série: | 2nd WW hommes de guerre |
éditeur: | Perrin |
auteur: | Kersaudy François |
classement: | biblio713A |
année: | 2006 |
format: | broché |
état: | TBE/N |
valeur: | 8 € |
critère: | *** |
remarques: | 1/ retour aux sources - description de Franklin Delano Roosevelt, né en 1882, cousin de Théodore Roosevelt secrétaire à la Maison Blanche durant la première guerre mondiale, visite le front en 1918 - 1920 le républicain Harding devient président contre Cox et Roosevelt - 1921 Roosevelt est frappé de la poliomélyte - 1929 Roosevelt devient gouverneur de New York - puis en 1932 président, réélu en 1936 et en 1940, admire la France et aimerait une alliance americo-anglo-française >> p.12 1935-1937 les lois de la neutralité et Roosevelt ne peut pas s'opposer à la politique isolationniste des USA, 80% des américains sont contre une intervention des USA en Europe - Morgenthau est alors secrétaire au trésor Roosevelt veut livrer des armes à la France contre l'avis d'Arnold, chef de l'armée et de Woodring, secrétaire à la défense - mars 1939 la clause "cash and carry" est refusée par le congrès mais en septembre 1939 l'abrogation de la loi sur l'embargo et le "cash and carry" est votée - description de Charles De Gaulle, né en 1890, possède déjà jeune homme un talent d'écrivain et une grande mémoire, entre à l'école militaire de Saint-Cyr pour servir la France - 1924 ses vues sur la guerre moderne le fait mal voir par ses supérieurs notamment en raison de son livre "l'armée de métier" - 1932 il collabore comme secrétaire à la défense avec Paul Raynaud alors ministre des finances, De Gaulle critique déjà les USA pour leur politique non-interventionniste 2/ raz de marée - le 16.5.40 les 7 divisions blindées allemandes atteignent Cambrai et St-Quentin, incompétence du commandement militaire français pour faire façe à l'offensive allemande, Raynaud avise Churchill que la bataille est perdue le 16.5. visite de Churchill qui réconforte Raynaud qui remplace Daladier à la défense par lui-même et Gamelin par Weygand - Raynaud demande l'aide des USA qui ne sont toutefois pas disposés à déclarer la guerre à l'Allemagne la Belgique capitule, Dunkerque est encerclée - aux USA, le général Marshall est opposé à l'envoi de chasseurs américains à la France, mais il doit finalement céder à Roosevelt qui obtient aussi des crédits supplémentaires pour le réarmement - le sort de la flotte française est l'objet de grande inquiétude >> p. 42 le rôle de la comtesse de Portes, maîtresse de Raynaud - le 5.6.40 Roosevelt entend pour la première fois parler de De Gaulle que Raynaud nomme ministre de la défense et qui est promu général de brigade pour son demi-succès à Montcornet, mais De Gaulle à part celui de Raynaud ne reçoit aucun soutien du gouvernement qui aimerait arranger un armistice plutôt que de continuer les hostilités - le 9.6. De Gaulle est envoyé à Londres par Raynaud où il fait la connaissance de Churchill qui lui confirme sa volonté de continuer la lutte, mais De Gaulle l'informe que Weygand, chef de l'armée, est un défaitiste, Raynaud veut se retirer en Afrique du Nord et De Gaulle est irrité par l'attitude des USA - le 11.6. à Briare, Churchill veut contacter à nouveau Roosevelt et Raynaud menace de conclure l'armistice pour obtenir l'aide des USA mais sans réponse de Roosevelt et pressé par De Gaulle, il accepte de continuer la lutte depuis Alger >> p. 56 la puissance navale de la France, 2ème flotte après celle de la Grande-Bretagne >> p. 58 la lettre de Hopkins non transmise à Raynaud par Chautemps - par contre, Raynaud reçoit de Roosevelt le 15.6. la confirmation d'une aide matérielle et militaire à la France mais les USA ne veulent toujours pas déclarer la guerre à l'Allemagne >> p. 60 le projet d'union franco-britannique (la France deviendrait-elle un dominion de la Grande-Bretagne?) - le 16.6. Raynaud démissionne et est remplacé par Pétain qui demande les conditions d'un armistice avec l'Allemagne - départ De Gaulle in extremis de Bordeaux pour Londres 3/ endiguement - Raynaud fut la victime d'un effondrement total déception de Roosevelt sur la capitulation de la France >> p. 64 le problème de la flotte française - et le 10.7. la république française aura vécu, Pétain en fera une dictature mais au fond de lui, il ne souhaitait pas la défaite de l'Angleterre et en fait les USA tout comme de nombreux autres pays reconnaissaient maintenant le régime de Vichy, - que pèse alors un général De Gaulle réfugié à Londres qui considère Vichy comme illégitime et se déclare seul représentant de la France républicaine? - De Gaulle est toutefois soutenu par Churchill qui après l'affaire de Mers-el-Kebir voit ses relations diplomatiques rompues avec la France de Vichy, De Gaulle a encore quelque méfiance envers la perfide Albion et ne veut pas se considérer comme un auxiliaire, mais comme la France Libre à part entière et bien que déçu par l'attitude des USA, De Gaulle sait que celles-ci seront un apport contre l'Allemagne, il nomme aux USA un homme de confiance: Jacques de Sieyès pour parler en son nom >> p.75 le sort des colonies françaises en Amérique, De Gaulle propose d'occuper toutes les colonies de Vichy - en septembre 40, Roosevelt reçoit un 3ème mandat ainsi que des crédits élevés pour le réarmement mais doit toujours encore garder une politique de non-intervention >> p. 79 les luttes pour le pouvoir dans le gouvernement de Vichy entre Pétain, Laval et Darlan alors que la réputation de De Gaulle aux USA n'est pas très favorable au général - Roosevelt prend De Gaulle pour la créature de Churchill qui, lui, veut préserver l'empire britannique alors que Roosevelt a un esprit décolonisateur - Roosevelt veut garder les relations avec Vichy pour être informé des évènements européens par l'entremise de Leahy, son ambassadeur à Vichy, De Gaulle ressent cette ambassade comme un mépris pour la France Libre >> p. 85 la dépendance de De Gaulle vis à vis du gouvernement britannique, l'affaire Muselier et l'affaire de Syrie, Vichy sert d'intermédiaire entre l'Angleterre et l'Allemagne >> p. 89 le nouveau représentant de De Gaulle aux USA: René Pléven mais Roosevelt ne leur accorde aucun statut diplomatique, par contre ses relations amicales avec Vichy subiront un contre-coup suite à l'attitude pro-allemande de Darlan et Laval - toutefois Roosevelt est intéressé par l'Afrique du Nord alors fortement maintenue par Weygand favorable aux américains et qui autorise des agents américains à s'installer sur son territoire - quant à Leahy à Vichy, il ne cesse de dénigrer De Gaulle auprès de Roosevelt (traître à la patrie) >> p.94 en mai 41, 79% des américains veulent toujours encore rester en dehors de la guerre - Roosevelt recherche alors l'incident pour précipiter les USA dans la guerre (escorte des convois anglais, vente de destroyers à l'Angleterre, occupation