série: | Histoire (Antiquité) |
éditeur: | Flammarion |
auteur: | Carcopino Jerôme |
classement: | biblio2A |
année: | 1961 |
format: | broché |
état: | TBE |
valeur: | 15 € |
critère: | ** |
remarques: | profils de quatre fameux conquérants: Pyrrhus, Hannibal, César et Genséric 1/ PYRRHUS, conquérant ou aventurier? vie de Pyrrhus racontée par Plutarque et par le livre Epirotica écrit par Proxenos, courtisan de Pyrrhus >> p. 13 description de l'Epire dont Pyrrhus était originaire, un pays de montagnards avec les cités de Jannina ou Ionninia sur le lac du même nom et de Dodone, la ville sacrée Pyrrhus issu de la dynastie des Eacides, l'Hellade primitive, un roi précédant, Néoptolème, aurait été fils d'Achille par la femme Pyrrha la rousse, Eacide, le père de Pyrrhus et sa soeur Deidamie se réclamaient donc de la descendance d'Achille, l'Epire était gouverné par le principe du prostate (chef de parti), un ancêtre de Pyrrhus, Alexandre le Molosse, effectua déjà quelques expéditions guerrières avec Tarente comme alliée, la guerre devenait l'industrie nationale Alexandre le Molosse était gendre de Philippe II de Macédoine en mariant Cléopâtre, une de ses filles Pyrrhus, après l'assassinat de son père, fut recueilli comme enfant par Glaucias, roi d'Illyrie et devint un enfant prodige, Pyrrhus fut remis sur le trône d'Epire par Glaucias et Demetrios le Poliorcète, fils d'Antigone le Borgne, devint son allié en mariant Deidamie, soeur de Pyrrhus formé à l'art de la guerre par Demetrios, Pyrrhus acquit aussi une grande culture en séjournant quelque temps à la cour de Bérénice, reine d'Egypte où il obtint l'alliance des Lagides en épousant Antigonè, fille de Bérénice Pyrrhus affirmait son pouvoir sur l'Epire en 197 BC, il introduisit l'héllénisme dans son royaume, fonda Nicopolis appelée Bérénikè en hommage à la reine Bérénice, Pyrrhus développe aussi l'élevage dans son pays qui obtint les meilleurs vaches et moutons de la Grèce, une qualité nommée vaches et moutons de Pyrrhus par la même occasion, il réforme son armée sur le modèle macédonien, mais avec des phalanges mobiles et des troupes légères, en outre il se procure une artillerie lourde et acquiert des éléphants de guerre il inventa pratiquement aussi la castramétation (l'art de choisir l'emplacement d'un camp et de l'aménager) que les romains reprirent à leur compte à 24 ans, Pyrrhus s'ingère dans les affaires de la Macédoine (succession) comme médiateur et obtient des territoires supplémentaires (dont la frange côtière au nord de l'Epire et des territoires à l'est y compris l'enclave d'Ambracie qu'il adopte comme capitale car située à la croisée des routes de Thessalie et d'Etolie), il double ainsi la superficie de son état avec une flotte nouvellement crée, Pyrrhus établit des relations avec les grecs de l'ouest (principalement Tarente) ce qui développe aussi le commerce, il a alors trois fils: Ptolémée, Alexandre et Helenos - l'allié de hier est l'ennemi de demain 291 BC guerre en Macédoine contre Demetrios (Deidamie étant morte entretemps), paix de compromis en 289 mais celle-ci est rompue en 288 et Pyrrhus envahit la Macédoine de Demetrios, occupé à guerroyer en Asie Mineure contre Lysimaque, Ptolémée Sôter et Seleucos; Pyrrhus délivre Athènes et s'empare de la Thessalie en battant Antigone Gonatas, fils de Demetrios, Pyrrhus devient alors de facto le maître de la Grèce à la mort de Demetrios, Pyrrhus doit toutefois céder Macédoine et Thessalie à Lysimaque, le grand vainqueur, néanmoins Pyrrhus revient en Epire couvert de gloire et est surnommé "l'Aigle", mais après l'élimination des descendants d'Alexandre le Grand (Olympias, Arrhidée, Héraclès, Barsinè, Thessalonikè, Roxane, Aigos, Antipatros et Alexandre = fils de Thessalonikè, soeur d'Alexandre mariée à Cassandre), Pyrrhus se réclame le droit de successeur d'Alexandre de par son père Eacide, cousin d'Olympias et en attendant de se faire reconnaître, il renforce la qualité de son armée à la mort de Lysimaque, Seleucos entreprend de conquérir la Thrace, mais il est à son tour assassiné par Ceraunos, fils de Ptolémée Sôter, exilé d'Egypte et réfugié chez sa soeur