série: | Angoisse (collection) |
éditeur: | Fleuve Noir |
auteur: | Bruss B.R. |
classement: | biblio3 |
année: | 1972 |
format: | broché |
état: | TBE |
valeur: | 15 € |
critère: | * |
remarques: | l'objet maléfique, no 226 (1972) sans le signe du crâne au dos du livre que se passe-t-il à Lurnoux, hameau perdu et très arriéré? c'est ce que se demande Jacques Hurtin, jeune ethnologue déjà connu pour ses travaux en Amazonie parce qu'il s'intéresse aux mentalités primitives, il a accompagné son ami Doret, inspecteur de police, chargé d'aller enquêter sur place une ténébreuse affaire, dit Doret, avec des relents de sorcellerie, il y a eu à Lurnoux, depuis un an, toute une série de morts suspectes et inexplicables, mais sans violence, la dernière étant celle de la fille d'un riche industriel habitant le château voisin, les paysans vivent dans la terreur la suite et la majeure partie du récit se passe à développer et à décrire les morts mystérieuses de certains habitants du hameau plusieurs habitants trouvent un objet maléfique qu'on appelle le piroulet ou le rougin parce qu'il montre une couleur rougeâtre avec un matériel pratiquement indestructible cet objet pousse ses détenteurs à commettre des crimes sans raison apparente et qu'on ne peut expliquer, une atmosphère de sorcellerie commence à s'établir parmi la communauté paysanne et c'est Manchèze, une guérisseuse innocente qui est rendue responsable de ces malheurs, on tentera même de la tuer par lapidation, mais le mal continue à sévir n.b. passementerie = ensemble des productions en fil de toute nature au bout de dix jours, Doret renonce à y voir clair et s'en va, mais l'ethnologue reste, pénètre peu à peu dans la vie des habitants, dans leurs secrets et il passera par les phases successives du malaise, de la crainte, de l'angoisse, de la peur caractérisée et finalement, lorsqu'il se trouvera lui-même au coeur du drame, de l'épouvante, ce qui causera sa propre mort en se suicidant >> un des derniers romans de Bruss dans la collection Angoisse, cela concerne de la sorcellerie et de l'envoûtement, mais pas le meilleur de ses récits, surtout que la majeure partie concerne des racontars en langage rustaud par de vieilles femmes superstitieuses annexes - couverture du livre - autre couverture - petite statue utilisée pour un envoûtement Information (provenant d'un autre lecteur) - B.R. Bruss a écrit une quarantaine de romans de science-fiction, une dizaine d'angoisse et, sous le nom de Roger Blondel, 4 ou 5 romans-romans, il semble que la notoriété de l'auteur est inversement proportionnelle à la prolificité par série de son œuvre - pour la plupart des lecteurs, Bruss est un auteur de SF, pour les fanatiques de la collection angoisse, il est aussi un bon auteur fantastique, enfin, pour quelques littérophages qui savent que Bruss et Blondel sont un, il reste toutefois un excellent romancier méconnu - partant de cette conjecture, il est peut'être utile de préciser que c'est la facette la moins connue de Bruss-Blondel qui se trouve être la plus talentueuse, alors que sa notoriété comme auteur de SF semble reposer sur des bases discutables, alors que dans ce genre il y a des points forts et des points faibles - l'objet maléfique peut être situé dans la moyenne, c'est-à-dire qu'il ne possède peut-être pas le brillant de l'oeil était dans la tombe ou la compacité de le mort qu'il faut tuer (qui ne sont d'ailleurs pas non plus les meilleurs, en comparant tambour d'angoisse et terreur en plein soleil = mieux développés ceci est une opinion du lecteur présent) - c'est néanmoins très typique de la manière de Bruss, l'action est circonscrite géographiquement, mais éparpillée à travers une multitude de personnages, autrement dit, l'histoire se passe dans un petit village dont tous les habitants ou presque ont un rôle à tenir, l'intrigue, très linéaire, suit le cheminement de l'objet maléfique appelé piroulet, forgé peut-être dans un autre univers, et qui, passant de main en main, sème la mort par son seul contact, l'évocation de cette sorte de chaîne de feu se fait presque paisiblement, Bruss prenant son temps à s'attarder sur la couleur des saisons qui passent, un détail dans une maçonnerie, un friselis dans les branches - certes, il débute comme Lovecraft, mais chez le français l'évocation des maléfices ne culmine pas, comme chez son illustre confrère, en un point d'orgue final, tout reste mesuré, feutré, ton sur ton et la peur même est décrite comme une chose familière, quant à la chute finale, elle se produit de ne pas très haut, le gros du mystère reste inexpliqué, et on sent bien que tout n'est pas terminé, mais il y a tout un art de laisser le lecteur sur sa faim - toutefois tel qu'il se présente, l'objet maléfique fait plaisir à lire dans un genre plutôt conteur et c'est peut'être le plus beau compliment que l'on puisse faire à Bruss: il est de ces hommes qui savent raconter des histoires et sa singularité dans la collection angoisse tient à cela - Benoit Becker travaillait dans l'horreur parfois poussée jusqu'au grand-guignolesque, Kurt Steiner savait distiller le vertige, Marc Agapit donne dans d'humour noir, Alphonse Brutsche dans le morbide, B. R. Bruss lui, œuvre dans le mystère surnaturel |
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