série: | Histoire (Rome) |
éditeur: | Payot |
auteur: | Homo Léon |
classement: | biblio33A |
année: | 1935 |
format: | broché |
état: | BE+ |
valeur: | 6 € |
critère: | ** |
remarques: | Auguste, 63 av. J.-C. à 14 ap. J.-C. l'homme, l'empereur, la fin première partie: l'homme nom: Caius Octavius, de la gens julio-claudien titre: Imperator Caesar divi filius Augustus père: Caius Octavius, mère: Atia Balba Caesonia parents de Atia: Marcus Atius Balbius et Julia Caesaris Minor, soeur de Caius Julius Caesar Atia est donc la nièce de Jules César et Octoave est son petit-neveu soeurs d'Octave: a) Octavia l'Aîné (fille d'un premier mariage d'Atia) b) Octavia la Jeune, mais soeur aînée d'Octave les épouses d'Octave: 1) Claudia Pulchra (pas d'enfants) 2) Scribonia, une fille avec Auguste: Julia l'Aînée qui épousa Marcellus, Agrippa puis Tibère 3) Livia Drusilla dont Auguste adopta Tibère, fils d'un premier mariage de Livia nota bene: le deuxième fils de Livia avec son premier époux, Tiberius Claudio Nero, fut Decimus Claudius Drusus qui épouse Antonia la Jeune avec qui il a deux fils Germanicus et Claude, ce dernier prendra la succession de l'empire après la mort de Caligula, les trois fils de Germanicus étant soit décédé, assassiné ou empoisonné 1/ la jeunesse et l'éducation - à la bataille de Pharsale, Octave a 15 ans, César associe Octave à sa victoire en Espagne et adopte Octave à qui il donne son nom - de nombreuses prédictions durant l'enfance d'Octave lui confirment qu'il deviendra un personnage important avec la faveur des dieux de Rome, par contre Octave restera toute sa vie de santé chétive - en 52 BC Pompée est élue seul consul, la première forme de pouvoir personnel: le premier triumvirat César, Pompée et Crassus - en 45 BC César devient dictateur perpétuel, il est le maître absolu et commence à être révéré comme un dieu, il fait d'Octave son héritier - à la mort de César, Octave se trouve en Illyrie pour préparer l'expédition de César en Orient, Octave rejoint alors Rome via la Calabre, il accepte l'héritage et jure de punir les meurtriers de César, Octave s'appelle désormais C. Julius Caesar Octavianus 2/ l'apprentissage du pouvoir Octave arrive à Rome; de par l'action de Marc-Antoine, Brutus et Cassius se sont enfuis en Orient et par la suite, Marc-Antoine devient le rival direct d'Octave - durant une absence d'Antoine à Rome, Octave lève une armée avec les vétérans de César et contre Antoine, il s'allie avec le sénat influençé en majorité par Cicéron - Marc-Antoine se réfugie en Gaule Cisalpine, il est battu à Modène par les légions de Hirtius et Pansa qui meurent tous les deux dans la bataille, ce sera Octave qui en tire la gloire - avec l'accord forcé du sénat, Octave est nommé consul et prend peu après le pouvoir, c'est un coup d'état par l'armée - entretemps Antoine s'allie avec Lépidus et retourne en Italie avec ses légions, coup de théâtre, Octave s'accomode avec Antoine et Lépidus, tous les trois forment le deuxième triumvirat - le triumvirat publie une liste de proscription contre les complices de Brutus et Cassius (200 sénateurs et 2000 chevaliers sont exécutés y compris Cicéron) - finalement, les républicains sont vaincus à Philippe en Macédoine (42 BC) - partage de l'empire entre Octave, Antoine et Lépidus, celui-ci est accusé peu après de connivence avec Sextus Pompée - en recevant l'occident, Octave était à la peine, mais il savait que c'était la voie la plus sûre pour parvenir à l'honneur et au pouvoir - tout d'abord, Octave et Antoine doivent passer un accord avec Sextus Pompée qui domine la mer et les convois de ravitaillement en occupant la Corse, la Sardaigne et la Sicile (39 BC), mais grâce aux qualités d'Agrippa, général d'Octave, une flotte puissante est construite et Sextus Pompée est battu à la bataille navale de Nauloque (36 BC) - et par la même occasion, Octave dépose Lépidus à qui il laisse toutefois la dignité de grand pontife - Octave domine désormais toute la partie occidentale de l'empire y compris l'Afrique - tout d'abord en occident, Octave réorganise ses provinces en remettant de l'ordre dans l'administration et en assurant les frontières de l'empire (Germanie, Illyrie, etc) et finalement il bénéficiera des erreurs d'Antoine dont la popularité auprès du peuple romain a fortement baissé suite à ses relations dégradantes avec Cléopâtre - pour Octave, ce sera la sainte croisade de la romanité - harcelée à Actium par la flotte d'Octave dirigée par Agrippa (des vaisseaux plus faibles mais plus nombreux que ceux d'Antoine) - et de par sa fuite considérée comme honteuse, la flotte d'Antoine est pratiquement anéantie et ses légions démoralisées font leur soumission à Octave - le dernier acte se jouera en Egypte où Antoine et Cléopâtre sont forcés à se suicider - Octave a alors 32 ans (29 BC), il est maintenant le chef unique et absolu de l'empire romain (80 millions d'habitants) 3/ le portrait, la famille et les collaborateurs aa) son portrait deux caractères dominaient sa personne: la beauté du corps, visage et ses yeux mais avec une santé délicate - ses bustes et portraits sont surtout conservés au musée du Vatican - la maladie jouera au cours de sa longue vie un rôle important, il n'en vivra toutefois pas moins jusqu'à 76 ans - Octave possède une grande intelligence et un profond sens politique, il excelle dans la rhétorique et aime la littérature, de plus il respectera les croyance religieuses romaines, il restera toutefois superstitieux et sceptique (il refusera d'admettre une chose sans examen critique) - étant fils adoptif et héritier de César, il aura eu la chance d'être favorisé par les