1682, le palais ne sera terminé qu'en 1685 par le travail de 36'000 ouvriers; Louis était alors âgé de 50 ans et la veuve Scarron, qui s'occupait des enfants du roi, appelée maintenant Mme de Maintenon, lui servait de compagne n.b. Mme de Maintenon, née Françoise d'Aubigny, 1635-1719 fut une dame française qui fut l'épouse puis la veuve de Paul Scarron, par la suite, elle fut titrée marquise de Maintenon, nommée secrètement, puis ouvertement après leur légitimation, gouvernante des enfants naturels de Louis XIV (1638–1715) et de sa maîtresse Mme de Montespan (favorite du roi, liaison dont sont nés 7 enfants), Mme de Maintenon devenait maintenant l'épouse de Louis XIV après la mort de la reine Marie-Thérèse en 1683, elle eut alors sur le roi une influence dont on discerne encore aujourd'hui difficilement l'ampleur - Colbert et Louvois disparus, d'autres ministres, moins capables, entouraient maintenant le roi >> p. 213 étrange atmosphère que celle de Versailles: travail et jeu, magnificence et ordure, dévotion et dévergondage b) les profondeurs du royaume - pendant que folâtraient la cour et le roi, les pauvres gens mouraient, deux ou trois fois plus nombreux que de coutume, toutefois la situation économique restait assez stable malgré quelques mauvaises années c) rentiers et négociants, la richesse française vers 1688 - dès 1680, apparaissent les années de dépression, baisse des prix mais aussi baisse des revenus, notamment des rentes - toutefois, le commerce se porte encore assez bien, Saint-Malo, la cité corsaire, devient la plus riche de France, grâce surtout à la flotte malouine d) les voix nouvelles: l'aube du grand siècle >> p. 227 une explosion d'ouvrages critiques irrévérencieux et dynamiques vient de s'abattre sur le royaume et sur l'Europe, 1680 principes de Newton en Angleterre 4ème partie, le temps des épreuves (1689-1714) 1/ la seconde coalition (1689-1697) a) Louis XIV pensait éviter une guerre générale par des coups de force rapides, entretemps Guillaume d'Orange était devenu William III et organisait la résistance n.b. Guillaume III (en néerlandais: Willem III et en anglais: William III) 14.11.1650 - 8.3.1702, fut stathouder des provinces de Hollande, de Zélande, d'Utrecht, de Gueldre et de Overijssel appartenant aux Provinces-Unies; à partir du 9 juillet 1672, il devint également roi d'Angleterre et d'Irlande (sous le nom de Guillaume III) et roi d'Écosse (sous le nom de Guillaume II) du 13 février 1689 à sa mort - pendant neuf ans, on batailla un peu partout mais sans grand résultat >> p. 238 victoire en juillet 1693 à Neerwinden par le maréchal Luxembourg qui fut surnommé le tapissier de Notre-Dame, mais victoire aucunement décisive, par ailleurs début des premières guerres aux colonies >> p. 240 dès 1693, les adversaires comprirent qu'ils ne pourraient se vaincre et engagèrent des pourparlers b) le prix de la paix - traité de Ryswick en 1697 qui n'apporta guère d'avantages à la France, mais les peuples songeaient surtout à panser leurs plaies c) le poids de la guerre - les coûts de la guerre avaient été démesurées d) 1693-1694 la grande famine - émeutes, spéculation, maladies caractérisent cette catastrophe >> p. 260 il y avait de la farine et du pain pour tous, mais tous ne pouvait pas l'acheter, la famine était strictement une calamité sociale >> p. 262/263 la lettre de commisération écrite par Fénelon adressée au roi - en outre, une opposition se forme autour du duc de Bourgogne n.b. Louis de France (1682–1712), duc de Bourgogne, était le fils de Louis de France (dit le Grand Dauphin) et de Marie-Anne de Bavière, par analogie avec son père, il est parfois appelé après sa mort le Petit Dauphin, ses grands-parents maternels étaient Ferdinand-Marie, électeur de Bavière et Henriette-Adélaïde de Savoie, fille de Victor-Amédée Ier, le duc de Savoie, il était l'héritier en seconde ligne de son grand-père paternel Louis XIV, mais est mort avant ce dernier, son plus jeune fils devint le roi Louis XV en 1715 2/ le répit (1697-1701) a) les signes de renouveau - les charges pour l'armée s'étant atténuées et la réouverture des mers au commerce avaient provoquées une brève renaissance de l'économie b) les tentatives de redressement - une remise en ordre générale du royaume dont la réduction de la dette mais qui n'allait malheureusement pas durer longtemps c) l'affaire - puis vint l'affaire de la succession d'Espagne de Charles II (voir aussi les notes chapitre 2 magnificence et manoeuvres) - deux prétendants: Louis XIV et