Arsinoe, épouse de Lysimaque et reine de Thrace, ce sera Ceraunos qui réussit à prendre le pouvoir comme roi de Thrace et de Macédoine et au lieu de s'engager en Macédoine, Pyrrhus se met à la disposition des Tarentins dans leur lutte contre les romains (280 BC); ce fut une décision quelque peu inexplicable par les historiens (esprit d'aventure pour la conquête de l'Occident avec l'Italie, la Sicile et même Carthage, puis débarrassé de toute rivalité à l'ouest et puissant vainqueur, Pyrrhus se serait lancé à l'est d'abord sur la Macédoine?) >> p. 53 la situation à Rome en 281 BC pour le moment, Pyrrhus prépare son offensive sur l'Italie en levant une flotte puissante et en débarquant à Brindes après avoir conclu un traité de paix avec Ceraunos et Antiochos le Séleucide, l'Egypte restait neutre Pyrrhus débarque avec quelques difficultées à Brindes mais bénéficie de l'apathie des romains, il établit son armée à Tarente avec une force de 35'000 hommes et ce ne sera que deux mois plus tard que le consul Publius Valerius Laevinus avec 40'000 hommes se porte à la rencontre de Pyrrhus victoire de Pyrrhus à Héraclée en septembre 280 BC grâce beaucoup à ses blindés, les éléphants de guerre puis Pyrrhus se livre à une démonstration de force avec une expédition qui arrive à 30 km de Rome mais il ne voulut pas assiéger Rome et s'en retourne en laissant des offres de paix en sa faveur (indépendance des villes grecques d'Italie avec prépondérance pour Tarente), mais contrairement à ses suppositions, Rome décide de continuer une lutte à outrance contre Pyrrhus et après avoir disposé des garnisons dans les grandes cités du sud de l'Italie, Pyrrhus avec 40'000 hommes marche sur Rome au printemps 279 BC la bataille eut lieu à Asculum et fut un match nul, lors de la 2ème bataille d'Asculum, les romains cèdent mais se retirent en bon ordre, Pyrrhus avait gagné mais avec de lourdes pertes, ce fut le prototype des victoires à la Pyrrhus >> p. 69 le mot de Pyrrhus: si nous remportons encore une seule victoire sur les romains, nous serons perdus! c'est alors que deux choix s'offrent à Pyrrhus: - intervention en Sicile suite à une demande d'aide des siciliens pour chasser les carthaginois hors de l'île - envahir la Macédoine, Ceraunos étant décédé lors d'un combat contre les Galates entretemps, les romains concluent un traité d'alliance avec Carthage qui garantissait les établissements de Carthage en Sicile considérant les romains comme affaiblis, Pyrrhus choisit de s'engager en Sicile dès 278 BC avec l'idée de reprendre le combat contre les romains après la conquête de la Sicile, Pyrrhus débarque à Taormina au sud de Messine et délivre Syracuse de l'emprise de Carthage, celle-ci se replie alors sur ses bases de l'ouest et renonce à son hégémonie sur la Sicile où Pyrrhus réussit à établir une union sacrée entre les cités siciliennes en Sicile, Pyrrhus disposait de 30'000 hommes, d'artillerie et de 2500 cavaliers avec éléphants mais Pyrrhus néglige de s'emparer de suite de la forteresse carthaginoise de Lilybee Pyrrhus repousse les offres de paix de Carthage (une erreur!) et assiège maintenant Lilybee dont les défenses avaient été entretemps renforcées et étaient pratiquement invulnérables du côté de la mer défaite de Pyrrhus à Lilybee après un siège de deux mois et au lieu de se comporter en Sicile comme un roi convenable et d'admettre sa défaite, Pyrrhus se comporte comme un tyran en commettant des exactions et provoque le soulèvement des siciliens contre lui en 276 BC Pyrrhus se voit alors obligé de quitter la Sicile avec l'humiliation d'un abandon et aussi avec un prestige entamé, il prend dès lors quelque peu l'allure d'un halluciné et franchissant cette fois le détroit de Messine pour sa retraite, la flotte carthaginoise en affût le surprend et détruit la plus grande partie de la flotte de Pyrrhus dont seuls les navires de transport de troupes échappent à la destruction durant le combat naval et réussissent à débarquer en Italie, puis en usant de peu de cautèle (prudence mêlée de ruse), Pyrrhus subit une nouvelle défaite en voulant assiéger Reghium et doit rejoindre Locres avec de lourdes