circonstances - ses deux meilleurs collaborateurs: Mécène et Agrippa >> p. 77 autres traits de son caractère: l'ambition, la volonté et la prudence - manque absolu de scrupules dans l'emploi des moyens (il violera le sanctuaire des Vestales pour s'emparer du testament d'Antoine) - il montre parfois une implacable cruauté (à Philippes pour venger César) - mais le point essentiel: il ne laisse jamais prévaloir le sentiment ni contre les intérêts de son ambition ni contre les exigences de la raison d'état (une sorte de Louis XIV de l'Antiquité) - Octave aimera aussi les femmes mais ne deviendra pas soldat - si Auguste comme César retient l'idée monarchique, il sera plus heureux que César en la travestissant sous la forme plus modeste du principat (princeps senatus = premeir citoyen) - ce ne sera pas non plus un empereur sédentaire et malgré sa santé fragile, il visitera durant son règne tous ses provinces - mais le succès de son oeuvre lui sera garanti grâce à la longue durée de son règne (près de 50 ans) ce qui lui donnera le temps nécessaire pour réaliser ses programmes bb) sa famille - en 31 BC de sa famille, il ne reste plus que sa soeur Octavie et ses enfants (Atia sa mère est décédée en 43 BC) Octavie meurt en 11 BC en étant considérée à Rome comme la femme la plus accomplie de son temps - la deuxième femme d'Auguste, Scribonia lui donnera son unique enfant: sa fille Julia - sa troisième femme Livia lui livrera finalement de son premier mariage les héritiers de l'empire: Drusus et Tibère qui deviendra, à la mort de Drusus en 9 BC, l'héritier légal d'Auguste et se révèlera une empereur tout à fait capable et efficace (du moins au début de son règne) - quant à Livia Drusilla, elle sera une impératrice très convenable et assistera comme conseillère Auguste qui la respectera jusqu'à sa mort en 14 AC, Livia meurt en 29 AC à 86 ans cc) ses collaborateurs - Marcus Agrippa, ami d'enfance et stratège militaire, il sera pour Auguste l'homme de confiance et le précieux second >> p. 101 lors d'une maladie d'Auguste, il recevra de lui l'anneau sigillaire symbole de l'autorité souveraine - marié à Juli, fille d'Auguste, il reçut d'elle deux fils Caius et Lucius qui deviendront les futurs héritiers d'Auguste, celui-ci n'ayant pas eu de fils lors de ses différents mariages - Agrippa meurt d'un malaise en 12 BC - après Agrippa, le ministre officieux d'Auguste sera Mécène, de son vrai nom Cilnius Maecenas, - intellectuel, il formait l'antithèse d'Agrippa et deviendra le diplomate d'Auguste >>p. 104 en 39, il réussira à rapprocher Octavien, Antoine et Sextus Pompée par le traité de Misène - Auguste n'avait aucun secret pour Mécène et lui demandait son avis pour toute chose, Mécène était aussi capable de tempérer les élans de violence qui n'étaient pas rares chez August - patron des poètes, Mécène apparaît très fréquemment dans leurs vers, soit à visage découvert, soit sous divers masques, et c’est toujours pour s’opposer comme un modèle d’élégance, de goût, d’humanité, et de sensibilité douloureuse, à un Auguste parfois violent, grossier, dominateur et menaçant -à la mort de Mécène en 8 BC, il lèguera à la gloire d'Auguste de grands auteurs littéraires tel Virgile, Properce et Horace avec qui Mécène entretenait de grand liens d'amitié par contre avec Auguste, il y eut parfois aussi des difficiles relations, sa femme Terentia étant sous le charme d'Auguste d’autre part, il est évident qu’entre Mécène et Agrippa, qui fut le gendre d’Auguste et son lieutenant, régnait une certaine agressivité deuxième partie: l'empereur 1/ réformateur de la constitution - le règne commence sous d'heureuses auspices: les discordes civiles étouffées après vingt ans, les guerres extérieures éteintes, la paix rendue, la force restituée aux lois, l'autorité aux jugements, la majesté au sénat et les magistratures anciennes ramenées à leur puissance d'autrefois, le règne d'Auguste allait ouvrir une période faste (commerce, culture, arts, architecture, etc) gràce à la stabilité politique de la pax romana - Auguste dans les grandes lignes poursuit l'oeuvre de César - premier principe: trouver dans une formule constitutionnelle le compromis entre l'idée monarchique et les traditions du passé, ce sera le principat avec une base légale et une façade civile tout en gardant la main sur l'armée - le 13.1.27 BC le sénat confère à Octave le titre sacré d'Auguste, il exercera l'imperium consulaire sur l'état romain tout entier - il reçoit aussi le droit d'Edit qui lui donne en matière législative un pouvoir illimitée pour faire les lois, mais il ne veut pas du titre dominus (maître) >> p. 118 deux organes de délibération: a) les comices = incarnation du peuple souverain et source légale de toute autorité publique b) le sénat = citadelle de l'oligarchie gouvernementale = représentants des grandes familles de rang sénatorial qui joue un rôle religieux, législatif, financier et de politique extérieure >> p. 121 deux séries d'impôts: les uns levés par l'empereur: le fisci et les autres par le sénat: l'aerarium sénatorial >> p. 122 le problème de la succession d'Auguste qui voulait préserver l'absolutisme et l'hérédité, le princeps n'avait pas le droit de transmettre ses pouvoirs ni automatiquement par hérédité, ni même volontairement par délégation formelle et à passer outre, on se fût heurté à l'opinion publique qui n'eut pas compris ou pas accepté une innovation de ce genre, Auguste contourna cette difficulté par deux procédés: une désignation morale liée à l'hérédité, soit artificielle, soit adoptive, une association anticipée au pouvoir impérial sous la forme de la co-régence, de