de l'Islande, etc) - été 41 embargo des livraisons de pétrole vers le Japon et en août 41, les relations entre Washington et la France Libre de De Gaulle s'améliorent suite à une possible utilisation d'aéroports en Afrique Equatoriale française, récemment occupée par les forces de De Gaulle - en fait, Roosevelt à la fois renforce Pétain, stimule Weygand et soutient De Gaulle! >> p. 97 Pearl Harbour qui fera dire à De Gaulle "la guerre est finie, bien sûr il y aura encore des batailles et des combats, mais la guerre est finie puisque l'issue en est connue: dans cette guerre industrielle rien ne peut résister à la puissance américaine" 4/ remous - malgré le rappel de Weygand par Pétain et la rencontre entre Pétain et Hitler à Hendaye, Roosevelt garde ses relations avec Vichy ainsi que les accords concernant les possessions françaises en Amérique (dont le porte-avion Béarn immobilisé avec ses 106 avions) c'est alors que De Gaulle décide d'intervenir en occupant St-Pierre-et-Miquelon par les forces de la France Libre de l'amiral Muselier et avec l'assentiment de la population, - Churchill est d'accord mais Roosevelt s'y oppose ayant conclu un accord avec Vichy pour occuper l'île par des forces canadiennes afin d'y installer un émetteur radio - De Gaulle néanmoins passe outre et fait occuper l'île en décembre 1941, le secrétaire d'Etat Cordell Hull proteste, Roosevelt est mécontent mais ne le manifeste pas publiquement et le Canada ne désapprouve pas l'action de De Gaulle qui a le soutien de l'opinion américaine - Churchill décide de ne pas intervenir et Roosevelt s'y désintéresse bientôt, ayant d'autres chats à fouetter que cette affaire en soi très mineure - et l'opinion américaine continue à critiquer la politique pro-vichyste du gouvernement américain >> p. 108-111 l'affaire St-Pierre-de-Miquelon le secrétaire d'Etat Hull insiste et Churchill se voit obliger de sommer De Gaulle à accepter un compromis, mais De Gaulle ne lâche pas prise et fait lui-même une contre-proposition; finalement De Gaulle acceptera une autre proposition qui ne change pratiquement rien sauf de sauver la façe du secrétaire d'Etat Hull - printemps 42, l'avance japonaise et celle de Rommel en Libye sont fulgurantes, Singapour tombe, Corregidor capitule, les Indes et l'Australie sont maintenant menacées ainsi que la région du Caucase par les allemands qui pourraient même faire jonction avec les japonais et Rommel depuis l'Egypte - mais Hitler a commis l'erreur de déclarer la guerre aux USA, renforcement de l'alliance inter-alliée avec une stratégie offensive pour l'Europe et défensive pour le Pacifique >> p. 114 le programme Victory établi par Roosevelt - un premier plan est édifié pour un débarquement allié en Afrique du Nord (opération Gymnast, puis Torch) - les USA contactent De Gaulle pour établir des bases en Nouvelle-Calédonie et en Polynésie ainsi qu'une voie aérienne vers l'Egypte via Pointe-Noire - la détente s'installe avec la France Libre, malgré tout Roosevelt conserve une certaine antipathie personnelle pour De Gaulle et les éléments de discorde ne manquent pas; - de plus, les représentants de De Gaulle à Washington ne s'entendent souvent pas entre eux et de fait, les USA devront bientôt se décider: soit Vichy soit la France Libre et cela arrivera quand Laval revient au gouvernement de Vichy en avril 42 - De Gaulle mènera toutefois deux guerres en parrallèle: contre Vichy et l'Allemagne ainsi que contre l'amirauté britannique, le Foreign Office, le président Roosevelt, le département d'Etat Hull, etc >> p. 124 l'affaire Muselier et l'opération Madagascar (5.5.1942) - De Gaulle se rend aussi vite compte que les britanniques sont à la remorque de Washington qui tire les ficelles et qui me favorise pas De Gaulle >> p. 128 les propos vulgaires de De Gaulle sur l'Amérique (non mentionnés dans ses mémoires!) - De Gaulle devrait se rendre à Washington mais il attend une invitation de Roosevelt alors que l'opinion américaine à 75% soutient De Gaulle comme le vrai représentant de la France, tout comme Hopkins, conseiller de Roosevelt ainsi que Stark, chef des forces navales américaines en Europe qui soutiennent De Gaulle magré son mauvais caractère - et finalement la France Libre sous le titre de Comité National Français à Londres est reconnue par Washington (CFLN = comité français de libération nationale) - en juillet 42 toutefois, revirement dans l'attitude des alliés envers De Gaulle, le débarquement en France est repoussé et les alliés n'ont plus besoin immédiatement de la Résistance et des FFI >> p. 135 Brooke, chef d'état-major anglais, n'est pas impressionné par Marshall contrairement à Eisenhower dans ses mémoires (mais c'est compréhensible) - juillet 42 rencontre de De Gaulle avec Marshall et Eisenhower à Londres (petite rencontre) >> p. 141 l'opération Torch et le général Giraud, De Gaulle n'en est pas informé - septembre 42, entrevue orageuse entre De Gaulle, Churchill et Eden, octobre 42 la lettre de De Gaulle à Roosevelt (une masterpiece) >> p. 154 la lettre corrigée par Churchill de Roosevelt à Pétain 5/ dérives l'opération Torch se déroule plutôt favorablement avec le général Juin qui se range du côté des alliés, le 10.11.42 le cessez-feu est ordonné par Darlan >> p. 162 le Darlan Deal Roosevelt est très satisfait mais De Gaulle a été tenu à l'écart, toutefois la presse américaine et anglaise est scandalisée par l'accord avec Darlan et Roosevelt corrigera l'accord en le concluant à titre provisoire (la mort de Darlan en décembre arrangera bien les choses) >> p. 166 la réaction première de De Gaulle: "eh bien, j'espère que les gens de Vichy les rejetteront à la mer, on n'entre pas en France par effraction" - par la suite, Roosevelt cherchera à apaiser ses relations avec De Gaulle, il veut bien le recevoir à Washington mais lui fait déjà savoir que seul le gouvernement américain prendra les décisions concernant la France jusqu'à ce que celle-ci soit libérée - des désaccords se développent sur l'administration de l'Afrique du Nord à effectuer pour les uns par la France Libre, pour les autres par les chefs militaires alliés selon Roosevelt - entretemps sous protectorat américain, c'est Darlan qui dirige l'Afrique du Nord et Darlan apportera quelque avantage dont l'adhésion de l'Afrique Occidentale française, mais il ne pourra pas attirer à lui la flotte de Toulon qui est sabordée par l'amiral Laborde lorsque l'armée allemande envahit la zone non-occupée - en Grande-Bretagne, Anthony Eden s'oppose à la collaboration avec Darlan, seul Churchill soutient complètement Roosevelt et devient ainsi pratiquement le second du président américain, Eden quant à lui soutient plutôt De Gaulle et voit la France comme une grande nation après la guerre (Grande-Bretagne et France ont bien sûr les mêmes vues quant à leur empire colonial alors que