l'empereur Leopold Ier (Bourbon français contre Habsburg allemand) - mais le testament de Charles II voulait garder l'unité intégrale de l'Espagne et nomma comme héritier le duc d'Anjou, second petit-fils de Louis XIV à condition >> p. 276 que celui-ci renonçat formellement à tous ses droits au trône de France n.b. le duc d’Anjou, deuxième petit-fils de Louis XIV, devient Philippe V d’Espagne en 1700, la dynastie des Bourbons succède à celle des Habsbourg, au grand dam de l'Autriche, une nouvelle guerre se prépare avec la France - >> p. 280 l'affaire de l'asiento, accordée par l'Espagne à une compagnie française n.b. l'asiento était le monopole de la fourniture de nègres aux colonies espagnoles - dès 1701, les hostilités recommençent, mais la France et l'Espagne étaient maintenant alliées, la troisième coalition commençait (Hollande, Angleterre et Empire germanique) 3/ la dernière coalition (1702-1714) il fut surtout question de la maîtrise des mers a) l'organisation de la défense - cette fois, pour la France, il fallait se battre sur tous les fronts sauf celui d'Espagne - deux grands adversaires de Louis XIV: Churchill duc de Marlborough et Eugène de Savoie,généralissime des armées impériales du Saint-Empire romain germanique, il est considéré comme l'un des plus grands généraux de son temps >> p. 288 l'importance sur mer des corsaires français, dont Jean Bart, armant leurs propres navires pour protéger le commerce maritime français >> p. 289 le bonheur des peuples n'ayant jamais constitué, pour Louis XIV comme pour beaucoup d'autres, un objet de gouvernement b) le malheur des armes (1702-1708) - la défection de la Savoie met en danger la frontière avec l'Italie et celle du Portugal ouvre la voie à un débarquement en Espagne, le Portugal devient dès lors un satellite économique de l'Angleterre - victoire de Marlborough à Blenheim (1704) et prise de Gibraltar par la flotte anglaise - l'archiduc Charles de Habsburg, soutenu par la coalition, devient le concurrent de Philippe V n.b. Charles III de Habsbourg, en allemand Karl von Habsburg (1685-1740) devient empereur sous le nom de Charles VI et roi de Hongrie sous le nom de Charles III (1711-1740), il fut également prétendant au trône du royaume d'Espagne, mais l'Angleterre ne souhaitait pas qu'il réunisse les possessions autrichiennes et les possessions espagnoles, l'anglais abandonne donc la coalition anti-française - battu et menacé de toute part, Louis XIV doit abandonner les Pays-Bas, l'Italie du Nord et même Madrid est menacée c) le royaume au bord de l'abîme (1709-1710) - Louis XIV était âgé maintenant de 70 ans et son royaume appelait à la paix >> p. 301 dans la pratique, le royaume dépendait des arrivées d'argent des Indes espagnoles (Amérique du sud) - l'année 1701 détiendra le record de mortalité, l'armée français était décimée >> le terrible hiver de 1709 où même le vin gelait à la table de Louis XIV d) le redressement partiel (1711-1714) - celui-ci se manifeste dès 1710, petites victoires françaises qui conduiront au traité d'Utrecht >> p. 310 Philippe V demeurait roi de toute l'Espagne et de ses colonies mais devait céder ses possessions italiennes et belges à l'empereur germanique, et si il n'y eut pas de grands changements sur les frontières françaises, le démantèlement de l'empire français d'Amérique commençait, l'asiento pour la France était supprimé, une partie des Antilles revenait à la Hollande et à l'Angleterre >> p. 314 cette défaite achève de préparer les couleurs sombres du tableau final qu'il va bien falloir présenter: le legs du vieux monarque à un bambin de cinq ans: son arrière-petit-fils, le futur Louis XV dont le pouvoir est alors délégué à son cousin, le duc d'Orléans, proclamé régent du Royaume de septembre 1715 à février 1723 5ème partie: 1715, le temps des bilans 1/ la dernière année a) le roi - à 77 ans et malade, Louis XIV se préparait à mourir, trois problèmes l'obsédaient: la religion du royaume, la succession et le maintien de la paix >> p. 318 il disait à son arrière-petit-fils: j'ai trop aimé la guerre - Louis XIV méprisait son neveu, Philippe d'Orléans qui allait devenir le régent, Louis XV étant alors âgé de cinq ans, Louis XIV erigea les conditions de la régence qui ne furent toutefois pas respectées >> p. 320 parmi les dernières mesures rigoureuses: l'interdiction à tous les médecins de visiter les malades le 3ème jour s'il ne leur est pas fourni un certificat signé du confesseur desdits malades qu'ils ont bien été confessés d'abord >> p. 321 