cette façon, le second personnage de l'empire serait tout naturellement nanti le jour où l'empereur aurait disparu, et Auguste lui donnerait le titre d'imperium proconsulaire >> p. 125 les différents successeurs choisis par Auguste: d'abord Agrippa, puis les deux fils d'Agrippa Caius et Julius César, enfin Drusus frère aîné de Tibère, tous les prétendants cités ci-dessus étant décédés (y compris Drusus en 9 BC lors des guerres de Germanie), ce sera Tibère qui prendra la succession à la mort d'Auguste - en outre de par sa puissance tribunitienne, Auguste contrôlait le sénat de par le veto dont il disposait dans toutes les affaires, y compris juridiques - de plus il dispose aussi d'un corps consultatif (consilium principis) - Auguste a également le droit de nommer les fonctionnaires de l'administration centrale (préfet du prétoire, chefs de l'armée) et les fonctionnaires régionaux (préfets et gouverneurs de province) n.b. le prétoire était à l'origine le nom du quartier général de la légion romaine, il tire son nom directement des premiers temps de Rome où le consul qui commandait l'armée recevait le titre de préteur (prætor), le préfet du prétoire (præfectus prætorio) est l'officier commandant la garde prétorienne - mais Auguste créa une troisième fonction: la carrière équestre, destiné à contrebalancer l'influence du sénat, celle-ci n'étant pas héréditaire, c'est l'empereur qui accorde ou enlève l'equus publicus - création aussi des services municipaux (eaux, incendie, bâtiments publics, police, etc) - en outre, Auguste établit une échelle de traitement à tous ces fonctionnaires - Auguste est le maître de tout (nul ne résiste à l'empereur) et l'empire dès son principat est en fait une monarchie, le principat étant malgré tout renouvelable tous les dix ans - tout cela n'empêchait pas les intrigues à la cour de l'empereur, notamment parmi les membres de sa famille, et parfois même des conspirations survenaient (telle celle de Aemilius Lepidus, fils du triumvir en 31 BC) 2/ Auguste, chef de la défense nationale - deux principes: renonciation au programme offensif de César et adoption du principe de la défense, avec le bassin méditerranéen comme limite >> p. 138 Auguste savait que les ressources militaires et financières de l'empire romain étaient limitées et qu'il était d'une sagesse élémentaire de renoncer à des aventures à la fois coûteuses et aléatoires et le temple de Janus fut fermé en 29 BC nota bene il s'agit du plus ancien temple dédié au dieu Janus qui régnait selon la tradition romaine avec Saturne sur le Latium, les portes du temple de Janus avaient la particularité d'être fermées en temps de paix et ouvertes en temps de guerre - malgré ses dispositions de paix, plusieurs guerres se déroulèrent néanmoins durant le règne d'Auguste - si la Gaule, l'Espagne, l'Afrique, le Proche Orient et les régions le long du Rhin étaient soumises, le territoire romain ne dépassait pas la plaine du Pô et la Macédoine, les alpes restaient indépendantes - par cette brèche toujours ouverte (voir la carte), la barbarie septentrionale constituait pour l'Italie, le coeur même de l'état, une menace permanente et terrible >> p. 139 les deux zones de l'empire: l'Occident et l'Orient n'avaient entre elles qu'une liaison terrestre précaire et en pratique ne communiquaient guère que par mer - Auguste voulut donc assurer les frontières du nord en faisant disparaître l'angle droit que forment dans leur cours supérieur le Rhin et le Danube - il résolut d'annexer à l'empire la Germanie entre le Rhin et l'Elbe, malgré quelques succès initiaux, la catastrophe des trois légions de Varus en 3 AC firent échouer ce projet, mais par contre, avec la ligne du Danube, l'empire avait atteint au nord la frontière qui lui était nécessaire et dans laquelle il trouvera, durant quatre siècles, la ligne protectrice indispensable à sa sécurité - au temps de la République, le sénat contrôlait les affaires extérieures et la diplomatie, désormais celles-ci relèvent uniquement de l'imperator tout comme le contrôle de l'armée, celle-ci était civique sous la République, Auguste la rend permanente avec une réglementation précise (condicio militiae), elle est formée quand même des vétérans (veteranus) et des rappelés (evocatus) et si les charges sont dures, les avantages sont nombreuses (solde, primes, terres, droit de cité) - il y aura 28 légions parsemées dans l'empire ainsi que des corps auxiliaires (cohortes, garde privée, les prétoriens et les armées des prince sujets) - le tout atteignait env. 350'000 hommes et bien sûr l'empire ne pouvait se passer d'une marine de guerre permanente qui était organisée en trois escadres à Fréjus (Gaule du sud), à Misène et à Ravenne (Italie) - dans la population de l'empire. on distingue trois classes: les citoyens, les non-citoyens et les esclaves b) la conquête des frontières naturelles - ce furent d'abord les frontières rhénanes que Auguste voulut porter sur l'Elbe, la campagne militaire dura 20 ans et la conquête de la Germanie ne put pas être achevée, la frontière resta sur le Rhin - Drusus dirigea la campagne sur l'Elbe de 12 à 9 BC, à sa mort, Tibère reprit les opérations mais la conquête ne put être maintenue suite à la tragique défaite de Varus - par la suite, on s'efforça d'annexer la Dalmatie, la Macédoine et la Bohème avec le Danube comme ligne de départ - il fallut d'abord soumettre les alpes occidentales peuplées par les Salasses et les Ligures, création de la forteresse Augusta Praetoria (Aoste), Rome put alors contrôler tous les passages des alpes, - puis ce fut la conquête du Haut-Danube, en 8 BC ce but fut atteint par