Roosevelt a des tendances décolonisatrices) - quant à Giraud, il se désintéresse de la politique >> p. 181 la formulation tortueuse pour recevoir De Gaulle à Washington - il a été maintenant décidé que les maréchalistes dont Darlan resteront en place au moins jusqu'à la fin de la campagne de Tunisie, ceci afin d'assurer les voies de communication et l'administration indigène De Gaulle enrage de cette situation et surtout de voir Churchill de plus en plus soumis à Roosevelt, seul Eden peut encore résister à Churchill, la Résistance avec de nombreux officiers supérieurs français confirment leur soutien à De Gaulle - assassinat de Darlan le 26.12. De Gaulle dira que Darlan lui était plus utile vivant que mort (il dressait contre lui la France combattante et oeuvrait donc pour De Gaulle), Roosevelt, lui, croit que les gaullistes ont éliminé Darlan, la visite de De Gaulle à Washington est repoussée 6/ tourbillon - finalement avec la disparition de Darlan, les alliés sont débarrassés d'une épine dans leur pied, mais qui va lui succéder? >> p. 192 la dénomination par Clark et Eisenhower des responsables français en Afrique du Nord = YBSOB = yellow bellied son of a bitch et le général Noguès était le "prime YBSOB" - Giraud est mis sous pression par les américains pour succéder à Darlan, mais il est réticent, De Gaulle demande alors une entrevue à Giraud qui cherche à éluder cette rencontre, De Gaulle insiste >> p. 196 la déclaration de De Gaulle qui rend responsable Giraud de ne pas vouloir coopérer avec la France combattante ce qui déclanche une protestation de la presse américaine et anglaise contre le gouvernement américain accusé de laxisme à ce sujet; De Gaulle et la France combattante seront qualifiés par la presse de "gallant French Fighters" - Cordell Hull proteste à son tour et Churchill est dans une position délicate, deux hommes sont chargé par Roosevelt et Churchill d'examiner la situation à Alger: l'américain Murphy déjà sur place et l'anglais Harold Macmillan - Macmillan se rend vite compte que Giraud n'est pas fait pour la politique, toutefois >> p. 203 Roosevelt ne veut toujours pas retenir De Gaulle pour ce poste, il dèclare: "pourquoi De Gaulle ne veut-il pas faire la guerre?" - Eisenhower de son côté ne veut pas d'une occupation sous complète administration américaine en Afrique du Nord et demande à Marshall d'intervenir dans ce sens auprès de Roosevelt - janvier 1943, Roosevelt et Churchill décident de se rencontrer à Casablanca avant la conférence de Téhéran avec Staline - réunis à Anfa, les deux alliés veulent entre autre trouver une solution avec De Gaulle pour l'Afrique du Nord et proposent une co-direction avec Giraud nom de code pour Casablanca: "symbol" - Roosevelt part en avion le 9.1., il est accompagné par son fils Elliott, Averell Harriman, Hopkins et son médecin personnel, de Churchill et Brooke chef d'état-major de Churchill et des militaires américains Marshall avec Eisenhower, King et Arnold participent aussi à la réunion >> p. 209 description des résidences de luxe des deux empereurs - Jean Monnet est d'abord proposé comme gouverneur à la place de Giraud, mais le secrétaire d'Etat Hull n'y est pas favorable >> p. 214 la question des colonies soulevée par Roosevelt, Churchill serait l'allié de De Gaulle pour défendre leurs empires - Roosevelt se prend pour un décolonisateur et s'en prend aussi quelque peu à l'empire britannique (ce qui déclanche la fureur de Churchill) et surtout à l'empire français de l'après-guerre, mais Roosevelt ne dédaigne pas d'attirer les intérêts économiques américains dans ces colonies qui deviendraient indépendantes - toutefois, le sujet principal reste De Gaulle, Roosevelt veut arranger un mariage forçé avec Giraud (le marié) et De Gaulle (la mariée), Churchill n'approuve toutefois pas la subordination de De Gaulle sous Giraud - 17.1. arrivée de Giraud avec des sentiments mitigés concernant sa rencontre avec De Gaulle >> p. 218 le fameux sourire charmeur de Roosevelt, un politicien manipulateur et expérimenté tantôt malade tantôt frais comme une rose - Giraud fait une pauvre impression sur Roosevelt, le même jour Eden de la part de Churchill demande à De Gaulle de se rendre à Casablanca et de rencontrer Giraud - De Gaulle n'est pas enchanté de rencontrer Giraud par l'entremise des alliés et pour lui, Giraud ne représente pas la France combattante de plus, Giraud a encore des antécédents avec Vichy - pour De Gaulle, la France combattante doit devenir le Comité National Français avec De Gaulle comme président et Giraud tout au plus chef de l'armée, De Gaulle fait attendre sa décision et tout d'abord refuse poliment mais fermement de se rendre au Maroc >> p. 223 la lettre de refus de De Gaulle remise à Eden - ce refus de De Gaulle est considéré comme un affront par l'alliance, Churchill envoie à De Gaulle un ultimatum que Eden fait toutefois parvenir à De Gaulle dans une version édulcorée, finalement après que le Comité National lui ait conseillé de se rendre à Casablanca, De Gaulle accepte avec réticence, >> p. 227 il s'en plaint dans une lettre adressée à Churchill - le 20.1. à Anfa sur proposition britannique, les alliés se mettent d'accord pour un débarquement en Sicile au lieu de celui en France dont la date est reportée le 22.1. De Gaulle arrive à Casablanca >> p. 229 les remarques sarcastiques de De Gaulle lors de sa première rencontre personnelle avec Giraud, s'en suit un entretien glacial avec Churchill et plus tard dans la soirée avec Roosevelt, une première discussion sans point important où le charme de Roosevelt semble quelque peu opérer sur De Gaulle et Roosevelt a jugé De Gaulle d'une autre trempe que Giraud - le lendemain De Gaulle expose ses vues à Giraud qui ne les accepte guère, De Gaulle voit en Casablanca un complot américain pour lui imposer leurs vues (et en cela, il n'a pas tort) - De Gaulle veut alors quitter le Maroc, mais Macmillan avec l'appui de Hopkins le retient, un nouveau projet lui est soumis: former en commun avec Giraud un comité pour administrer l'empire français durant la guerre ce que De Gaulle ne veut pas encore accepter dans son intégralité - Churchill se sent bafoué, il est consterné; l'entrevue avec Churchill avant le départ de De Gaulle sera la plus dure de toute la guerre! >> p. 231 la remarque de Churchill à De Gaulle: "si vous m'obstaclerez, je vous liquiderai", néanmoins grâce au charme de Roosevelt lors de la dernière rencontre entre les quatre leaders, De Gaulle acceptera d'être sur la photo de presse et même de serrer la main de Giraud devant Roosevelt et Churchill - la face de la conférence était sauvée, De Gaulle parlera plus tard d'une liaison permanente entre lui et Giraud, Roosevelt est satisfait, il a eu son show hollywoodien et De Gaulle aura le sentiment d'avoir fait impression sur Roosevelt >> p. 247 l'affaire