pertes, de plus pour payer ses soldats, Pyrrhus pille le sanctuaire de Locres et s'attire l'animosité des cités du sud entretemps les romains sous la conduite du consul Iunius Brutus livrent des escarmouches contre Tarente; demandant des renforts à Antigone Gonatas, nouveau souverain de Macédoine, Pyrrhus se fait éconduire en 275 BC Pyrrhus marche à nouveau contre les romains mais il est battu à Beneventum et se voit obligé de réembarquer pour l'Epire en 274 BC et sans même s'autoriser une pause pour reformer et renforcer son armée, Pyrrhus se lance dans une campagne militaire contre la Macédoine mais entretemps Antigone Gonatas avait affermi son pouvoir en Macédoine et était devenu un sérieux adversaire pour Pyrrhus, toutefois contre tout attente, Antigone fut complètement battu par Pyrrhus qui reçoit à nouveau la possession de toute la Macédoine et de la Thessalie, Antigone se réfugie en Thrace; mais comme en Sicile, Pyrrhus laisse libre cours au pillage et s'attire à nouveau le ressentiment des macédoniens alors souverain en Macédoine, Pyrrhus se lance maintenant à la conquête de la Grèce >> p. 95 le mot de Justin sur Pyrrhus: il cherchait sa jouissance dans la guerre pour la guerre plutôt que pour les empires que la guerre édifie toutefois, la campagne militaire de Pyrrhus en Grèce n'était pas dénuée de logique, il voulait s'emparer des positions-clefs qui ceinturaient ses territoires en 272 BC, Pyrrhus débarque en Achaïe et en Arcadie avec 30'000 hommes dont 2000 cavaliers et 24 éléphants, bientôt Pyrrhus arrive devant Sparte où son offensive échoue suite à la force défensive des spartiates et en multipliant ses attaques, Pyrrhus voyait à nouveau augmenter ses pertes la même année en Italie sous la conduite des consuls Claudius Caninus et Papirius Cursor, les romains s'étaient emparés de Tarente et de ses cités alliées Pyrrhus assiège alors Argos en Argolide mais suite à des erreurs tactiques et dans sa précipitation, Pyrrhus se trouve bloqué dans un combat de rues, il reçoit une tuile sur la tête et meurt poignardé par un soldat ennemi Antigone Gonatas, libéré de la menace de Pyrrhus lui fit rendre d'honorables funérailles et laisse son plus jeune fils Alexandre règner en paix sur l'Epire il ne resta à Pyrrhus que la gloire qu'illumina sa stature héroïque, mais en même temps, elle aura imprimé à ses ultimes tentatives pour contraindre le destin, les convulsions d'une frénésie sans but et sans issue où l'on voit s'obscurcir son génie et se dégrader son humanité II/ - grandeur et faiblesse d'HANNIBAL dont l'épopée resta célèbre marquée par la traversée des Alpes au col du Mont Cenis >> p. 112 les auteurs contemporains ayant glorifié les faits et actes d'Hannibal: Audisio, De Sanctis, Gsell, Grimaud, Groag, Holleaux, Kromayer, Veith et Carcopino Carcopino dans son étude cherche à déceler le fort et le faible d'Hannibal qui après 16 ans de victoires retentissantes fut battu dans la déroute de Zema 1) l'horoscope d'Hannibal naissance en 246 BC alors que son père Hamilcar Barca s'élevait au faîte de la puissance et de la gloire, mais de 247 à 241 BC, les carthaginois doivent céder sous les pressions de la force romaine: abandon de la Corse, Sardaigne et de la Sicile, défaite navale aux îles Egate (première guerre punique), en 240 BC la révolte des mercenaires met en péril l'existence de Carthage malgré les victoires d'Hamilcar Barca et ce sera Hannibal qui plus tard rétablira la situation aprüs avoir suivi le tracé glorieux de son père en l'accompagnant dans sa conquête de la péninsule ibérique >> p. 117 le serment patriotique d'Hannibal qui vouait une haine éternelle contre les romains 2) la religion d'Hannibal Hannibal = un conquérant très religieux selon son historiographe Silénos >> p. 125-131 la religion carthaginoise = universaliste = ouverte à toutes les religions et qui permettaient les mariages interracistes, description de la religion et de la société carthaginoise contrairement à Pyrrhus, Hannibal n'autorisait pas le pillage des sanctuaires, c'était un homme de haute vertu 3) les vertus du soldat Hannibal, un homme sans grande ambition ne voulant que la