l'affaire des religieuses de Port-Royal-des Champs b) le gouvernement - avant le règne de Louis XV, le gouvernement de Louis XIV aurait à subir la considérable réaction de l'imminente régence - Saint-Simon, duc et ami du régent, fit remplacer les grands personnages du règne de Louis XIV, une révolution attendue avec l'assentiment du Parlement de Paris qui cassa le testament de Louis XIV - la situation financière du royaume était alors dans un état déplorable n.b. en 1715, trois jours avant la mort du roi, Madame de Maintenon se retire à Saint-Cyr dans la Maison royale de Saint-Louis, pensionnat chargé de l'éducation des jeunes filles nobles et désargentées fondé en 1686, elle y reçoit, le 11 juin 1717, la visite du tsar Pierre le Grand qui était "venu voir tout ce qui en valait la peine en France", elle y meurt le 15.4.1719 c) le royaume - chute de la population (surtout les enfants et les vieillards, un groupe toutefois jugé improductif!) - expansion du commerce maritime en période de paix - stabilité des prix, assez bonne récoltes en cette dernière partie du règne - quelque agrandissement du royaume dont surtout la Franche-Comté et Strasbourg, mesures défensives du royaume par Vauban, appelées la ceinture de fer - prestige de la culture française 2/ Louis XIV: un homme dans l'univers a) l'action du roi: le domaine réservé - il gouverne seul avec ses ministres sous sa seule responsabilité - la splendeur de sa résidence versaillaise - sa résistance et quelque abilité à faire la guerre - pour certains, il incarne le despotisme guerrier, intolérant et sanguinaire, pour d'autres, le symbole de l'ordre et de la grandeur - il est subtil pour combiner des alliances, mais il gâchera souvent ces dons par des coups d'orgueil >> p. 341 l'extirpation de "l'hérésie de Calvin" aboutit à l'affaiblissement du royaume - grand roi, il le fut surtout dans ses jeunes années durant une période de 15 ans b) la responsabilité du roi, le domaine des commis >> p. 344 Louis XIV adopta rarement l'attitude assez lâche qui consiste à rejeter un échec sur des sous-ordres >> p. 347 les grands commis de l'armée: Le Tellier, Turenne, Louvois et Vauban, la France possède alors une véritable armée de valeur, mais celle-ci coûtera très cher et contribuera grandement à la détérioration des finances, toutefois, on doit à Louis XIV la construction de l'hôtel des Invalides c) les forces antagonistes - Louis XIV aura sous-estimé la puissance surtout économique des Provinces-Unies (Hollande), dirigée d'abord par Guillaume d'Orange puis par Heinsius n.b. Anthonie Heinsius (1641-1720) en mai 1689, il est nommé grand-pensionnaire des États de Hollande et devient, de ce fait, l'homme le plus puissant des États généraux des Provinces-Unies lorsque Guillaume III s'empare du trône d'Angleterre et rejoint Londres, étant le confident et le correspondant de ce dernier, il se voit confier la part la plus importante de la direction des affaires néerlandaises Heinsius était un négociateur opiniâtre et un des opposants les plus obstinés de la politique expansionniste de la France il fut l'un des moteurs des coalitions anti-françaises de la guerre de la Ligue d'Augsbourg (1688-1697) et de la guerre de succession d'Espagne (1701-1714), après la mort de Guillaume III en 1702, l'emprise de Heinsius sur les États généraux diminua, mais il resta grand-pensionnaire de Hollande jusqu'à sa mort en 1720 - rétablissement de l'empire germanique de Leopold Ier qui repousse les invasions turcs - dès 1713, début de l'ascension britannique d) les forces oubliées - les conjonctures et grandes forces économiques (récession, dévaluation, etc) - la révocation de l'Edit de Nantes (octobre 1685) - les esprits critiques dont Fénelon - stagnation de la population - le peu d'importance apportée par Louis XIV aux colonies Le roi-soleil s'éteignait dans le siècle des lumières, appelé le grand siècle conclusion - chronologie du règne de Louis XIV et bibliographie - critiques et commentaires sur le livre de Goubert dont >> p. 415 un livre riche en réflexions, ferme en documentation et bouleversant, certains esprits polémiques l'opposeront à celui de M. Erlanger, ce dernier caresse l'histoire de Louis XIV, la flatte et l'éclaire d'une lumière vive alors que Goubert la retourne, la laboure et la pénètre dans ses noires profondeurs >> en général, un livre intéressant de par les détails sur fond économique, social, culturel et militaire, mais assez ardu à la lecture |
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