Jeanne d'Arc, Clemenceau et compagnie 7/ ressac - 1943 le sort des armes penche en faveur des alliés (Guadalcanal, Stalingrad, Afrique du Nord), De Gaulle lui se bat pour une France victorieuse, tous les mouvements de résistance soutiennent De Gaulle, rejettent Vichy et ignorent Giraud, - avec Jean Moulin, De Gaulle commence à former le noyau d'une entité politique pour la France libérée - le 9.2.1943 De Gaulle loue Roosevelt devant la presse mais se plaint aussi que la France combattante soit tenue à l'écart des grandes décisions sur la guerre, - Roosevelt veut bien recevoir De Gaulle aux USA mais Tixier (que De Gaulle croit fidèle à sa cause et à sa personne aux USA) dénigre De Gaulle auprès du gouvernement américain qui considère toujours De Gaulle comme l'emmerdeur No. 1 (selon De Gaulle, les USA offrent le miel et le vinaigre en même temps) et il y a aussi aux USA une division entre gaullistes et giraudistes >> p. 252 l'affaire du cuirassé Richelieu De Gaulle est de l'opinion que la France est insultée en sa personne et ses têtes de turc sont: Leahy, Murphy, Hull, Welles et Stimson (secrétaire à la guerre) - Churchill, accusé d'être à la remorque des américains et qui n'a toujours pas digéré l'attitude de De Gaulle à Casablanca, est aussi visé - De Gaulle veut se rendre en Afrique, en Egypte et au Moyen-Orient, Churchill fera tout son possible pour empêcher le voyage (Churchill se comporte quelque peu comme un père déraisonnable envers un fils dévoyé), De Gaulle se sent alors prisonnier des anglais - quant à Giraud, toujours bien considéré à Alger, il veut faire la guerre et ne veut ou ne peut pas réaliser l'union avec la France combattante, l'Afrique du Nord restait encore anti-gaulliste et pro-vichyste >> p. 259 la prééminence de Giraud = général à 5 étoiles alors que De Gaulle n'est général qu'à deux étoiles n.b. le grade de général d'armée est la position la plus haute dans la hiérarchie militaire française dans l’armée de terre, bien que les maréchaux de France soient protocolairement au-dessus d'un général d'armée, ils n'ont pas sur lui d'autorité hiérarchique, en effet, le maréchalat n'est pas un grade ou un rang, mais une "dignité dans l'État", un général d'armée commande en principe une armée, unité composée généralement de plusieurs corps d'armée, son insigne est composé de cinq étoiles - pour De Gaulle, Giraud n'est que l'instrument de Roosevelt, De Gaulle envoie néanmoins une mission à Alger dirigée par le général Catroux, un militaire influent et lui aussi général 5 étoiles >> p. 261 mention du journaliste William Shirer du New York Times qui critique Giraud entraîné dans une atmosphère de basse manoeuvre policière et politique par ses collaborateurs - durant la campagne de Tunisie, les forces françaises ne sont pas rééquipées conformément à la promesse de Roosevelt et Giraud a l'impression qu'on lui fait obstruction, les avantages promis à Giraud sont en partie annulés et on souhaite maintenant que celui-ci soit subordonné au Comité National de la France combattante - en outre, la campagne de Tunisie en février 43 n'avance guère alors que l'opinion américaine est toujours en faveur de De Gaulle - Jean Monnet s'impose comme conseiller français auprès de Roosevelt qui l'envoie comme médiateur à Alger - Cordell Hull se plaint à Eden de la propagande insidieuse de De Gaulle contre Giraud et ne veut toujours pas reconnaître en De Gaulle le représentant du gouvernement provisoire de la France - Churchill se retrouve à nouveau dans une situation embarrassante >> p. 268 les vues de Roosevelt sur les problèmes européens dont la prise en main serait partagée par les USA, la Grande-Bretagne et l'Union Soviétique + le projet de Roosevelt pour une nouvelle Belgique = l'état de Wallonie comprenant la Wallonie, le nord de la France, l'Alsace-Lorraine et le Luxembourg, mais ce projet sera vite abandonné - à Alger, Jean Monnet est bien accueilli par tous les partis mais contrairement aux idées de Roosevelt, Monnet cherche à réaliser l'union avec la France combattante et Monnet réussit à convaincre Giraud d'adopter un régime plus démocratique et anti-vichyste en Afrique du Nord >> p. 273 le discours anti-vichyste de Giraud et son acceptation de principe pour collaborer avec De Gaulle, - mais De Gaulle se méfie de cette volte-façe qui selon lui le conduit à se soumettre à Giraud puisque celui-ci a accepté les vues américaines - De Gaulle veut aller à Alger pour rallier l'Afrique du Nord à ses vues et contraindre Giraud à céder, Churchill lui conseille d'attendre >> p. 277 l'entrevue De Gaulle/Churchill le 2.4.43 qui demande à De Gaulle de ne pas causer de désordre à Alger - et Eisenhower écrit aussi à De Gaulle d'attendre la fin de la campagne de Tunisie avant de venir à Alger, toutefois ce message est envoyé suite à une initiative britannique avec l'assentiment du général Catroux - l'opinion américaine se déclare à nouveau en faveur de De Gaulle et réclame l'abolition du régime pro-vichyste en Afrique du Nord, même Stimson parle en faveur de De Gaulle auprès de Roosevelt et les gaullistes prennent de l'importance en Afrique du Nord - De Gaulle a aussi toute la France combattante derrière lui et accuse Giraud de s'inféoder à l'Amérique, Giraud résiste, mais finira par accepter une co-présidence au sommet >> p. 286 les observations d'un proche de De Gaulle: "il pratique perpétuellement (mais sans le vouloir car c'est sujet à son humeur) le régime de la douche écossaise passant de l'amabilité à l'extrême insolence" - De Gaulle fait à nouveau un discours anti-giraudiste le 3.5.43, l'attitude de De Gaulle est jugée intolérable par Roosevelt qui propose à Churchill en visite à Washington de réorganiser le Comité National Français sans De Gaulle et peut'être de nommer De Gaulle gouverneur de Madagascar - influençé par Roosevelt, Churchill fait un rapport défavorable sur De Gaulle au cabinet britannique: "un homme vaniteux et malveillant qu'il faut maintenant éliminer, il ne s'est d'ailleurs jamais engagé personnellement dans la bataille contre l'Allemagne depuis qu'il a quitté la France" - mais l'opinion publique, la Résistance et la plupart des soldats et officiers combattants soutiennent De Gaulle - en dernier ressort, Monnet arrange un compromis définitif pour les deux "prime donne" = une dyarchie au sommet avec présidence alternée - et à la surprise générale, le général De Gaulle l'accepte sans réserve et veut maintenant se rendre à Alger dans une atmosphère conviviale après 7 mois de palabres - vu l'attitude conciliatrice de De Gaulle, le cabinet britannique décide de ne pas donner suite à la demande de Churchill >> p. 297 les raisons invoquées par le cabinet britannique - en outre le cabinet britannique refute les divers documents américains dénigrant De Gaulle et propose d'attendre les résultats de l'accord entre