grandeur de sa patrie, admiré par Napoléon, seuls quelques auteurs romains ont vraiment dénigré Hannibal qui se conformait d'ailleurs aux règles de la guerre à cette époque en plus de la vertu militaire, Hannibal était un homme de connaissance (notamment en agriculture), tout en n'étant pas cupide il avait comme César une vigueur physique peu commune, son éducation militaire l'avait pourvu d'un "corps d'acier" et souvent il partageait la vie ordinaire de ses soldats >> p. 139 la fausse description de Flaubert sur la société et les dirigeants carthaginois Hannibal ne se vautrait pas dans le luxe et la délectation mais était plutôt du genre asthète, ses mariages étaient dictés plus par la politique que par l'amour >> p. 143 description de Imilcè, l'épouse d'Hannibal, qui disparut avec leur fils entre 218 et 203 BC >> p. 145 la vaillance des Barcides était héréditaire et ils ont tous payé leur renommée de leur sang: Hamilcar, Hasdrubal, Magon; plusieurs fois blessé, Hannibal réchappa toujours à la mort mais perdit l'usage de l'un de ses yeux, il était admiré de ses soldats, à 25 ans à la mort de son oncle Hasdrubal, il devient général en chef des armées carthaginoises et il obtint la plus étonnante série de victoires qui ait été enregistrées dans l'Antiquité, il mérita ainsi l'hommage de ses adversaires il commandait une armée hétéroclite (libyens, ibères, ligures, gaulois, phéniciens, italiens et grecs) mais il ne fut jamais trahi ou en butte à un complot 4) l'éducation du chef en plus de son entraînement physique, Hannibal reçut une formation intellectuelle poussée dont la connaissance de plusieurs langues, son précepteur en Espagne fut le lacédémonien Sasylos qui par la suite devint son historiographe tout comme le grec Silénos mais Hannibal lui-même maîtrisait très bien l'écriture >> p. 151 la lettre d'Hannibal aux Rhodiens ainsi que divers discours et harangues d'Hannibal comme rapportés par Polybe et Tite-Live Hannibal savait aussi parler à ses soldats >> p. 156 le précieux surtout de table représentant Héraclès, possession d'Hannibal (surtout de table = table servante); Hannibal savait également gérer ses problèmes économiques et fiscaux, notamment l'émission de monnaie et les échanges commerciaux, il était en même temps agronome, financier et législateur 5/ petites et grandes habilités dans son exil, Hannibal était devenu le point de mire de l'admiration du monde antique et dans l'art militaire, Hannibal était un virtuose de l'embuscade et ses ruses surprendront souvent ses adversaires >> p. 173 la ruse utilisée pour la prise de Tarente de plus Hannibal possédait une grande puissance de réflexion qui ne laissait rien au hasard (reconnaissance, espionnage, interrogatoires, etc); Hannibal savait aussi utiliser les variations météorologiques à son avantage (brume, soleil, vent, etc); il étudiait soigneusement la topographie du terrain où il devait se battre (hauteurs, collines, plis de terrain, ravins, etc) les dons de seconde vue d'Hannibal avec l'exemple le plus marqué de ses exploits dans la traversée des Alpes au mont Cenis, itinéraire hérissé de nombreuses difficultées mais stratégiquement le plus favorable >> p. 185/186 le choix d'Hannibal pour le mont Cenis la route la plus invraisemblable était aussi la meilleure et son arrivée surprit grandement les romains, le psychologue surpassait le géographe! pour Hannibal mieux valait douceur que violence, ses talents de négociateur et de diplomate étaient accompagnés de ses talents dans la propagande 6/ la diplomatie et la tactique du stratège l'habileté d'Hannibal pour commander une armée composite était indiscutable (exemple du chef, compréhension et sollicitude pour ses soldats avec justice), les gaulois représentaient en Italie environ la moitié de ses effectifs >> p. 198 description du type de combattant dont la cavalerie (principalement composée de gaulois et numides) était la formation d'élite >> p. 204/205 2.8.216 BC bataille de Cannes, le plan de bataille le plus élaboré de la campagne d'Hannibal et qui servira de modèle dans les études militaires: 80'000 fantassins et 6000 cavaliers romains contre 40'000 