peur (la)

série: 1ère guerre mondiale
éditeur: Poche
auteur: Chevallier Gabriel
classement: biblio2B
année: 2008
format: broché
état: TBE/N
valeur: 8 €
critère: ***
remarques: expérience vécu (Chevallier)
d'un fantassin durant la guerre 14/18, au début
la guerre semble être une fête foraine


première partie: la blessure

1/ l'affiche de mobilisation
"à Berlin, nach Paris"

2/ l'instruction
>> p. 34 la discipline qui fait
la force principale des armées
>> p. 41 l'état militaire est de tous les états
celui où l'esprit a le moins à s'employer
- le fantassin Jean Dartemont
qui part à la guerre à l'âge de 19 ans

3/ la zone des armées
>>p. 51 la première vision du front déchaîné
et le fléau des poux
>> p. 60 l'odeur horrible et féconde
de la pourriture des cadavres

4/ le baptême du feu
>> p. 80 les allemands seraient plus corpulents

5/ la barricade

6/ l'hôpital
>> p. 136/137 les douleurs fantômes
>> p. 160/161 réflexions sur la peur
>> p. 167 français et allemands sont les fils
du même dieu
>> p. 178 la menace du départ prématuré,
la consigne est donc de rester "peinard"
>> p. 184 l'hôpital est devenu terre promise,
il représente le suprême espoir qu'un soldat puisse entrevoir

nomenclature
- phlegmon = inflammation purulente
du tissu conjonctif ou sous-cutané
- syllogisme = raisonnement déductif rigoureux
- les ors = décoration dorée ou peinture
contenant une certaine proportion d'or


7/ la convalescence
- sept jours de permission à passer à l'arrière du front,
sans grande conviction, tout y est maintenant étrange

deuxième partie: embusqué

1/ secteurs calmes
- Jean devient agent de liaison dans les Vosges
>> p. 205 la différence entre agent de liaison
et soldat d'escouade qui est le dernier des métiers
escouade = petite troupe d'assaut
- les emplois (filons) tel téléphoniste, cuisinier, observateur, etc
sont plus recherchés que les grades et dès que l'on quitte
les premières lignes, on devient des embusqués

>> p. 217 un épisode sur Verdun
- la haine du gendarme, un non-combattant
>> p. 223 les mutilations volontaires
>> p. 225 la suprême injustice est que l'on dispose
de la vie des soldats sans même les consulter
et que l'on les amène au combat avec des mensonges
>> p. 227 l'affaire du pantalon (voir aussi le film)
>> p. 247 car on ne saurait appeler un allemand que boche,
ce terme n'est pas particulièrement méprisant dans l'esprit
des hommes, il est simplement commode, bref et amusant


2/ 30 degrés de froid
>> p. 261 l'accablement physique qui ne laisse pas
aux êtres le temps de réfléchir, qui les réduit à ne plus éprouver
que des besoins élémentaires, soit un sûr moyen de domination

3/ le chemin des dames
- premières mutineries
>>p. 289 les feuillées = l'endroit où l'on va poser culotte

4/ l'Aisne
>> p. 322 la Venus militaire = la charmante Thérèsina

5/ en Champagne
>> p. 360 les enchevêtrements de tranchées
>> p. 364 début de la grippe espagnole
>> p. 366 la nouvelle tactique de défense:
se replier de la première ligne, laisser passer
les bombardements, puis réoccuper la première ligne
>>p. 380 les nègres américains

6/ cessez le feu
>>p. 404 la guerre n'aura pas tué tous les imbéciles,
c'est une race qui ne périt pas

>> le quotidien des soldats dans les tranchées,
les attaques ennemies, la vermine et la peur terrible et insidieuse,
la peur qui décompose mieux que la mort
- parue en 1930, censurée neuf ans plus tard,
cette oeuvre considérée aujourd'hui comme un classique,
brosse le portrait d'un héros meurtri et inoubliable
>> un des meilleurs livres sur la première guerre mondiale


annexes
- différentes couvertures de livres
(dont une illustrée par Tardi)
- scènes de combat
- l'hôpital


Information
- Gabriel Chevallier (1895-1969) est un écrivain français,
mobilisé dès 1914, il est blessé un an plus tard,
une fois rétabli, il retourne au front, où il restera
comme simple soldat jusqu’à la fin du conflit
- à partir de 1925, il se lance dans l’écriture romanesque
en utilisant sa propre expérience, avec "la Peur",
il témoigne de son calvaire de soldat, c’est encore sa propre vie
qu’il exploite pour écrire Durand, voyageur de commerce
ou, en souvenir de sa détestable scolarité, Sainte-Colline

- mais c’est avec Clochemerle, une chronique villageoise
rabelaisienne, éditée en 1934, qu’il connaît le succès,
c'est une pimpante caleconnade cantonale à base
de cornards joviaux et de crus de paysape

- 1930 la Peur, enrôlé en 1914,
revenu à l’air libre en 1919, seconde classe,
Chevallier a lampé la grande Guerre
jusqu’à la dernière goutte de" vase sanglante "
collée au fond du quart, il en a tout vu, tout connu, tout subi,
la peur décompose mieux que la mort, pourrir de peur,
et pourtant, le contact des cadavres,
Chevallier en a fait son quotidien: en tas, en piles,
connus ou inconnus, pourris, en pièces, assis, enterrés
- ceux qui restent ont affaire à cette grande soeur étouffante
de la mort: la trouille, présente à chaque instants,
durant la marche, en tranchée, en rêve, à la gamelle,
la peur vous vide, vous berce à la folie,
tel le fringant médecin Charlet, siphonné par la terreur
de monter au front et qui végète dans un hôpital de l’arrière,
vide, pot pour mutilés caustiques, rebaptisé" caca

- la Peur est un véritable chef d’œuvre sur cette guerre
monstrueusement meurtrière, sa force se révèle
dans sa prouesse à décrire en finesse sa lutte
pour ne pas sombrer dans l’animalité la plus primaire
et conserver une flamme d’humanité, si petite soit elle,
car il le sait, il y aura une vie après la guerre
- la Peur est le récit autobiographique de sa mobilisation
et de sa participation à la grande guerre de 1914-1918,
c'est donc un livre particulièrement engagé, reflétant
la haine profonde de la guerre de la part d’un homme
qui l’a vécue de l’intérieur et en a contemplé toute l’horreur,
de cette guerre absurde et barbare dont il fut un modeste conscrit,
Chevallier décrit chaque instant avec une minutie
et une précision d’un réalisme si saisissant que l’on ne peut
que se sentir terriblement mal à l’aise tant on est immergé
de plein pied dans la guerre au quotidien
couvertures:
Copyright 2008 - 2024 G. Rudolf