français suite à la visite de De Gaulle à Alger - pour Roosevelt c'est un échec complet et il ne peut s'opposer à cet état de chose devant l'opinion américaine à 18 mois des élections 8/ débordement - le 30.5.43 De Gaulle atterrit à Alger >> p. 299 la remarque de De Gaulle à Giraud qui lui demande s'il va voir de suite Eisenhower "jamais de la vie, je suis ici chez moi, j'irai le voir si il vient d'abord chez moi" répond De Gaulle - De Gaulle est ovationné à Alger, Giraud en éprouve quelque morosité, des désaccords surgissent à nouveau lors d'un premier entrevue De Gaulle-Giraud >> p. 302 sur de Gaulle: un démagogue ou un fou mais en tout cas une forte personnalité dira de lui Macmillan - en réponse à l'attitude négative de De Gaulle, Giraud réagit en mettant Alger sur pied de guerre, De Gaulle est quelque peu inquiet et se voit déjà emprisonné à Colomb-Béchar le 2.6.43 nouvel entrevue De Gaulle-Giraud, on se met d'accord pour la création d'un nouveau comité national mais il semble que le rapport de force soit plus favorable pour De Gaulle (sur les 8 membres, le rapport serait de 5:3) - Washington s'inquiète car Giraud n'est pas de taille à affronter De Gaulle, Roosevelt veut étoffer Giraud avec de "bons conseillers", néanmoins le nouveau CFLN (Comité Français de Libération National) est constitué et reconnu par Roosevelt >> p. 308 l'anecdote prêtée à Roosevelt à qui on propose d'inclure la France nouvellement unie dans la liste des pays participant à la Journée des Nations Unies le 14.6.43 et qui répond sèchement que ce serait prématuré - le 7.6.43 le CFLN s'élargit à 14 membres, les giraudistes y sont minoritaires, mais Giraud n'accepte ce fait que parce qu'il ne reconnait toujours pas au CFLN un pouvoir réel >> p. 311 les communistes en tout cas préfèrent De Gaulle qui lui n'appprécie pas spécialemment cette attention et les alliés ne prennent pas non plus le CFLN en grande considération, De Gaulle menace de démissionner ce qui arrangerait Giraud qui décide maintenant qu'il est urgent d'attendre - Macmillan essaie de raisonner De Gaulle, Roosevelt veut rompre avec De Gaulle à cause de ses intrigues politiques et son animosité envers les alliés, Churchill hésite et Eisenhower ne désire pas prendre les instructions de Roosevelt à la lettre - le 19.6. entretien d'Eisenhower et de Macmillan avec De Gaulle et Giraud, Eisenhower demande à De Gaulle de garder Giraud comme chef de l'armée française, De Gaulle refuse mais ne peut rien faire contre la décision de Eisenhower - De Gaulle reste toutefois le chef des forces françaises libres et de la Résistance alors que Giraud n'est que le chef de l'armée française d'Afrique du Nord et la CFLN est maintenant fermement dans les mains de De Gaulle >> p. 323 la lettre de De Gaulle à son épouse qui signe "ton pauvre mari"! >> p. 325 l'affaire Boisson à Dakar - Roosevelt joue sa dernière carte, il invite Giraud à Washington où celui-ci est accueilli avec les honneurs d'un chef d'état, Giraud ne parle toutefois pas anglais et ses propos recueillis par la presse choquent quelque peu l'opinion américaine qui voit en Giraud un genre de nazi français, Roosevelt ne parle pas de De Gaulle et entretemps à Alger, profitant de l'absence de Giraud, De Gaulle réaffirme son autorité (la France n'est pas une princesse endormie) tandis qu'aux Antilles françaises, De Gaulle est ovationné et reconnu >> p. 330 l'amour totale de la France pour De Gaulle et sa méfiance envers l'Amérique, surtout envers Roosevelt - à son retour à Alger, Giraud ne fait pas l'unanimité et ses propos faits en Amérique ne sont pas pour rehausser son image, le commandement militaire est maintenant subordonné au pouvoir civil - Eden, Eisenhower, le cabinet britannique et finalement Churchill demandent maintenant à Roosevelt de reconnaître formellement le CFLN dirigé par De Gaulle mais qui n'en serait pas le maître car le CFLN est régi par un pouvoir collectif >> p. 335 mais dans sa demande à Roosevelt, Churchill ajoute un commentaire qu'il ne mentionnera pas dans ses mémoires - Roosevelt n'est toujours pas d'accord mais il a maintenant contre lui le Canada, l'Australie et l'Afrique du Sud qui soutiennent le cabinet britannique et surtout Eden qui continue à plaider pour De Gaulle - août 1943, conférence de Québec (nom de code Quadrant) où l'on discute Overlord et Tube Alloys (= la mise au point de la bombe atomique) >> p. 339 concernant la reconnaissance du CFLN, chaque gouvernement (anglais et américain) produira des communiqués distincts (avec réserve pour les USA) alors que l'URSS donne sa reconnaissance sans réserve au CFLN - la position de Giraud à Alger devient de plus en plus précaire malgré le soutien de Roosevelt >> p. 341 armistice avec l'Italie et l'affaire de la Corse le 6.11.1943 Giraud est exclu du CFLN, il reste commandant en chef de l'armée, mais il est subordonné au commissariat à la défense 9/ lame de fond - De Gaulle est maintenant bien établi à la tête de l'empire français malgré les machinations de Roosevelt (Torch, Kingpin = Giraud, Darlan-deal, etc) et il commande un mouvement unifié avec une armée partiellement équipée d'un matériel moderne - le 3.11.1943 création de l'Assemblée Consultative d'Alger représentée par d'anciens résistants au régime de Vichy, assemblée assez marquée à gauche qui entend s'affirmer vis à vis de l'exécutif formé par le CFLN, elle sera tolérée par De Gaulle qui avec celle-ci essaie maintenant de se faire reconnaître comme gouvernement en exil, semblable à ceux déjà existant à Londres - fin 1943, De Gaulle forme un corps expéditionnaire français pour la campagne d'Italie sous le commandement de Juin - De Gaulle envoie aussi à Washington un projet pour la coopération du CFLN durant la future campagne de France comprenant aussi des questions annexes concernant les services, la justice, l'économie, etc >> p. 346 affaire du Liban qui demande son indépendance, les forces françaises libres répriment avec quelque brutalité le mouvement d'indépendance ce qui ternit l'image de la France combattante dans l'opinion publique - toutefois les autorités militaires alliées ont établi leur propre plan lors de la libération de la France et Roosevelt refuse toujours de considérer le CFLN comme un partenaire légitime, mais Vichy n'est plus non plus considéré comme partenaire légitime - Sumner Welles est remplacé par Edward Stettinius, Cordon Hull reste au gouvernement avec son attitude franchement anti-gaulliste, toutefois une visite à Alger avec un entretien Hull/De Gaulle le rendra un peu plus confiant vis à vis du CFLN - mais Roosevelt n'est toujours pas d'accord avec la présidence unique de De Gaulle (qui a laissé tomber la co-présidence de Giraud) et Roosevelt dans ce cas a le soutien de Churchill suite à l'affaire du Liban >> p. 351 Roosevelt ne croit pas que la France redeviendra une puissance de