plusieurs légions dirigées par de grands généraux tels Vinicius, Silva, Agrippa, Tibère et Sextus Appuleius - la Rhétie, Norique et Pannonie deviennent des provinces romaines - et finalement s'effectua la conquête définitive du Bosphore Cimmérie, ex-royaume de Mithridate (Crimée) - après la conquête, l'oeuvre de romanisation commence - en Orient, Auguste faisait preuve d'une égale activité, mais en utilisant surtout la diplomatie (Arménie au nord, Parthie au centre et Arabie au sud) - en 20 BC une expédition militaire dirigée par Tibère installe un gouverneur pro-romain (Tigrane) en Arménie qui bénéficiait d'une situation stratégique importante - puis Auguste en 19 BC fait pression sur la Parthie où règnait Phraates IV qui accepte le protectorat romain et restitue les aigles et prisonniers de la campagne de Crassus - Auguste chercha aussi à conquérir l'Arabie pour des raisons économiques, mais ne parvint pas à réaliser complètement la conquête - par ailleurs, Auguste fut occupé à la pacification de la Gaule (régions rhénanes qui subissaient des incursions germaniques) et de l'Espagne (Galicie et Asturies où furent établies les colonies de Bracarangusta et Augusta Asturica en 25 BC) >> p. 157 la défense aux frontières reposait sur deux principes: - l'un fondamental de la couverture, l'armée est disposée en cordon le long des frontières (Rhin et Danube) - l'autre complémentaire, l'existence en arrière, d'armées de réserve, destinées à la fois à renforcer l'armée de première ligne ou à assurer la sécurité de l'intérieur - si les opérations au-delà du Rhin avaient cessé, il n'en fut pas de même pour les opérations dans le Haut et Bas Danube - deux points stratégiques: Singidunum (Belgrade) et les portes de fer (Roumanie) - en Orient, trois légions étaient stationnées en Syrie et en Egypte 3/ Auguste, réorganisateur de l'administration et de la société romaine a) réorganisation de l'administration - en pratique, l'empereur réside en Italie où il a son quartier général, le praetorium - il organise les fonctionnaires individuels, les préfets, préfets des vigiles (police), etc et les fonctionnaires collégiaux (eaux, incendie, voirie, édifices publics, routes) - les provinces sont divisées en provinces impériales dépendant directement de l'empereur et où se trouve la plupart des légions, principalement l'Egypte où des légats représentent l'empereur (legati propraetore) et les provinces sénatoriales administrées par les gouverneurs (anciens consuls ou préteurs) >> p. 163 les provinces sénatoriales sont au nombre de dix - le tout avec un droit de regard et de contrôle par l'empereur, création aussi de la poste impériale b) réorganisation des finances - Auguste à ses débuts doit rétablir une situation financière sans trop augmenter les impôts pour ne pas entraver la prospérité économique - lutte contre la corruption - le pillage systématique des provinces prend fin - deux impôts principaux: la dîme (decuma) = impôt de quotité = impôt personnel et le tribut (stipendium) = impôt de répartition = impôts locaux - à cet effet, Auguste ordonne le recensement sur les personnes et sur les propriétés (cadastre) - l'empereur se réserve enfin la frappe des monnaies et espèces précieuses c) réorganisation de la justice >> p. 168 investi d'un imperium supérieur, l'empereur incarne la juridiction suprême - il possède le droit d'évocation (appeler en jugement) et le privilège de l'appel avec le droit de veto - ces droits sont le plus souvent exécutés par les délégués de l'empereur dont les commissaires - les vigiles sont chargés de l'ordre intérieur et Auguste prend de sévères mesures contre le brigandage d) restaurateur de la société après avoir rétabli la hiérarchie sociale - au sommet: la classe sénatoriale avec ses deux éléments: patricien et plébéien (représentants de la plèbe) - au milieu: la classe des chevaliers, le futur ordre équestre - et en bas de l'échelle: la plèbe, ceux-ci jouissaient toutefois du privilège civique dont étaient exclus les non-citoyens, les pérégrins et les esclaves n.b. non-citoyen latin, par exemple les femmes et les enfants les pérégrins sont des étrangers donc non latins mais hommes libres - Auguste continua à verser à la plèbe les distributions alimentaires, ventes de blé à bas prix, jeux et fêtes variés - législation sociale sur l'adultère, sur les dépenses somptuaires et enfin sur le mariage - et finalement Auguste développa la romanisation dans les provinces avec les colonies et les grands travaux publics e) rénovation de la religion - Auguste voulait une unité morale nécessaire à son immense empire avec la religion traditionnelle du paganisme romain, - il fit construire de nombreux temples - il accroît les privilèges des vestales, consulte les livres sibyllins et ressuscite les vieilles cérémonies religieuses telles les Lupercales et les jeux séculaires nota bene a) les livres sibyllins sont un recueil d'oracles grecs conservé à Rome dans l'antiquité b) les Lupercales sont des fêtes annuelles célébrées par les luperques (prêtres se désignant comme des loups de Rome) c) les jeux séculaires étaient dédiés à des divinités du monde souterrain et avaient un caractère expiatoire - les Lares sont des divinités romaines appelées à protéger les êtres humains quels qu'ils soient, surtout la famille - Auguste rénove aussi les Quindecemviri = l'ordre des solennités avec au préalable leurs offrances, purification et sacrifices - toutes ces manifestations étaient stimulées par des représentations dramatiques (tragédies, comédies théâtrales, etc) sous la houlettre des grands artistes littéraires de ce temps - tout cela aboutit sur