fantassins et 10'000 cavaliers carthaginois (dont 40 éléphants) >> p. 207 la manoeuvre tactique d'Hannibal à Cannes (67'000 romains furent tués contre 5000 carthaginois) d'où le mystère de la défaite de Zama où les carthaginois avaient la suprématie numérique et le plus d'éléphants (80) engagés dans une bataille >> p. 210 le mot de Maharbal: "tu sais vaincre Hannibal mais tu ne sais pas profiter de tes victoires" >> p. 210 à Zama, le romain Scipion connaissait bien maintenant la tactique d'enveloppement d'Hannibal et Scipion avait cette fois la supériorité numérique avec la cavalerie (principalement de ses alliés numides), de plus Scipion avait élaboré une nouvelle tactique contre les éléphants d'Hannibal >> l'élève avait dépassé son maître! 7/ les égarements passionnels du politique depuis 237 BC en 16 ans, les Barcides avaient conquis la moitié de la péninsule ibérique et disposaient de vastes richesses minières la défaite d'Hannibal a pu être causée par le ressentiment et l'orgueil d'anéantir Rome, il aurait été préférable de négocier après Cannes, Hannibal fut entièrement soutenu par le sénat carthaginois, ce ne sera qu'avec le débarquement de Scipion en Utique que le sénat carthaginois commence à douter d'Hannibal le désir de vengeance a peut'être brouillé la clairvoyance d'Hannibal, il aurait mieux valu consolider sa position en Ibérie au lieu de lever une armée pour envahir l'Italie n.b. mais après coup, Carcopino peut bien soulever ce développement, ne reste que le plan d'Hannibal était stratégiquement correcte; cette campagne lointaine eut comme effet d'affaiblir ses forces en Ibérie avec la déficience du ravitaillement des troupes en Italie, Hannibal ayant omis de développer sa marine de guerre; les romains gardaient la suprématie navale et les flottes d'Hannibal n'essuyèrent que des défaites: côtes d'Espagne en 217 et en Sardaigne en 215, de plus elles ne purent empêcher le débarquement des romains en Utique 206 BC; Hannibal commit une grave faute en négligeant le renforcement de sa flotte de guerre d'autant plus que les carthaginois étaient hommes de mer, la défaite de Carthage devint inéluctable lors de la prise de Carthagène par Scipion et sa mainmise sur le trésor de guerre et les richesses minières de Carthage (208 BC) suite à sa campagne d'Italie, Hannibal avait dispersé ses forces dont le ravitaillement et la communication étaient d'autant plus exposés que la maîtrise des mers appartenait à Rome et même si Hannibal s'était livré maintenant à d'improbables négotiations, il se serait heurté à l'intraitable résolution des dirigeants romains qui malgré l'anéantissement de 67'000 romains à Cannes, tout comme Pyrrhus, Hannibal rencontrait des difficultées croissantes pour recompléter ses effectifs, c'est alors qu'il envisagea une alliance avec Philippe V de Macédoine >> p. 230 les trois puissances d'Orient qui pouvaient encore rivaliser avec Rome: les Lacides en Egypte, Antiochos d'Asie et Philippe de Macédoine (et un peu plus tard les Parthes) mais l'alliance d'Hannibal avec Philippe V fut dès le début boiteuse, car Philippe ne disposait pas de flotte d'envergure et Hannibal n'en avait pas assez à mettre à disposition de son allié, en 205 BC Philippe V conclut avec Rome la paix de Phonicè mais en 197, débarrassée de Carthage, Rome écrase l'armée de Philippe V à Cynocéphales après Zama, le sénat carthaginois envisageait de livrer Hannibal à Rome, ce qui explique sa fuite et son exil, Hannibal n'était plus qu'un apatride, néanmoins Hannibal continua sa lutte contre Rome en poussant au conflit contre Rome Antiochos, roi d'Asie mais celui-ci ne se laissa pas abuser par Hannibal Antiochos dût malgré tout entrer en guerre et fut battu à Magnésie en 190 BC il dût signer la paix de Apamée en 188 BC, Hannibal se réfugia alors chez Prusias, roi de Bithynie mais celui-ci menaçant de le trahir, Hannibal s'empoisonne en 183 BC à l'âge de 64 ans, ainsi finit misérablement le glorieux destin du grand homme et 37 ans après sa mort, Carthage n'existait plus III) - autour de CESAR a) la naissance de Jules César et les surprises d'une élection consulaire, la question controversée