série: | Histoire (Rome) |
éditeur: | Marabout |
auteur: | Jullian Camille |
classement: | biblio2 |
année: | 1963 |
format: | broché |
état: | TBE |
valeur: | 6 € |
critère: | ** |
remarques: | Préface - comme Jeanne d'Arc, Vercingetorix est considéré comme un symbole de la résistance nationale bien que les écrivains l'aient quelque peu délaissé tel Voltaire et Hugo - en 1861-1865 fouilles d'Alesia organisées par Napoleon III où de nouvelles informations sur Vercingetorix sont retrouvées, Jullian dans son livre fait toutefois beaucoup confiance aux "commentaires de César" >> p. 17 les explications sur les raisons de Vercingetorix pour s'enfermer dans Alesia (cela aurait été une ruse de César dont l'éclat de sa victoire aurait été rehaussé par César pour grandir ses exploits) dans tous les cas, la désunion des Gaulois aura été en faveur de César 1/ la royauté arverne - 52 BC dans les Arvernes (l'Auvergne et la Bretagne étant les régions les plus anciennes de la Gaule) les races gauloises ou celtes: depuis les Volques (Pyrénées) jusqu'aux Alpes (Helvètes et Allobroges) et jusqu'au Rhin (les gaulois belges) mais les Aquitains (Garonne) et les Ligures (Alpes du sud) n'étaient pas vraiment de la race gauloise, les Gaulois comprenaient une cinquantaine de tribus et les belges une quinzaine, les tribus avaient leurs coutumes particulières mais une même identité d'origine - le grand dieu des Arvernes: Teutatès >> p. 34 description des rois gaulois par Posidonius, philosophe grec qui a voyagé en Gaule, la richesse des rois arvernes expliquée par l'abondance des métaux précieux dans les montagnes du massif central, ils introduisirent le système monétaire en Gaule - en 125 BC, les romains se lancent à la conquête d'une province méditerranéenne entre les Pyrénées et les Alpes pour protéger les communications avec leurs possessions ibériennes - les Eduens étaient alors les concurrents naturels des Arvernes, en 121 BC les Eduens deviennent les alliés des Romains - victoire en 121 BC des 30'000 romains disciplinés de Fabius sur les 200'000 arvernes du roi Bituit et de son fils Congénat, amenés comme captifs à Rome - les Volques, Salyens, Allobroges et Helviens sont soumis et incorporés dans la province de Gaule Transalpine qui devient avec Narbonne comme capitale: la Gaule narbonnaise (par opposition à la Gaule Chevelue) n.b. bonne description de la Gaule par Jullian qui est l'auteur d'une monumentale "histoire de la Gaule" en 8 volumes 2/ - Celtill, père de Vercingetorix - contre les Arvernes, les Romains font alliance avec les Eduens et les Sequanes, un régime aristocratique se substitue à la monarchie arverne, elles est dirigée par un magistrat annuel: le vergobret - en 110 BC la nation gauloise n'est plus en état de refouler les germains, les Cimbres et les Teutons descendent vers le sud - un vergobret, Celtill, voulut prendre la tête des Arvernes mais jugé comme tyran, il est condamné à mort par les autres chefs, le frère de Celtill, Gobanito, devient vergobret mais Vercingetorix, fils de Celtill, n'est pas inquiété - 4 ligues se forment en Gaule: la fédération de l'Armorique, les nations belges, les Arvernes et les Eduens - les Sequanes font alors alliance contre les Eduens avec l'aide d'Arioviste, roi des Suèves, et avec les Helvètes mais Arioviste devient trop entreprenant en revendiquant des terres sequanes - en 59 BC, César reçoit le proconsulat des Gaules pour remettre de l'ordre dans le pays, tentative d'une union confédérée gauloise avec Orgetorix, chef helvète, avec Dumnorix, chef des Eduens et avec Castic, chef des Sequanes - Vercingetorix, trop jeune, est mis à l'écart 3/ Vercingetorix, ami de César - le triumvirat Orgetorix, Dumnorix et Castic ne dura guère (Orgetorix est assassiné, Dumnorix écarté du pouvoir et Castic disparaît) - 58 BC émigration des Helvètes mais César dessine déjà ses conquêtes: la Gaule avec le Rhin comme limite; par diplomatie, par invitation et par prétexte, César prépare sa campagne militaire, une fassade celtique dissimulait l'oeuvre latine - campagne contre Divico, l'Helvète et contre Arioviste, le Suève, puis après les Eduens et les Sequanes, César s'allie pour un temps avec Ambiorix, chef des Eburons et avec