une religion impériale, le culte de l'empereur de son vivant >> p. 183 la grande création religieuse d'Auguste se présente avec deux caractères essentiels, d'une part purement humaine qui ne connait que l'homme sur terre et pour qui l'au-delà reste lettre morte et d'autre part une religion essentiellement politique qui sanctionne de pratiques religieuses l'obéissance au chef de l'état 4/ Auguste, créateur d'idéal - il donne à l'empire une atmosphère de paix et de foi indispensable après les guerres civiles, une idée nationale, la paix Augusta - l'époque d'Auguste connaîtra aussi d'illustres avocats qui montrent leur art de l'éloquence devant le barreau >> p. 193 description d'artistes littéraires dont Virgile (les Bucoliques, les Georgiques, l'Eneide), de Horace (odes, le chant séculaire), Properce (les Elégies), Ovide (les Héroides, les fastes, l'art d'aimer), Tite-Live (l'histoire romaine), Varron (traité d'agriculture), Vitruve (traité d'architecture) - la plupart amis de Mécène, leur protecteur et admirateur des arts - les deux langues principales de l'empire étaient le latin et le grec et la littérature grecque livra sussi de nombreuses oeuvres dont - Diodore de Sicile (bibliothèque historique) - Denys d'Halicarnasse (antiquités romaines) - Strabon (géographie) - sous l'influence d'Auguste, la place d'honneur revint toutefois à l'architecture: les Forums, le Palatin, les nombreux temples, le palais d'Auguste (domus augustiana), le Panthéon, bains publics, diverses portiques, les jardins d'Esquilin, mais aussi des aqueducs, des égoûts (cloaca maxima) des ponts et le réseau routier - à mentionner en Gaule: le temple d'Aguste et de Livia à Vienne le pont du Gard et la Maison carrée de Nîmes >> p. 202 la sculpture à Rome était en grande partie une sculpture de copie, à défaut des originaux grecs que tout le monde ne pouvait posséder, on pratiquait intensément le procédé de la copie, la sculpture romaine, la seule qui soit vraiment vivante et créatrice, c'était celle du bas-relief d'une part et du portrait d'autre part >> p. 204 grands constructeurs, les romains ont été aussi de brillants décorateurs avec la peinture, le revêtement de marbre (élément majeur de l'époque) l'ornementation de stuc et la mosaïque n.b. stuc = enduit mural à usage décoratif imitant le marbre >> p. 207 deux autres branches de l'art sous Auguste méritent encore une mention particulière: la glyptique (travail des pierres fines) et celui des métaux précieux (la toreutique) troisième partie: la fin 1/ le crépuscule d'Auguste - en 2 BC, pour Auguste à 61 ans, c'est le passé liquidé et le futur assuré - et pourtant il y aura deux problèmes: a) aux affaires extérieures, le désastre de Varus et b) en affaire intérieure, la crise financière avec drame familial - sa soeur morte, ses deux petit-fils décédés, tout comme Drusus, Agrippa et Mécène, seuls restent sa femme, sa fille, Tibère et Germanicus, fils de Drusus, recueilli avec son frère Claude par Livia >> p. 216 description de Tibère, le successeur, en 13 AC il reçoit l'imperium proconsulaire, Germanicus lui fait toutefois encore de l'ombre, en 13 AC Germanicus prend le commandement de l'armée du Rhin et en 14 AC il dirige la Gaule entière 2/ l'incendie aux frontières aa) l'alerte orientale en Parthie, Phraates IV, fidèle à Rome, est renversé par Phraatakès, Caius César est envoyé comme diplomate en Arménie où il trouve la mort en guerroyant, la Parthie renonce à l'Arménie mais refuse désormais de reconnaître le protectorat de Rome - en 1 AC, Tigrane, roi d'Arménie mis au pouvoir par Rome, meurt, Ariobarzane monte sur le thrône mais se montre moins enclin à rester dans l'orbitre de Rome bb) la révolte danubienne - en 5 BC la rive gauche de la Germanie et la conquête de la rive droite du Danube (Bulgarie et Roumanie) sont soumises, reste l'annexion de la Bohème sur la rive gauche du Danube - en 1 AC un mouvement insurrectionnel éclate en Germanie soumise - en 4 AC, Tibère est envoyé pour écraser la révolte, il bat les Cherusques et sa campagne l'amène jusqu'à la source de la Lippe, la flotte romaine entre dans l'Elbe - en 6 AC, l'oeuvre de la conquête romaine en Germanie apparait solide et définitive et le moment de régler la question de la Bohème semblait être venu, 12 légions s'y préparent - mais à ce moment se déclanche l'insurrection pannono-dalmate sur la rive droite du Danube - les révoltés lèvent une armée redoutable parce qu'ils employaient la tactique romaine à laquelle ils avaient été formés, trois éléments de cette armée se dirigent sur Trieste, la Macédoine et Sirmium, l'Italie même était menacée, Tibère fait la paix avec les Marcomanes et interromp la campagne de Bohème, mais la répression de cette révolte allait durer trois ans de 6 à 9 AC n.b. Sirmium en province de Pannonie, aujourdhui Sremska Mitrovica en Serbie - Carnuntum, colonie romaine en Norique, aujourd'hui située entre Vienne et Bratislava - Salone = capitale de la Dalmatie où se retira l'empereur Dioclétien - grâce aux qualités de Tibère assisté par Germanicus, les révoltés malgré une sérieuse résistance sont écrasés par les légions venues en renfort - Tibère prenait soin de ses soldats et ne voulait jamais arracher la victoire et la gloire au sang de ses soldats >> p. 235 description d'un Tibère très humain selon Velleius Paterculus (histoire de Rome) - âgé de 70 ans, Auguste ne pouvait plus vraiment voyager et suivait le développement des combats sepuis Ariminum (Rimini) >> p. 241 Auguste avait réussi à sauver, un résultat qui allait se maintenir durant plus de quatre siècles, la frontière du Danube moyen, c'était beaucoup mais