sur la date de naissance de César: 12 ou 13 iulius (juillet) de 100 BC ou 102 BC, assassiné à l'âge probable de 56 ans (44 BC) >> p. 254 la louange de César: beauté physique, générosité et courage prodigieux (déjà manifesté à l'âge de 18 ans), Pompée né en 106 BC et assassiné en 48 BC à l'âge de 58 ans, par comparaison, Auguste naquit en 63 BC et meurt en 14 AC à l'âge de 77 ans, mariage de César avec Cornelia en 84 BC les âges minimums pour accéder à la magistrature romaine: - la questure à 30 ans - la préture à 40 ans et - le consulat à 42 ans b) si Brutus n'avait pas osé la journée terrible du 15.3.44 BC, que fut-il advenu si Brutus n'avait pas osé? car cet homme d'élite était un irrésolu description de Brutus: son père fut assassiné par les hommes de Pompée, Brutus, alors âgé de 4 ans, grandit dans la haine de Pompée et des optimates (aristocrates) se rangeant lui-même dans les populares (républicains), par contre, il tenait sa mère Servilia en grande estime, Servilia eut un premier mariage avec Porcius Cato, Cato d'Utique était le frère de Servilia et donc l'oncle de Brutus qui avait beaucoup influencé Brutus de par son caractère stoïcien, d'où aussi l'opposition de Brutus au pouvoir personnel mariée une deuxième fois avec Silanus, Servilia devint la maîtresse de César qui avait alors répudié Pompeia, Cassius fils de Silanus devint ainsi le demi-frère de Brutus César ne voulut pas se marier avec Servilia (malgré que Silanus soit mort entretemps), mais choisit plutôt Calpurnia, fille de Calpurnius Pison, démocrate influent qui soutint toujours César >> p. 292 la perle offerte à Servilia par César pour la consoler (d'une valeur de 6 millions de sesterces) et César resta l'ami de Servilia tout en traitant Brutus d'un sentiment paternel >> p. 293 le mot de César sur Brutus: il ne sait pas au juste ce qu'il veut, mais ce qu'il veut, il le veut bien, et César tenait Brutus en grand estime Brutus était donc tiraillé entre Caton et César, par la suite Brutus se rallia au parti de Pompée pour rester fidèle à la constitution républicaine de Rome, mais il ne prit pas ouvertement les armes contre César (notamment à Pharsale), César lui pardonna et le charme de César agissait sur Brutus qui reçut de César le gouvernement de la Gaule Cisalpine Brutus fut néanmoins attristé par le sacrifice de Caton à Utique et commence à douter de César qui prenait la direction du pouvoir personnel (absolutisme, dictateur à vie, imperator); César qui d'ailleurs ne considérait ni Pompée ni Caton comme ennemi (ils ne figurèrent pas dans ses triomphes) et il aurait plutôt voulu les épargner c'est alors que Brutus commence à s'indigner des bienfaits qu'il avait reçus de César et quand la rumeur se répand que César veut la royauté, Brutus se joint à la conspiration menée par Cassius et avec regret accepte l'assassinat de César Brutus refusa toutefois d'assassiner Marc-Antoine, mais plus tard il reconnut son erreur et avec le concours de Cicéron entra en guerre contre Marc-Antoine et Octave, Brutus périt à la bataille de Philippes en 42 BC le but de Brutus ne fut pas atteint et ce sera Octave/Auguste qui reprendra le sceptre de César tout en ne voulant pas officiellement prendre le titre de roi la mort de César aura toutefois suspendu les conquêtes de Rome pour plusieurs années (Auguste préféra la Pax Romana) César en se couronnant roi (à l'extérieur de Rome) savait qu'il lui faudrait ce titre pour conquérir et affermir son pouvoir en Orient notamment en Perse et Egypte, et ces conquêtes lui auraient permis d'achever la perfection de l'empire romain "orbis romanus" en écartant les deux empires rivales de Rome (l'Egypte ayant été toutefois déjà conquise) >> p. 305 description de la campagne prévue par César, il aurait fallu 3 ans, d'abord soumettre et sécuriser la Transsylvanie/Dacie, puis à travers les balkans se rendre en Anatolie et en Arménie pour tomber enfin sur l'empire parthe depuis la mer Caspienne, César avait prévu 16 légions (env. 100'000 hommes) et 10'000 cavaliers, mais il n'aurait commencé son expédition qu'après avoir ajusté ses pouvoirs aux besoins de son entreprise (royauté) et