Cingetorix, chef des Trevires - avant d'être chef de Rome, César devient chef de la Gaule mais la "pseudo-amitié" de César déclanche un mouvement national gaulois pour la lberté et l'indépendance - Dumnorix, Ambiorix et Indutiomar se soulèvent lors de l'expédition de César en Bretagne, Labienus réussit à soumettre la révolte mais l'alerte avait été chaude - c'est alors que, allié de César et combattant avec lui, Vercingetorix en renonçant à l'amitié de César, déclanche un soulèvement national n.b. p. 63 la confiance de César le perdit à Rome et faillit le perdre en Gaule, il s'égara jusqu'à la veille de sa mort sur les sentiments de ses amis et familiers 4/ - Vercingetorix, chef de clan - ver = super, cinget = guerrier, rix = roi, Vercingetorix = roi des rois, roi des guerriers - jusqu'alors (53 BC), César n'avait pas encore pénétré le pays arverne (contourné mais pas pénétré) - la puissance d'un chef de clan consistait en terres, en or et en hommes >> p. 78 description des clans gaulois 5/ - le soulèvement de la Gaule - en 53 BC, les Carnutes et les Senons se révoltent, c'était les nations les plus considérées de la Gaule et c'était en pays carnute que se réunissait chaque année le conseil général des druides >> p. 85/86 la question des druides dont l'un Diviciac (frère de Dumnorix) était l'allié de César, mention aussi de Gutuater, chef des druides - mais cette révolte arrive trop tôt et n'est pas suivie par le reste des tribus gauloises, César les pacifie et se retourne à nouveau contre Ambiorix - Acco, chef des conjurés senons, est condamné à mort n.b. de Dijon à Ravenne, il fallait alors compter une semaine de chevauchée rapide - en janvier 52 BC, révolte générale qui débute à Cenabum (Orléans) et qui n'est pas devinée par un César trop confiant 6/ - l'empire gaulois - il n'y avait pas de véritable chef mais des clans où les aristocrates s'opposent entre eux; les deux lieutenants de Vercingetorix: Vercassivellaun, son cousin et Critognat - finalement Vercingetorix reçoit le commandement suprême, le sanglier étant l'enseigne militaire gaulois (le coq gaulois étant chose moderne dont la vulgarisation remonte à l'époque de la Révolution, Jullian dixit) >> p. 111 castramétation = l'établissement chaque soir d'un camp provisoire pour la nuit 7/ - le passage des Cévennes par César - les 10 légions de César en Gaule: Ière, VII, VIII, IX, X, XI, XII, XIII, XIV et XVème dont 4 à l'est et 6 à Agedincum (Sens)= quartier général de César; elles comprennent au total env. 50'000 hommes avec le préfet de l'artillerie: Mammura (un expert en la matière), Marc-Antoine, Decimus Brutus et Titus Labienus, lieutenant de César, en outre, une petite cavalerie romaine (2000) et des auxiliaires dont la redoutable cavalerie germaine - les légions n'étaient pas uniquement des unités de combat mais des ouvriers, charpentiers, terrassiers bien armés et bien entraînés - Vercingetorix s'inspire de l'armée romaine, de leur discipline et de leurs aptitudes (poliorcétique et castrametation) poliorcétique: l'art d'assiéger les villes castrametation: l'art de choisir et disposer l'emplacement d'un camp - Vercingetorix manque toutefois d'archers et de frondeurs, la principale menace venant des légionnaires était les puissantes salves de javelots dont le pilum était la plus dangereuse - la tactique première de Vercingetorix: harceler les légions avec la cavalerie et ne pas chercher les combats en bataille rangée à découvert la première offensive des Gaulois en trois mouvements: 1) vers le nord à Avaricum contre les Bituriges (alliés des Eduens) pour les soumettre et faire jonction avec les Bellovaques, les Carnutes et les tribus belges 2) vers l'est contre Labienus et les Eduens 3) vers le sud contre Narbonne pour retarder César venant de Gaule Cisalpine - César, partant de Ravenne, doit faire façe en même temps aux trois offensives gauloises, il organise d'abord la défense de la Narbonnaise et après avoir arrêté l'offensive de Leucter, lieutenant de Vercingetorix, dans le sud, César se retourne contre Vercingetorix et le désoriente en franchissant les Cévennes dans la neige en direction de Gergovie mais cette offensive n'est qu'une feinte pour attirer Vercingetorix et