première ordre avant 25 ans et on pourrait même envisager une guerre civile - la situation avec De Gaulle est discutée lors de la conférence de Téhéran en novembre 43, notamment aussi sur le futur des colonies françaises dont particulièrement l'Indochine (qui serait mise sous la tutelle de la Chine) et Roosevelt revient de Téhéran persuadé qu'il a la confiance entière de Staline - à Tunis lors de son retour, il confirme Eisenhower à la tête de l'opération Overlord, nouveaux désaccords lors de l'arrestation de Boisson, Peyrouton et Flandin par le CFLN - Roosevelt veut à nouveau éliminer De Gaulle, mais Eden tout comme l'opinion publique anglaise et américaine restent en faveur de De Gaulle, - c'est un nouvel échec pour Roosevelt (et Churchill) >> p. 360 De Gaulle est furieux des menaces alliées, surtout en ce qui concerne l'AMGOT pour la France tout comme pour l'Italie n.b. AMGOT = allied military government of occupied territories >> p. 361 la réunion organisée par De Gaulle à Alger le 27.12.43 avec les représentants alliés, De Gaulle veut sauvegarder la souveraineté des forces françaises et disposer de leur utilisation en vue des opérations Overlord et Anvil, il veut absolument engager une division française lors du débarquement Overlord - rencontre favorable avec Eisenhower qui est en principe d'accord pour engager une division blindée française afin d'entrer dans Paris, Eisenhower assure De Gaulle qu'il reconnait son autorité comme représentant de la France n.b. un pacte secret que Eisenhower ne mentionne pas dans ses mémoires >> p. 366 l'affaire des billets de banque à émettre lors de la libération de la France >> p. 368 l'affaire des "sixty days' marvels" = formation en Amérique de futurs administrateurs français - Eisenhower soutient maintenant De Gaulle à Washington tout comme d'autres collaborateurs de Roosevelt tel que l'amiral Stark, Morgenthau secrétaire au trésor, Stimson et l'OSS américain - sous ces pressions, Roosevelt occupé à ses élections et avec une santé défaillante (il fume 30 cigarettes par jour) commence à lâcher du lest >> p. 372 analyse sur l'entêtement de Roosevelt envers De Gaulle >> p. 374 les mesures de prévention par Churchill pour De Gaulle - en avril 44, Giraud est démis de sa fonction de commandant en chef et doit se retirer, Roosevelt et Churchill fulminent et veulent sévir mais la presse continue à soutenir De Gaulle et demande une meilleure collaboration avec le CFLN et De Gaulle - néanmoins la directive du président à Eisenhower concernant l'administration civile des pays délivrés dont la France reste inchangée (Eisenhower peut consulter mais ne "doit pas consulter" le CFLN) - De Gaulle n'a pas été informé de la date d'Overlord, mais comme promis par Eisenhower, il a obtenu qu'une division blindée française soit engagée dans la bataille de France - une visite de De Gaulle chez Roosevelt est à nouveau envisagée mais Roosevelt ne veut pas donner d'invitation formelle et De Gaulle ne veut pas s'abaisser à demander une faveur >> p. 378 De Gaulle n'est pas homme à s'abaisser sauf pour le bien et l'honneur de la France toutefois l'initiative pour une visite n'aboutira toujours pas et il n'y aura pas de réconciliation entre De Gaulle et Roosevelt cinq semaines avant Overlord - le CFLN n'est toujours pas non plus informé des modalités de Overlord et De Gaulle ressent cette situation comme un outrage car il n'y a pas non plus d'accord quant à l'administration civile en France pour les territoires libérés - De Gaulle proteste et déclare - à l'intention des alliés - voir en l'URSS une alliée permanente de la France - sous la pression de son cabinet et de l'opinion publique, Churchill invite De Gaulle à une conférence à Londres, mais la date reste à déterminer, Roosevelt donne son accord mais sans participation américaine, De Gaulle ne voit alors pas l'intérêt d'un accord franco-anglais dont les mesures ne pourraient être appliquées sans l'accord de Roosevelt - en outre De Gaulle veut maintenant que le CFLN prenne le nom de GPRF (gouvernement provisoire de la République Francaise) - Churchill intervient auprès de Roosevelt affirmant que la participation française, notamment de la Résistance, reste primordiale pour l'opération Overlord et Eisenhower est tout à fait de son avis - la rencontre à Londres est fixée pour le 25 mai 1944, mais De Gaulle ne veut rien changer à ses prétentions, surtout concernant sa propre administration civile des territoires français libérés, ce sera ou lui ou le chaos - finalement sous conseil du CFLN, De Gaulle accepte de se rendre à Londres le 3.6.44 = jour J-1 Churchill désire que De Gaulle fasse une allocution à la radio immédiatement après celle d'Eisenhower - entretemps suite à la tempête, Overlord est remis au 5.6.44 (au lieu du 4.6.), mais une autre tempête se déclanche lors de l'entretien Churchill/De Gaulle, celui-ci se plaint amèrement de toutes les vexations subies par la France en sa personne dont notamment la monnaie émise par les américains pour la France qui donne l'impression que la France est sous occupation américaine - Churchill tempête également, il déclare à De Gaulle qu'entre la France et l'Amérique, 'Angleterre choisira TOUJOURS l'Amérique, De Gaulle en prend acte avec un ton glacial, puis Eden calme le jeu et s'entretient directement avec De Gaulle pour lui expliquer avec Eisenhower les détails de Overlord - De Gaulle se vexe à nouveau concernant l'allocution d'Eisenhower au peuple français dans laquelle Eisenhower ne fait aucune mention de De Gaulle et donne l'impression de prendre en charge l'état français - avec l'accord d'Eisenhower, De Gaulle veut modifier cette allocution mais il est trop tard et le texte ne peut plus être changé, De Gaulle vient de subir un affront et il n'est pas homme à subir un affront sans réagir >> p. 338 les allocutions données avant le débarquement, d'abord les chefs d'état en exil: le roi de Norvège, la reine des Pays-Bas, la grande duchesse de Luxembourg, le premier ministre de Belgique, puis Eisenhower et enfin De Gaulle - De Gaulle refuse de parler après Eisenhower, Churchill entre dans une rage folle, il propose même de faire rentrer De Gaulle à Alger enchaîné dans un avion si nécessaire - finalement grâce aux interventions d'Eden et de Duff Cooper, De Gaulle prononcera après coup une magnifique allocution, toutefois pour lui une nouvelle bataille commence 10/ hautes eaux - Overlord est un grand succès pour les alliés et également pour De Gaulle dont plusieurs forces armées françaises et la Résistance y ont participé brillamment - mais pour De Gaulle les succès militaires ne sauraient cacher les revers politiques (AMGOT, etc), à Bayeux les alliés ont maintenu le maire pro-vichyste, les déclarations mentionnant le GPRF sont toujours censurées et De Gaulle n'a pas encore été autorisé à se rendre en France >> Roosevelt est fou et Churchill est un gangster, De Gaulle dixit 8.6.44 - à la fin du mois, Roosevelt fait savoir que De Gaulle serait reçu à Washington s'il désirait rencontrer Roosevelt, mais ce n'est pas encore une invitation officielle, De Gaulle n'y fait donc pas suite et les décisions quant à la confirmation du CFLN pour le gouvernement n'a toujours pas fait l'objet d'un accord - la colère de Churchill contre le Général n'a pas disparu et Churchill se rend lui-même sur les plages du débarquement le 12.6 mais sans De Gaulle; finalement sous la pression de son cabinet, il autorisera De Gaulle à se rendre à Bayeux le 14.6. - et pour De Gaulle, les billets de banque émis par l'Amérique, c'est tout simplement de la fausse-monnaie - premier contact avec le peuple français ce qui est un grand succès pour De Gaulle, celui-ci place ses autorités en fonction et met les alliés devant le fait accompli - Bayeux est dans la zone britannique et Montgomery n'y voit aucun inconvénient, Eisenhower acquiesque en silence, la nouvelle fait le tour du monde, la menace de l'AMGOT semble conjurée - après coup, De Gaulle se montre content et magnanime pour l'Angleterre et son hospitalité qu'il remercie chaleureusement et malgré les réactions hostiles de Washington, le cabinet britannique et Eisenhower soutiennent de plus en plus l'action de De Gaulle - le 17.6. retour à Alger, De Gaulle laisse le général Koenig à Londres pour d'éventuelles négotiations - les pressions sur Roosevelt se font de plus en plus fortes malgré que celui-ci garde toujours une piètre opinion du Général >> p. 412 un français fanatique, à l'esprit étroit, dévoré d'ambition et ayant de la démocratie une conception plutôt suspecte (Roosevelt dixit) - mais à la veille des élections de novembre, Roosevelt doit revoir ses plans envers De Gaulle, il accepte de le rencontrer à Washington mais toujours sans invitation officielle, car pour lui De Gaulle n'est pas encore le chef de l'état français, - finalement, De Gaulle accepte de se rendre à Washington sous certaines réserves >> p. 414 les quatre points fixés par De Gaulle qui veut en outre connaître le programme prévu lors de son séjour, le 6.7. De Gaulle atterrit à Washington (Roosevelt trouve préférable que De Gaulle ne se rende pas d'abord à New York), - l'accueil de Roosevelt est cordial et De Gaulle se montre agréable, les discussions politiques seront plus difficiles, Roosevelt voit un directoire mondial composé des USA, de l'Angleterre, de l'URSS et de la Chine avec l'installation de bases militaires en Europe et aussi en France >> p. 418 les impressions de De Gaulle à ce sujet, il veut que la France ait sa place parmi les grandes décisions mondiales - Roosevelt doute toutefois encore que De Gaulle pourra s'affirmer comme le vrai chef de l'état français >> p. 420 le cadeau de De Gaulle à Roosevelt: un sous-marin miniature qui fonctionne, avec périscope et lancement de torpilles - Marshall et Stimson conseillent maintenant à Roosevelt d'autoriser formellement Eisenhower à négocier directement avec le CFLN et le mouvement gaulliste mais Roosevelt acceptera cet accord uniquement avec la mention "autorité de facto" pour le GPRF sans le reconnaître explicitement - le 10.7.44 De Gaulle est reçu à New York par le maire Fiorello La Guardia, puis il passe deux jours au Canada toujours bien accueilli, il est de retour à Alger le 13.7. - la presse américaine est unanime à le considérer comme un grand personnage (au sens propre et figuré) >> p. 424 la remarque après coup de De Gaulle sur une déclaration non publique de Roosevelt "égoiste pour la France ou pour lui?" - 1.8.44 percée d'Avranches avec la 2ème DB de Leclerc, 20.8. opération Anvil menée par la 8ème armée US du général Patch et la 1ère armée française du général De Lattre - bien sûr, De Gaulle ne peut pas se passer de l'aide des américains mais il donne le ton sur les positions américaines et françaises de l'après-guerre exprimé dans une lettre à Roosevelt le 13.8., avec néanmoins ses remerciements pour le ravitaillement de Paris et d'autres grandes villes françaises dans une période aussi difficile, il espère aussi pouvoir rencontrer Roosevelt en France dans un prochain avenir >> p. 426 la sécurité stratégique et économique des USA doit être assurée par la surveillance du Pacifique d'une part et de l'Atlantique d'autre part - pour De Gaulle, la route vers Paris est ouverte et c'est pour lui l'objectif suprême afin de trancher la question du pouvoir et De Gaulle ne veut pas que Paris subisse le même sort que Varsovie, il demande à ce qu'un corps expéditionnaire français puisse libérer Paris qui ne doit pas tomber aux mains des résistants communistes >> p. 428 les tentatives de Laval qui veut réunir à Paris l'Assemblée Nationale de 1940 et De Gaulle croit que Roosevelt verrait d'un bon oeil un gouvernement qui tiendrait à l'écart De Gaulle, il croit même Roosevelt capable d'à peu près tout, mais sur ce point, la méfiance de De Gaulle est sans fondement car les alliés ne veulent plus du tout traiter avec Vichy malgré les approches du maréchal à ce sujet via Allan Dulles, chef de l'OSS suisse à Berne - le 15.8. De Gaulle atterrit à Maupertuis (près de St-Lô) où l'attend le général Koenig, puis il se rend au QG d'Eisenhower qui l'informe qu'il est prévu que les armées alliées contournent Paris au nord et au sud; - De Gaulle demande à Eisenhower d'envoyer la 2ème DB sur Paris mais Eisenhower sans être en désaccord avec lui hésite encore car il veut éviter de faire de Paris un champ de bataille - De Gaulle y voit à nouveau une intrigue politique de Roosevelt, suite toutefois au soulèvement de Paris, Eisenhower accepte le 20.8. que la DB de Leclerc soit lancée sur Paris - le 24.8. Leclerc est à Paris et De Gaulle y arrive peu après, il y impose d'emblée son autorité en y faisant un symbole et un mythe unificateur par son discours du 25.8. >> p. 434 Paris blessé, Paris martyrisé, Paris brisé, mais Paris libéré par lui-même, libéré par son peuple avec le concours des armées de la France, avec l'appui et le concours de la France tout entière, de la France qui se bat, de la seule France, de la vraie France, de la France éternelle, mais pas un mot sur le concours des forces alliées, De Gaulle ne veut pas que les français aient l'humiliation d'avoir été délivrés par des étrangers - Eisenhower se rend à Paris le 27.8. et il y est reçu par la garde d'honneur des gardes républicains déjà équipés par De Gaulle, toutefois le 29.8. De Gaulle rend publiquement hommage aux braves et bonnes armées alliées et à leurs chefs - Roosevelt lui adresse les félicitations de ses concitoyens, mais recommande à De Gaulle de bien vouloir traiter avec honneur et considération certains français tel Giraud qui vient d'être blessé lors d'un attentat, une lettre toutefois pas vraiment amicale de Roosevelt - en outre la réserve américaine sur "l'autorité de facto" subsiste >> p. 438 le problème de la zone d'occupation anglo-américaine en Allemagne - 21.8. réunion à Dumbarton Oaks organisée par Roosevelt avec les quatre puissances pour établir les bases de la future Organisation des Nations Unies, le départment d'Etat US accorde toutefois un siège permanent à la France avec un gouvernement reconnu dans le futur conseil de sécurité >> p. 439 les notes du premier ministre canadien lors de la conférence de Québec (septembre 1944) sur Roosevelt et Churchill - parlant de De Gaulle, le cabinet britannique ainsi que les soviétiques veulent maintenant une reconnaissance formelle du GPRF, Churchill écrit personnellement à Roosevelt à ce sujet et subitement le département d'Etat US reconnait le GPRF en avisant directement ses représentants à Paris ce qui surprend Churchill mais après consultation, ce seront les trois puissances ensemble qui reconnaîtront enfin le GPRF 11/ décrue - De Gaulle n'accorde toutefois pas trop d'importance à cette reconnaissance, il déclarera simplement que le gouvernement est satisfait qu'on veuille bien l'appeler par son nom, De Gaulle remanie son gouvernement, élargit l'Assemblée Consultative, remet la France au travail, réorganise l'administration, il doit aussi mettre un terme aux épurations sauvages et incorporer les éléments de la Résistance dans l'armée, en plus de la guerre contre l'Allemagne - et il est toujours redevable du bon vouloir des USA >> p. 449 invitation à Roosevelt qui croit toutefois plus important de rencontrer d'abord les deux hommes d'état anglais et russe - par contre Churchill se rend à Paris le 11.11.44 et De Gaulle demande à Churchill de faire participer les français à la victoire sur l'Allemagne, toutefois malgré une visite à Moscou en décembre 44, De Gaulle ne reçoit pas de Staline l'apport qu'il attendait - le 16.12.44 contre-attaque allemande dans les Ardennes qui surprend quelque peu, mais qui est vite repoussée >> p. 452 l'affaire de Strasbourg - réélu en novembre, Roosevelt n'a plus maintenant à se soucier du jugement de l'opinion publique dont notamment la question du ré-équipement de l'armée française et malgré les requêtes de Churchill, Roosevelt ne veut pas renforcer la position de De Gaulle, mais le département d'état US a la conviction que la France doit retrouver sa position traditionnelle et participer à l'occupation de l'Allemagne, il approuve donc le ré-équipement de 8 nouvelles divisions françaises >> p. 455 l'affaire de l'îlot français de Clipperton dans le Pacifique - un bout de territoire important par rapport au canal de Panama - que Roosevelt aimerait restituer au Mexique > p. 456 l'opinion de Roosevelt sur le nouveau gouvernement mondial pour désarmer toutes les nations y compris la France, sauf les quatre puissances, ce sera pour ces questions et autres problèmes que sera arrangée la conférence de Yalta en février 45 à laquelle Roosevelt ne veut pas faire participer la France de De Gaulle - pour Churchill Yalta n'est pas l'endroit le plus idéal mais il doit l'accepter car il est l'allié le plus faible - nouvel affront pour De Gaulle que Harry Hopkins essaie d'amenuiser lors de sa visite à Paris, mais De Gaulle lui laisse même déjà entrevoir une coopération franco-allemande avec la nouvelle Allemagne de l'après-guerre >> p. 461 les discussions entre De Gaulle et Hopkins le 15.1.45 De Gaulle s'en plaint à Roosevelt dans un lettre dans laquelle il déclare entre autre que la France ne pourra pas se considérer comme engagée par des décisions prises sans elle à Yalta >> p. 466 les discussions de Roosevelt et Staline sur la position de De Gaulle - Staline n'est pas en faveur de De Gaulle mais par bonté, il veut bien accorder une petite zone d'occupation à la France, Churchill et Eden seront les seuls à défendre les intérêts de la France - et Roosevelt n'est pas du tout pour une participation de la France à la commission de contrôle des alliés, Staline est de l'opinion que la France s'est mal battue et n'a donc aucune prétention à un traitement spécial et cela pourrait en outre causer un précédent avec d'autres nations - Churchill est contre l'exclusion de la France et finalement, Roosevelt acceptera la France dans la commission de contrôle car il sera selon lui plus facile de contrôler à leur tour les français si ils sont à l'intérieur plutôt qu'à l'exterieur, Staline accepte ce point de vue - à son retour, Roosevelt - dont l'état de santé se détériore rapidement - propose à De Gaulle de le rencontrer (après le Lac Amer) à Alger, ne pouvant pas se rendre à Paris, mais De Gaulle n'y donne pas suite estimant que le croiseur "Quincey" où se trouve Roosevelt pourrait tout aussi bien faire escale à Marseille ou Toulon; inviter De Gaulle à Alger faisait penser que Alger était encore sous territoire occupé par les américains, de plus De Gaulle rencontrant Roosevelt après avoir été refusé à Yalta, aurait pu laisser croire que De Gaulle acceptait les décisions prises à Yalta >> p. 475 de retour à Washington, Roosevelt se plaindra d'une certaine prima donna avec son caprice de vedette - De Gaulle n'en poursuivra pas moins ses plans d'invasion personnelles de l'Allemagne - mars 1945, les japonais occupent complètement l'Indochine et obligent les troupes françaises à se replier en Chine, De Gaulle impute cette défaite à la défaillance du ravitaillement aux français d'Indochine par les américains, - finalement l'aviation américaine interviendra mais trop tard ce qui conduit De Gaulle à soupçonner que les décisions prises à Yalta n'avaient pas été en faveur de la France quant à Roosevelt, celui-ci commence à se rendre compte de l'attitude suspecte de Staline, mais il n'aura pas le temps de réagir, il meurt le 12.4.1945 12/ Epilogue - dès Téhéran, l'état de santé de Roosevelt était devenu inquiétant et son comportement intellectuel semblait gravement atteint >> p. 480 l'hommage de De Gaulle à Roosevelt "un seigneur" son successeur Harry Truman semble être un président de second ordre en comparaison avec Roosevelt, toutefois il poursuit la politique de Roosevelt et n'invitera pas à nouveau De Gaulle à Potsdam - 21.8.45 visite de De Gaulle chez Truman à Washington - dans ses mémoires, De Gaulle accorde une noble place à Roosevelt, tous deux ont eu raison: - De Gaulle d'être intransigeant pour maintenir la reconnaissance de la France - Roosevelt luttant pour la survie du monde ait été gêné par l'attitude de De Gaulle >>>> un récit détaillé sur les relations personnelles entre Roosevelt et De Gaulle, un livre qui se lit d'une traite comme un roman, récit super-intéressant, les dessous de la politique ou l'histoire secrète du duel entre le pot de fer et le pot de terre, mais cette fois le pot de terre aura résisté au pot de fer |
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