ce fut tout - de la conquête de la Bohème, étape suprême de la politique romaine dans le nord , il ne fut plus question cc) la catastrophe germaine - peu après la fin de la révolte danubienne se produisit le désastre tout à fait inattendue où avec son général allait sombrer la plus belle des armées, l'armée du Rhin - Varus en Germanie paraissait avoir la situation bien en main et nourrissait une confiance absolue >> p. 242 description de Varus, un général médiocre - et ce sont des méthodes autoritaires et abusives de la part des romains qui déclanchera le soulèvement des germains >> p. 244 description des germains - contre la meilleure armée de l'empire, les germains utilisèrent la trahison dans laquelle Varus tombera quelque peu naïvement - et ce sera Arminius, un intime et commensal de Varus et aussi un germain formé à la romaine qui trahira Varus en parvenant également à réunir les principaux peuples germains n.b. commensal = personne qui mange habituellement à la même table qu'une ou plusieurs autres - l'offensive des germains se déclanche alors que l'armée romaine se mettait en marche pour regagner ses quartiers d'hiver du Rhin - mal conseillé par Arminius, Varus prit un chemin détourné et se trouva bientôt au milieu d'un pays impraticable, couvert de montagnes, de forêts et de marécages >> p. 246/247 description de la bataille du Teutoburg (comté d'Osnabrück dans la Basse Saxe) - tous les camps fortifiés romains en Germanie tombèrent l'un après l'autre à l'exception de la place d'Aleso (à l'est de Xanten, à 30 km du Rhin) >> p. 248 toute la Germanie romaine du Rhin à l'Elbe se trouvait d'un coup, perdue pour Rome; après 20 années de victoires, la politique germaine d'Auguste s'effondrait, le Rhin redevenait, comme au lendemain de la conquête de César, la frontière de l'empire - ce fut la plus grande défaite romaine après celle de Crassus contre les parthes >>p. 249 cette défaite représentait pour l'avenir un grave danger éventuel, une invasion des germains en Gaule et renouvellement de l'expédition des Cimbres et des Teutons, même en Italie - Tibère et Germanicus furent envoyés sur le Rhin pour rétablir la situation, ceux-ci traversèrent le Rhin et ravagèrent la Germanie sans plus vouloir la réoccuper - en 13 AC, Tibère rentre à Rome et Germanicus le remplace dans le commandement général - il y eut encore quelques troubles en Afrique et en Asie Mineure mais sans gravité >> p. 253 le camée dit de Vienne ou gemma augustea 3/ les nuages sur l'intérieur aa) le problème des grands services publics - l'histoire du service de l'annone et celui des incendies n.b. l'annone est un service public chargé de distribuer le blé - le fonctionnement de ces services n'étant pas satisfaisant, August nomme à la tête de chacun d'eux un préfet particulier bb) le problème financier - les guerres germaines et danubiennes coûtaient beaucoup d'argent alors qu'elles rapportaient peu de butin - la réduction des dépenses ne suffisant plus, Auguste dut se résoudre, contrairement à sa philosophie, à augmenter certains impôts >> p. 260 l'impôt sur les successions (vicesima hereditatium) et sur les ventes (centesima rerum venalium) cc) le problème social - distinction entre les pères de famille et les célibataires - Auguste veut une nombreuse population et favorise les mariages pour faire des enfants légitimes - la Papia Poppaea = des primes en faveur des mariages féconds 4/ le drame familial deux actes: la mort et le scandale - mort des deux fils d'Agrippa adoptés par Auguste pour reprendre sa succession, soit Lucius César (2 AC) et Caius César (4 AC) - Drusus, frère de Tibère, était mort en 9 BC - à 67 ans, ayant perdu ses successeurs, la situation devient très grave pour Auguste, il ne restait plus comme successeur que Tibère (Agrippa Postumus, dernier fils d'Agrippa adopté par Auguste n'était âgé que de 13 ans et intellectuellement mal doué) - Tibère étant le plus capable, Auguste le choisit donc par nécessité mais l'obligea à adopter comme successeur Germanicus, fils aîné de Drusus et Tibère fut bien accepté par le peuple romain - en plus des décès, il y eut les scandales a) de sa fille unique Julie l'Aînée (Julia Augusti) b) de sa petite-fille, Julie la Jeune (Vipsania Julia) qui portait le même tempérament que sa mère c) Agrippa Postumus dont le comportement devenait de pire en pire avec l'âge - tous les trois furent exilés, bien gardés sur des îles éloignées, sans espoir de retour >> p. 276 explications sur la sentence d'exil exercée sur le poète Ovid en 8 AC, celui-ci fut exilé et mourut en exil en 18 AC dans la ville de Tomi (Constantza) au bord de la mer Noire 5/ derniers actes et suprêmes volontés >> p. 280 la Germanie romaine - il fallait maintenant prévoir une organisation défensive sur le Rhin et ce ne sera que sous Tibère que l'armée rhénane fut complète avec huit légions: Germanica I, Augusta II, Alaudae V, Gemina XIII, Gemina XIV, Gallica XVI, Valeria Victrix XX et Rapax XXI correspondant à 90'000 hommes avec la cavalerie et les auxiliaires - l'armée du Rhin représentait le 1/3 de l'armée impériale, elle restera la meilleure en qualité de l'armée impériale - elle se répartissait sur la rive gauche du Rhin du lac de Constance à la mer du Nord avec les forteresses principales de Vindonissa, Argentoratum (Strasbourg), Moguntiacum (Mayence), Bonna (Bonn), Oppidum Ubiorum (Cologne), Novaesium (Neuss), Vetera Castra (Xanten), la plus importante en raison de sa situation façe au débouché de la Lippe, une des voies principales de pénétration romaine lors de l'offensive en Germanie et qui allait devenir une des grandes routes germaines d'invasion