permettre à César de bifurquer vers l'est (Vienne) puis remonter au nord pour rejoindre Agedincum et les légions de Labienus 8/ - Avaricum - contre les Gaulois, César s'allie avec les Sicambres et les Cherusques de Germanie qui lui fournissent une cavalerie supplémentaire d'une part et qui tiennent les Gaulois du nord en respect d'autre part - Vercingetorix, de son côté, assiège Gortona, camp retranché des Boïens, alliés aux Eduens, tandis que César lance sa première offensive contre Cenabum (Orléans) qui est pillée et rasée - Vercingetorix lève alors le siège de Gortona et applique la tactique de la terre brûlée mais Avaricum est épargnée (contre l'avis de Vercingetorix) et César met le siège devant Avaricum (Bourges) réputée imprenable - en un mois, les légionnaires érigent une terrasse à la hauteur des remparts d'Avaricum, - Vercingetorix avec son armée n'ose pas intervenir sur les arrières de César et les légionnaires à la faveur d'une nuit d'orage bousculent les défenseurs d'Avaricum et mettent la cité à sac (env. 40'000 personnes périront) et après 5 semaines de siège, César dispose à nouveau de vivres et de fourrage 9/ - Gergovie Vercingetorix ne se tient pas pour battu et ranime le courage de ses guerriers malgré qu'il ait manqué une bonne occasion pour s'attaquer à César à Avaricum, il possède toutefois son armée intacte et sa liberté de mouvement il menace alors César au nord et au sud, - Labienus avec 4 légions et la moitié de la cavalerie fait façe au nord, César descend avec 6 légions sur Gergovie (cette faute de César en séparant son armée risqua de lui coûter fort cher) >> p. 168 le stratagème de César pour faire passer l'Allier à ses légions - siège de Gergovie, par ruse César feint un assaut à l'ouest mais organise une offensive générale sur l'entrée principale de Gergovie dégarnie de défenseurs, toutefois les Gaulois réalisent à temps le plan de César et repoussent l'assaut des légionnaires - César attend alors une bataille rangée que Vercingetorix lui refuse et décide de lever le siège - c'était une victoire pour Vercingetorix qui renonce toutefois à poursuivre et à harceler les légionnaires quelque peu désorientés et lâchés par les Eduens 10/ - la bataille de Lutèce (Paris) - tandis que César piétine devant Gergovie, Labienus se dirige sur Lutèce défendue par Camulogène, l'Aulerque dont l'armée est battue, Labienus retourne alors à la rencontre de César 11/ l'assemblée du Mont Beuvray (Bibracte) - toutes les tribus gauloises se soulèvent contre César à l'exception des Rèmes et des Lingons, les Allobroges ne voulant pas non plus rejoindre la confédération >> p. 204 description des Eduens qui restent malgré tout peu sûrs - à Bibracte, après de longs pourparlers, Vercingetorix est confirmé comme commandant en chef 12/ - défaite de la cavalerie gauloise César reçoit 2000 cavaliers germains pour renforcer sa cavalerie alors que Vercingetorix fortifie déjà son quartier-général fixé à Alesia, avant-poste surélevé aux frontières des Eduens - contrairement à sa tactique, Vercingetorix fait donner la cavalerie gauloise (15'000 cavaliers) à terrain découvert contre les légions, espérant disloquer les rangs des légionnaires mais il ignore probablement le renfort des cavaliers germains et commet l'erreur de ne pas engager son infanterie (80'000 hommes) pour soutenir sa cavalerie - défaite de Vercingetorix qui perd sa cavalerie 13/ - Alesia (Alise-Sainte-Reine) - description d'Alesia (il semblait que la nature avait prédisposé Alesia pour être enclose sans peine), ce dernier combat ressemblait à un combat singulier entre César et Vercingetorix - les fortifications d'Alesia faisant front sur le dedans (contrevallation) et sur le dehors (circonvallation), longues de 16 km, larges de 400 m, le tout bordé d'un fossé de 3.- m de fonds et de 4.