série: | Divers us albums |
dessinateur / scénariste: | Herriman George |
éditeur: | Futuropolis EO 1981 |
genre: | Humour Noir |
classement: | biblio704 |
date: | 1981 |
format: | cartonné, avec jaquette |
état: | TBE |
valeur: | 40 € |
critère: | * |
remarques: | volume 1 en N&B édité par Futuropolis en 1981, il existe deux autres volumes édités par Futuropolis dans la collection Copyright: - volume 2 1921-1931, mise en couleurs bichromie, édition 1985 - volume 3 1935-1936, mise en couleurs quadrichromie, édition 1990 seul le volume 1 est collectionné ici à titre d'exemplaire représentatif de la série George Herriman 1880-1944, ou le triangle infernal de la quadrature du cercle en racine carrée première planche sans titre parue en 1901 dans le Phidadelphia Sunday Press, puis en 1906 Grandma's girl et major Ozone's fresh air crusade, 1914 ce sera the Dingbat family avec le détective Trails Dingbat, enfin en 1919 apparition de Krazy Kat, bande à contenu social qui s'intègre très vite dans les tranches de vie du supplément dominical en couleur, la scène est dressée, la trame établie, le drame peut se jouer, l'extraordinaire triangle qu'allait former Krazy Kat, symbole d'une société masochiste et béate, pleine d'une sentimentalité stupide, l'officier de police Offissa Pupp, caricature d'un ordre inefficace et complice, et l'ignoble Ignatz Mouse, fondamentalement perverse, qui invente le skate-board par paresse, ne pense qu'à égrener quelques insanités surréalistes à peine compréhensibles pour cause d'accent et lance la brique comme d'autres embrassent.. avec passion à noter que Ignatz est souvent interpellé au masculin alors que Krazy Kat l'est au féminin (ma chère Krazy) en 1971, Bobby London reprit l'univers de Krazy Kat en le réactualisant sous le titre "dirty duck" 1/ Baron Bean 1917 = aventures nautiques en noir%blanc 2/ bandes quotidiennes de 1937 à 1938 3/ planches du dimanche 1922-1943 (gags en une planche) Ignutz le lanceur de brique, le tapis magique, la prison (jail) de Offissa Pupp, le bled de Coconino, Krazy Kat fait de l'astronomie, ma chère Krazy, la première des dernières femmes, la peur du gendarme, happy birthday mr. Mouse, le monogramme, et diverses autres gags d'une planche >> les aventures loufoques mais soi-disantes intellectuelles de Krazy Kat, Ignatz Mouse et Offissa Pupp, mais pour savourer tous ces gags, il faut vraiment aimer le genre n.b. certaines mauvaises langues disent parfois que Krazy Kat ne devait sa longue existence qu'à l'admiration sans borne que lui portait William Randolph Hears, propriétaire du King Feature Syndicate annexes - couverture, 4ème plat et extraits de l'album - couverture des deux autres albums publiés par Futuropolis (non collectionnés ici) Information Krazy Kat est un comic strip américain créé par George Herriman et publié dans les journaux du pays, en semaine et le week-end, entre 1913 et 1944, sa première publication eut lieu dans le New York Evening Journal de William Randolph Hearst, la série mêle nonsense, poésie et insouciance enjouée, ce qui en a fait l'une des bandes dessinées préférées des passionnés et des critiques depuis plus de 90 ans les strips sont centrés sur une relation triangulaire entre son personnage éponyme, un chat innocent et désinvolte de sexe indéterminé (plutôt féminin), son antagoniste Ignatz Mouse (plutôt masculin) et le sergent Pupp (Offissa Pupp), officier de police, Krazy est transi d'amour pour Ignatz mais celui-ci le méprise, et passe son temps à chercher à lui lancer une brique à la tête, ce que Krazy interprète comme une preuve d'amour, Pupp, en tant que garant de l'ordre de la région de Coconino, fait tout pour empêcher Ignatz d'arriver à son but et enferme bien souvent la souris en prison, en dépit de la simplicité de l'intrigue, la peinture détaillée des personnages, la complexité de l'œuvre, à laquelle s'ajoute la grande créativité verbale et visuelle d'Herriman, font de Krazy Kat l'une des premières bandes dessinées à avoir été considérée comme de l'art par les intellectuels (ou comme du lard?) Gilbert Seldes, célèbre critique d'art de l'époque, écrivit en 1924 un long panégyrique de la bande, la qualifiant de "travail artistique le plus amusant, fantastique et satisfaisant de l'Amérique contemporaine", le poète renommé E.E. Cummings, autre admirateur de George Herriman, écrivit l'introduction du premier album de Krazy Kat, plus récemment, beaucoup de scénaristes et dessinateurs constatent que le strip a eu une influence majeure sur leurs œuvres,. malgré cette fortune critique, Krazy Kat est longtemps resté mal édité, ce n'est qu'à la fin des années 2000 que, grâce au travail de Fantagraphics, l'intégralité des pages du dimanche est devenue disponible, les daily strips sont en 2011 toujours non réédités pour la plupart, dans le monde francophone, Futuropolis a publié quelques volumes dans les années 1980, faisant fi des grandes difficultés de traduction de l'œuvre, les droits de l'édition Fantagraphics