Hemingway, mort dans l'après-midi

série: Romans modernes
éditeur: Poche
auteur: Hemingway Ernest
classement: biblio3F
année: 1965
format: broché
état: TBE/N
valeur: 6 €
critère: **
remarques: mort dans l'après-midi (death in the afternoon)
(death in the afternoon) est un récit de l'auteur américain
Ernest Hemingway publié en 1932, le thème en est la passion (afición)
qu'Hemingway éprouva toute sa vie pour l'art tauromachique
n.b. El Cordobès n'est pas encore mentionné en 1932

>> voir aussi le roman de Lapierre/Colling
"ou tu porteras mon deuil"

note de l'auteur: le plus triste dans les corridas,
c'est le sort des chevaux maltraités et vidés de leurs viscères
par les cornes du taureau malgré leur protection matelassée
- dissertation sur les corridas

>> p. 33 le plus difficile, quand on a peur du taureau,
c'est de maîtriser ses pieds et de laisser le taureau venir
>> p. 82 la littérature sur l'Espagne et les corridas


petit lexique de tauromachie (méthode pour affronter les taureaux):
- corrida de toros = course de taureaux et les toreros sont:
le matador, le banderillero et le picador
n.b. le toreador est une mot désuet utilisé par la noblesse
qui s'amusait à tuer des taureaux qu'on combattait à cheval

- alternativa = investiture officielle d'un apprenti matador
(matador de novillos au rang de matador de toros)
- anda = vas-y, crié aux toreros qui hésitent à approcher les taureaux
- l'apartado est la présentation des taureaux,
opération qui fait suite au tirage au sort (sorteo)
et qui consiste à séparer les taureaux les uns des autres
et à les placer un à un dans un chiquero = compartiment du toril
n.b. toril = lieu où l'on tient les taureaux enfermés avant le combat
- alguazil = policier de l'arène

- basto = lourd sur ses pieds, manquant de grâce
- bravo, toros bravos = taureaux braves et sauvages
- bronco = taureau qui est sauvage, nerveux, incertain et difficile

- callejon = couloir circulaire séparant la barrière (barrera) des gradins
- chico = cadet, jeune homme
- cornada = encornade, coup de corne du taureau
avec pénétration dans la chair du torero
- corrida = combat avec les taureaux
- cuadrilla = troupe de toreros aux ordres du matador

- espada = épée
- estocada = coup d'épée par lequel le matador met à mort le taureau

- faena = ensemble du travail exécuté par le matador
avec la muleta dans le tiers final du combat
- feria = fête organisée pour les corridas
- lidia = combat, toro de lidia = taureau de combat,
c'est aussi le titre du plus ancien hebdomadaire tauromachique

- manso = adjectif qualifiant un taureau sans bravoure,
de peu de caste et qui refuse le combat, s'oppose au taureau bravo
- morillo = nom de la bosse musculaire qui fait saillie
sur le cou d'un taureau de combat, c'est l'endroit
où le picador place sa pique et les bandilleros leurs baguettes
- muleta = pièce de serge ou de flanelle écarlate,
qui sert au matador à se protéger, à fatiguer le taureau
et à régler la position de sa tête et de ses pieds
ainsi qu'à exécuter une série de passes

- nino = enfant ou jeune garçon
- novillada = combat opposant de jeunes taureaux (novilleros)
à de jeunes toreros (novilleros)

- olé = interjection du public, en signe d'encouragement du matador
- oreja = oreille que le matador reçoit quand il a fait
une excellente prestation
- paseo = entrée et parade des toreros dans l'arène
- peto = matelas protecteur couvrant le cheval
(ce qui n'empêche pas de recevoir malgré tout de sérieuses blessures)
- querencia = partie de l'arène où le taureau préfère
se tenir où il se sent chez lui

- suerte = séquence de combat, action
- tapas = toutes sortes de hors-d'oeuvre
- temporada = saison des corridas
- toreo = manière, technique et art de toréer,
de jouer avec le taureau
- le vaquero ou mayoral est le gardien des taureaux

- le picador a une fonction tout aussi dangereuse que le matador
qui lui a aussi souvent peur avant les combats
>> p. 105 tauréer = verbe pour désigner toutes les actions
accomplies par un homme avec le taureau
>> p. 114 liste des matadors plus ou moins célèbres
>> p. 121 les poignets sont les parties du corps
les plus importantes pour le matador
> p. 141 gambas = grosses crevettes (à ne pas confondre
avec le mot italien scampi qui désigne les langoustines
qui elles, ont des pinces comme la langouste et le homard
n.b. gambas vient aussi du latin gamba = jambe,
gamber veut aussi dire enjamber
- turgescence = augmentation de volume par rétention de sang veineux