- m de large, un travail ïnouï! >> p. 240 les instruments de défense contre les assauts (aiguillons, crochets, lis, cerfs, cippes, etc) - César fut le premier chef de guerre qui ait eu recours à ces "pièges à hommes" et suite à nouveau à de longs pourparlers, l'armée de secours gauloise tarde à apparaître et à Alesia qui manque de vivres, les non-combattants sont refoulés hors de la cité et meurent de faim entre les deux lignes - l'intervention de l'armée de secours durera une semaine: 1er jour: combat de cavalerie 2ème jour: combat d'artillerie 3ème jour: assaut sur les lignes romaines du Mont Rea mais mal préparée, mal organisée et pas soutenue par toutes les forces gauloises, l'offensive de Vercassivellau au Mont Rea échoue de peu et Vercingetorix depuis Alesia n'arrive pas à percer les défenses romaines 14/ - Vercingetorix se rend à César - après cette défaite, l'armée de secours se débande, l'effort gaulois était brisé >> p. 270 les explications sur la reddition de Vercingetorix (comme victime expiatoire de par la volonté des dieux et pour épargner la vie de la plupart des gaulois) 15/ - soumission de la Gaule et mort de Vercingetorix - les Eduens et les Arvernes se soumettent et deviennent à nouveau par le pardon de César les alliés de Rome mais d'autres tribus continuent la lutte et César les soumettra l'une après l'autre, la révolte était éteinte et les derniers combattants gaulois furent enrôlés dans les armées de César pour ses futures conquêtes 16/ - l'oeuvre et le caractère de Vercingetorix >> p. 200 éloge de Vercingetorix comme administrateur, organisateur, meneur d'hommes et commandant en chef mais ne possédant pas assez d'expérience et de stratégie militaire en façe du génie de César, le plus grand chef de guerre de l'époque - la faiblesse de Vercingetorix: la cohésion de ses soldats qui ne se battaient pas avec la discipline, l'art militaire romain et surtout leur aptitude dans la construction (soldats et ouvriers en même temps) - cependant, Vercingetorix obtint de la Gaule ce que nul chef gaulois n'avait réussi auparavant mais les vainqueurs des Gaulois furent aussi Titus Labienus, le légat indispensable de César ainsi que la cavalerie germaine >> livre plutôt technique, manquant un peu de style mais assez clair et précis sur les évènements historiques et militaires avec une bonne description de la mentalité et de la société gauloise et surtout éloge de Vercingetorix, le premier héros national et le premier résistant de l'histoire française annexes - couverture du livre - statue de Vercingétorix à Gergovie (aujourd'hui Clermont-Ferrand - le site d'Alésia - les constructions défensives de César - la reddition de Vercingetorix n.b. petit résumé celtique - les celtes (du grec "keltoi" ou "galatai", en latin celtae et galli)) appelés aussi gaulois ou galates - les celtes en Suisse: les Helvètes (Tigurins et Verbigènes), les Rauraques, Ubères, Sédunes, Véragres et Nantuates, tous d'origine germaine - le peuple celte d'origine indo-européenne, associé avec les Scythes, est en 800 BC le peuple le plus influent d'Europe - après les conquêtes de César et plus tard, les derniers refuges de la culture celte subsistèrent en Britannie (Wales, Cornwall et Scotland), Ireland, Isle of Man (the Manx), Bretagne et Galicie - les Celtes pouvaient gagner une bataille mais ils ne gagnèrent jamais la guerre, notamment contre les armées romaines mieux organisées et disciplinées >> à voir la statue du "gaulois mourant" (musée de Rome) archéologie: 2 sites celtes fameux: Hallstatt (hall = sel en celte) en Autriche et la Tène en Suisse (trésor d'Erstfeld et lieu de culte à Eclépens) - 2 forteresses conservées: Dun Aengus sur l'île d'Aran en Irlande et Manching en Bavière - les celtes maîtrisaient l'art du fer et de l'émail, invention du savon et de la barrique pour le vin et la bière, connaissance approfondie en agriculture (charrue à roue, machine à moissonner), en fortification (murus gallicus), en armement (cotte de maille), en astronomie et en astrologie - société à caste: druides, nobles, guerriers, artisans et paysans - religion prolifique avec de nombreux dieux mais la retransmission du savoir se faisait oralement (par les druides et les bardes) et pratiquement sans écritures - capitale des druides = Carnutum (Chartres) - le calendrier celte se calculait avec les nuits et non avec les jours - le cheval et le sanglier étaient les principaux emblèmes des gaulois qui n'avaient peur que d'une chose: que le ciel leur tombe sur la tête >> documentation supplémentaire: voir dossier 701 et 701D |
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