l'acte de Brutus fut pratiquement inutile car Auguste continua l'oeuvre de César en assujettant l'Egypte et ses trésors en tant que province impériale, seule la Parthie ne sera jamais conquise par Rome (malgré les campagnes de Marc-Antoine 36 AC, de Trajan 114-117 AC et de Marc-Aurèle un peu plus tard), les parthes resteront une menace latente sur les provinces de Syrie et d'Asie Mineure >> p. 308 l'importance de l'Egypte et de son blé la Parthie restera longtemps indépendante (jusqu'au renouveau de l'empire perse des Sassanides) et aura été le rocher de Sisyphe pour Rome, seul César aurait pu réaliser cette conquête de par son génie et de son armée aguerrie, formée principalement de soldats-citoyens de grande qualité qui ne se retrouvera plus par la suite à cause de l'hémorragie provoquée par les guerre civiles >> p. 311 la raison de la décadence de Rome: le manque d'effectifs pour défendre les frontières (la guerre sur deux fronts, contre les germains et contre les parthes) alors que l'empire de Constantin qui n'avait pas ce problème résista plus longtemps avec César la romanisation a été plus vaste et plus solide, après César, seuls deux empereurs de sa famille sont morts de mort naturelle (Auguste à 76 ans et Tibère à 77 ans), tous les autres ont péri de mort violente, Néron fut le dernier descendant dans les veines duquel coulaient quelques gouttes de sang d'Auguste et de César, la succession d'Auguste fut établie pour Agrippa mais quand celui-ci et les deux fils d'Auguste (Lucius et Caius) eurent succombé prématurément, Auguste choisit son beau-fils Tibère, tout comme César le fit pour son petit-neveu Octave Brutus aura donc perdu sur deux tableaux: - il a fait perdre à Rome sa dernière chance d'hégémonie totale et de paix définitive (après la victoire de César sur Pompée) - et les successeurs de César devinrent quand même empereurs (= rois) c) l'actualité de Jules César César n'a pas été un despote non-éclairé et après ses victoires, c'est la clémence qui a prévalu et il aura marqué de son empreinte ses successeurs qui se nommèrent "césar" >> p. 327 la notion du césarisme = genre de domination basée sur la souveraineté populaire dont s'inspirèrent Cromwell et Bonaparte; en tant que dictateur, César n'a pas aboli la république bien que le sénat ait été sous son contrôle tout comme la magistrature et il a laissé les élections et tribunaux fonctionner plus ou moins librement; César avait confisqué la république par l'imperium mais de part l'immensité des conquêtes romaines, la république ne pouvait plus être envisagée comme une forme de gouvernement (divisions internes, corruption, etc), César a instauré l'ordre dans l'empire (politique, militaire, économie, social et culture), il a inauguré l'unité géographique de l'Italie avec la citoyenneté romaine; - ordre politique: confédération de cités avec une certaine autonomie de pouvoir et de justice, réorganisation des élections, réformes administratives (acta senatus, acta populi = une genre de publication pour informer le peuple) - ordre culturel: la romanisation - ordre militaire: perfection de la stratégie et de l'armée, séparation du pouvoir civil et militaire - ordre économique: échanges commerciaux, révolution monétaire - ordre social: régularisation de la population, développement des infrastructures tel la limitation de la circulation dans Rome, introduction du calendrier Julien (premier janvier au lieu de premier mars, 365 jours + année bisextile) >> p. 349 respect aussi de la religion des peuples, la mystique orphicopythagoricienne (= culte des mystères dérivé d'Orphé/poésie et de Pythagore/sciences), le culte de Mithra pour les anciens combattants, les mystères de Bacchus, les Dionysiastes et aussi la tolérance de César envers les juifs et leur religion exclusiviste et par cette tolérance, avoir ouvert en quelque sorte le chemin du christianisme César fut aussi un homme de lettres et historien, il a fondé la première bibliothèque publique de Rome, copiée sur celle d'Alexandrie, il remplaça le volumen (rouleau) par le codex (cahier, puis livre) qui rendait la lecture plus aisée et plus profitable >> p. 355 