ont été achetés en 2009 par les Rêveurs qui sortent un premier volume (1925-1929) en octobre 2012 les personnages principaux: Krazy Kat, un peu simple d'esprit et très curieux, le personnage éponyme de la série vit sa vie nonchalamment dans le comté de Coconino, il parle dans un argot hautement stylisé ("a fowl konspirissy, is it pussible?") évoquant l'anglais, le français, l'espagnol, le yiddish et d'autres langues, exprimant son inaltérable bonne humeur en chanson et en danse, Krazy est éperdument amoureux d'Ignatz, et pense que les briques par lesquelles celui-ci répond à cet amour expriment une réciprocité sentimentale, Krazy n'a aucunement conscience de la féroce rivalité entre Ignatz et le sergent Pupp et croit que les fréquentes arrestations de la souris par le chien ne sont qu'un innocent jeu de gendarme et voleurs (chak foie ke je les vois s'amouzer enzemble, c'est Ignatz ky perd), lorsqu'Ignatz est arrêté avant d'avoir pu lancer sa brique, Krazy cherche désespérément son "zéri" et se demande où il a bien pu passer. le sexe de Krazy n'est jamais clairement défini, Herriman préfère laisser planer l'ambiguïté, et joue même dessus dans plusieurs strips, lorsque le cinéaste Frank Capra, aficionado du strip, demanda à Herriman une réponse précise, l'auteur répondit que Krazy était "quelque chose comme un elfe ou un esprit, ceux-ci n'ont pas de sexe, donc ce Kat ne peut être mâle ni femelle, Krazy est un esprit, un lutin, libre de s'immiscer dans ce qu'il désire" en effet, cette indétermination est essentielle dans un strip où tout est mouvant et incertain, plusieurs critiques, à commencer par Cummings, ont néanmoins fait de Krazy Kat une chatte, erreur qui se retrouve encore fréquemment dans les ouvrages de vulgarisation comme dans certains articles scientifiques, Ignatz Mouse s'amuse de la naïveté de Krazy, et rien ne le réjouit plus que de jeter une brique sur la tête du chat, pour éviter que ses plans ne soient déjoués par le sergent Pupp, toujours vigilant (et toujours suspicieux), Ignatz cache sa brique, se déguise, ou engage d'autres facétieux habitants du comté (sans jamais expliciter ses intentions), l'empressement que met Krazy à le rencontrer n'importe où et n'importe quand afin de recevoir la briqu e qu'il croit marque d'affection facilite grandement la tâche de la souris le sergent Pupp (Offissa Pupp) est le bras de la loi et de l'ordre, le sergent Bull Pupp (aussi appelé flikard ou serzent pour traduire Offissa) essaie en permanence, en y arrivant parfois, de faire obstacle aux desseins d'Ignatz, le sergent Pupp et Ignatz se donnent toujours au maximum dans leurs confrontations, même lorsque Krazy n'est pas directement impliqué, car ils adorent voir l'autre passer pour un idiot, l'espèce du sergent n'est pas très précise, on parle parfois d'un bouledogue Krazy Kat se développa à partir d'un autre comic strip d'Herriman, the Dingbat Family, qui avait débuté en 1910, l'auteur remplissait le bas des pages de cette série avec des gags slapstick (n.b. slapstick est un genre d'humour impliquant une part de violence physique volontairement exagérée) sur les aventures d'un chat et d'une souris, ce strip de bas de page finit par devenir plus important que la bande dessinée sous laquelle il était né, Krazy Kat devint un comic strip quotidien possédant son propre titre (qui était présenté verticalement sur le côté de la page) le 28.10.1913 puis eut également droit à sa page du dimanche, en noir et blanc, à partir du 23 avril 1916, à la suite des protestations des éditeurs qui ne trouvaient pas que la série convenait à la rubrique "bandes dessinées", Krazy Kat apparaissait, dans les journaux de Hearst, sous celle d'art et théâtre, cependant, Hearst lui-même aimait tant la série qu'il fit signer à Herriman un contrat à vie tout en lui garantissant une totale liberté de création malgré son faible succès auprès du grand public, Krazy Kat était très suivi par les intellectuels, en 1922, un ballet jazz inspiré de la série fut produit et mis en musique par John Alden Carpenter, avec une chorégraphie d'Adolphe Bolm et des décors et costumes de Herriman, bien que le spectacle fût joué à guichets fermés, il ne permit pas à la bande dessinée de gagner en popularité, contrairement à ce que Hearst avait espéré, en plus de Seldes et Cummings, on trouvait parmi les contemporains admirateurs de Krazy: Kat Willem de Kooning, H. L. Mencken, et Jack Kerouac, des chercheurs plus récents ont vu dans cette bande dessinée un précurseur de dada ou du postmodernisme la publication en album couleur des planches du dimanche débuta en 1935, bien que le nombre de journaux à publier Krazy Kat décrût après cette date, Herriman continua à animer ses personnages (créant ainsi près de 3000 planches) jusqu'à sa mort en 1944, Hearst refusa qu'un autre auteur prenne la suite de la série, contrairement aux usages du temps, car il la savait intimement liée à son créateur |
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