- les trois actes de la corrida (los tres tercios de la lidia):
picador, banderillero et matador
>> p. 158 description du taureau de combat,
les mâles et les femelles (vaquillas) de combat
>> p. 186 l'élevage des taureaux,
les meilleurs venant peut'être d'Andalousie
>> p. 191 parmi les cornes des taureaux, il y a toujours une corne maîtresse
- l'usage des cornes par les taureaux

>> p. 260 l'importance de la cape et de la muleta
pour faire courir les taureaux et les fatiguer
afin de permettre principalement au matador d'exécuter
les meilleures passes artistiques, c'est le moment de vérité
avec la mise à mort, la veronica étant la passe principale
>> p. 274 description de la pique du picador et son usage
>> p. 280 les chevaux qu'on empaille vivants
pour pouvoir les réintroduire dans l'arène
>> p. 291 la pose des banderillas

à noter que seul le matador reçoit un bon salaire (pas toujours),
les picadors et les banderilleros étant bien moins payés

>> p. 311 les deux grandioses passes dans la corrida:
la pase natural et le pase de pecho
- un matador doit être un tueur et aimer tuer,
mais seulement 10% des matadors ont cette faculté
n.b. pour avoir une bonne mise à mort, il faut tuer le taureau
avec l'épée enfoncée au-dessus des cornes à travers la masse musculaire,
si le taureau survivait à la corrida, on ne pourrait plus le réutiliser,
car il serait trop dangereux pour le matador
- on ne peut pas atteindre le coeur avec l'épée tenue par la main droite,
on doit trancher l'aorte du taureau entre les omoplates
et pour cela il faut faire baisser la tête du taureau
avec la muleta tenue par la main gauche

>> p. 355 on appelle cette mise à mort, le volapié (vol-à-pied),
qui pour être fait correctement, doit être exécuté,
lentement, de très près du taureau et en mesure avec la muleta
- toutefois avec un taureau bravo (courageux),
c'est aussi la mise à mort la plus dangereuse,
c'est pourquoi on manipule souvent le taureau
avant la mise à mort, notamment avec le picador
n.b. une fois le taureau affaibli et saigné par piques et banderilles, l
es trompettes annoncent l’entrée du matador qui a dix minutes pour l’achever

>> p. 365 c'est pour cette raison qu'une mise à mort est jugée
d'après la place où l'épée est enfoncée et d'après la manière
dont l'homme s'avance pour tuer,
tuer le taureau d'un coup d'épée dans le cou ou le flanc
qu'il ne peut défendre, est pratiquement un assassinat,
le frapper haut entre les épaules exige un risque de l'homme
et une adresse consommée s'il veut éviter un grand danger

>>p. 369 le descabello est un coup donné avec la pointe de l'épée
entre les vertèbres cervicales pour couper la moelle épinière,
c'est un coup de grâce destiné à achever un taureau mourant
et qui ne peut plus suivre la muleta des yeux,
évitant ainsi au matador de recommencer la mise à mort

n.b. Le taureau devra mourir – sauf en cas de grâce, extrêmement rare –
parce qu’il faut aller jusqu’au bout des choses
sinon ça devient une représentation et non un rituel;
la corrida avec mise à mort reste légale en Espagne,
dans une partie de la France, au Mexique, en Colombie, au Pérou
au Venezuela et dans une partie de l’Equateur,
au Portugal toutefois tuer le taureau dans l’arène est interdit
même s’il est abattu ensuite, toutefois les statistiques
reflètent le déclin des corridas en Espagne de 810 en 2008 à 369 en 2018

>> p. 379 les blessures causées par les encornements (cornada)



>> un récit instructif de Hemingway sur l'étude de la corrida,
un récit toutefois bien technique malgré les conversations
avec la vieille dame et la description touristique de l'Espagne
et de ses corridas, quelques passages sont très intéressants,
mais le récit a été écrit en 1930
et les choses ont bien changées entretemps,
il n'y a plus de corridas en Catalogne qui est un pays espagnol
mais dont le peuple n'y est pas espagnol
(selon Hemingway ce qui est d'ailleurs assez juste)



Information
- dans les années 1920, Hemingway est devenu un aficionado
de l'art de la tauromachie après avoir assisté aux fêtes
de San Fermín de Pampelune qui sert de cadre au roman le soleil se lève aussi,
dans Mort dans l'après-midi, il discute de la métaphysique de la tauromachie,
l'associant à un rituel, presque à l'égal d'une cérémonie religieuse,
point de départ pour l'écrivain d'une interrogation
sur l'essence de la vie et de la mort

- une veine humoristique parcourt mort dans l’après-midi,
elle revêt diverses formes liées à l’observation de la culture hispanique,
à la distance prise avec les conventions,
notamment dans le dialogue imaginaire avec la vieille dame
et l’élégance sous la pression qui est l’une des vertus cardinales
du héros hemingwayien, homme naturel que symbolise le matador


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