César a dominé et dépassé sa politique ce qui fait de lui l'un des plus puissants créateurs de l'histoire des hommes IV/ GENSERIC et les vandales, conquérants de l'Afrique l'aventure des vandales, de race germanique, liée au nom de Genséric qui supplanta en Afrique à Carthage l'empire romain de 429 à 534 AC >> p. 361 description des vandales composés des silingi (de Siling = Silésie) et des asdingi (Hasdings) Marc-Aurèle en 169 avait déjà dû refouler une invasion vandale en Pannonie, en 270 nouvelle défaite des vandales par Aurélien, mais par la suite les deux branches s'unissent en 406 commence l'énorme ébranlement des tribus germaniques et scythiques qui se lancent sur la Gaule, pillant et saccageant celle-ci jusqu'au Midi (d'où le synonyme de vandale pour pilleur et massacreur), en 409 ils pénètrent en Espagne, l'Ibérie n'était pas aussi riche que la Gaule mais les vandales ne pouvaient plus revenir en arrière, les wisigoths étant établis en Aquitaine; en 416 Wallia, roi des wisigoths, bat les vandales en Ibérie, ceux-ci se réfugient en Bétique (Andalousie), puis ils envisagent de passer en Afrique sous l'impulsion de Genséric après avoir construit une flotte (500 navires pour 80'000 têtes), ils traversent le détroit de Gibraltar avec Carthage (3ème ville de l'empire) comme but de leur conquête à 2000 km où se trouvaient les terres les plus fécondes de l'Afrique du nord, en 429 les vandales atteignent Altava (Oran) puis fin 429 Cartennae (Ténès) semant la terreur sur leur passage, notamment à Cirta (Constantine) qu'ils mettent à feu et à sang refoulant les chrétiens romains vers l'est, en 430, ils arrivent à Hippone, cité fortifiée dont le siège dura 11 mois et en 435, l'empereur Valentinien III reconnait la possession du pays par les vandales de Genséric mais celui-ci ne s'en contente pas et en 439, il s'empare de Carthage ce que Valentinien dû à nouveau accepter jusqu'alors l'histoire des vandales n'était qu'un immense brigandage et Genséric s'efforce maintenant de consolider son territoire, y faisant une royauté et en développant sa flotte, Genséric s'empare ensuite des îles Baléares, de la Corse, Sardaigne et Sicile s'assurant ainsi le commerce des récoltes africaines, notamment pour le blé, il organise aussi des razzias sur les territoires voisins à la mort de Valentinien III, Genséric commence à débarquer en Italie du sud contre le successeur de Valentinien et il entre à Rome en 455 où seul le pape Léon le Grand peut encore s'opposer à Genséric qui réembarque après avoir pillé Rome et pris des otages >> p. 380 la renommée barbaresque des vandales suite aux ravages causés et dont la malédiction des Anciens contre les vandales traversa les siècles deux noms sont immortalisés sur les vandales: 1/ Andalousie (Bétique) provenant du nom latin berbérisé de Vandalusia 2/ vandalisme = rage de destruction mais les vandales ne méritaient pas plus ce terme que les huns, goths ou autres barbares l'origine du mot vient peut'être d'avoir été les seuls à écumer la Méditerranée comme pirates mais concernant leurs propres colonies africaines, ils furent, passée leur folie destructive, d'assez bons administrateurs qui ont souvent repris la méthode romaine le peuple des vandales cessa d'exister en 534 année où Bélisaire, général de Byzance, débarqua en Afrique et réunit l'Afrique de l'est à l'empire romain d'Orient jusqu'à l'occupation arabe en 698 n.b. on doit à Saint-Augustin, alors évêque de Carthage, de nombreux commentaires sur les moeurs et les coutumes des vandales >> p. 397 l'Afrique du nord dans l'empire romain à l'époque des Sévères: - Mauretania Tingitana avec Tingi (Tanger) - Mauretania Caesariensis avec Caesarea (Cherchel) - Numidia avec Cirta (Constantine) - Africa Proconsularis avec Carthago et Leptis Magna >> un récit détaillé avec quelques commentaires et réflexions inédits sur le profil de quatre conquérants de l'Antiquité dans lequel Jules César prend la part du lion, curieusement Alexandre le Grand n'est pas mentionné (même dans la préface) alors qu'il fut probablement le plus grand conquérant de l'Antiquité mais peut'être à une autre époque |
couvertures: |