vers la Gaule >> p. 282 Tibère, grâce à son expérience, apportera à la défense du Rhin une virtuosité de premier ordre en y renforçant aussi les unités - sur la frontière du Danube, il n'y eut pas de changement - Tibère, confirmé comme successeur, il ne restera plus à Auguste que la rédaction de son testament >> p. 284/285 les détails des legs et dispositions du testament - seul le testament politique (res gestae) nous est parvenu à nos jours (legs au peuple, succès en diplomatie, édifices et monuments publics, jeux et fêtes) 6/ la mort d'Auguste - en 14 AC, Auguste avait 76 ans, sa santé avait décliné ces dix dernières années et il avait maintenant déposé son testament chez les Vestales - il se retire à Caprie, puis en Campanie , ses derniers mots à ses amis furent: "jugez-vous que j'aie assez bien joué le mime de la vie?" - il mourut sans souffrance le 19.8.14 AC - les funérailles s'effectueront à Rome avec le bûcher funéraire - la transmission du pouvoir s'effectua de suite par Tibère après que le sénat, les soldats et le peuple aient juré leur obéissance - en septembre 14, l'investiture officielle de l'empire fut décernée à Tibère par le sénat - une des premières actions de Tibère fut d'ordonner le meurtre d'Agrippa Postumus en exil 7/ Conclusions - Auguste s'était contenté du titre de Princeps, n'étant voulu être ni roi ni dictateur - quelques critiques sur Auguste dont sa désunion avec Lepidus et Antoine entraîné dans le piège préparé par Octave, mais Dion Cassius laisse d'Auguste un portrait fort honorable confirmé par la durée de son règne et Auguste avait par ailleurs réalisé le gouvernement total de l'empire - ses héritiers futurs donneront une élite de chefs tels que Tibère, Vespasien, Trajan, Hadrien, Antonin et Marc-Aurèle qui auront affaire à un double danger: le péril militaire et le régime successoral - et il y aura en fait deux gros problèmes pour les futurs empereurs: l'administration et la défense de l'empire >> p. 315 notamment le système défensif qui va comporter deux articles essentiels: occupation de postes avancés par le système des glacis et l'établissement d'une ligne fortifiée continue, le limes, tout le long des frontières - le système du principat ne durera toutefois pas et dès la fin du règne de Commode, ce sera la monarchie absolue - au Moyen-Age, Auguste apparaîtra comme le centre de tout un cycle de légendes - un souhait rituel sera: "plus heureux qu'Auguste" (felicior Augusto) - mais vers l'an Mille, le palais impérial et autres monuments ne seront plus que ruines où s'installeront des maisons médiévales, seul le Panthéon reconverti en église et le Colisée resteront plus ou moins intacts - les fouilles archéologiques dès le XIXème siècle mettront toutefois à jour nombre de sculptures, décorations, portraits et même des oeuvres littéraires >> p. 328 Auguste se révèlera comme l'un des conducteurs de peuples les plus grands et les plus bienfaisants dont l'humanité aie conservé le souvenir >> un livre en partie très intéressant, surtout pour la partie historique y inclus de nombreux portraits d'Octave, Auguste, Octavie, Livia, Agrippa et Tibère annexes - couverture du livre - portraits d'Auguste - carte de l'empire romain sous Auguste (en jaune les territoires conquis sous Claude) les provinces au frontière du nord étaient: Germanie Inférieure, Germanie Supérieure, Rhétie, Norique, Pannonie Supérieure, Pannonie Inférieure, Dacie et Mésie - arbres généalogiques des descendants d'Auguste et de la gens julia-claudienne - temple d'Auguste et de Livia à Vienne - portraits de Livia Drusilla - le camée gemma Augusta - pont sur le Danube aux portes de fer - 2 plans de la cité de Rome - légionnaire romain - carte de l'empire romain en 118 AC - carte des provinces romaines (rouge = impériale, bleu = sénatoriale) - carte de l'Illyrie Information a) Velleius Paterculus (19 BC 31 AC) est un historien romain, aucun auteur ancien n'a parlé de Velleius Paterculus, à part Priscien, tout ce que nous savons sur sa vie a été rapporté par lui-même, sa famille était d'origine campanienne et assez fortunée, Paterculus fit ses premières armes comme tribun militaire en Thrace et en Macédoine, il passa ensuite, toujours comme tribun, dans l'armée de Caïus Cesar (fils d'Agrippa et petit-fils d'Auguste) avec laquelle il fit campagne contre les Parthes en Arménie, en 4 AC, il succèda à son père comme préfet d'une aile de cavalerie dans l'armée de Tibère et prit part avec lui pendant neuf ans aux guerres de Pannonie, de Dalmatie et de Germanie, il obtient la questure tout en étant dispensé d'en exercer la fonction, magistrature qui lui permet l'inscription au Sénat et l'obtention du grade de légat commandant des renforts envoyés à Tibère, rentré glorieusement à Rome avec Tibère, il fait partie des officiers qui l'accompagnent lors de la célébration de son triomphe en 12 AC, lui et son frère furent nommés préteur à la mort d'Auguste (14 AC), on ne sait ce que devint Paterculus entre cette date et celle à laquelle il dédia son ouvrage à son ami Marcus Vinicius (30 AC) sa fin est sujette à conjecture, il trace un portrait flatteur de Séjan, on a supposé donc qu'il était son ami, et comme Tacite affirme que tous les amis de Séjan ont été entraînés dans sa disgrâce, il serait mort en 31 AC, il aurait continué sa carrière militaire après la publication de son histoire, son fils est peut-être Lucius Velleius Paterculus, un des consuls suffects de 60 AC c'est vraisemblablement le désir de reconnaissance envers son ancien général, devenu empereur, qui en fit un historien, son œuvre, l'histoire romaine, en deux livres, embrasse les événements principaux du monde gréco-romain depuis la prise de Troie jusqu'au consulat de Marcus Vinicius (30 AC) à qui il dédia son œuvre d'où le titre, provenant de l'édition princeps, qui n'est pas représentatif, c'est plus une sorte d'histoire universelle mais réduite, l'œuvre est en deux livres, la séparation intervenant en 146 BC avec la chute de Carthage mais le premier livre est extrêmement lacunaire: le début (prooemium et présentation des héros troyens) et la description sur 580 ans sont perdus, il insiste sur les règnes d'Auguste et particulièrement de Tibère, il y raconte ses souvenirs de campagne, son récit n'est pas monotone mais coupé d'anecdotes et de réflexions morales, ses portraits d'hommes célèbres sont remarquables, il complète par des notations de géographie politique, comme l'énumération des fondations de colonies romaines et la liste des provinces il est le seul historien latin à ne pas négliger l'histoire littéraire et à faire un tableau des littératures grecques et latines, on peut cependant lui reprocher un manque d'impartialité envers Tibère, en effet, sa description de la guerre civile qui mène Octave, le futur Auguste, au pouvoir, exonère ce dernier des proscriptions (liste des opposants à éliminer dont Tiberius Néron, le père de Tibère, qui put s'échapper), qu'il attribue à Lépide et Marc-Antoine, Paul Albert, qui écrivit au XIXe siècle une histoire de la littérature romaine, qualifie Velleius Paterculus d'auteur courtisan b) Florus est un historien romain d'origine berbère du IIème siècle (né vers 70 et mort vers 140 AC, sans certitude), Florus est né dans la province d'Afrique et issu d'une famille berbère, il est venu à Rome pendant le règne de Domitien, il est contemporain de Suétone, et écrit son abrégé d'histoire romaine sous le règne de l'empereur Hadrien son Abrégé d'histoire romaine va de la fondation de Rome à 9 AC, son style rapide a beaucoup de relief, rhétoricien, historien et poète, il est le premier des nombreux écrivains d'origine africaine qui influencèrent considérablement la littérature latine au IIe siècle, et le premier aussi des poètes nouveau style du règne d'Hadrien dont la caractéristique était l'emploi de mètres plus légers et plus gracieux que ceux qu'on appréciait alors; on a sous son nom un épitome ou abrégé de l'histoire romaine depuis Romulus jusqu'à Auguste, en 4 livres, qui constitue un abrégé de l'histoire romaine jusqu'à l'époque d'Auguste, avec des références spéciales aux guerres, et conçu comme un panégyrique du peuple romain, le populus princeps (peuple roi), certains manuscrits le décrivent comme un abrégé ou résumé de Tite-Live, mais il s'écarte parfois de cet historien alors qu'il puise dans les œuvres de Virgile c) Dion Cassius (155 - 235 AC) est un homme politique, consul et historien romain d'expression grecque, proche des empereurs Septime Sévère et Sévère Alexandre Dion Cassus est issu d'une famille sénatoriale: son père Marcus Cassius Apronianus a été consul suffect n.b. ce consul entre en fonction immédiatement, il a les mêmes privilèges et les mêmes pouvoirs que le consul remplacé mais il n'est en charge que pour la durée du mandat qui reste à couvrir sous l'empereur Commode en 183-184 puis gouverneur de Lycie-Pamphylie, Cilicie et Illyrie-Dalmatie, grâce à ce statut, Dion Cassius profita de nombreux voyages à Rome et en Italie tout en préservant un mode de vie grec, il suivit très probablement les leçons de sophistes, lui apprenant la rhétorique et la philosophie, puis partit vers Pergame pour continuer ses études et les finir à Rome où il apprit le droit romain ce qui lui permit de devenir avocat sa situation familiale le prédestinait à suivre le cursus honorum, il fut questeur en 188 à Rome ou en Orient selon les sources, puis fut préteur sous Septime Sévère (194 ou 195), il s'attacha l'estime de celui-ci en écrivant et en lui envoyant son premier écrit: sur les rêves et présages, ouvrage qui montrait que l'avènement de l'empereur avait été annoncé auparavant, cette légitimation du nouveau détenteur du pouvoir ne manqua pas de plaire à celui-ci d'autant plus que le jeune auteur lui dédia ensuite le récit des guerres civiles (197) qui avaient permis à l'empereur d'accéder au pouvoir, après quelques années en dehors de Rome (certainement avec la fonction de gouverneur dans une province), il prit les fonctions de consul suffect dans la capitale en 205-206 Dion Cassius était un brillant haut fonctionnaire, discret mais efficace, qui sut garder sa place dans une époque de fréquents changements de dynastie, il fut toujours très proche des empereurs, amicus principis (ami du prince) et habitué des salons de Julia Domna, l'épouse de Septime Sévère qui recevait sophistes et hommes de lettres En 222, il reprit des fonctions, après 16 ans d'absence, en tant que proconsul d'Afrique, puis partit pour la Dalmatie (223-225) et la Pannonie supérieure (225-229) afin de mater les émeutes de soldats en 229, il est consul éponyme avec l'empereur lui-même, honneur suprême du cursus honorum (consul éponyme = qui donne son nom à l'année de son mandat), puis quelque peu haï pour sa sévérité, Dion Cassius se retire à Nicée pour se consacrer entièrement à son histoire romaine et meurt vers 234-235 l'histoire romaine est un ouvrage de Dion Cassius de 80 livres qui retrace les 973 ans de la vie de Rome, de sa fondation à Alexandre Sévère en 229, c'est l'une des sources antiques les plus connues, ne sont conservés intégralement que les livres 37 à 60, soit de 68 BC à la mort de Claude soit 54 AC, le reste est fragmentaire |
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